No 507.
Jeudi,
13 Novembre 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JO li SI N A E i)'VP«E8 ET DE L ARIVO N 1) 1SSEM E N T
Chambre des représentants.
Haiiifrslalion cléricale de Bruges.
39e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEU»! ÈT LE DIMANCHE.
R UL LET IN PO LIT IQUE
LE
PROGRES
VIRES AO01IIRIT EDNDO
ARONNEMENI' l'Ait \.'V: i'oiir i arrundissmieiit administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 15-00
Idem l'oUr le restant du pays7-00
Tout cc(|iii concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixinude, 59.
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CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'VPRES A
Popeniighe-Hazebrouck. (i-2i). 12-07. (5-4-7
Poperinglie. (i-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45.
5-57. (5-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roiilers. 7-45. 12-25. (>-50.
Langhemarck-Osteiide. 7-20. 12-17. (i-15.
Eanglirmarck, le samedi, 5-50.
*r.ak-«i*C
Le discours de lord Beacouslieltl n'a pas été
l'incident le plus caractéristique du banquet inau
gural du lord maire.
Le chef du ministère, après avoir constaté que
la situation commerciale se détend et que l'amélio
ration signalée'depuis peu promet d'êlre durable, a
critiqué les misérables moyens employés par M.
Parnell et ses satelitles pour rouvrir la question
agraire en Irlande. Son excursion dans le domaine
de la politique intérieure s'est arrêtée là.
En fait de politique étrangère, le Premier s'est
hautement félicité du succès des armes des troupes
royales, tant dans l'Asie centrale que dans l'Afrique
du Sud. On s'attendait des révélations au sujet
de la question d'Orient Rémittent orateur s'est
soigneusement abstenu de faire la moindre allusion
l'incident anglo-turc.
L'ambassadeur d'Allemagne, qui était de ta fête,
a insisté tout particulièrement sur son affirmation
que l'empereur Guillaume est partisan convaincu
du maintien de la paix. Au moment où le prince
héritier de Russie se prépare faire une visite
son auguste grand-oncle, cette déclaration rassu
rante. qui vise surtout l'empire moscovite, causera
dans les esprits une détente bien désirable.
Les légitimistes français sont tenaces: leurs ma
nifestations se succèdent sans relâche et il faudra
bien que le gouvernement finisse, ainsi qu'il se
l'est du reste déjà proposé, par surveiller de près
les menées des amis du comte de Chambord et de
don Carlos. Leurs feuilles annoncent, pour le 19
de ce mois, un banquet de 1.200 couverts Châ-
lons, qui sera présidé par le sénateur Chesnelong
et qui sera donné en l'honneur des 53 maires et
adjoints victimes de leur zèle monarchiste. Une
nouvelle démonstration aura lieu le lendemain aux
Alathes. dans la Vendée, où se fera l'inauguration
de la statue de Louis de Larochefoucault, tombé
dans cette commune pendant l'insurection royaliste
de 1815.
Le Times publie aujourd'hui un article des plus
intéressants sur les causes qui ont donné lieu aux
incidents diplomatiques entre l'Angleterre et la
Turquie. Ce journal croit savoir que les ambassa
deurs de France et de Grande-Bretagne ont vive
ment prolesté contre le retour au pouvoir de
Alahmoud-Neddim, mais que le Sultan n'a pas tenu
compte de leur avis. Le cabinet nouveau est com
posé, toujours d'après le journal de la Cité, de
manière susciter de justes défiances, to .s les
mauvais éléments de la combinaison précédente
ayant été conservés.
Le général Cialdini, qui a donné sa démission
d'ambassadeur d'Italie Puris, part pour Rome,
où l'attendent des fonctions élevées, le commande
ment d'un eorps d'armée. Le ministre Cairoli s'est
bien gardé de se faire un adversaire redoutable
dans la personne de Ce diplomate en mettant ce
dernier en disponibilité.
M. Duprelis a refusé ce poste de confiance et le
ministre (les affaires étrangères s'est décidé offrir
l'ambassade de Paris au président de la Chambre.
M. Farini. On croit que NIFarini acceptera.
Séance du 11 Novembre 1879.
La Chambre a tenu hier, I heure, sa première
séance.sous la présidence de M Julliol,doyen d'âge.
.M. De Vigne dépose le rapport de la commission
de vérification sur l'élection de M. liaiflands, dé
puté de Louvain.
Ce rapport conclut la validation de cette
élection.
Ces conclusions sont adoptées et M. Halflands
est déclaré membre de la Chambre des représen
tants.
La séance est levée 1 heure et un quart.
Demain, séance publique 2 heures.
Bruges, 9 novembre, 4 h. 48.
C'est aujourd'hui que les cléricaux hrugeois
fêtent leur triomphe. Le cortège est sorti ce matin,
il y avait environ 3 400 personnes et 4 corps de
musiqueles bouquets offerts au vainqueur, M.
Van Ockerhout. étaient portés en grande pompe.
Le local du Cercle catholique, où le cortège s'est
organisé, avait arboré un gigantesque drapeau,
c'est le seul que j'ai vu rue des Pierres, rue Fla
mande. Grand'Place, enfin dans les rues principa
les parcourus par des manifestants, sauf cependant
au local de la Burgers Gilde qui en avait un
également.
En face de la demeure du nouveau sénateur, il
y a eu une petite bagarre, un échange d'explica
tions, peu de chose en somme.
En ce moment les manifestants sont au banquet
la ville est calme, pas plus de monde dans les rues
que les autres dimanches de temps en temps un
corps de musique de village traverse les rues fai
sant le plus de bruit possible au grand désespoir
des oreilles des rares passants.
Un détail noter. La gare de Bruges avait reçu
une heure 840 voyageurs en tout, manifestants
et autres.
S'il y a quelque chose, ce sera ce soir propos
du cortège aux ilambcaux qu'on organise en l'hon
neur des petits frères.
Bruges, 9 novembre.
Ainsi que je vous l'ai télégraphié, le cortège or
ganisé par les cléricaux hrugeois pour fêler leur
succès du mois dernier, a parcouru son itinéraire.
Il se composait de 275 personnes environ dont la
moitié d'étrangers la ville: le eonseilcommunal
presqu'au complet fermait la marche. M. Visart
n'eu faisait pas partie: il se promenait sur la
Grand'Place avec AI. Van Wambcke. En revanche,
M. Ruzette en était: l'ex-gouverncur devient déci
dément l'âme des manifestations cléricales Bru-
ges.
Il n'y avait pas affluence de monde sur le par
cours, l'on remarquait beaucoup de curieuses que
de curieux, ce qui s'explique par toutes sortes de
raisons.
Le banquet a eu lieu aux Halles une heure et
s'est terminé vers quatre heures; rien n'a transpiré
jusqu'ici sur ce qui s'est passé.
Les fêtes populaires organisées dans différents
quartiers ont attiré peu d'amateurs; la société or
ganisatrice, la Burgers Gildene s'était pas mise
eu frais d'imitation, l'attrait principal et uniforme
de ces fêtes se composait du traditionnel mât de
cocagne.
Ji- vous ai dit que des corps de musique ont
parcouru la ville pendant l'après-midi jetant aux
échos leurs notes plus bruyantesqu'harmonieuses
il est vrai que c<- n'est pas précisément l'harmonie
que les manifestants avaient en vue.
L une de ces musiques, celle de Dudzeele, était
arrivée le matin en voiture; elle était conduite par
le vicaire de cette commune lequel trônait dans
la première voiture, a cocher!
Le soir, vers 6 h. 1/2, est sorti le cortége-ré-
clame en l'honneur de I ccole des petits frères de
la rue Sainte-Catherine. Il se composait d'une cen
taine de lanternes vénitiennes et de flambeaux
portés par autant de gamins précédés d'une mu
sique.
Des transparents indiquaient les prix obtenus
par celte école depuis l'année 1865 jusqu'à celle-
ci; le premier transparent portait cette inscription
en flamand La rue Sic-Catherine aux frères de
charité. Le cortège se terminait par un transpa
rent représentant Saint-Augustin lequel était en
touré d'une phalange sacrée portant des drapeaux
jaune-salc. Les groupes les plus nombreux de ce
cortège se composaient de femmes du peuple en
mantelets; parmi les curieux qui, en assez grand
nombre, se promenaient sur le parcours du cortège
il y avait dix fois plus de femmes que d hommes.
L'explication qu'on m'a donnée de celte affluence
du beau sexe, c'est qu'on avait mis sur pied le ban
et l'arrière-ban des habituées des conférences qui