N« 535. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
40e ANNÉE.
19 Février 1880.
JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ÂCÛÛÎRIT EllNpo
N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi
dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de VAgence Havas89, Marché aux Herbes,
Bruxelles.
BULLETIN POLITIQUE.
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LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d't'pres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-23.
CHEMIN DE FER. (15 Octobre).
HEURES DE DÉPART D'Y PRES A
Poperinghe-Hazebrouck. G-20.12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
3—576-47. 8-45. 9-50.
Courtni. 5-54. - 9-52. - 44-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 42-25. 6-50.
Langhi marck-Ostende. 7-20. 12-47. 6-15.
Langheinarck, le samedi, 5-30.
Un incident des plus regrettables s'est produit
dans la séance de lundi de la Chambre prussienne.
Un pilier de l'ultramontanisme s'est permis de cri
tiquer d'une façon absolument inconvenant les sen
timents de vénération dont la population entoure le
vénérable souverain et tonte la famille royale. No
tons que le comte de Bruel est un esprit distingué
dont le caractère est généralement respecté; par
malheur, le culte des anciens souvenirs; l'inaltéra
ble dévouement qui l'anime l'égard de la dynastie
déchue de Hanovre lui ont fait perdre de vue les
limites de convenances et le désaveu qui l'a frappé
et auquel s'est associé un de ses compatriotes, a
été accueilli par une approbation unanime. Le bud
get du royaume a été définitivement adopté. Un
accord s'est établi entre le ministre de l'intérieur et
le prince de Bismark relativement la convocation
de la Chambre en session extraordinaire, l'ordre du
jour de l'assemblée étant encore très chargé. Cette
dernière se réunirait le 26 mai.
Une dépêche télégraphique annonce, sous ré
serves, la démission du cabinet bavarois. On sait
que depuis plusieurs années le cabinet de Pfrets-
zchner est battu en brèche par la majorité clérica
le de la Chambre des députés.
Le ministère autrichien va se compléter par l'ad
jonction de M. de Kriegsau qui prend le porte
feuille des finances et du baron Conrad, gouverneur
de la Basse-Autriche, qui reçoit le portefeuille de
l'instruction publique. C'est le Fremdenblatt qui
l'affirme, ce qui donne la nouvelle un caractère
pour ainsi dire authentique. La combinaison est
assez habile, puisqu'elle donne satisfaction aux
conservateurs et aux libéraux modérés. Le baron
Conrad n'est nullement ànlipatique la gauche et
l'autre ministre soutiendra la politique de la majo
rité.
En France le Sénat a adobté en seconde lecture
et sans y apporter des modifications le projet rela
tif la composition du conseil supérieur de 1 in
struction publique, 162 voix contre 126 ont dé
cerné une nouvelle victoire M. Jules Ferry. Par
malheur pour le ministre, la lutte ne fait que com
mencer, et c'est sur le second projet et notamment
sur l'art. 7, que la campagne décisive s'engagera.
Les Chambres italiennes reprennent leurs tra
vaux aujourd'hui. Le roi Humbert, d'après ce que
le correspondant romain du Timesprésidera
l'ouverture de la session et sa présence mettra un
terme aux nombreux racontars que les journaux
publient au sujet de la santé du souverain. La rei
ne .Vlarguérile aussi, dont, d'après les nouvellistes,
l'état serait désespéré, fera acte de présence, ainsi
que le duc d'Aoste et le prince de Curignan.
La reconnaissance officielle de la Roumanie au
ra Heu simultanément le 20 courant, par les trois
puissances, la France, l'Angleterre et l'Italie.
La Chambre des députés de Californie a pris
vendredi dernier une résolution qui soulèvera une
vive réprobation en Europe et même dans certaines
parties des Etats-Unis. Par 72 voix contre 2, c'est
dire la presque unanimité, elle a voté un pro
jet préalablement adopté par le Sénat et expulsant
des ateliers les ouvriers chinois. Cette atteinte la
liberté du travail, qui constitue en même temps un
acte de révoltante inhumanité, a été très sévère
ment appréciée par le président Stanford, du Cen
tral Pacifique Railway, qui refuse de renvoyer ses
anciens ouvriers chinois, et parle président des
Sclby Smeltiag Works, qui déclare que, la loi
étant inconstitutionnelle, il ne s'y soumettra que
lorsque les Chambres fédérales se seront prononcées
en dernier ressort. La race jaune, qui a rendu d'é-
miuents services l'industrie en Californie, voit
donc les ateliers se fermer devant elle; mais l'opi
nion générale est que cette exclusion ne sera que
temporaire et que les industriels seront bientôt for
cés de recourir de nouveau aux services des Chi
nois.
Dans la séance de la Chambre des représentants
du 27 janvier dernier, M. Demeur posait an gou
vernement une série de questions relatives au pro
jet d'augmentation des pensions militaires.
Résumons les réponses que l'honorable ministre
des finances vient de faire ces questions.
11 résulte d'abord des renseignements fournis
que la moyenne générale de la pension des officiers
était, au 1er janvier 1880, de 47.39 p. c. du trai
tement d'activité. Cette proposition n'est que de
58-43 p. c. pour les armes spéciales. Toutefois,
si l'on exclut du calcul les officiers généraux dont
la pension dépasse le maximum fixé pour la pen
sion civile, la moyenne générale monte 49-59
pour cent.
Enfin, dans l'hypothèse la plus favorable prévue
par ia loi. c'est dire dans le cas où toutes les
pensions indistinctement seraient réglées pour
quarante années de service et dix années dégradé,
elles ne représenteraient encore que 55 p. c.
D'après le rapport de la section centrale, la
pension civile serait de 66 p. c. Le gouvernement
fait remarquer que cette quotité représente un
maximum et que la moyenne ne dépasse pas
59 pour cent.
Le tableau comparatif des pensions militaires de
différents Etats de l'Europe nous montre que le
lieutenant général, qui jouit en Belgique dune
pension de 6.300 francs après 40 années de servi
ces, reçoit 6,330 francs en Hollande. 8,000 francs
en Portugal et en Italie. 8,750 francs en France,
1 1,738 en Allemagne et 15,700 en Autriche-
Hongrie.
Le colonel qui touche 3.600 francs en Belgique,
toujours après 40 années de service, reçoit 4,431
fr. en Hollande. 5.000 fr. en Portugal et en Italie,
5,250 fr. en France, 6,775 fr. en Allemagne et
7,500 fr. en Autriche.
Le capitaine qui reçoit en Belgique 2.290 fr..
touche, après 40 années de service, 2,250 fr. eu
Italie, 2,743 fr. en Hollande. 2,800 fr. en France.
5,000 fr. en Autriche et en Portugal, 5,550 fr. eu
Allemagne.
La même proportion se constate pour les autres
grades.
Un seul pays la France, soumet les officiers
une retenue sur le traitement. Celle-ci est de 5 p.
c. mais sert également assurer la pension des
veuves et orphelins.
En Russie, la pension égale les 2/3 du traite
ment, mais les officiers peuvent obtenir l'éméritat
l'aide d'une retenue de 6 p. c. sur leurs allocations
pécuniaires.
Le rapport de la section centrale disait encore
que, depuis 1872. le montant des pensions mili
taires a diminué de 200.000 fr., diminution qui
arriverait dans un certain nombre d'années un
total de 400.000 500,000 fr.
Le montant des pensions payées au 1er janvier
1880 est en effet de 205.142 fr. moindre que celui
des pensions de 1872, et cette diminution porte
la fois sur le nombre des pensionnés et sur le
chiffre total des pensions; mais il ne s'en suit pas
et le gouvernement n'entend pas en conclure avec
la section centrale que la diminution atteindra
400,000 ou 500,000 fr.
La diminution qui se manifeste aujourd'hui dans
le nombre des officiers pensionnés été prévue
da ns un mémoire publié en 1859. Elle a pour
cause les circonstances exceptionnelles qui ont
présidé la formation et l'entretien du cadre de
nos officiers depuis 1850. Aujourd'hui les données
de 1859 sont modifiées par le développement des
cadres qui a eu lieu en 1868 et en 1875, d'oè est
résultée une augmentation de 585 officiers. Elles
le sont encore par l'augmentation du taux des peu-