6 FRANCS PAR AN.
N<> 521522. Dimauche,
40e ANNEE.
4 Janvier 1880
JOURNAL I) 'Y PRES FT DE L'ARRONDISSEMENT.
N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de l'Agence Havas89, Marché aux Herbes,
Bruxelles.
Monsieur A. De Meren, avocat, a publié
récemment un intéressant ouvrage, intitulé
Commentaire succinct de la loi du T Juillet
1879.
Nous y trouvons d'importantes instructions
concernant la mission des comités scolaires,
et nous en extrayons les passages suivants
Les Comités Scolaires ont une double mis
sion a exercer
A. Une mission de propagandepour attirer
l'école, d'une manière assidue, le plus grand
nombre possible d'enfants de six quatorze
ans.
Les moyens d'action dans ce but sont
lu La persuasion on relève les bienfaits et
les avantages de l'instruction vis-à-vis de tous
ceux dont les enfants restent privés d'enseigne
ment; le Comité engage, au besoin, les pa
trons et les chefs d'industrie renforcer ses
exhortations auprès des parents.
Les écoles officielles sont recommandées de
préférence aux écoles libres; cependant les
Comités n'ont pas mission de discréditer cel-
les-çi, ni d'en détourner les élèves qui les fré
quentent, moins que l'instruction n'y soit
notoirement défectueuse, ou l'éducation im
morale.
2° Les encouragements, l'intervention de la
commune peut être nécessaire cette fin.
3° Les distributions de vêtements elles doi
vent être faites aux enfants que la misère
seule retient chez eux, condition que leurs
parents les envoient l'école les Comités
signalent les cas de ce genre au bureau de
bienfaisance ou, son défaut, au Conseil
Communal, pour aviser aux mesures pren
dre en conséquence.
A cet ét;ardles Comités scolaires sont
chargés
1° D'observer les abus réprimer et les
améliorations introduire dans les écoles
2° De rechercher, le cas échéant, les causes
qui provoquent la désertion d'une école, et les
moyens d'en arrêter la décadence
Rien ne s'oppose ce que la surveillance des
Comités s'étende la fois, aux écoles primai
res et aux écoles d'adultes,
Les Comités scolaires ont le droit
1° D'inspecter les listes des élèves qui fré
quentent les écoles officielles
2° De visiter ces écoles
3° D'adresser des rapports concernant l'ob
jet de leur mission l'autorité compétente qui
leur offre le plus de garanties.
4" De prendre fait et cause, par écrit, auprès
de l'autorité supérieure en faveur d'un insti
tuteur qui, victime d'actes malintentionnés de
la part d'une Administration Communale, se
trouverait sans appui pour justifier sa défense.
Ces Comités n'ont aucune autorité propre
exercer ni sur le personnel, ni sur l'enseigne
ment; ils ne peuvent adresser que des obser
vations amicales et officieuses aux instituteurs.
LE
PROGRES
PARAISSAIT LE .JEUDI ET LE DIHAKCIIK. VIKËS AI&UIMT HIKDO
ABONNEMENT PA". AN: Pour l'arrondissement adminislratif et judiciaire d'Vpres. Ir. tf-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixraude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25.
BULLETIN POLITIQUE.
Le jour de l'an avait, il n'y a pas bien longtemps
encore, un très grand intérêt politique raison
des discuurs adressés par les corps constitués aux
chefsdes Etals, discoursqui, d'ordinaire, donnaient
lieu des déclarations relatives attx questions de
politique générale. Bien souvent, et notamment
Paris, ces allocutions faisaient prévoir des guerres
prochaines cette année, au contraire, les visitas
obligées n'ont eu qu'un intérêt lotit fait relatif.
A St-Pétersbourg, le Czar a passé en revue un
régiment d'élite et a longuement parlé de la derniè
re guerre. en rendant un sincère hommage la bra
voure de ses troupes; Paris le président de la
République a reçu les présidents de la Chambre et
du Sénat qui lui ont exprimé des vœux ardents
pour lui. sa famille et les instilutions républicai
nes. Les dépêches ne disent pas davantage, ce qui
tend démontrer qu'à Vienne et Berlin la politi
que a été exclue des réceptions officielles.
A Vienne et Berlin la retraite de M. Wadding-
ton a produit une impression pénible. Cet homme
d'Etat s'était fait beaucoup d'amis par sa droiture
et sa modération et on le considérait comme gagné
aux doctrines de la politique générale inaugurée
Berlin.
Le gouvernement français fait tout ce qui est en
son pouvoir pour atténuer celle désagréable im
pression. Le Temps annonce que M. de Freycinet
a envoyé aux ambassadeurs de la République fran
çaise auprès des puissances étrangères une dépê
che notifiant sa prise de possession du portefeuille
des atTaires étrangères et affirmant son bon vouloir
envers les puissances ainsi que son désir de main
tenir b's bons rapports qui existent actuellement.
La Gazette nationale de Berlin se fait l'écho
d'un bruit tout au moins singulier. Le Czar aurait
proposé au czarewilch de prendre la direction des
affaires intérieures, tandis qu'il se réserverait celle
des affaires étrangères, dans le but de maintenir
des relations amicales avec l'Allemagne. On assure
que le czarewilch a repoussé la proposition. Cette
nouvelle va donner une nouvelle recrudescence
aux bruits qui out couru relativement l'abdica
tion du Czar. On prétend que tous les membres de
la famille impériale vont se réunir St-Pétersbourg
pour discuter cette grave question.
Les relations officielles sont interrompues entre
la Sublime-Porte et M. Layard. Ce dernier a été
amené déclarer qu'il ne conserverait plus de
rapports officiels avec le gouvernement ottoman
la suite de démonstrations qui ont eu lieu devant
l'ambassade d'Angleterre. Nous ne saurions dire si
ces manifestations sont le résultat instantané du
fanatisme musulman ou si elles ont été organisées
par le parti qui voudrait brouiller la Grande-Bre
tagne avec la Turquie. Quoi qu'il en soit, des re
lations officieuses ont remplacé les rappoils officiels,
et l'Allemagi.e uinsique l'Autriche s'emploient
régler le différend qui a eu son origine dans l'ar
restation d'Ahmcd-Tewfick, le traducteur de la
Bible.
Ypres, le Janvier 1H8G.
B. Une mission de surveillance.
On nous écrit de Messines
Nous croyions d'après les explications fournies la
Chambre par M. Frère-Orban sur l'échange de vues
avec le Pape, le clergé belge, manifestement désavoué
Ear son chef suprême, allait cesser ses attaques furi-
oudes contre le gouvernement et contre ses écoles
qui en sont une émanation directe. Nous le croyions
d'autant plus, que depuis quinze jours on voyait les
prêtres les plus exaltés mettre une sourdine leurs
clameurs insensées et compromettantes, sans doute
pour pouvoir sans brusquer et sans devoir donner
eux-mêmes le coup de pied de l'âne, revenir des sen
timents meilleurs. Nos espérances ne se sont pas réali
sées tout au moins pour ce qui concerne notre com
mune. Certain membre du clergé sans doute pour
imiter le chien de Jean de Nivelles, et se mettre au-
dessus de Nos Seigneurs les Evêques a cru. Jeudi
dernier, lr jour de Noël, entrer résolument en guerre
contre nos écoles communales, et surtout contre notre
enseignement de filles en voie d'organisation.
Son sermon, venu comme on dit vulgairement
des ligues après Pâques, et prononcé devant un audi
toire ou ne peut plus restreint a néanmoins été un vrai
succès.... d hilarité. Il est vrai, que jusqu'ici on n'avait
entendu encore qu'un petit spécimen, pâle reflet de ce
que pouvait l'éloquence entraînante et improvisée de
1 illustre mandarin. C'est le jour de la naissance de
N. S. J. C. que ce grandissime personnage a choisi
pour se produire dans tout son éclat, sans doute pour
être mieux inspiré, et pour mériter davantage encore
la belle réputation et le beau nom dont il a été honoré
lors de son début il y a quelques mois. Je regrette de
ne pouvoir reproduire en entier les idées renfermées
dans ce beau chef-d'œuvre d'éloquence de la littérature
sacrée je me bornerai dire que son sermon était
parsemé des expressions les plus charmantes et les
plus heureuses, au point que l'on pouvait deviner en
lui un lecteur assidu de la lanterne de Bocquillon. Les
qué malheurs tombaient foison de la bouche de
l'orateur sacré, et aujourd'hui grâce ce, ces quelques
.mots vont leur train, font le tour de la commune, qui
sait serviront peut être porter plus loin uncore la
réputation de l'orateur comme les légendaires paroles
n'as-tu pas vu Lambert
Nous croyons que tous ces discours et autres du
même acabit où le plus souvent la plus grossière
véhémence rivalise avec la plus grande ignorance ne