N° 512. Dimanche, 39e au née. 30 Novembre 1879 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL I) 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Fédération libérale. paraissant le jeudi et le dimanche. bulletin politique. La correspondance échangée entre le Vati can et le Gouvernement Belge, a singulière ment désarmé notre clergé ne sachant quelle attitude prendre, les organes cléricaux avaient tout d'abord laissé entendre qu'il existait entre le Pape et les Kvêques, une autre cor respondance, qui donnait raison ces derniers c'était attribuer Sa Sainteté un rôle qui laissait ^supposer que le Gouvernement Belge avait été mystifié; aussi, M. le Ministre des Affaires Etrangères s'est-il empressé de demander des explications Rome et on verra par la dépêche suivante, que le cardinal Nina n'a pas hésité déclarer, que le Saint Siège n'a tenu d autre langage que celui résultant de la correspondance diplomatique. C'est donc là un tait acquis et qui, quoi qu'en disent cer tains journaux, aura une portée incalculable sinon sur la conduite du clergé, tout au moins sur l'influence que ses agissements exerceront l'avenir sur l'exécution de la loi sur l'en seignement. Nous pouvons du reste déjà faire connaî tre, comme premiers résultats, que les enfants qui fréquenteront les écoles communales, se ront admis faire leur première communion et qu'il ne sera bientôt plus question d'excom munier personne. Qu'on dise après cela Bruxelles, qu'il n'y a pas de résultat, c'est fort commode, mais personne ne sera de cet avis dans nos cam pagnes. L'Agence Havas transmet la dépêche sui vante Nos adversaires se sont encore une fois mis en campagne pour recruter en notre ville de nouveaux électeurs heureusement leurs re crues ne nous effraient guères. Depuis six ans, ils n'ont pas fait inscrire moins de 150 nouveaux électeurs et sur ce nombre 110 au moins ont voté pour nos candidats, aux dernières élections communales.Faire inscrire et faire voter sont deux et si nos adversaires avaient tant soit peu le sentiment de leur impopularité, ils devraient savoir que plus ils font inscrire d'électeurs plus grande sera notre majorité en ville. Ils n'est pas sans intérêt de mettre en évi dence les agissements de nos adversaires qui crient si fort la tyrannie, dès que nos amis veulent déjouer la contrainte qu'ils exercent sur les consciences. C'est Wervicq surtout que ce dispotisme s'exerce en frappant les gens dans leurs intérêts. Un nommé C...a deux enfants,qui fréquen taient l'école communale et une petite fille qui allait l'éçole gardienne, dirigée par des religieuses défaut d'école communale pour filles). V Or C... reçut l'ordre formel d'envoyer ses deux garçons l'école des Petits Frères et comme il refusa d'obtempérer cette invita tion, la petite fille fut renvoyée le lendemain de l'école des bonnes sœurs et C... reçut ordre de quitter sa maison Et voilà ces agneaux qui jouent l'indigna tion, par ce que nous osons contrarier tant soit peu le pouvoir tyrannique qu'ils exercent sur les consciences. Ils ne comprennent pas même que tous les pères de famille n'aiment pas confier leurs jeunes garçons aux Petits Frères. Il nous semble pourtant qu'il y a de bonnes raisons pour cela. Le comité central de la Fédération libérale s'est réuni lundi l'hôtel de ville de Bruxelles, sous la présidence de M. Ed. Pecher. A ses côtés siégeaient au bureau MM. Carton, vice- précident, et Halin, secrétaire-adjoint. Des déléguées de la plupart des Associations libé rales du pays y assistaient. L'honorable président a donné lecture d'un long et intéressant rapport, dont voici l'intro duction LE PROGRES J. VIRES ACyUIRIT Eli MX». ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. <5-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, ô'J. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: !a ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (15 Octobre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. C-20. 12-07.6-47. Poperinghe. 6-20. 'J-07. 9-35. 12-07. 2-43. 5-37. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langhemarck-Oslende. 7-20. 12-17, 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. Les sages conseils donnés par la presse républi caine la population parisienne onl été suivis. Au cune manifestation ne s'est produite aux abords du Palais Bourbon lorsque les députés sont venus prendre leurs places dans l'enceinte législative. Le froid avait, du reste, retenu domicile le public ordinaire des démonstrations populaires. Quelques centaines de curieux s'étaient massés dans les envi rons de la place de la Concorde et aux grilles du Palais. Dans le discours de M. Gambelta, rien n'a été laissé aux hasards de l'improvisation et les princi paux passages ont été soulignés par d'énergiques applaudissments. La phrase Il faut aboutir, a eu les honneurs d'une longue acclamation. Au Sénat le rapport général sur le budget de 1880 a été déposé. Aujourd'hui tous les journaux français commen tent le discours prononcé qar M. Henri Brisson de vant ses électeurs du sixième arrondissement de Paris. M. Brisson n'est pas content du ministère; il veut que le gouvernemeut rompe avec les traditions du passé, qu'il marche résolument eu avant.11 faut que le cabinet Waddington soit remplacé par une combinaison prise dans la majorité de la Chambre des députés et qu'aucun compte ne soit tenu des réclamations que la chute du ministère actuel pourrait soulever dans la gauche sénatoriale. Le président de l'Union républicaine esquisse rapide ment le programme du cabinel de l'avenir Amni stie plénière,épuration complète de l'administration, extension de la liberté de ia presse, du droit de ré union et d'association, réforme de la gendarmerie, suspension de l'inamovibilité de ia magistrature, lutte acharnée contre le cléricalisme, etc. Le'minislère qui l'accepterait risquerait fort de sombrer et dans la première tourmente parle mentaire, M.William Gladstone continue sa marche triom phale travers le Midlolhian. Le télégraphe signale un nouveau discours prononcé par l'illustre orateur Wesl-Calder. Ypres, le 29 Novembre 1879. Rome 24 Novembre. Le cardinal Nina a eu une entrevue avee le ministre de Belgique, qui lui communiqua l'appréhension que les évêques puissent publier des instructions reçues de Rome, contraires aux idées échangées, et qui font par tie de la correspondance diplomatique. A la suite de cette entrevue, le cardinal Nina a envoyé le nonce Bruxelles avec des dépêches autori sant déclarer que le Saint-Siège n'a pas suivi d'autre voie, ni tenu d'autre langage que celui résultant de la correspondance diplomatique. On assure que d'autres dépêches seront aussi communiquées l'épiscopat afin que l'incident soit clos. Messieurs, Il y a un an, pareille date, nous étions réunis dans celle enceinte le pouvoir libéral ne comptait pas six mois d'existence. La session législative vouait de s'ouvrir et nous attendions de la majorité parlementaire et du ministère l'application du principe libéral dans les lois touchant aux intérêts moraux les plus élevés de la nation. Notre attente a été parfaitement remplie, et je suis certain d'aller au devant de vos désirs en affirmant que ministère et majorité om bien mérité du parti libéral et de la patrie. (Applaudissements). Ils ont replacé le char de l'Etat dans la voie constitutionnelle d'où la politique cléricale l'avait fait dévier. Forts de I appui de I opinion publique, ils peuvent sans crainte persévérer éuergiquement dans l'accomplis sement de leur tâche libératrice. Et quant nous. Messieurs, en face de la lutte suprême soutenue dans le Parlement contre l'eunemi de nos libertés publiques, que notre devise soit: Confiance en nos chefs, union dans nos rangs. Notre chèrfc Belgique esl aujourd'hui le théâtre d'une lutte gigantesque contre l'ultramontisme.

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Le Progrès (1841-1914) | 1879 | | pagina 1