L'union fait la force.
line révolution févèché de Tournai.
jamais passé le moindre examen enlin car
nous craignons fatiguer le lecteur W....
fiar un quasi-sexagénaire, qui n'a jamais vu
ombre d'une école normale!
D'un autre côté, le bon sens public com
mence secouer ^es influences néfastes de
l'Eglise et se moquer ouvertement des conti
nuelles menaces du clergé les consciences,
même les plus timorées, se rassurent contre
les abus des moyens spirituels employés
avec succès au moyen-âge, mais usés dans
notre siècle de liberté et de progrès.
Nous devons cependant dire qu'à la campa
gne, certaines écoles officielles auraient une
population plus forte encore, si tous les pro
priétaires libéraux mettaient leur influence au
service de l'enseignement. En présence de la
pression inouie de leurs adversaires, ils de
vraient forcer, et non engager, leurs locataires
envoyer leurs enfants l'école communale.
L'instituteur, se voyant ainsi soutenu,
n'aurait que plus de courage pour résister aux
attaques passionnées des prêtres, et pour
braver les colères que. depuis trois mois,
l'arrogance sacerdotale déchaîné contre lui!
Nous empruntons au Précurseurl'article sui
vant auquel nous donnons notre entière adhésion
Le Août dernier, répondant un toast porté
par le premier magistrat de la noble et patrio
tique cité de Tournai, Léopoid II disait
Mon devoir de souverain coostitulionuel et
ami de tous, désireux de la grandeur et de la
prospérité de mon pays, est d'émettre hautement,
dès aujourd'hui, un vœu patriotique.
J'ai tenu venir vous l'adresser moi-même
Puissent pour cette date mémorable de 1880. les
divisions qui partagent le pays être atténuées.
Retrempons-nous dans cet esprit viril et sage qui
a fondé la nationalité belge par le rapprochement
des partis faisons tous, je vous en coujure. des
efforts de générosité, de modération et de pré-
voyance. C'est l'intérêt, c'est l'avenir de notre
chère et noble Belgique qui le demandent tons
par la bouche de son Roi.
Rappeler ces augustes paroles n'est-ce pas carac
tériser le seul dénouement possible la crise que
traverse le parti libéral
Au mois d'Août ces paroles étaient surtout
applicables au parti catholique.
Dans un esprit viril et sage n'hésitons pas
les appliquer aujourd'hui nous-mêmes.
Après les agitations, les doutes, les colères et les
tristesses de ces derniers jours, faisons tous
ceux qui ont laissé échapper des paroles malheureu
ses comme ceux qui ont émis des doutes oiïensanls
faisons tous des efforts de générosité, de
modération et de prévoyance pour envisager la
situation de très haut et en toute équité et pour
agir en conséquence.
Le gouvernement, dominé par des préoccupa
tions qui doivent paraître respectables même
ceux qui ne partagent pas ses idées, nous apporte
au sujet de nos rapports avec le atican une solu
tion qu'il considère comme très favorable, pour
laquelle il a reçu les félicitations des organes les
plus importants de la presse étrangère, qui a été
acceptée d'emblée par un très grand nombre de li
béraux belges, et qui, enfin, répond aux désirs de
conciliation et d'apaisement vivaccs dans le cœur du
souverain constitutionnel de la Belgique.
Nous avouons franchement que si les évéques
veulent être plus ultramontains que le Pape, nous
ne voulons pas. nous, dans une circonstance où de
si graves intérêts sont en jeu. nous montrer plus
constitutionnels que notre majorité parlementaire
qui échoit le redoutable honneur de décider ce
qu'exige l'avenir de la patrie lié l'avenir du parti
libéral.
Or. cette majorité, quelques voix près, rst
avec le gouvernement, tille savait que celui-ci,
sous l'empire de ces préoccupations d'ordre-supé
rieur auxquelles nous faisions allusion tantôt.refu
sait de rendre impossible, par une décision préma
turée, l'acceptation d'une sorte de modus vivendi
suggéré par le Vatican et auquel la population
catholique de la Belgique devait attacher un très
grand prix. L'honorable ministre n'avait pas laissé
ignorer davantage que si ce modus rireudi était
reconnu compatible avec les intérêts du pays, le
cabinet dont il est le chef s'en constituerait d'office
le défenseur responsable.
C'est ce qui a ru lieu.
On peut discuter le résultat obtenu, on ne saurait
sans injustice méconnaître les intentions loyales
qui ont guidé le ministère.
Ce résultat quel est-il eu définitive?
Le ministère clérical présidé par M. Molou dé
clarait que le maintien de notre légation au Vatican
était amplement justifié par le fait que le gouver
nement pouvait ainsi faire comprendre an Pape
que 1rs exagérations et les violences des ultramon
tains belges ne répondaient nullement aux senti
ments de la population catholique.
Le cabinet libéral a établi aujourd'hui, par des
faits officiels, que notre légation au Vatican sert
donner la population catholique belge la preuve
que le Pape désavoue ces exagérations et ces vio
lences, inème quand elles sont inspérées par nos
évéques.
Ce résultat obtenu au moment où tant de cons
ciences catholiques sont troublées, où des lois de
progrès trouvent beaucoup d'esprits catholiques
hésitants, ce résultat ne faut-il pas quelques sacri
fices de la part de ceux qui auraient voulu une
solution plus radicale delà question du Vatican?
Et l'utilité ou la nécessité de ces concessions
reconnue, devons-nous les marchander aux hom
mes éminents qui représentent nos idées au pou
voir, qui les ont. en tant de circonstances, vail-
lammant défendues, et qui, en moins d'un an,
avaient déjà réalisé quelques uns des points impor
tants de notre programme électoral de 1878.
Enfin ces concessions, ces sacrifices nous pèse
ront-ils, quand ils auront pour effet de nous mettre
en communion d'idées avec le Roi dont la dynastie
nous a fait jouir de cinquante années de bonheur
et de prospérité, avec le souverain constitutionnel
qui n'a pas voulu pour son héritier présomptif d'un
précepteur ecclésiastique et qui n'a pas hésité, dans
une aulrc crise que le pays n'oubliera pas. rede
mander leurs poitefeuilles aux membres de ce pi
toyable cabinet d'Anelhan-Jacobs.
La réponse n'est pas douteuse. Celle qu'un patrio
tisme profond nous arrache sera proférée d'un bout
l'autre de la Belgique le parti libéral doit se
trouver uni et compact en 1880 autour de ses
chefs et autour du Boi constitutionnel qui person
nifie si bien la grandeur et la liberté de la Patrie
On écrit de Malines, sous la date du 28
Novembre, l'Etoile
Voici celles de la Vérité:
L'Economie raconte le même épisode d'une
façon un peu différente, mais tout aussi amusante
Dans une réunion qui a été tenue cette après-midi
au palais archiépiscopal, le nonce du Pape Bruxelles,
Mgr Vannutelli, a présenté, l'archevêque M. le cha
noine De Rousseaux, président du petit séminaire, en
qualité d'évêque de Tournai, nomme par le Pape en
remplacement de Mgr Dumont.
Dans cette même réunion a été décidée la trans
formation des écoles cléricales qui deviendraient des
écoles absolument privées, placées sous la seule res
ponsabilité des maîtres qui les tiendront, afin de déga
ger l'épiscopat et le clergé de toute responsabilité.
Le nonce du Pape est sorti du palais archiépisco
pal avec le nouvel évêque de Tournai et est parti pour
Bruxelles avec lui.
Une importante nouvelle s'était répandue Tournai,
Jeudi dernier. On annonçait que M. le chanoine De
Rousseaux, supérieur du Petit Séminaire de Malines,
venait d'être nommé administrateur apostolique du dio
cèse de Tournai.
Cette nouvelle s'est confirmée, Samedi, par l'arrivée
du prélat en question.
Après les actes récents posés par sa Grandeur au
séminaire et l'évêché, la nonciature devait avoir com-
j pris que chaque minute qui s'écoule est précieuse, qu'il
fallait mettre le temps profit cl. prévenir un dénomment
trop burlesque la comédie de l'évêché
Nous ne qualifierons pas les actes posés récemment
par M. Dumont, laissant la théologie le soin de les ca
ractériser et la faculté celui d'en empêcher le retour
nous dirons toutefois que l'évêque nous semble arrivé
sur l'extrême limite où commencent ces régions d'où
l'esprit ne revient plus.
Après les taloches distribuées, en guise de bénédic
tions sans doute, ses familiers chanoines et doyens,
après la révocation des uns et l'exil des autres,
après avoir mis en fuite les élèves et le personnel du sé
minaire, qui indignaient et qu'épouvantaient ses ordres
étranges, ses discours incohérents et ses attaques con
tre le Pape lui-même, il ne reste plus M. Dumont
qu'à poser un acte tellement en dehors des notions de
l'humanité raisonnable, qu'il fasse dire tout le monde,
y compris les jeunes fanatiques et les vieilles bigotes du
diocèse Cet homme a vraiment perdu la tête
Mgr De Rousseaux, le nouvel administrateur, est d'une
taille moyenne, obèse, haut en couleur; il a Je regard
intelligent et calme. On vante beaucoup sa tolérance et
son esprit de conciliation. On voit qu'il est bien choisi,
au moral comme au physique, pour servir de contre
poids M. l'évêque de Tournai.
Mgr De Rousseaux a été reçu la gare par un nombre
considérable de prêtres, parmi lesquels s'étaient glissés
quelques membres du Cercle-Noir, les comparses. Au
cune figure jaune appartenant au groupe de nosjésuites
de robe-courte ne s'y voyait.
Mgr De Rousseaux, après les salutations et les poi
gnées de mains échangées la ronde, est monté dans la
voiture qui l'attendait et qui l'a conduit immédiatement
la cathédrale.
L'édifice resplendissait de lumières. Mgr De Rous
seaux fit son entrée, toujours entouré d'une nombreuse
escorte de prêtres, lesquels, soit dit en passant, avaient
l'air radieux et comme soulagés d'une grande inquiétu
de.
Préalablement, on avait fait évacuer la cathédrale
par la foule et tenu les portes fermées. C'est entre prê
tres que la réception solennelleeut lieu, agrémentée d'u
ne allocution de bienvenue.
Mgr De Rousseaux entra l'évêché. Aussitôt un va et
vient de prêtres s'opéra entre la cathédrale et le palais.
Puis des ouvriers serruriers y pénétrèrent, l'évêque a
sans doute emporté les clefs. D'autres personnes suivi
rent transportant des papiers de toutes sortes. Ici s'ar
rêtent nos renseignements.
Mgr De Rousseaux, l'administrateur apostolique du
diocèse de Tournai, a dit, hier, dans sa réponse aux
félicitations du chapitre, qu'il venait pour pacifier les
esprits et rétablir la concorde.
Les journaux de Tournai nous apportent les dernières
nouvelles du siège soutenu au séminaire par l'évêque.
On sait que l'évêque est au séminaire. Ce matin, les cha
noines Maton, Vray et Waltecaœps, se sont présentés la
porte de cet établissement, munis du bref du pape chargvant
Mgr Derousseau de fadmiuislratioa du diocèse.
La porte du séminaire est pourvue d'un guichet. Au coup
de sonnette, ce guichet fut tiré démasquant la figure de
l'évêque, qui ouvrit...
Mais dès que ces messieurs lui eurrut signifié l'objet de leur
visite, l'évêque repoussa violemmeut M. Maton, qui lui faisait
face, et essaya de fermer la porte mais le chanoine, passant
son parapluie dans l'entrebâillement, réussit tenir Sa Gran
deur en échec...
Le parapluie fut cassé!!!
Presqu'aussilôt ce groupe, d'abord composé de quatre per
sonnes, se renfonça d'un nombre respectable d'ecclésiastiques
parmi lesquels un avocat les uns tenant pour l'évêque,
les autres contre...
A l'heure qu'il est, on se bat peut-être.
La lutte continue au séminaire.
L'aile du bâtiment où IL s'est réfugié, reste inaccessible
aux troupes pontificales.
Ce matin, un séminariste, profilant d'un momtnt où IL
entrebâillait la porte, a introduit dans l'ouverture un para
pluie sacrilège pour empêcher que la porte ne se refermât et
assayer d'entrer dans la forteresse.
Mais le jeune lévite a reçu en plein visage un seau d'eau
lancé de l'intérieur il s'est replié en bon ordre.
On se demande si c'est LDI ou quelqu'un de la garnison
qui a lancé le liquide.
Dernières nouvelles. (Service télégraphique
spécial de fFxoxoMiE.) Les troupes pontificales sont
entrées dans la place.
Les portes du séminaire ont été forcées l'évêque a été
enlevé de vive force; s»s vainqueurs l'ont fait entrer dans un»
voiture qui est partie pour une destination encore inconnue.