6 FRANCS PAR AN.
Journal de Liège.
N<> 500. Dimanche,
39e ANNEE.
19 Octobre 1879
JOURNAL D'YPRES ET K L'ARRONDISSEMENT.
Les conférences organisées en cette ville
par notre cercle clérical,dans le but de provo
quer de l'agitation ont fait un fiasco complet.
Une seule du reste aurait pu attirer un au-
ditaire sérieux, c'est celle donnée par M. Cor-
nesse, un avocat de Liège, qui jouit d'une
certaine réputation mais outre les chefs du
cercle clérical, qui n'avaient pas besoin d'être
convertis, l'auditoire était composé en majeure
partie de femmes enveloppées dans leurs man
teaux capuchons, et que nos congrégations
avaient dépêchées là, de peur, probablement,
que les banquettes n'eussent été vides. Les
orateurs ont voulu sans doute se mettre au
niveau de leur auditoire, car M. Cornesse
lui-même s'est borné débiter là des his
toriettes, qui ont pu amuser quelques vieilles
femmes, mais qui n'ont convaincu personne.
Si M. Cornesse se permettait de donner la
même conférence Liège, son auditoire .se
croirait bien certainement mystifié.
Les membres du clergé, accompagnés de
membres du Comité des Ecoles Catholiques
vont de porte en porte pour mendier en faveur
des écoles cléricales.
On ne saurait se faire une idée de la pres
sion qu'ils exercent sur toutes les personnes
qui dépendent plus ou moins du public; nous
recevons ce propos des plaintes amères et on
nous demande ce qu'il y a faire. Notre répon
se serait facile, s'il n'y avait pas tant d'inté
rêts en jeu mais placer les gens entre leur
ruine et leurs convictions, voilà ce que le cler-
j gé appelle la liberté. Heureusement, il y en
a une autre sous le régime de notre nouvelle
loi électorale. Eh bien que tous ceux qui ont
subir en ce moment cette odieuse contrainte,
en gardent un bon souvenir pour les élections
de 1880. Alors ils pourront prendre leur
revanche, car le secret de leur vote leur est
garanti.
LE
PROGRES
TAKAISSWT LE .111IM ET LE 11111VACHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 0-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixniude, 5!).
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 0-079-55. 12-07. 2-45.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langhenîarck-Oslriide. 7-20. 12-17. 6-15.
Langiieinarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Les mesures de rigueur que la presse républi
caine réclamait contre les fonctionnaires qui ont
participé aux banquets légitimistes ne se sont pas
fait attendre 23 maires el adjoints qui avaient
assisté aux démonstrations politiques des partisans
du comte tfe Chambord se sont vus contraints de
rendre leur écharpe. Par la même occasion, M. Le-,
père a révoqué deux inairs qui s'étaient associés
aux démonstrations organisées en l'honneur de
Blanqtii. Ces aclcs de vigueur arrivent au bon
moment; ils donneront tt réfléchir un certain
nombre de fonctionnaires qui tiennent beaucoup
leur emploi, mais qui ne craignent pas de se poser
en partisans du régime du droit divin d'autres
encore qui se disposaient se rendre au fameux
congrès socialiste,lequel doit s'ouvrir lundi Mar
seille, se garderont bien de courir au devant d'une
révocalion inévitable.
La presse politique n'attache aucune créance
l'assertion du Standardque le prince de Bismark
aurait rapporté de Vienne un traité défensif avec
l'empire austro-hongrois.
Le Times a reçu de Belgrade des informations
relatives la réception que le prince Milan de
Serbie a faite aux représentants d'Italie et de Bel
gique accrédités auprès de son gouvernement. Ces
messieurs, ainsi que l'agent diplomatique du prince
Alexandre de Bulgarie, avaient attendu le retour
du prince Milan Belgrade pour remettre leurs
lettres de créance et l'on a remarqué avec quelque
surprise que les mêmes honneurs avaient été ren
dus au docteur Kirovitch qu'au comte Torniello et
M. Emile de Borchgrave, chacun des représen
tais de pays étrangers ayant été escortés dans les
rues de Belgrade par la garde princière cheval.
Le prince Milan s'attache donc nouer des rela
tions amicales avec ses voisins. Les rapports entre
la Roumanie et la Serbie sont présent très
cordiaux.
On affirme, dans certains cercles politiques,qu'il
serait sérieusement question de la conclusion d'une
alliance offensive et défensive entre les principau
tés des Balkans.
Ypres, le 18 Octobre 1879.
On lit dans le Journal de Liège
On nous informe que les évêques belges, réunis il y a une
quinzaine de jours Malines, ont arrêté et tiennent d'envoyer
au clergé de nouvelles instructions sur la loi du lr juillet
dernier et complétant celles qui ont été publiées par nous
dernièrement. Les deux principales dispositions de cette nou
velle circulaire sont les suivantes:
1° Les curés refuseront non-seulement l'absolution aux
instituteurs communaux mais de plus ils devront leur
refuser publiquement la communion. Ils sont excom
muniés (le mot y est) ils sont considérés comme pécheurs
publics.
2° Quant aux enfants fréquentant les écoles communales,
ils ne pourront plus être absous au sacrement de la Péni
tence, ni par conséquent admis 'a la 1" communion qu'à la
condition que leurs parents exigent que l'instituteur
communal ne donne pas l'instruction religieuse
ces enfants.
Il sera donc dit que l'épiscopat roulera jusqu'au
bout de la pente fatale sur laquelle il s'est aventuré
d'un cœur si léger et qu'il ira jusqu'aux mesures
les plus extrêmes! Rien ne l'arrêtera, ni le souci
de sa mission évangélique, ni la crainte de rejeter
du sein de l'Eglise maint fidèle, ni les semences de
gu rte civile jetées aux quatre coins du pays! Il
veut faire triompher tout prix son orgueil, fût-ce
même sur les ruines de la patrie et de la religion.
Eh bien celle victoire impie lui sera refusée,
tout le monde en a dès maintenant la conviction
assurée. Est-ce que ce n'est pas quand on sent la
patrie irrémédiablement compromise qu'on prend
les résolutions désespérées? Lesévêquesen sontlà.
Plus mince est l'effet produit par leurs premiers
analhùincs, plus ils doivent les accumuler; plus le
pays reste froid aux excommunications premières,
plus ils les doivent redoubler, et ils devront fatale
ment en arriver n'épargner aucun de ceux, petit
ou grand, faible ou puissant, qui ne veulent point
se prêter leurs ambitieuses visées.
Heureusement pour la nation, l'on sait quel effet
produit d'ordinaire, même dans le domaine reli
gieux, la politique de fou furieux. Pour quelques
esprits timorés qui courent au devant de tous les
jougs, l'immense majorité se refuse la tyrannie,
d'où qu'elle vienne et de quelque masque qu'elle se
couvre. On se plaint tous les jours des progrès
incessants que fait (indifférence religieuse; on
voudrait la favoriser et l'accroître qu'on ne s'y
prendrait pas autrement que ne font nos évêques.
Quand ils auront jeté l'interdit sur les trois quarts
du pays, refusé les sacrements des catholiques
fervents et convaincus, brutalement écarté du
confessionnal et du banc de communion les enfants
et leurs parents, alors ils auront tout jamais
détaché le pays d'eux et ils foudroieront littérale
ment dans le vide. (Echo du Parlement)
L'élection de Bruges causera une triste impres
sion dans le pays. Tous les renseignements prou
vent que les cléricaux ne reculent absolument
devant aucun moyen, quelque coupable qu'il soit,
pour réussir.
Depuis le vote de la loi du lr Juillet au Sénat,
un membre hostile la loi, M. le prince de Ligne,
a été remplacé par un libéral accentué, el un mem
bre favorable la loi, M. Boyaval, est remplacé
par un clérical.
La majorité libérale au Sénat, qui était de six
voix, en y comprenant le prince de Ligne, est ac
tuellement de quatre voix mais dans la minorité
figurent trois sénateurs gantois, dont le mandat est
virtuellement cassé par l'énorme majorité qui, au
mois de juin, a élu les libéraux.
Faisons remarquer que l'effet de la loi du l'juil
let est loin d'avoir soulevé, même dans les arron
dissement flamands, la réprobation universelle dont
se flatte le clergé. M. Boyaval avait été, l'année
dernière, élu une voix de majorité; M. Pecsteeu
échoue 73 voix, cela représente un déplacement
de 35 voix! Nous sommes loin de l'effet que le