Bal du Gouvernement Provincial. Les Dépulatiens Permanentes. Les fêtes organisées par Messieurs les offi ciers de la garnison ont eu pour résultat non seulement une abondante collecte au profit des Pauvres de la ville, mais de donner au public occasion de passer d'agréables soirées. Le premier concert a eu lieu le 13 Janvier dernier avec le bienveillant concours de M. Antony et de la section de symphonie de la Société des Chœurs. Tour tour le public a vivement applaudi les divers artistes qui se sont fait entendre, et pour que, tout revêtit un cachet artistique, le programme du concert était orné d'un magnifique dessin, dû la plume d'un de Messieurs les officiers du Cours d'Equitation, représentant une pauvre mère avec son ieune fils, tendant la main pour obtenir la charité. Le second concert a été donné le 20 Janvier suivant. Nouveau et charmant programme, artistiquement dessiné et artistiquement exé cuté. Nous y avons constaté une fois de plus les excellents résultats obtenus par le zèle et le talent de M. Coutelier. M. Devos, capitaine au premier de ligne, a chanté avec ame et méthode et avec une voix sympatique une mélodie et une barcarolle. Ce n'est pas la première fois que le public lui prodigue ses applaudissements. Et que dire de cette autre artiste, de Ma dame Jacques, qui a bien voulu prêter le con cours de son talent pour le soulagement de nos pauvres Voix belle, sonore, étendue grande pureté et justesse; onction vocalisa tion hardie accentuation claire et correcte belle prestance grâce et énergie dans le geste. Telles sont en résumé les qualités de la chan teuse qui a si profondément ému et charmé l'auditoire. Aussi nous croyons être l'interprète fidèle du public en lui disant Merci, Madame, mille fois merci merci au nom de tous! merci au nom des pauvres. Mais, Madame, permettez-nous d'ajouter talent oblige permettez-nous de compter encore sur votre bienveillant concours. Votre nom sur le programme sera toujours une garantie de suc cès. r Pour finir ce court compte-rendu, rappelons qu'une belle société remplissait la salle et que chaque concert a été suivi d'une partie de danse. Mardi prochain, nouveau programme. Nous extrayons de l'excellent ouvrage de M. A. de Meren, la réponse la question suivante Les bureaux de bienfaisance peuvent-ils priver de secours les parents dont les enfants ne fréquentent pas l'école communale A l'occasion, dit M. de Meren, de la révi sion de la loi sur l'instruction primaire, le législateur n'a pas voulu trancher la question controversée de savoir si les bureaux de bien faisance peuvent priver de secours les parents dont les enfants ne fréquentent pas Y école communale. Il importe cependant de constater que le droit l'assistance n'existe pas plus que le droit au travail ce qui permet de subordon ner les secours publics certaines conditions. Qui peut déterminer ces conditions? N'est-ce pas aux bureaux de bienfaisance que la loi a donné mandat de régler l'emploi aes fonds destinés alléger et prévenir l'indi gence? Ces administrations n'ont elles pas reçu la même mission des bienfaiteurs, qui les ont choisies comme dépositaires des biens réservés par eux la charité publique? A la vérité, il est des secours que l'humanité ne refuse jamais tels sont, par exemple, les secours médicaux et ceux que reçoivent les malades dans les hôpitaux la société serait d'ailleurs intéressée s'acquitter de devoirs aussi sacrés, puisqu'il y va de la santé pu blique. Mais la bienfaisance officielle n'a-t-elle que des biens matériels procurer aux déshérités de la fortune et par quel autre moyen peut-on mieux déraciner la misère en général, que par l'instruction Les bureaux de bienfaisance doivent parti ciper aux frais de l'enseignement, que l'Etat assure gratuitement aux indigents dans les écoles communales comment, pour l'assistan ce morale de ceux-ci, le droit de choisir ces mêmes écoles n'existerait-il pas Ce n'est pas que ces administrations puis sent porter atteinte la liberté de conscience des pères de famille, mais le cas n'est jamais tel lorsque dans l'école officielle existe un enseignement religieux laissé au choix des parents, et que les indigents restent libres, malgré tout, .d'envoyer leurs enfants toute autre école. On peut ajouter que l'assistance officielle n'est pas organisée pour donner aux indigents les moyens d'user des libertés publiques, mais bien pour leur venir en aide dans des condi tions les plus favorables l'intérêt général. Qui donc a dit que Bruges était la ville du silence? Il eût été bien étonné celui qui a ain si caractérisé la capitale de la West-Flandre en la voyant se livrer, pendant une froide nuit d'un hiver très rigoureux, une joie fol le qui nous la montrait pleine de vie, d'api- mation, de plaisir. Pour opérer ce miracle et conjurer le sort que lui avaient jeté des esprits chagrins, qui croient que Satan conduit le bal et que le chemin qui mène au ciel doit être pavé d'ennuis et de misères, il n'a fallu qu'un coup de baguette d'un habile magicien, un coup d'éventail d'une gracieuse fée. Et aus sitôt l'hôtel qui, il y a deux ans, flambait au bruit du tocsin et s'écroulait aux sinistres lueurs de l'incendie, est remplacé par un autre, resplendissant de lumière et de fleurs, dans lequel s'agite une foule, parée, tourbil lonnante; heureuse, comme la Belle-au-bois dormant, d'avoir été tirée du sommeil léthar gique dans lequel on l'avait plongée. Dès l'heure fixée, les invités se pressaient dans les salons de l'hôtel du gouvernement qui bientôt furent remplis et qui certes n'au raient pu les contenir si les appartements du haut et des galeries nouvelles ne leur avaient été ouvertes. Il n'y a qu'une voix dans tout ce monde pour louer les arrangements qui ont trans formé l'hôtel et le goût artistique, l'élégance qui ont présidé la décoration des salons. Parmi les personnes de distinction qui ont répondu l'invitation du chef de la province, on remarque M. Rolin-Jaequemyns, ministre de l'intérieur et madame Rolin-Jaequemyns; le gouverneur de la Flandre Orientale et Mme Verhaeghen M. le comte Oswald de Kerk- hove, gouverneur du Hainait, et Mme de Kerkhove M. le vicomte Goupy de Beauvo- lers, gouverneur du Limbourg; divers mem bres de la Chambre; un grand nombre de magistrats de la Cour d'appel de Gand M. Jooris, commissaire d'arrondissement M. Pecsteen, colonel de la garde civique; les autorités civiles et militaires; des conseillers de préfecture du département du Nord et autres étrangers de distinction. Les officiers anglais, français, hollandais et belges étaient nombreux. Les toilettes des dames d'une grande fraîcheur et d'une rare élégance, quelques-uns d'une richesse pleine de bon gout. Le blanc, le crème, le grenat étaient les couleurs dominantes. Mme Heyvaert portait une très belle toillette de brocard blanc, garnie de satin et de perles. Au fond de la salle du bal, dont l'ancienne chapelle forme le prolongement, on remarque un immence tableau, d'Albert Roberti, repré sentant la réception d'un chevalier de la Toi son d'or. Ce souvenir, rappelant l'epoque des fastueux ducs de Bourgogne, fait bien au milieu de cette fête brillante dans la ville où fut institué cet ordre de chevalerie. A l'autre extrémité un massif de plantes ornementales, duquel émerge le buste du Roi. Au plafond, une étoile de fleurs dont les corol les éblouissantes versent des flots de lumière sur les groupes gracieux des danseurs. L'orchestre, dirigé par M. L. Hinderyckx, était excellent. Il a joué comme préface la Brabançonne et l'air national anglais. Les danses ont été très animées. Rien de char mant comme ce tourbillon de jeunes et jolies danseuses, parmi lesquelles les blondes filles d'Albion, tranchent agréablement sur les ty pes andalous, toujours vivants dans une ville restée plus espagnole par le sang, les mœurs et les habitations que l'Espagne elle-même. Les mêmes soins, les mêmes attentions qui ont acueilli les invités, se sont étendus aux buffets, dont un, établi en haut, mesurait plus de quarante mètres de long. Quantité de com missaires, aimables et empressés portant la rosette bleue la boutonnière, étaient chargés d'y conduire les dames. Les mets les plus délicate, les rafraîchisse ments les plus exquis ont été offerts avec une abondance des plus généreuses et qui allait au devant de tous les désirs. Somme toute, fête brillante, animée, nom breuse, réussie, comme on n'en a jamais vue de plus belle Bruges, du plaisir et de la joie pour tous. M. le gouverneur et Mme Heyvaert en ont fait les honneurs avec une grande distinction et une extrême affabilité. A deux reprises différentes ils ont offert aux dames de frais bouquets de violettes. Ils ont eu un mot aima ble pour chacun de leurs invités qui tous garderont le souvenir de cette splendide récep tion. L'éclairage si brillant de l'hôtel du gouver nement avait été confié la maison Goebbels, qui n'en est plus faire ses preuves. Les lus tres et les girandoles ont été très admirés. Les maisons Hocke et Lebret avaient aussi fourni leur contingent dans l'ameublement si remarqué des salons. C'est dire assez que M. le gouverneur tient se pourvoir Bruges. Nous ajouterons que les commerçants ont eu lieu a'être très-satisfaits du mouvement qu'à produit cette belle fête. Journal de Bruges). ni r—i lY,' m i Nous croyons savoir, dit la Gazetteque le gou vernement déposera très-prochainement un projet de loi destiné donner satisfaction aux protesta tions qui ont surgi de toutes parts contre la façon vraiment scandaleuse dont certaines députations permanentes cléricales rendent, ou plutôt ne ren dent pas la justice en matière électorale. Cette fois encore, le parti clérical aura forcé la mesure. Avec plus de modération et de prudence, il serait parvenu peut-être retarder de quelque temps encore le coup qui va l'atteindre. Mais la queue a emporté la tête et poussé les choses une telle extrémité qu'elle amis le gouvernement en demeure d'agir. Le Moniteur publie le nouveau tarif télégraphi que. En voici la principale disposition

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2