N° 508. Dimanche,
16 Novembre 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Rien ne nous amuse comme de voir nos
adversaires crier l'oppression et la
tyrannie. Jamais en effet nous n'avons vu
exercer une pression plus odieuse qu'à propos
de la question des écoles.
Nulle part nos cléricaux n'ont mot dire ou c'est
pour contraindre les pères de famille donner
leurs enfants un enseignement qu'ils exècrent
et qui n'a pas leur confiance et tandis qu'ils
exercent ainsi le pouvoir le plus despptique
qui se soit jamais fait sentir, ils crient la
tyrannie et se posent en victimes c'est abso
lument l'histoire du larron qui, pris la main
dans la poche, crie au voleur. Il n'y a pas un
conseiller communal dépendant d'un proprié
taire ou d'un parent clérical,qui on n'impose
son vote au sein du conseil communal ni.qu'on
ne force d'envoyer ses enfants l'école cléricale.
Dites donc farceurs que vous êtes, où est
donc la liberté du citoyen Où' est celle du
père de famille lorsque vous exercez une
pareille contrainte et ne sentez-vous pas que
vous vous rendez ridicule, lorsque vous jetez
de hauts cris, parce que nos amis cherchent
neutraliser vos violences et vos turpétudes
Croyez le bien du reste, vos récriminations
ne nous intimideront pas nos amis ne
s'inspireront que de l'intérêt du parti libéral
et ils sauront résister vos menaces et vos
violences.
Ce matin a été célébré le Te Deum, l'oc
casion de la fête patronale du Roi.
Les places habituellement occupées par les
membres du clergé étaient vides ceux là seu
lement qui sont payés pour la cérémonie ont
chanté le Domine, salvum fac Regem nos-
trum.
Mais les prières ainsi dites ne montent pas
jusqu'au Très Haut; elles tombent inertes sur
les dalles sous le souffle antipatriotique de
'ultramontanisme.
Quand le Te Deum ne se chantera plus dans
l'Eglise, le peuple le chantera sur la Grande
Place; Dieu l'écoutera, oar il sait que le peu
ple aime le Roi et la Patrie
Le Journal dYpres de Dimanche dernier
annonce, avec une joie indicible, que, dans
notre ville, la brèche est faite l'enseigne
ment primaire de la Loye L'école libre de la
rue St-Jacques, dit-il, comprend déjà vingt-
cinq élèves
Constatons de suite que les efforts du clergé
et de ses acolytes ont misérablement échoué,
devant le bon sens de notre population.
Après avoir eu recours aux moyens les
plus violents et les plus scandaleux, ils sont
parvenus gagner, leur cause, les parents
d'une vingtaine d'élèves.
Assurément, la déception doit être générale
et bien cruelle
Nous sommes au regret de devoir troubler
la satisfaction de la sainte feuille, car nous
pouvons affirmer que notre école communale
est plus florissante que jamais La brèche
n'existe donc que dans l'imagination des
ennemis de la Loye
Le nombre d'élèves de la nouvelle école
libre ne nous étonne point, car nous compre
nons aisément que certains parents, forcés
d'envoyer leurs enfants une école catholique,
préfèrent encore la morale de St-Michel,
celle des dignes Frères de la Doctrine Chré
tienne.
La situation des écoles primaires de filles
est excellente dans chaque établissement, les
élèves sont plus nombreuses qu'avant les
vacances.
Les attaques malveillantes et calomnieuses
de la prêtraille ne parviendront jamais
ébranler la confiance que, depuis de longues
années, les parents témoignent l'égard des
écoles officielles et de l'Administration com
munale de notre ville
39e ANNÉE.
LE
PROGRES
VIRES AC0UIR1T EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doil être adressé l'éditeur, rue de Dixinudr, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DËPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. G-20. 0-07. 9-55. 12-07. 2-4:i.
3-S7. 6-47. 8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. - 9-52. - iI-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langbemarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15.
Langhemarck, le samedi, 5-50.
La presse de la capitale russe n'a pas fait un
accueil bien flatteur au dernier discours de lord
Beaconsfield. Le Journal de St-Pétersbourg,
publication semi-officielle, le considère comme un
plaidoyer pro domo, une allocution d'un chef de
parti en vue des prochaines élections. Les ob
servations de iord Beaconsfield, dit cette feuille,
démontrent que le peuple anglais incline vers la
paix.
La presse russe en prend acte et en exprime
toute sa salisfacaion.
Une dépêche annonce l'arrivée Vienne du
czarewilch, ainsi que du roi et de la reine de
Danemark. Une réception des plus cordiales a été
faite ses hôtes illustres par la famille impériale.
D'après ce que l'ou télégraphie au Temps,
l'arrivée du czarewilch a causé Vienne une émo
tion générale. Le correspondant dit: «Pendant
que la presse libérale, préconisant toujours l'allian
ce austro-allemande, envisage cette visite avec
défiance et exprime l'inquiétude que la Russie
nous détache de l'Allemagne, les journaux officieux
discutent l'arrivée du prince avec satisfaction. Nos
cercles gouvernementaux considèrent cette visile
comme une preuve que la Russie finit par se
réconcilier avec l'idée de l'entente austro-allemande,
et qu'elle cherche aujourd'hui tirer de cette
entente le meilleur parti possible.
La Diète prussienue a pu terminer enfin la dis
cussion en première lecture du projet de loi relatif
au rachat de certaines lignes de chemins de fer par
l'Etat. Ainsi qu'il faillait s'y attendre, la Chambre,
se jugeant insuffisamment éclairée, a renvoyé le
projet une commission spéciale. Un autre projet,
visant la construction de nouvelles voies ferrées, a
reçu la même destination.
Un incident se rapportant aux derniers débals
parlementaires a suscité une assez vive émotion
Berlin. Le ministre des travaux publics avait
employé dans son discours de mardi une expres
sion des plus malheureuses. Parlant des spécula
tions auxquelles donnait lieu le débat sur le rachat,
il avait désigne la Bourse comme un arbre veni
meux.» Cette injure a été relevée dans une réunion
de là Chambre syndicale des banquiers. Des réso
lutions témoignant d'une violente indignation ont
été prises. Il a été un moment question de la
démission des membres du syndicat, d'une plainte
adresser au ministère d'Etat, de poursuites
réclamer contre M. Maybach. Heureusement les
conseils de la modération ont prévalu et la Cham
bre s'est contentée de voter un blâme énergique au
ministre des travaux publics. L'émotion de la
Bourse est loin d être calmée, et il est assez proba
ble qu'une interpellation la Chambre des députés
se greffera sur cet incident.
Un débat a eu lieu mercredi et hier la Cham
bre des députés d Espagne relativement au mariage
royal. M. Carvajal a interrogé le ministère au sujet
de la portée politique de celle union matrimoniale,
et le chef du département des affaires étrangères,
M. Silvela, s'est empressé de donner satisfaction
au député radical.
Pour M. Silvela. celte union est le résultat d'une
inclination réciproque dans laquelle la politique
n'a rien voir.
B se confirme que le gouverueur général de
la Roumélie orientale. Aleko pacha, est parti pour
Constantinople, l'effet d'offrir ses hommages
son souverain.
Yprcs, le i 5 Octobre 1879.
Les êvéques, dans leur arrogance, avaient cru
écraser l'enseignement publique et, vrai dire,
ils n'avaient rien négligé pour cela. Ils avaient
multiplié les mandements elles excommunications,
fait appel toutes les ressources, toutes les puis-r
sances matérielles et morales dont ils pouvaient
disposer; ils avaient usé et abusé des promesses et
des menaces, et provoqué de la'part de toute l'ar
mée cléricale, conduite pat les vicaires, la plds