AVIS. K° 564. Dimanche, 40e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Élections Législatives du 8 Juin 1880. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et eln-z ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne, l'Auslro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Viossr (Annoiicen-Expedilion) Cologne, Berlin, Francfort. Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Br- làguc et l'irlandci chez Geo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 3, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique; chez PelbinghiMc et C°, 38, Park Row-New-York. Collège électoral de l'arrondissement d'Ypres. Le Président, du Bureau Principal informe Messieurs les Electeurs qu'il recevra les pro positions de Candidats, leurs acceptations et les listes des témoins qu'ils auront désignés les 31 Mai lr et 2 Juin, de 3 4 h. de relevée, en la chambre du Conseil du Tribunal, au Palais de Justice, Ypres; Passé ce délai, aucune proposition ou acceptation de candi dature et aucune désignation de témoins ne sera plus recevable. La liste officielle des Candidats sera communiquée dès le 2 Juin, au même lieu et au mêmes heures. Ypres, le 26 Mai 1880. Le Président, SARTEL. La journée d'hier a été mauvaise pour les cléri- raux français qui ont subi des défaites la Cham bre et au Sénat. Dans celte dernière Chambre, après la lecture d'une dépêche de M. Léon Say, qui accepte la présidence de la haute assemblée et qui annonce sa démission comme ambassadeur Londres, le projet de loi abrogeant l'inlerdiclion du travail du dimanche a donné lieu un nouveaux débat. Les cléricaux l'ont combattu au nom de la religion et des principes de l'économie politique. Les gauches l'ont défendu en démontrant que cette loi portait une véritable atteinte a la liberté de conscience. La loi a été votée par 167 voix contre 107. La Gazette générale de l'Allemagne du Nord continue la publication de la correspondance échan gée entre la chancellerie impériale et le prince de Reuss, ambassadeur d'Allemagne Vienne, au sujet des pouvoirs discrétionnaires. Ces documents offrent un puissant intérêt et démontrent d'une manière irréfutable que la curie romaine se plaint avec vivacité du caractère conditionnel des conces- tions que le gouveinemenl promet l'épiscopal ils prouvent d'autre part que le prince de Bismark ne rompra pas d'une semelle, que ni les objurga tions ni les menaces de la curie romaine n exerce ront la moindre influence sur sa résolution parfai tement arrêtée de ne pas prendre de nouveaux engagements vis-à-vis de la curie. L'élection du bureau de la Chambre italienne a donné un résultat imprévu. Les droites de I assem blée législative avaient décidé de donner leurs suffrages M. Biancheri, le président de cette assemblée lors de la crise de 1876, qui a renversé l'administration conservatrice. La gauche ministé rielle, avait résolu de voter pour M. Pianciani mais, l'ouverture de la séance d'hier, il a été con staté que les deux groupes avaient changé leurs batteries et que, animés du désir de ne pas préci piter la crise, ils se disposaient appuyer la can didature de M. Farini; les dissidents ont voté avec leurs adversaires des derniers jours, et M. Farini, candidat malgré lui, a recueilli 406 voix sur 419 votes émis. Le général Garibaldi, l'ardent républicain, crée en ce moment critique de nouveaux embarras au gouvernement. Il vient d'adresser ses électeurs de Rome une lettre renfermant contre la maison de Savoie des insinuations absolument déplacées. Ce général pensionné par le pays ne craint pas de révoquer en doute le patriotisme du chef de la dynastie et établit un système de réformes absolu ment impraticable. Le journal qui a publié la cir culaire du dcpulc de Rome a été saisi et le bruit court que ce dernier aura des comptes sérieux rendre la justice de son pays. Toute la partie modérée de la population, réprouve énergiquement ces attaques insensées. Ypres, le 29 Mai 1880. Le scrutin du 24 Mai n'a pas répondu nos légitimes espérances; l'échec que nous avons subi est cruel, et d'autant plus sensible qu'il était inattendu. Tout faisait présager en effet, qu'avec une liste de candidats comme celle que nous soumettions au verdict du corps électoral, nous devions la faire passer une forte ma jorité. De même qu'après une bataille, on s'efforce rechercher les causes qui ont amené la défaite, nous nous sommes demandé, comment les cent vingt-cinq voix, sur lesquelles nous comptions, nous ont fait défaut. Nous devons attribuer notre échec (plutôt moral que matériel) trois causes 1° Trahison d'amis politiques, qui ont sou tenu la liste cléricale et ont ainsi fait perdre, dans une commune où il y avait 130 électeurs inscrits, l'appoint des 40 voix obtenus dans les luttes précédentes. (Nos candidats n'y ont pas eu dix voix). 2° 'Défense formelle faite plus de 40 élec teurs libéraux de se rendre au scrutin. 3° Annulation de trente bulletins environ, émis par des libéraux, qui nos adversaires avaient intimé l'ordre de les formuler de façon les rendre nuls. Nous reviendrons plus tard sur ces faits. La ville d'Ypres, quoiqu'en dise le moniteur clérical, s'est souvenu le 24 Mai, comme par le passé, qu'elle est une ville libérale, et a donné nos candidats une majorité laquelle il n'était pas permis de s'attendre. Honneur eux. Les électeurs de la campagne au contraire (les intelligents ceux-là) ont cédé la pMsi'ô'n et l'intimidation d'un clergé fanatique et intolérant; nous voulions leur émancipation, en faire des hommes libres; ils ne nous ont pas compris. Il faudra qu'ils s'abreuvent, encore quelque temps de ce despotisme clérical, jus qu'à ce qu'une voix amie et mieux comprise vienne leur rappeler que, si leurs ancêtres étaient profondément attachés la religion, ils ne l'étaient pas moins leurs franchises et leurs libertés. Le Conseil Provincial validera ne variefcur le résultat du scrutin du 24 Mai cela est cer tain puisque les cléricaux sont juges dans leur propre cause. Mais ce qui ne saurait faire de doute pour personne, c'est que, si la validation des pouvoirs des élus était soumise un juge impartiall'élection serait annulée, l'absten tion forcée d'un grand nombre de nos amis et l'annulation de bulletins marqués ayant dé placé la majorité de plus de cinquante voix. Les électeurs de la 2e section ont été; pro fondément indignés de la conduite de Mon sieur Iweins, juge ap tribunal de première instance, qui, au lieu de se récuser en présence de la candidature de son fils, a poussé l'indélicatesse jusqu'à présider un bu reau électoral et émettre un vote sur la validité de bulletins contestés. Une disposition enlevant la Présidence aux magistrats qui étaient parents et alliés des candidats, faisait partie du projet du code électoral de 1877; mais la Chambre a cru pouvoir la supprimer, en se fiant la délica tesse bien connue des fonctionnaires de l'ordre judiciaire. Le législateur a malheureusement compté sans Monsieur Iweins, qui lui ne l'en- tencf pas ainsi. Ce Monsieur ne doit cependant pas être sans savoir qu'un magistrat ne peut intervenir dans les affaires, dans lesquelles lui ou ses pa rents ont un intérêt quelconque. Notre articulet de Samedi dernier était ce pendant bien fait pour lui ouvrir les yeux. Il n a pas compris ou plutôt n'a pas voulu com prendre. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. (i-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixwiide, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vihbS'AOOÏjÎRIT EUNDO. - ----- -rr BULLETIN POLITIQUE.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1