N" 587. - Jeudi, 26 Février 1880 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pa^s du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de Y Agence Havas89, Marché aux Herbes, Bruxelles. Nous n'avons pas pour mission de défendre tous les actes de l'administration communale et quelque soit notre communauté d'opinion, nous laissons ordinairement l'administra tion elle-même, le soin de justifier ses actes, lorsqu'elle le juge nécessaire. Cela explique comment les interpellations que le Journal nous adresse si fréquemment restent si souvent sans réponse. Le Journal voudrait savoir aujourd'hui pourquoi il ne reçoit pas communication des rapports et autres publications de l'Hôtel-de- Vilfe. Nous l'ignorons complètement, mais il n'est pas difficile de le deviner: lorsqu'on com munique la presse certains documents c'est pour les voir reproduire libre la presse d'accompagner le texte de critiques plus ou moins accerbes il n'y a rien redire cela le public a sous les yeux le pour et le contre et il juge avec connaissance de cause. Mais le Journal d'ordinaire ne reproduit pas ce qu'on lui communique, il le dénature et le tire en bourrique et il nous semble qu'en ne lui com muniquant plus ses publications, l'administra tion communale a tout juste pour le Journal les égards qu'il mérite. La Cour deGand n'a-t-elle pas jugé d'ailleurs que l'honneur des honnêtes gens était au- dessus de ses attaques et pourquoi dès lors s'inquiéterait on encore de ses appréciations. ces Les cléricaux redoublent partout de violen- s voilà qu'ils font déloger une foule de paisibles petits boutiquiers uniquement parce qu'ils ne veulent pas mettre leurs enfants chez les petits frères. Il n'y a pas seulement ici îlé tc< cupations du père intolérance et contrainte» il y a mépris pour les tout ce qu'il y a de plus respectable, les préoc cupations du père de famille pour les moeurs et la santé de ses enfants. Nous voudrions voir frapper d'interdiction toutes les maisons d'où on a fait déloger dans ces conditions pas un libéral ne devrait plus les prendre en loca tion et nos tyrans au petit pied seraient bien vite fatigués d'exercer leur despotisme dans une ville comme Ypres. Ce despotisme est tel que sur vingt-deux élèves qui nous demandions l'autre jour pour quoi allez-vous encore chez les petits frères vingt-et-un nous répondirent parce que sans cela nos parents doivent déloger. 40e ANNÉE, LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIR1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et j Idem Pour le restant du pays. re d'Ypres. Ir. 6-00 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. CHEMIN DE FER. (15 Octobre). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 .ï_57. 6-47. -8-43. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - H-20. - 2-40. - 5-2'i. Koiilers. 7-45. 12-25. 6-50. Langhcmarck-Ostrnde. 7-20. 12-17. 6-15. Langhemarck, le samedi, 5-50. BULLETIN POLITIQUE. La discussion si impatiemment attendue du pro jet sur la liberté de l'enseignement supérieur a commencé lundi au Sénat français. Ce projet, il est bon de le rappeler au moment où s'ouvre le débat, ne vise pas uniquement l'enseignemenl uni versitaire il renferme un article tendant écarter des établissements d'instruction secondaire les jésuites et les membres des autres congrégations non reconnues. C'est l'article 7. auquel toute l'Europe s'intéresse en ce moment et dont l'adoption détruirait complètement l'enseignement clérical secondaire. Voici le texte de cette disposition Nul n'est admis diriger un établissement d'enseignement public ou privé, de quelque ordre qu'il soit, ou enseigner, s'il appartient une congrégation religieuse non autorisée. A l'ouverture de la séance, M. John Lemoinne a été élu sénateur iuamovible par 142 voix sur 235 volants. Il y a eu 95 abstentions et les voix man quantes ont été réparties entre le général Serré de Rivière, MM. Vacherot, Lefranc, Gigot, etc. La Chambre a adopté le premier projet Ferry avec les amendements que le Sénat y avait intro duits. La Chambre haute avait ajouté au projet ministériel cinq membres de l'institut, un profes seur des facultés de théologie catholique et un professeur des facultés de théologie protestante. Il est de nouveau question d'une trêve entre la Prusse et le Vatican. La Germania. organe de l'épiscopat, qui broyait du noir depuis quelque temps, s'est tout coup avisée de prédire, pour le mois de mai. la conclusion d'un compromis entre les catholiques du royaume et le gouvernement. Lundi, le Parlement a tenu une séance des mieux remplies. En quelques heures, il a décidé que les poursuites introduites contre les députés socialistes expulsés de Berlin seraient ajournées discuté et adopté les budgets de la guerre, du conseil fédéral, du chancelier, de la chancellerie et de l'office im périal pour les affaires étrangères. Dans le cours du débat sur le premier de ces projets, le ministre de la guerre a déclaré que l'augmention de l'effectif de l'armée n'avait pas été décidée eu vue d'une conflagration européene. Il est regrettable de con stater qu'à l'heure où cette déclaration était faite par M. de Kaméke. un des journaux inspirés par le prince de Bismark publiait un article dans lequel il était dit que la Russie, ou du moins le général Milioutine, n'attendait que le moment où la France pourrait lui prêter un secours efficace pour com mencer les hostilités. Les journaux des grandes capitales consacrent toujours des colonnes entières l'attentat exécrable de mardi et l'attention publique ne se lasse pas de recueillir avidement les moindres informations sur ce crime épouvantable. Mais comme il arrive tou jours dans les grandes circonstances, certains jour naux s'amusent répandre des bruits insensés, et plusieurs organes de publicité en sont ne plus pouvoir compter le nombre des démentis qui leur sont infligés. La grosse question du moment, c'est celle de savoir si en dépit des excès terribles des conspira teurs, le Czar sera amené octroyer une constitu tion son peuple. Nous regrettons de ne pas posséder cet égard des informations précises et de devoir nous borner constater la persistance du bruit d'après lequel l'empereur Alexandre aurait résolu d'adresser un manifeste la nation et d'ap peler la vice-chancellerie le comte Schouwaîoff, le seul homme qu'il jugerait capable de sauver la Russie. Ypres, le 25 Février 1880. Par suite d'une erreur indépendante de noire volonté, l'entre-filets ci-après a élé omis dans notre numéro de Dimanche, nous le regrettons vivement parce que quelques uns de nos lecteurs oi.t cru voir dans cette omission l'expression d'un sentiment que nous n'avons nullement ressenti. Notre respect pour le digne et regretté colonel Fissette,nos relations avec lui quand il commandait la place d'Ypres, tout en un mot répond de nos intentions. Voici cet entre-filets Los funérailles de M. le colonel en retraite Fis- selte ont eu lieu Mercredi. Les honneurs funèbres auxquels il avait droit par le grade élevé qu'il a occupé dans l'armée et son rang d'officier de l'ordre de Léopold. lui ont élé rendus. Des détachements du 4e Lanciers et la musique de ce régiment, des détachements du lr de ligne ont accompagné, sous les ordres de M. le colonel Baron de Winckstern, l'homme de bien que nous avons connu, jusqu'à la dernière demeure. Les nombreux amis que M. le colonel Fissellc comptait dans la bourgeoisie d'Ypres et tous les officiers de la garnison faisaient partie du cortège, ils avaient tous tenu donner un dernier témoignage de respect et d'affection au vaillant vo lontaire de 1830, au brillant officier supérieur que tous avaient aimés. Arrivé au cimetière, M. le colonel Blomberger, d'une voix émue et pénétrée, a prononcé le discours qui a paru dans nos colonnes de Dimanche,

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1