22 Janvier 1880. 6 FRANCS PAR AN. ,\o 527. Jeudi, 40e Année. D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. U. Les annonces, réclames ei faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de Y Agence Bavas, 89, Marché aux Herbes, Bruxelles. JO11 RN AL LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DI.HANCI1E. vires ÂÔQUIÎTIT ECKDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-<X) Idem Pour le restant du pays Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixntude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. CHEMIN DE FER. (15 Octobre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poprringhe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. - 3.37. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Houlers. 7-45. 12-25. 0-30. Langhcmarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15. l.anghi-marck, le samedi, 5-50. 2-45 BULLETIN POLITIQUE. La Chambre française a commencé la discussion en seconde lecture du projet de M. Camille Sée sur l'enseignement secondaire des filles. Ce débat a permis M. Celler, le député clérical de Belfort. de reproduire la tribune les lieux communs obli gés sur la séparation de l'Eglise et de l'école, sur l'exclusion du prêtre de l'enseignement moyen, sur la morale laïque, etc.. etc. En réponse M. Keller, M.Camille Sée a prononcé un long discours éta blissant que les derniers gouvernements qui se sont succédé en France n'ont rien fait pour l'enseigne ment secondaire des filles, dominés qu'ils étaient par les influences cléricales. La loi, a-t-il dit. sera salutaire pour le pays. Jusqu'à ces derniers temps l'enseignement primaire n'existait pas et l'enseignement secondaire est en core créer, et il n'y avait que des couvents où renseignement était donné par des béates peine capables de faire la lessive et des confitures. En terminant son discours, M. Camille Sée a soutenu, au milieu desapplaudissemenls de la Cham bre, que si l'enseignement supérieur n'est pas dans la plupart des cas nécessaire aux femmes il n'en est pas de même de l'enseignement secondaire qui n'est suffisamment donné nulle part. C'est probablement aujourd'hui que M. Louis Blanc déposera la Chambre sa proposition rela tive l'amnistie plénière. nouveau bâton que l'extrême gauche jette dans les roues du gouverne ment. La proposition, dont le rejet est assuré, demande l'amnistie plénière pour les condamnés pour les actes relatifs la Commune. Cette mesure serait étendue toutes les autres condamnations prononcées depuis l'amnistie de 1870. L'urgence sera demandée. La situation du ministère espagnol s'empire toujours. II n'est plus du tout probable qu'un compromis intervienne entre le gouvernement et l'opposition. Cette dernière manifeste l'intention d'imiter l'exemple des membres tchèques des der niers Parlements autrichiens et de se confiner dans une abstention complète. Le Temps annonce en effet que convoqués, dimanche, par le président intérimaire du Congrès, les membres de la junte des minorités et les chefs de toutes les nuances de l'opposition ont conféré trois heures durant avec M. Moreno Nieto ils ont décidé, malgré les efforts du président, qu'il n'y avait pas lieu de modifier l'altitude et les résolu tions de leur manifeste, parce que le président intérimaire n'était pas autorisé leur présenter une formule de transaction, acceptable d'après eux. Cette résolution a causé une très vive impression dans la capitale de l'Espagne, où l'on croyait que la crise était conjurée. La presse semi-officielle de Vienne, sortant enfin de son mutisme, s'occupe des rumeurs de complications internationales qui ont couru il y a une quinzaine de jours et qui ont causé des sinistres financiers. L'Abendpost signale la lettre adressée par l'empereur d'Allemagne la municipalité de Berlin et fait remarquer que l'espoir dans le main tient de la paix s'est accru depuis que le ministère français a fait connaître son programme et que l'Invalide russe a démenti la nouvelle des arme ments dans l'empire moscovite. S'occupant ensuite des allégations de son propre correspondant St-Pétersbourg et de l'accueil fait aux déclarations politiques du baron de Haymerlé par la Gazette générale de l'Allemagne du Nord, la feuille ministérielle conclut en affirmant que les assuran ces pacifiques données au commencement de l'année sont entièrement justifiées. 11 faut espérer que ces déclarations multiples et venant de tout les côtés la fois finiront par ras surer entièrement le public et que les pessimistes outrance, qui ne révent que plaies et bosses, nous laisseront tranquilles au moins pendant quelque t -mps. La revue des événements de l'année que le Golos vient de publier est instructive plus d'un titre; elle émet au sujet de la situation intérieure de la Russie des considérations très sombres, mais qui, étant donnés le journal qui les publie et la localité où ce dernier s'édite,doivent être considérés comme l'expression d'une conviction honnête. Le Golos nous montre cette immense empire de 80 millions d'habitants, possédant une armée nom breuse, des institutions florissantes, mais forcé de consacrer toute son énergie surveiller un ennemi insaissisable et agissant dans l'ombre. Tant que le nihilisme existera, la discussion des projets relatifs aux grandes réformes devra être ajournée tous les progrès alîectués au point de vue de la civilisa tion et de la culture sont remis en question. En même temps, c'est toujours le Golos qui parle, la réserve que la Russie s'impose dans tout ce qui concerne les questions internationales, accrédite l'étranger l'opinion que l'empire souffre d'une ma ladie interne et secrète. Le fait est que la Russie est en proie une panique générale et que ses enne mis et ses rivaux n'ont qu'à se féliciter de son inac tion. Les avantages que ces derniers retirent de la situation embarrassée de la Russie font croire dans certains cercles que les complots dirigés contre la vie duCzar ont été inspirés par l'influence morale, et matérielle d'autres puissances. nWHTWVTEBh—BMaa—QBUliai—a—a—— Ypres, le 21 Janvier 1880. Les Funérailles Civiles de Monsieur Adolphe Frai- pont, Lieutenant-Colonel en retraite, Chevalier de l'Ordre de Léopold, décoré de la Croix Commémorative, ont eu lieu Lundi dernier, en notre ville, au milieu d'un grand concours de monde. Rarement nous avons assis té des obsèques plus imposantes. Les honneurs mili taires lui ont été rendus par un détachement de 150 hommes du 1er Régiment de Ligne, commandé par Monsieur le Lieutenant-Colonel Getteman. Monsieur Maurice Fraipont, fils du regretté défunt, entouré des membres de sa famille, conduisait le deuil venaient ensuite les autorités civiles et militaires et les nombreux amis de l'honorable Colonel. Les coins du poêle étaient tenus par M. Principe, Commandant la place d'Ypres, M. le Major Delforge et MM. les Capitaines Félu et Vandevyver. Durant le trajet de la maison mortuaire au cimetière, des marches funèbres furent exécutées par la Musique du 1" Régiment de Ligne. Quand on fut arrivé au champ de repos, M. le Com mandant de Place, prit la parole pour relater la brillante carrière militaire et retracer les qualités privées du défunt. Nul n'ignore que. parmi les officiers qui se distin guèrent lors de l'affaire de Risquons-Tout, M.JFraipont, alors Lieutenant au 1' régr de Chasseurs cheval, se signala particulièrement par sa bravoure et que le cou rage dont il fit preuve en cette circonstance, lui valut un avancement mérité. C'est ce que M. le Commandant a fait ressortir en donnant lecture d'une lettre que Mon sieur le Général Chazal, alors Ministre de la Guerre, adressa au Lieutenant Fraipont. Voici le texte de cette lettre Bruxelles, 2 Avril 1848. Monsieur le Lieutenant, Je suis heureux de vous annoncer que, sur ma proposition, le Roi vient de vous élever au grade de Capitaine en second, en récompense de votre belle con duite pendant le combat qui a eu lieu le 29 Mars dernier près du village de Risquons-Tout. En vous donnant ce témoignage éclatant de sa satis faction, Sa Majesté a voulu reconnaître le courage et le patriotique dévouement dont vous avez fait preuve en cette occasion. Le Pays voit avec reconnaissance les sentiments qui animent tous les Membres de l'Armée et n'oubliera aucun de ceux qui se dévouent au maintien de l'Indépendance Nationale. Le Ministre de la Guerre, B" CHAZAL, Monsieur le Lieutenant Fraipont, du 2e Régiment de Chasseurs cheval. La lecture de cette lettre, les quelques paroles d'Adieu qui suivirent firent une vive impression sur assistants, et la foule s'éloigna, silencieuse et recueillie.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1