566. Dimanche, 6 Juin 1880. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le Journal d'Ypres se réjouit naturellement de notre échec et l'exploite dans le but évident de jeter la division dans nos rangs nous croyons pouvoir lui dire que c'est peine per due. Dans notre avant dernier numéro, nous ayons fait connaître les causes de notre défaite et nous croyons inutile de revenir sur ce point. Le Journal d'Ypres au lieu de discuter nos raisons trouve plus simple de rejeter la res ponsabilité de notre échec sur le Président de l'Association. Notre moniteur clérical est là tout fait dans son rôle s'il pouvait mettre l'honorable Président de l'Association hors de son chemin, il aurait encore les coudées plus franches mais nous espérons bien que ses vœux ne seront point exaucés et que l'Associa tion trouvera plustôt qu'on ne le pense, l'occa sion de se rétremper, en entrant en lutte avec un nouveau courage et une nouvelle énergie. Entretemps on nous demande quelle doit être la ligne de conduite des membres de l'As sociation. Notre réponse est bien simple. L'as sociation ayant décidé de s'abstenir, tous ses membres récupèrent leur liberté et peuvent voter comme ils l'entendent, sauf pour les candidats cléricaux cette réserve résulte implicitement des statuts de l'Association. Nous avions appris il y a quelques jours comme le Journal a Ypres, que des réunions avaient lieu dans différents estaminets de la ville et qu'un certain nombre d'éléeteurs étaient la recherche de candidats pour l'élec tion du 8 Juin si nous n'en avons pas parlé dans notre dernier numéro, c'est que nous ignorions que l'on eut abouti mais nous avons vu Jeudi matin, par les affiches officiel les,que des électeurs,au nombre voulu, avaient présenté comme candidats MM. Devettere, capitaine en retraite et Van Hollebeke, ancien directeur du pensionnat au Collège communal d'Ypres. Ce ne sont pas les candidats de l'Association et nous devons donc nous abstenir mais nous n'avons aucun raison pour leur être hostiles ce sont en définitive deux hommes honorables et nous sommes convaincus que les 3/4 de la Belgique applaudiraient leur succès. Entretemps nous avons appris que l'appari tion de ces deux candidatures a mis en émoi toute la gente cléricale. Toutes les voitures que l'on avait décommandées, ont été recom mandées de nouveau et MM. Biebuyek, Berten et Struye se sont mis en course él ctorale et sillonnent l'arrondissement dans tous les sens. C'est là la morale de la fable. 40e ANNÉE. LE PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRÉS ACQUIRIT EUNDO. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sonl reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, lAustro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slullgard, Vienne et Zurich. pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C°, 30, Cornhill, E C et 5', Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghilie et C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Idem Pour le restant du pays. 7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dixntude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (15 Mai). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-50. Langbemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 5-59.6-27. BULLETIN POLITIQUE. La séance d'avant hier de la Chambre française a débuté par une interpellation de M. Janvier delà Motte. Ce député, un des chefs du parti bonapar tiste, a expliqué, dans un langage fort acerbe, que des messes ayant été dites Saint-Ferme, dans la Gironde, pour ta mémoire de Napoléon III et du prince impérial, le maire et l'adjoint de cette com mune qui avaient assisté ces messes ont été sus pendus, et que, dans une autre commune du même département, un maire a été suspendu in définiment pour une raison analogue. Ces mai res avaient donné leur démission, que le sous-pré fet de la Réole n'avait pas cru devoir l'accepter, sous le prétexte qu'un fonctionnaire suspendu n'a pas le droit de donner sa démission. Cette situation de fonctionnaires malgré eux est certes étranges, mais elle est imposée aux maires et aux adjoints par une loi de l'Empire du 3 Mai 1833. C'est le motif que M. Constans, ministre de l'intérieur, a fait valoir avec un plein succès pour la justification de son surbordonné, et l'incident n'a pas eu de suites. La commission du projet de loi sur les poavoirs discrétionnaires en Prusse a voté, après une dis cussion assez longue mais peu intéressante, et mal gré l'opposition des nationaux-libéraux, l'article 2 de ce projet, portant qu'à l'avenir l'appel l'auto rité civile des décisions prises par les autorités reli gieuses ne pourra être exercée que par le président supérieur de la province. La situation du ministère italien s'aggrave de jour en jour. L'espèce de trêve conclue entre le ca binet Cairoli-Depretis, d'une part, et le chef des dissidents, de l'autre, est décidément rompue. Sept membres de ce dernier groupe parlementaire, qui avaient été appelés siéger dans la commission du budget, ont donné leur démission, et au scrutin de jour pour la nomination des onze membres restant élire, les candidats de la droite l'emporteront sur leurs compétiteurs ministériels. On voit que les coalitions se font et se défont avec une facilité in croyable. Le ministère, 1 élection du bureau de la Chambre,l'a éprouvé, et la situation bizarre que les derniers événements lui ont créée, devra pro bablement se résoudre par la démission ducabinet, moins que le gouvernement ne se décide faire un nouvel appel au pays. L'inexorable maladie qui minait depuis de longs mois l'Impératrice de Russie a achevé son œuvre. L'affection de tous les membres de la fan.ille im périale, les lumières de la science n'ont pu conju rer la crise fatale. La mort a frappé l'auguste ma lade avant hier matin. L'Impératrice Marie-AIexandrovvna. ci-devant JYIaximi tienne-Wiihelmine-Augusta-Sophie-Marit de Hesse, fille de Louis II, grand-duc de Hesse, était née le 8 août 1824 son mariage avec l'empe reur Alexandre 11 a été célébré le 28 avril 1841. Elle laisse six enfants: les grands-ducs Alexandre, Vladimir, Alexis, Serge et Paul, et la grande-du chesse Marie, l'épouse du duc d'Edimbourg. L'Europe s'associera au deuil de la dynastie des Romanoff; elle pleurera cette souveraine éminem ment sympathique et digne de tous les respects, dont les dernières années, troublées par les sinistres événements qui sont présents l'esprit de tous, n'ont été qu'un long et douloureux martyre. Une réunion de-libéraux a eu lieu Londres l'occasion de la présentation d'un adresse de félici ta tion M. Herbert Gladstone, élu dans le Middle- sex aux dernières élections. M. Gladstone père assistait cette réunion. Il a parlé du reproche que ses adversaires lui font d'ê tre revenu sur ses déclarations d'autrefois, mainte nant qu'il est ministre, et d'avoir adopté la politique de ses prédécesseurs; le chef du cabinet a constaté qu'il est utile de maintenir l'esprit de suite dans la politique extérieure et intérieure du pays et d'évi ter tout langage pouvant ranimer les anciennes, controverses. M. Gladstone a ajouté toutefois qu'il n'avait au cun motif pour se repentir du langage qu'il tenait avant les élections sur la politique des 'conserva teurs. C'est en voyant les libéraux l'œuvre dans dans la voie qu'ils se sont tracée que le pays juge ra s'ils sont restés fidèles leurs déclarations. La Voce délia Varita, feuille romaine, organe des jésuites, publie un article fulminant contre la loi écclésiastique actuellement soumise au Landtag prussien. L'acceptation de cette loi impliquant la reconnaissance des lois de mai, tout député catho lique qui la voterait tomberait par là même, d'après la feuille romaine, sou9 le coup de l'excommunica tion majeure dont est frappé quiconque édicté des lois contraires la liberté ou aux droits de l'Eglise. On demande voir la tête de ce bon M. de Bis marck. Ypres, le 3 Juin 1880.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1