y lui est pas permis, prétend-il, de profaner la chose sainte. La règle que les évêque sont fait connaître et que le Pape a soit disant approuvée, est commandée par les principes immuables de la théologie catholique. Com- me il en est en Belgique, il en est dans tous les pays où le régime scolaire est identique ou équivalent C'est là un tissu d'inexactitudes destinées égarer les simplots. D'abord il est établi par des documents, non contestés, que le Pape a formellement blâmé les instructions collecti ves qui fulminent l'excommunication et le refus d'absolution contre tous ceux qui parti ciperont l'exécution de la loi scolaire. Et puis il tst tellement peu vrai que les mesures édictées par nos seigneurs les évêques sont commandées par les principes immuables de la théologie catholique, que le même régime scolaire est en vigueur en Hollande, qu'il y a été introduit la demande du clergé catholique et qu'il n'y rencontre aucune opposition de sa part. De sorte la théologie catholique est si peu immuable que ce qui est excellent en Hollande donne lieu excommunication en Belgique. La vérité est que chaque évêque fait dire sa théologie ce dont il a besoin pour assouvir sont ambition et sa soif de richesse et de do mination. Nous n'irons pas jusqu'à dire précisément que la loi puisse être agréable au clergé nous n'écrivons pas pour les niais, mais le clergé pouvait combattre la loi sans user des moyens de violence, auxquels il a eu recours et c'est là précisément l'opinion du Pape. La lettre des prélats belges est parfaite- ment correcte, mais les conclusions tirées de y principes justes peuvent être conduites dune y dune manière inopportune et parfois aussi y poussées trop loin il me paraît que c'est le y cas ici. y Ainsi, le Pape infaillible trouve que les me sures annoncées dans les instructions de Evê ques SONT INOPPORTUNES ET POUS SÉES TROP LOIN» Et on croirait que nos seigneurs y apportent des tempéramments. Ban oui ils continuent refuser l'absolution tort et travers au risque de jeter hors du giron de l'église des »ens religieux et qui n'ont qu'à passer la frontière et aller en Hollande où leur conduite sera complètement approuvée par le clergé de ce pays. Nous apprenons que M. Gustave de Stuers a décliné de remplir les fonctions de scruta teur par la raison que son frère était au nom bre des candidats, nous espérons bien que M. Iweins, mu par le même sentiment de délica tesse, s'abstiendra de présider le deuxième bureau. Nous savons que la loi ne porte pas de dé fense formelle, mais la question a été soule vée et on a trouvé qu'il était inutile de prévoir le cas, par ce qu'il ne fallait pas supposer qu'un magistrat aurait été aussi indélicat de siéger, lorsqu'il y aurait de ses proches parents sur les rangs. Le nouveau système électoral a pour consé quence que les électeurs sont beaucoup moins obsédés qu'auparavant surtout en ville au fond, on sait que la plupart des électeurs y sont dévoués l'opinion libérale et que malgré toutes les obsessions, ils votent selon leur con viction nous en avons eu la preuve dans une élection qui date de quelques années. Un can didat avait placé 41 bulletins marqués la marque consistait dans l'écriture de différen tes personnes et dans la combinaison des noms des candidats nous connaissions la com binaison des bulletins et les écritures les retenues des bulletins avaient été perdues sur la voie publique. Eh bien sur les 41 bulletins marqués, 3 seulement sortirent de l'urne, et depuis lors le corps électoral de la ville, est resté dans les mêmes dispositions, (les der nières élections communales l'ont prouvé) et ce ne seront pas les démarches et les impor- tunités de quelques petits vicaires qui par viendront les modifier. D'après ce que nous voyons, en effet, ce sont nos jeunes vicaires qui sont devenus les principaux lévriers cléricaux en notre ville, depuis deux jours déjà ils sont en course du matin au soir ils promettent le ciel et mena cent de l'enfer, comme s'ils avaient la clef de l'un et de l'autre en poche; mais les électeurs se moquent de leurs menaces et ils font bien. Dans un manifeste, écrit sur du papier sans fin, le Journal d Y près, très préoccupé du sort que réservent ses candidats les électeurs, et surtout les électeurs qui ne trouvent plus grâce devant l'église, cherche par toutes sortes de mauvaises raisons expliquer la conduite du clergé l'égard des gens qui ne pensent pas tous les jours, comme le rêvent, dans leur fanatique orgueil, les oints du Seigneur. Son embarras est manifeste il a même crû devoir invoquer l'appui de sa thèse des arguments tirés de l'arsenal amphigourique de la théo logie. La théologie, pour prouver que ses candidats sont les seuls qui puissent faire le bonheur de l'arrondissement Pourquoi ne pas faire un peu de pomologie, cela ferait-il si mal dans un manifeste électoral Puis un peu d'hippologie, tout cela ne serait pas si mala droit pour cacher la faiblesse de la cause clé ricale, car une fois en train de faire de la bla- gologie, il n'y a pas de motif de s'arrêter en si beau chemin. Malheureusement le public ne se laisse plus prendre ces grossiers artifices, il se demande où on veut le conduire, ce qu'on veut faire de lui, s'il est destiné être tout-à- fait l'objet de M. le curé, ou s'il lui est encore permis de s'appartenir un peu lui-même, comme c'était jadis; il se demande s'il doit du matin au soir regardeyM. le curé dans le blanc des yeux pour savoir quelle grimace il a tirer ou s'il lui sera encore donné de tourner sa tête comme bon lui semblera. C'est cela que l'électeur de la campagne comme celui de la ville veut savoir et toutes les arguties théologiques du Journal d'Y près, ne lui procureront sous ce rapport aucun apaisement, au contraire, plus nos jeunes vicaires suentsang eteaupourprou- verque la guerre déclarée la loi de malheur est une guerre juste, nécessaire, inéluctable, et nonuninstrumentpolitique.plusils s'enfoncent et se mettent le coude dans l'œil. A quoi aboutit, en effet, l'interminable plaidoyer du pieux Journal d'Ypres, si ce n'est démontrer qu'on ne cessera cle poursuivre la destruction des écoles officielles, tant qu'on n'aura pas rasé de fond en comble la dernière Que prétend, en fin de compte, la sainte feuille, si ce n'est que le curé est seul apte enseigner le cathéchisme et que lui seul doit rester maître dans les écoles, que telles sont les instructions du Pape et que tels sont les éternels enseignements de l'Eglise Or c'est précisément cela que le pu blic ne veut et ne comprend pas. Jamais il n'admettra que le curé soit seul apte ouvrir des écoles, puisque de tout temps le contraire a eu lieu sans réclamations qu'il est absurde que les petits-frères aient seuls qualité pour enseigner le cathéchis me, puisque l'inverse s'est pratiquée de tout temps sans que le clergé ait élevé la voix pour faire cesser cet état de choses qu'il Faut bien que la politique soit ici tout et la morale rien, puisque clans d'autres pays on tolère ce que l'on condamme ici, ce qui prouve en même temps la variabilité de la doctrine de l'Eglise. Voilà ce que les électeurs se disent et bien d'autres choses encore et, ajoutent-ils, s'ils nous préparent la guerre, s'ils ont pris le parti criminel de nous poursuivre et de nous ruiner tant que nous ne nous serons pas cou chés plat vencre sous leur crosse, il faut les réduire l'impuissance, les mettre dans l'im possibilité de nuire, il faut leur arracher leurs crocs; alors ils ne mordront plus et pour cela il n'y a qu'à ne pas voter pour leurs candidats. C'est le seul moyen cf'en finir. Nous trou vons ce raisonnement juste, c'est pourquoi nous avons toute confiance dans la journée de Lundi. Lorsqu'un candidat sollicite le renouvelle ment de son mandat, il est d'usage qu'il fait valoir les actes, aux quels il a coopéré et les titres qu'il croit avoir acquis ou conservé la confiance des électeurs. C'est ce que M. de Stuers a fait dans la première réunion de l'Association libérale, tandisque les candidats cléricaux n'ont pas dit un mot au Cercle clé rical, où il n'y avait peine qu'une trentaine de personnes, mais enfin défaut des candi dats, le Journal d'Ypres, toujours si inventif en procédés honnêtes et loyaux, eut pu faire valoir leurs titres la bienveillance des élec teurs. Mais hélas le Journal est muet comme une carpe et la raison en est bien simple. Ses candidats n'ont rien fait, absolument rien Nous nous trompons pourtant, ils ont voté avec entrain le plus sot emprunt qui ait ja mais été contracté,un emprunt de 2,500,000 ir. alors qu'un tiers de cette somme était am plement suffissant pour liquider toute la situa tion. Cela est tellement vrai qu'aujourd'hui les 2/5 de cet emprunt ne sont pas encore émis et on n'a pas moins augmenté les centimes ad ditionnels et créé plusieurs nouveaux impôts absolument comme si l'emprunt était réalisé. Les charges se trouvent ainsi augmentés sans raison aucune, par suite de l'incapacité et de l'inexpérience de vos mandataires. Electeurs Vous vous direz peut-être que le choix de nos candidats ne peut modifier la majorité mais vous aurez au moins des man dataires capables et vigilants qui exerceront un contrôle sérieux et dénonceront les abus et les tripotages politiques de leurs adversai res l'indignation publique. Nous annonçons avec plaisir le retour de Rome de M. A. Struye, le nouveau candidat clérical, qui complète, d'une façon on ne peut Îilus réussie, la liste des grands hommes dont a mission sur cette terre est de faire triom pher la morale de l'Evangile, en lavant l'hu manité dans les eaux de Lourdes,-en attendant leur récompense bien méritée parmi les élus du Ciel, si pas parmi les élus du scrutin du 24 cK Ce que ce Monsieur est allé faire Ro me, inutile de le dire. M. A. Struye est un ca tholique pur, de la bonne et sainte trempe, qui ne ferait rien sans en référer d'abord son guide de conscience, en un mot, un de ces chrétiens, comme il n'y en a pas beaucoup pour le plus grand malheur de la société et qui, part un goût très prononcé pour le dressage des chevaux, laisse tourner la terre sans s'inquiéter du comment, se con tentant de remercier tous les jours le bon Dieu de l'y avoir placé. Comme on voit, un bon diable de catholique. Cependant, il faut tout dire, il lui arrive d'avoir certain scrupule, c'est quand il s'agit de politique surtout alors, il hésite, il se tâte et ne peut se décider que quand on l'a bien convaincu que l'œuvre méritoire laquelle on le convie mène droit au ciel. Ah! pour le ciel, il n'y a rien qu'il ne fasse. Va donc pour le Conseil provincial.C'est ainsi qu'il s'est laissé emberlificoter. Mais fidèle ses habitudes,il ne se lancera pas dans la galère politique sans invoquer les lumières du St-Esprit. Que faudra-t-il faire là Bru ges? C'est ici que commence l'embarras. Pour en avoir le cœur net, M. Aloïse est allé le de mander Rome. Si ce brave M. Aloïse nous ~TB> a>€*TMFT-■

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2