N° 504-505. Dimanche, 39e ANNÉE. 6 Novembre 1879. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L ARRONDISSE Y1ENT. Aucun des journuax qui arrivent ce matin ne prend au sérieux la grave nouvelle de l'ultimatum anglais qui a élé signalée hier; on juge géné ralement que si l'Angleterre avait pris réellement, dans ces derniers jours, une altitude aussi hostile l'égard de la Turquie, la conduite de celle puis sance se concilierait bien difficilement avec les der nières déclarations du chef du Foriegn Office. On se rappellera que lord Salislmry paraissait ani mé d'un vif désir de consolider la Turquie, el l'on conviendra que la déposition du Sultan serait un bien singulier moyen d'atteindre ce but. D'après des renseignements que nous avons lieu de croire exlacts, dit le Temps l'Angleterre se préoc cuperait en effet du retard apporté par la Turquie l'application des réformes en Asie (Mineure, mais elle n'aurait formulé aucune sorte d'ultimatum; quant la déposition du Sultan, il n'en est nulle ment question il n'est pas question devantage d'une intervention collective de l'Angleterre, de l'Autriche et de la France. Ajoutons que la flotte anglaise, qui se trouvait déjà dans les eaux lurqucsjra loutau plus jusqu'à la baie de Besika, située, comme on sait, en dehors des Dardanelles.» L'empereur d'Allemagne a reçu dimanche en au dience particulière le président el les vice-précidents de la Chambre des députés. La campagne eptamée par le centre gauche des Chambres françaises contre l'amnistie générale est très vivement menée depuis quelques jours. Les feuilles de la gauche modérée publteul fréquem ment des extraits de discours prononcés par des ad versaires résolus de la réhabilitation des condam nés politiques. Un des membres les plus distingués du centre gauche, ancien président de ce groupe, M. Henri Germain, vient de déclarer, dans une réunion politique tenue Trévoux,la guerre aux tendances de l'extrême gauche Ceux qui réclament l'amnistie plenière font le jeu de nos adversaires; car nous ne pouvons pas en dosser la responsabilité des crimes commis par les exclus de l'amuistie. Assassins, incendiaires, vo leurs, ces gens se disent républicains. Pour 1 hon neur de la Répuplique, nous les repoussons. La session législative s'ouvrira le Mardi 11 Novembre sans discours du trône, ce qui s'ex plique parfaitement, puisque les Chambres sont loin d'avoir épuisé le programme formulé dans le message royal de 1 année dernière. Il est certain que, dès l'ouverture des débats parlementaires, M. le ministre des affaires étrangères sera amené dire aux mandataires du pays où en est l'échange de vues avec le Vatican. Il parait également probable que le Minis tère sera interpellé sur les mesures qu'il comp te prendre l'égard de certains bourgmestres qui ont poussé l'oubli des convenances jusqu'à combattre ouvertement la loi qu'ils ont juré de faire exécuter. Selon toutes les prévisions, ce seront là les seules questions qui pourront amener des dé bats irritants. Le clergé joue actuellement avec le feu. 11 prêche le mépris des lois et la haine de l'autorité. 11 insulte le gouvernement et il lui suscite toutes les tracasseries possibles. 11 cherche briser tous les liens sociaux et créer l'anarchie. Il excite enfin toutes les passions au point qu'on pourrait lui attribuer l'intention de pro voquer une guerre civile. Si son intention n'est pas telle.au moins ses actes tendent directement nous amener une situation de plus en plus critique, et faire succéder au trouble moral actuel des troubles matériels. Il est évident qu'à l'égard de l'autorité gou vernementale il tient une conduite que ne désavoueraient pas les pires révolutionnaires. Dans aucun pays, on ne trouverait un cler gé aussi violent et aussi passionné, bien que le prétexte cette violence et cette passion existe un bien plus haut degré ailleurs. En Hollande, en Suisse, en Italie, en Au triche, etc.fonctionne depuis longtemps une loi sur l'enseignement, en tout semblable la loi belge, ou même moins modérée. Mais c'est en Belgique seulement qu'on voit des évêques excommunier des fonctionnaires de l'Etat, se mettre en rébellion contre la loi et le gouvernement royal, et encourager la désobéissance. Quelle responsabilité pour lui si des trou bles surgissaient Répétons-le, dit l'Avenir des Flandres, il joue avec le feu. Qu'il médite l'exemple du clergé catholique d'Irlande. Ce clergé a entretenu patiemment le mécon tentement des masses contre le gouvernement anglais. Ce mécontentement, qui avait dans le prin cipe des sujets d'être, avait déterminé le gou vernement des concessions efficaces, des réformes nécessaires. Néanmoins, il persistait; et, avec le temps, il changea de nature. De politique et de religieux, il devint social. Et les masses catholiques de l'Irlande sont de venus révolutionnaires sous le nom de fé- nians. Elles réclament la réduction des fermages, voire le partage des terres, ou la mort. Les propriétaires sont menacés ainsi que les locataires, qui consentent payer d'après l'ancien taux des fermages. Ainsi il n'est pas rare de voir des placards ainsi conçus Tout homme qui viendrait dans ce comté pour payer plus d'une livre par acre de terre peut apporter avec lui son linceul et son cer cueil. car nous n'encourageons pas les pro priétaires extorqueurs. La npit de leur arri vée, leur habitation sera réduite en cendres. Et le crime de se commettre. Tel proprié taire tombe percé de coups de poignard, sans qu'on parvienne découvrir son meurtrier, tel fermier sa ferme détruite par les flammes. La terreur est telle que ceux qui tiennent payer leurs baux,vont trouver leurs proprié taires, le soir, se cachant, comme s'ils allaient commettre un crime. Le pays est toujours dans l'attente d'une in surrection. oilà le fruit des prédications systémati quement anarchiques du clergé irlandais. Il a appris aux fidèles mépriser toutes les lois, toutes les autorités. Les fidèles ont compris dans leur mépris tout ce qui est au-dessus d'eux, les riches et les propriétaires. Et la cléricale Irlande est devenue le plus ardent foyer de démagogie qui existe. Que cet exemple puisse faire rentrer en eux-mème, sinon Messieurs du clergé, trop exaltés pour réfléchir encore du moins les conservateurs qu'ils traînent leur suite Que ceux-là sachent qu'il est toujours dan- ereux d'enseigner aux masses le mépris des ois et du gouvernement, pareeque les masses, dans leur logique élémentaire, se mettent ra pidement mépriser tout ce qui constitue l'or dre, l'autorité, la propriété. Que les conservateurs comprennent qu'ils jettent imprudemment dans l'air de la graine d'anarchie et de révolution. Les lauriers, gagnés devant le tribunal de Dinanl et lu cour d'appel de Liège par M. le doyen de Philippeville, ont parait-il, troublé la (été de M. le cur.é de Morialmé. Au sortir de la messe d'un des premiers jours LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES AC0U.IRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 ToijI ce qui concerne le journal doit etre adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 50. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (15 Octobre). HEURES DE DÉPART ll'VPRES A Poperiiighe-Hâzebrouck. 6-20.12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 0-07. 0-55. 12-07. 2-45. 3-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 0-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Ronlers. 7-45. 12-25. 6-50. I.irigheinarck-Ostende. 7-20. 12-17. (i-15. fÀiiigbcinarck, le samedi, 5-50. "■'.'g 11 J BULLETIN POLITIQUE.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1