6 FRANCS PAR AN. Truc d'un curé. K° 540. Dimanche, 40e ANNÉE. 7 Mars 1880 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. K. B. Les annonces, réclames et faits divers, pour tous les pays du monde (sauf la Flandre Occi dentale), sont exclusivement reçus par la succursale de VAgence Havas89, Marché aux Herbes, Bruxelles. BULLETIN POLITIQUE. Le Journal J Ypres parlant de la question des impôts, énonce des chiffres qui sont inexacts et notablement exagérés. 11 résulte des informations que nous avons prises que loin d'atteindre 38000 fr. le total des imposi tions ne s'élèvera pas 26000 fr. Nous croyons pouvoir affirmer de plus que la perception ne se fera qu'au lur et mesure des besoins, et que ce total pourra même subir une diminution si la part ae la ville dans le fonds communal remonte aux taux qu'elle avait atteint en 1877. Cette part était de 124,579-29 tandis qu'elle n'a été, en 1878, que de 115,696-02 et en 1879, de 115,560-08, soit une diminution d'environ 9000 fr. par an Au reste, le conseil communal est saisi de divers projets et nous ne savons pas quel sera le résultat de ses délibérations, mais nous sommes convaincus qu'il ne votera pas un centime sans que l'utilité et la nécessité en soient démontrés, et que, pour la répartition, il recherchera les bases les plus justes et les plus équitables de manière concilier autant que possible tous les intérêts Nous avons fait connaître dans notre der nier numéro que. le clergé comptait se servir des places de secrétaire communal, pour rému nérer SES instituteurs. Voici un des nombreux trucs qu'il vient d'employer pour arriver ses fins la place de secrétaire étant devenue va cante dans une importante commune des envi rons, le conseil communal nomma ces fonctions un jeune homme de la localité, le sieur P...., qui était aimé dans la commune et avait l'instruction voulue, pour très bien rem plir ces fonctions. P.... en remplissait d'ail leurs l'intérim depuis quelque temps aussi il fut nommé l'unanimité des voix, sans que le clergé songeât s'y opposer, parce qu'il savait fort bien que c'était peine perdue mais quelques jours après la nomination, M. le curé se rendit chez P.... sous prétexte de le féliciter et, la conversation s'engagea sur la rémunéra tion attachée la place de secrétaire commu nal P.... ayant dit que la place, y compris les émoluments, valait peine 1800 frCom ment, répliqua le curé, dix-huit cents francs en tout mais c'est un bien triste avenir que vous avez là. Eh bien, votre place et avec votre instruction je ne resterais pasTenez, don- nez-moi votre démission de secrétaire et ie vous garantis qu'avant trois jours je vous ferai nommer instituteur en chef, (il faut sa voir que P. est diplômé), l'école libre d'Oost- Roosebeke avec la garantie que vous aurez un traitement de 4000francs au moins... Fichtre, se dit P. en lui-même, 4000 francs, cela vaut bien la peine d'hésiter un moment. Mais, ré flexion faite, je n'ai pas de vocation pour l'en seignement congréganiste et après tout je n'ai d'autre garantie que la parole d'un curé. Cependant qu'est ce que je risque de m'adres- ser mon ami X. pour avoir quelques rensei- la gnements et voici réponse qu'il reçut Oost-Roosebeke, 29 Fév. 1880. Cher ami, La place d'instituteur en chef l'école libre de cette commune, qui vous est offerte, n'est pas du tout vacante et elle ne le deviendra pas, moins que le titulaire ne soit obligé de filer de misère. Gardez bien ce que vous avez et ne venez pas vous fourrer dans cette galère. Tout vous, X. Heureusement que P. n'a pas laissé tom ber de son bec le fromage. Il reste secrétaire communal et a appris ce que vaut la promesse d'un curé. Et M. Surmont ne niera pas que ce ne soit déjà beaucoup dans le siècle où nous vivons. Le Journal de Bruges rend compte des dé marches faites par le clergé et qui confirment la teneur de la circulaire épiscopale dont nous avons donné l'analyse dans notre dernier nu méro.Le clergé doit laisser ignorer les instruc tions épiscopales au public; il doit se borner les faire connaître par des démarches person nelles aux quatre catégories de personnes que nous avons énumérées. LE PROGRES VIRES AC6U1R1T EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixutude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. Mardi a commencé enfin, au Sénat français, la grande bataille sur l'article 7 de la loi sur l'ensei gnement. Dans quelques jours, demain peut-être, le pays saura si dans l'avenir le droit de donner l'enseignement, quelque degré que ce soit, sera retiré aux jésuites et aux membres des ordres et des congrégations non autorisés. Jamais, on peut l'affirmer, une proposition législative n'a suscité en France une émotion plus vive et plus vraie. On remplirait une bibliothèque avec les polémiques, les lettres épiscopales, les brochures, les mémoires, la publication desquels a donné lieu le célèbre article de la loi Ferry. On sent qu'il ne s'agit pas simplement d'une question d'instruction, d'une question de plus ou moins de liberté laisser aux congrégations nou reconnues, mais d'une question politique d'une importance capitale. Toutes les gauches, l'exception de quelques membres du centre dissident, voleront l'art. 7 toutes les droites, ainsi que le groupe Dufaure, le repousseront. Mais, il y a lieu de le constater dès présent, le rejet de cette disposition législative ne mettra pas un terme la lutte, il ne fera que la perpétuer et l'aigrir. Tantôt sous une forme, tantôt sous une autre, la question de l'enseignement con- gréganiste parviendra se glisser l'ordre du jour. Une dépêche de St-Pétersbourg a annoncé que l'identité de l'auteur de la tentative d'assasinat di rigée contre le général comte Loris Melikoff avait été constatée. Ce grand criminel se nomme Mla- dezki c'est un israélite converti au christianisme. Un conseil de guerre a été immédiatement consti tué pour juger le coupable il n'a naturellement transpiré que bien peu de chose sur les aveux de l'accusé, meis le correspondant péterbourgeois de la Gazette de Cologne croit savoir que lorsque le président du conseil lui a demandé quel mobile l'avait poussé l'accomplissement de sa tentative de meurtre, Mladezki a répondu simplement: Je l'ai fait par principe. Mladezki a été condamné la peine de mort. Il a été pendu mardi matin. Ypres, le 6 Mars 1880. La modération des évêques n'est pas ce qu'un article d'hier emprunté XEtoile belge pourrait donner croire. On détourne les foudres des petits enfants et des parents, espérant sans doute les persuader plus facilement dans le confessionnal, mais on dirige un feu concentrique sur les écoles normales pépi nières où se forme le personnel des écoles primaires sur les instituteurs et les institutrices et sur les membres des comités scolaires. Bientôt on leur défendra l'entréede l'église, com me aux plus mauvais jours du moyen-âge. M. le doyen de St—Gilles s'est rendu en person ne. nous assure-t-on, chez M. le Directeur de notre Ecole normale, pour lui annoncer, au nom de tous les évêques de Belgique, que professeurs et élèves des écoles normales ne recevraient pas l'absolution Pâques et qu'ils étaient priés de nepas se présenter confesse Tout doivent se démettre pour se sou mettre. Où est la modération? Dès que les écoles nor males seront dépeuplées, dès qu'il n'y aura plus d'instituteurs, le clergé dira aux parents Vous pouvez envoyer vos enfants dans les écoles de l'Etat... Etoile dit tenir d'une source peu près cei- laine qu'il y a une dizaine de jours les évêques réunis Malines en suite de conseils reçus de Ro me, ont eu délibérer:

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1