i\o 556. Dimanche,
40e AIHÉL
2 Mai 1880.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FRANCS PAR AN.
Ypres, le lr Mai 1880.
A propos d'élection.
Le Journal d'Ypres reproduit l'article sui
vant du Journal dAnvers-
LE
PROGRES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vikes acquiltit el'ndo.
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CHEMIN DE FER. (25 Mars).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinglie-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. G-30.
Langhemarck-Ostende. 8-07. 12-22. 5-59.6-27.
BULLETIN! POLITIQUE.
En Angleterre le uouveau cabinet est constitué
et la liste des principaux membres du conseil de la
Reine est connue enfin. Voici leurs noms et titres:
M. Gladstone, premier lord de la Trésorerie et
chancelier del'Echiquier.
Lord Granville, secrétaire d'Etat des affaires
étrangères.
Secrétaire d'Etat de l'Inde, lord Hartinglon
Secrétaire d'Etat de la guerre, M. Childeri
Lord Nortbrook, premier lord de l'amirauté;
Lord Selborne, lord grand chancelier et gardien
du grand sceau.
Il reste connaître les titulaires des portefeuilles
des colonips, de celui des postes et de la présidence
du hoard af trade (ministère du commerce).
C'est aujourd'hui que le ministère libéral doit se
présenter devant les Chambres et qu'il y fera vrai
semblablement connaître son programme politique.
La session du Parlement anglais s'est ouverte
sans aucun apparat la lecture du message royal
ne devant avoir lieu qu'après la vérification des
pouvoirs et la constitution définitive de la Cham
bre des Communes, la séance n'a offert rien d'im
prévu. Le speaker sortant désigné d'avance au
vole de l'assemblée, l'honorable H. B. W. Brand,
a été réélu l'unanimité.
A Paris, la Chambre des députés a commencé
la discusion des tarifs douanier relatifs aux huiles.
A la Chambre des députés d'Italie la 'discussion
au sujet du douzième provisoire pour le mois de
Mai a eu le résultat qu'on attendait. Tout en adop
tant ce douzième l'assemblée s'est refusée voter
un ordre du jour qup M. Baccelli avait opposé
l'ordre du jour concerté entre MM. Nicolera, Za-
nardelli et Crispi et blâmant le gouvernement d'a
voir persisté dans le système des douzièmes. Ce re
jet était évidemment défavorable M. Cairoli.
Aussi le président du conseil n'a-t-il pas hésiter
demander l'assemblée de suspendre sa séance et
ses travaux jusqu'à ce qu'il ait pu conférer avec le
Roi au sujet de la situation que luifait ce vote. La
Chambre s'est en conséquence, ajournée jusqu
convocation ultérieure.
Le 28, a propos du monopole des tabacs que le
prince de Bismark réclame depuis plusieurs mois
avec une grande.insistance, ce monopole lui a élé
refusé haut la main, la suite d'une discussion as
sez courte.
Le Morning Post mentionne, d'après une dé
pêche de Berlin, le bruit d'une dissolution immi
nente du Reichstag comme conséquence de l'oppo
sition au bill sur le monopole du tabac et au bill
relatif aux îles Samoa. Il est possible que telle
soit l'intention du prince chancelier; mais il y a
lieu de croire qu'il n'aura pas recours une aussi
grave mesure aussitôt que le suppose le correspon
dant de la feuille anglaise.
Le Parlement allemand a émis un premier vole
relatif au projet d'impôt sur les quittances posta
les, et ce vole, comme l'attitude de la plupart des
orateurs qui ont pris la parole, n'est guère de natu
re faire prévoir que cet impôt sera adopté. Le
Parlement l'a provisoirement renvoyé une com
mission de vingt-el-nn membres.
II s'il passé ces jours derniers l'audience de
la Cour d'appel un petit fait qui démontre éioquein-
ment combien l'Association libérale redoute les
élections au point de ne pas reculer, pour conjurer
un échec, devant les plus compromettantes soli
darités.
Un sieur Van Gprétendait avoir droit de
figurer sur les listes électorales d'Anvers. Mais la
Députation l'en avait écarté, par la raison qu'outre
la contribution personnelle dont il formait son cens,
les rôles d'impôts lui attribuaient une patente
raison d'une profession inavouable.
Ce soutenecr de débauche interjeta appel par
les soins de l'association libérale, qui voyait
sans doute en lui un soutien utile ef dévoué.
Il est vrai qu'une loi réactionnaire, dont, quel
que jour sans doute, un ministère libéral fera voter
l'abrogation, écarte aujourd'hui du scrutin les
infâmes qui spéculent sur l'immoralité. Mais qu'à
cela ne tienne. L'un des jeunes avocats qui plaident
habituellement les affaires de l'Association libérale,
n'hésita pas prendre devant la cour des conclu
sions pour l'adepte de la inorale indépendante.
Prétendit-il au moins que son client était victime
d'une déplorable erreur, ou d'une atroce calomnie?
Pas le moins du monde.
Mc F... offrit seulement de prouver que l'inca
pacité l'égale avait cessé, son client ayant récem
ment cédé (pour un bon prix, sans doute) la clien
tèle et l'exploitation de l'immeuble la Duhamel.
La Cour a ordonné une enquête. M. F... ne
manquera sans doute pas d'en discuter les témoi
gnages dans de savantes conclusions.
L'Opinion d'Anvers répond ce qui suit:
Le Journal d'Anvers, dans un de ses derniers
numéros, se montre tout scandalisé de ce que l'un
des avocats libéraux de Bruxelles n'ait pas rougi de
défendre devant la Cour les droits électoraux d'un
homme autrefois exclu du scrutin raison d'une
profession inavouable, mais dont l'indignité a cessé
d'exister.
Notre spirituel confrère tâchera, dit-il, de se
procurer les savantes conclusions qui, sans doute,
seront déposées devant la Cour, et les insérera,
s'il ne s'y trouve pas trops de détails... techniques.
Nous n'a\ons qu'un mot répondre au Journal
dAnvers. C'est que s'il s'étonne de voir lin avocat,
chargé des intérêts d'un parti politique, défendre
le droit de vole injustement contesté, c'est dire
la voix d'un électeur de son parti, alors que la
société a rouvert cette homme ses rangs et lui a
rendu tous ses privilèges, nous nous étonnons bien
plus fort encore de voir des avocats catholiques se
charger sans dégoût de la défense de certaine caté
gorie de prévenus portant tensure et robe noire,
en l'honneur desquels les tribunaux sont forcés,
par pudeur, de prononcer le huis-clos.
A notre tour, nous tâcherons de nous procurer
le savantes conclusions que le barreau catholique
ne manquera pas de déposer prochainement devant
le conseil de guerre d'Anvers, pour la défense de
l'ex-pelit-frère-gerministe surpris en flagrant délit,
dont nous avons'parlé il y a quelques jours.
Il est bien entendu que cette promesse est faite
sous la même réserve que celle que fait le Journal
dAnvers qu'il n'y ait pas trop de détails
techniques.
Autre considération qui aurait dû porter le
Journal d'Anvers garder de Courarl le silence
prudent.
L'avocat auquel il fait illusion a pris la défense
d'un ancien souteneur de débauche (pour em
ployer l'expression de notre confrère, qu'on
privait induement d'un droit politique; il l'a fait
dans un intérêt politique, et nullement pai esprit
de lucre.
Est-ce un crime? Mais alors que faul-il penser
de M® Andréas, un des chefs du parti clérical
d'Anvers, qui avait, avec une ancienne tenancière
de maison de tolérance des relations assez étroites
pour que celle dame crût pouvoir lui laisser un
legs de 20.000 fis.? Que faut-il penser d'un mem
bre du barreau qui accepte cet argent représentant
une somme de débauche effrayante? Que faut-i!
penser du curé qui accepte des bijoux provenant
de la même source et qui en pare l'image u la
Vierge, aux jours de la fêle solennelle? Que
faut-il penser enfin de cette même Vierge, qui fait
des miracles puisque des milliers de pèlerins vont