No 525. Jeudi,
15 Janvier 1880.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL 0 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N. B. S ^es annonces, réclames el faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de VAgence Havas, 89, Marché aux Herbes,
Bruxelles.
L'enseignement primaire officiel vient de
faire une excellente acquisition en la dame
Poelman, née Cornille, récemment nommée
institutrice en chef, l'école communale de
Langhemarck (Centre):
L'administration communale, ayant négligé
de pourvoir au remplacement des religieuses
qui avaient rénoncé l'adoption, le Gouver
nement a procédé d'office la nomination de
l'institutrice. Nous ne pouvons qu'applaudir
cet heureux choix, et adresser nos félicitations
ceux qui ont recommandé cette personne
la bienveillance du Gouvernement.
Madame Poelman est diplômée de l'école
normale de Gand, et lauréat du Conservatoire
de la même ville; elle réunit toutes les quali
tés indispensables au parfait accomplisse
ment de ses délicates et importantes fonctions.
Nous sommes certain que, par son tact et
son zèle, elle ne tardera pas gagner la con
fiance des parents et l'estime de ses supérieurs!
Les feuilles cléricales paient d'audace. En
présence des mesures extrêmes auxquelles le
Gouvernement a recours pour équilibrer le
budget, elles ont l'impudence de s'apitoyer
sur le sort des contribuables.
Quelles que soient les mesures financières
auxquelles le ministère a recours, le parti
clérical n'a pas le droit de lui jeter la pierre;
40e AIMÉE.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE .JEUDI ET LE DIMANCHE. YIBKS acquiiut EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d Ypres. Ir. -firOO Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dixmude, 59.
Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperiughe-Hazebrouck. 0-20.— 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-23.
Roulers. 7-45. 12-25. 0-50.
Langhemarck-Ostende. 7-20. 12-17. 6-15.
Eanghrmarck, le samedi, 5-50.
BULLETIN POLITIQUE.
La date du 13 janvier 1880 marquera dans
l'histoire parlementaire de la France. C'est ce
jour, en effet, que s'ouvre la session législative
ordinaire et que le président du conseil, M. de
Freycinel, a porté la tribune des deux Cham
bres les déclarations du gouvernement sur la poli
tique extérieure et intérieure de la République.
Quelques modifications ont été apportées au pro
gramme du cabinet dans un conseil des ministres
qui s'est tenu et qui a duré plus de deux heures.
A l'heure qu'il est, on peut affirmer que l'accord le
plus complet règne entre les membres du gouver
nement et que, grâce l'énergie bien connue du
président du conseil, le ministère ne tardera pas
traduire en actes les promesses qui seront apportées
la tribune.
Les mesures énergiques prises par quelques-uns
des ministres français pour la réforme de leur per
sonnel, et surtout le formidable coup de balai
donné par M. le général Farre dans les bureaux
de la guerre, ont produit une vive impression. Pour
les jouraux réactionnaires et pour les esprits crain
tifs du centre gauche confinant au centre droit, ce
n'est rien moins que la désorganisation administra
tive et le bouleversement, sinon la démoralisation
de l'armée. En revanche, les journaux franchement
républicains, qui comprennent la nécessité de faire
pénétrer partout l'esprit nouveau et de lui faire
pratiquement une part nécessaire dans les choses
militaires, aussi bien que dans les affaires civiles,
n'bcsitenl pas applaudir ces preuves de résolu
tion.
Pendant que le leader des obstructionnistes ir
landais et le principal acteur de l'agitation agraire,
M. Parnell, parcourt les Etals Unis et y recueille,
ce qui est fort louable des dons en faveur de
ses compatriotes malheureux, la situation se tend
de plus en plus dans la partie occidentale de l'ile
sœur. De nouveaux troubles sont signalés Knoc-
kriekard. La foule y a assailli de nouveau coups
de pierres des agents chargés de signifier des som
mations un fermier en retard de paiement. Une
lutte sanglante en est résultée entre les assaillants
et les constabies qui servaient d'escorte aux offi
ciers ministériels.
La délégation des Chambres hongroises n'a pas
délibéré longuement sur les différent projets
de budjet qui ont été soumis son examen.
Elle a adopté successivement les budgets des
affaires étrangères, de la marine et de la guerre.
A propos de ce dernier le ministre a exposé la
délégation les mesures administratives qu'il se pro
pose de prendre en vue de réaliser des économies
sur son budjet et au moyeu desquelles il espère
obtenir une réduction de deux millions de florins.
Des nouvelles plus pacifiques nous sont trans
mises de Constantinople. L'incident anglo turc est
entièrement terminé. Ahmed a été mis en liberté
et partira pour Chio et les relations officielles sont
reprises entre la Turquie et Angleterre. Le Sultan
a reçu M. Layard dans la journée du 12.
Ypees, le 14 .Janvier 1880.
CONCERT DE CHARITÉ.
La fête de Mercredi dernier, organisée par la So
ciété des Chœurs, a complètement réussi; la salle
était comble et l'exécution des divers morceaux a
pleinement répondu l'attente générale.
Une ouverture de Suppé et la fantaisie sur Coppelia
ont été enlevées avec cet ensemble et cette justesse qui
distinguent les artistes dirigés par M. Wittebroodt.
Le contingent choral comportait un fragment du 2e
acte de Jérusalemdont l'interprétation a contenté
les plus difficiles.
Une fois de plus, l'ouverture d'Obéron et la fantaisie
sur Martha ont fait apprécier l'exécution hors ligne de
l'excellente section syraphonique.
M"' Jeurissen, jeune et jolie cantatrice gantoise,
possède un organe frais, souple, bien posé et sympa
thique; aussi le public ne lui a-t-il pas marchandé les
applaudissements M"e Jeurissen, rappelée après cha
cun de ses morceaux, a dû répéter les - couplets de
Mignon.
Le concert empruntait un de ses principaux éléments
d'attraction au concours cfe M. Beyer, l'éminent pro
fesseur du Eonservatoire Royal de Gand. Sa Grande
Fantaisie est une œuvre originale et d'un intérêt ar
tistique incontestable. Notons au courant de la plume
l'introduction, d'un style large et pur le thème, d'une
mélodie simple et des plus distinguées; une cadence,
où l'auteur semble avoir accumulé comme plaisir les
difficultés les plus ardues de la virtuosité un final très
fouillé et cependant d'une clarté parfaite. La salle en
tière a prouvé son admiration par une triple salve de
bravos et un rappel chaleureux.
Ce qui distingue i'école de M. Beyer, c'est surtout la
netteté, la correction, l'élégance ces qualités, nous
les avons retrouvées dans la Sérénade humoristique
pour trois violons, jouée la perfection par le maître et
deux de ses plus brillants élèves, MM. A. Gaimant
et A. Ligy.
M. Waeyenberge a, lui aussi, droit une bonne part
du succès. Il a détaillé d'une voix puissante, bien tim
brée, et avec une excellente méthode, la cavatine de
Nabuchodonosor et les Stances la Charité de
Carman.
Après ce dernier morceau. M™" V. N, d'H., et F. M.
ont bien voulu se prêter une collecte très favorable
ment accueillie. Au nom des pauvres dont plies ont
contribué soulager les misères, merci pour leur gra
cieuse et charitable condescendance
M. De Kemper, chanteur de genre, de Bruxelles, a
dit, avec infiniment d'esprit et de goût, des chanson
nettes qui ont fort égayé les auditeurs, et lui ont valu
des applaudissements tout rompre.
MM. Valcke et Baratto, qui s'étaient chargés du
rôle, modeste mais très important, d'accompagnateurs,
se sont acquittés de leur tâche difficile d'une façon irré
prochable.
Tel est le bilan de la soirée musicale. Quant au résul
tat financier, nous laisserons la parole aux chiffres
grâce au zèle de MM. les commissaires, la recette brute
s'est élevée te. <1,268-85 les frais déduits, il est
resté fr. 2,700-50. C'est la plus forte somme qui,
dans des circonstances analogues, ait été recueillie
Ypres, ou distribuée aux pauvres de notre ville, depuis
dix ans. E. U.