N° 510. Dimanche,
39e ASKÉE.
23 Novembre 1879.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'Y PRES ET DE L A R K O N DIS S E >l F. N T
vires acquirit eundo.
Depuis longtemps, il n'y a eu lieu la
Chambre une discussion aussi remarquable
et qui soit de nature préoccuper plus vive
ment l'opinion publique. M. le Ministre des
Affaires Etrangères a en effet donné commu
nication de la correspondance que le Gouver
nement Belge a entretenue avec le Vatican
et il en résulte que le Pape désavoue, en tous
points, la conduite de notre clergé. Non seu
lement, Léon XIII blâme les attaques qu'une
grande partie de la presse catholique lance
journellement, contre notre Constitution; mais,
Sa Sainteté regrette les instructions collectives
de nos Evêques, contre la loi sur l'instruction.
Nous regrettons de ne pouvoir reproduire
cette discussion ni les documents l'appui,
in extensomais, nous engageons toutes les
personnes en prendre connaissance dans les
frands journaux. La lecture de ces documents
oit ouvrir bien des yeux et tranquilliser les
consciences les plus timorées.
Nous défions le clergé de maintenir après
cela ses excommunications. Grand semble être
le désarroi des organes cléricaux et nos sei
gneurs les évêques ne doivent guères être
leur aise, car s'ils persistent dans leurs extra
vagances, tous les véritables catholiques se
demanderont ce qu'est devenue l'infaillibili
té du Pape
Ne devait elle servir par hasard qu'à secon
der les prétentions despotiques et ambitieuses
de nos Evêques? Nous verrons bien.
Comme nous l'avons déjà dit, nos adversai
res ne reculent devant aucun moyen de con
trainte pour obliger les parents envoyer
leurs enfants aux écoles cléricales et afin
d'édifier le public sur leurs faits et gestes,
nous publierons sous une rubrique spéciale
tous les faits de ce genre,que l'on voudra bien
porter notre connaissance. Nous faisons un
appel tout spécial nos amis des communes
il faut que le pays sache bien que si quelques
écoles ne sont pas dans un état prospère, elles
ne le doivent qu'à la contrainte, l'intimida
tion et la vengeance qui sont exercées par
le clergé.
Nous citerons pour le moment un fait entre
mille il se passe Wervicq:
Un nommé Bcordonnier, âgé de 65 ans,
qui habitait encore la maison où il est né,
Wervicq, vient de se voir signifier congé par
le fils du bourgmestre de l'endroit on n'avait
faire au sieur B. d'autre reproche que
d'avoir refusé de retirer ses enfants de l'école
communale.
Nous l'avons déjà ditde pareils actes
exigentdes représsailles; aussi nous réclamons
de la part de nos amis moins d'indifférence et
moins de mollesse; en nousplaçantsur le même
terrain, nous serons évidemment les plus forts;
il n'y a qu'à le vouloir.Or en présence des agis
sements de nos adversaires, c'est un devoir
pour tous les libéraux de coopérer l'exécution
franche et loyale de la nouvelle loi sur l'in
struction, en ne reculant devant aucun des
moyens qui sont employés par nos adversaires.
L'article 11 de la loi du lr Juin 1879, exige
que, lorsqu'une place d'instituteur est vacan
te, le Conseil Communal procède, en déans les
40 jours de la vacance, la nomination du ti
tulaire définitif.
Or, depuis la mise en exécution de la nou
velle loi et dans le but denuire l'instruction,
des Conseils Communaux, inspirés par un
clergé violent et factieux, laissèrent passer le
délai légal et le Gouvernement procéda d'office
la nomination de l'instituteur.
Les catholiques s'aperçurent bientôt qu'ils
étaient dupes de leur mauvaise volonté, car le
Gouvernement ne nommait évidemment que
des hommes bien décidés appliquer sincère
ment la loi du lr Juin
L'épiscopat engagea dès lors les autorités
communales pourvoir, temps, aux places
vacantes mais les candidats devaient préa
lablement souscrire un engagement, éma
nant de l'évêché.
Nous sommes parvenu nous procurer la
copie de cet engagement, et entre autres con
ditions auxquelles le candidat, s'il veut être
nommé, doit se soumettre, nous trouvons les
suivantes
L'instituteur promettra a) de renoncer im
médiatement ses fonctions, aussitôt qu'il de
vrait tolérer ou faire quelque chose qui, sous
peine de grand péché, serait défendu par l'au
torité ecclésiastique.
b) De ne rien faire pour attirer les enfants
son école, si une école catholique existe dans
la localité.
c) De ne pas donner l'enseignement du ca
téchisme.
Monsieur le Ministre de l'Instruction pu
blique a été mis au courant des manœuvres
infâmes du clergé, et son tour, il vient de
lancer une circulaire qui refroidira singuliè
rement le zèle de ceux qui veulent empêcher
l'entière exécution de la loi.
PARA1SSAA1 LE JEUDI ET LE lUHANCHE.
ABONNEMENT l'A II AN: Pour l'arrondissemunt administratif el judiciaire d'Vpres. Ir. 0-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. - 9-07. 9-55. 12-07. 2-43.
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15.
I.anghemarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
Les légitimistes français ont banqtielé mercredi
Cliallans, dans la Vendée, en l'honneur d'une
soixantaine de maires el d'adjoinls qui avaient été
révoqués pour avoir assisté de précédentes agapes
royalistes. Le baron de Charrette présidait des
toasts nombreux ont été portés, une adresse a été
envoyée au Roy, Henri V a été acclamé et le
nom détesté de la République a été accueilli par
d'énergiques grognements. Le gouvernement a
laissé faire et personne ue songera l'en blâmer.
Aujourd'hui encore les journaux allemands s'oc
cupent beaucoup de la nomination du ministre de
la justice de l'empire, qui a eu lieu dans des con
ditions quelque peu anormales. C'est en effet,
lundi seulement que les négociations ont commencé
au sifiet de la vacance du portefeuille, et mercredi
déjà le décret contenant la nomination de M. de
Schelling figurait au journal officiel. La droite par
lementaire est dans le ravissement, et le parti
ullramontain, de son côté, a des motifs sérieux de
se réjouir. Ce groupe, du reste, prodigue les mar
ques du dévouaient au prince de Bismark, qui les
lui rend bien. Pour la première fois depuis des
années les cléricaux ont renoncé leur syslème
agressif qui se traduisait, pendant la discussion en
première lecture du budget des cultes, par une
série de lamentations amères et d'altaqups violentes
contre les principaux agents de l'administration.
Le projet de loi soumis aux Chambres d'Autri
che el de Hongrie, fixant dix années la durée de
la loi militaire et qui maintient 800.000 hommes
le chiffre de l'effectif, semble avoir doublé le cap
des tempêtes. A la conférence des députés de
Vienne, le discours du baron Horst. ministre de la
défense nationale, a produit une impression très
satisfaisante. Le ministre a déclaré qu'il ne pouvait
consentir aux réductions qui lui étaient démandées
cl a invité ses adversaires combattre visière
ouverte; en cas d'échec, a-l-il ajouté, je m'em
presserai de renoncer mes fonctions ministériel
les, auxquelles je ne tiens nullement, et je conti
nuerai servir ma patrie comme simple député.
Cette déclaration a valu l'énergique général les
chaleureux remerciments de l'empereur François-
Joseph.
En Hongrie, le ministère l'emportera aussi sur
toute la ligne, car une dépêche de Budc-Peslh
nous apprend que le parti libéral, l'unanimité,
s'est déclaré favorable aux propositions du gouver
nement. En conséquence, le susdit projet peut être
considéré comme adopté.
Rien de nouveau relativement la crise minis
térielles en Italie. La démission du cabinet fait
éclore, comme de juste, une foule de bruits rela
tifs aux futurs titulaires des portefeuilles.
Ypres, le 32 Novembre i 87!).