6 FRANCS PAR AN. 568. Dimanche. 40e ANNÉE. 13 Juin 1880. JOURNAL D'APRES ET DE L ARRONDISSE Les ballottages. Nous apprenons que le Comité de l'Associa tion Libérale sera convoqué pour Samedi pro chain. Un lâche attentat vient d'être commis Wervicq, dans la soirée de Mardi la mu sique libérale de Wervicq faisait une paisible sortie pour fêter le succès obtenu par ses amis politiques dans le Luxembourg et ailleurs au moment où elle passait par la rue de la Lys pour rentrer son local, un coup de pistolet ou de revolver se fit entendre; il était dirigé sur la musique et atteignit un homme qui tomba très grièvement blessé. Cet acte de violence ne semble avoir été inspiré que par le fanatisme religieux et après la manière dont on surexcite les esprits, il est presque impossible qu'il ne se commette pas quelque désordre. Quand on sème le vent on récolte la tempête. Du reste le clergé a inventé un nouveau moyen de surexciter impunément les esprits il organise des meetings, ou les prend sous sa protection; ainsi, lors des dernières élections provinciales presque tous les curés des cantons d'Ypres ont recommandé en chaire leurs paroissiens d'assister au meeting qui de vait avoir lieu dans leur commune, par ce que, disaient-ils, on entendrait là des choses qu'eux, curés, ne pouvaient pas dire, par ce qu'ils risqueraient d'être poursuivis et con- damnés (sic). N'est ce pas un aveu implicite que ce que l'on allait débiter ces meetings était de la calomnie ou de l'excitation la désobéissance aux lois. Du reste, la complicité du clergé dans toutes les infamies qui ont été débitées ces prétendus meetings, est si évidente que dans quelques communes on a remis la grande messe une autre heure, pour que le meeting! put avoir lieu pendant que la masse des fidè les étaient réunis. Ces trucs peuvent avoir leur moment de succès, mais ils déconsidèrent profondément le clergé et affaiblissent de jour en jour le sentiment religieux. Le Comité de l'Association Libérale de BRUGES prie tous les libéraux, absents de Bruges et qui y ont conservé leurs droits élec toraux, de venir prendre part au ballotagedu 15 Juin prochain. Le ballotage a lieu sans convocation nou velle des électeurs. LE PROGRÈS 1W K*. I\ T ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays. 7_oo Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixwude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (15 Mai). HEDRES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 3-57. 6-47. -8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. '12-25. 6-30. Langhemarck-Ostrnde. 7-21. 12-22. 3-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE. Au moment de mellre sous presse, nous rece vons de Paris une nouvelle très importante. La question de l'amnistie plénière aurait été soulevée hier an conseil des ministres par le chef du dépar tement de l'intérieur, et presque tous les membres du cabinet auraient adhéré la proposition de Al. Conslans. Ce serait donc la solution radicale qui prévau drait seulement il y aura lieu d'examiner si le pays est suffisamment préparé au système de l'amnistie complète, dont l'attitude des exagérés pourrait rendre l'application dangereuse. La polé mique cet égard sera très véhémente, car les opinions sont très partagées. Séance houleuse la Chambre. La discussion de la requête du procureur général près la cour d'appel de Paris, tendant autoriser des poursuites contre le député bonapartiste duc de Padoue, a provoqué plusieurs orages. Le rapporteur, M. Trarieux, concluait au refus d'autorisation les républicains et notamment Al. Jean David, député républicain du Gers, s'évertuaient prouver que le fait mis la charge de leur collègue impérialiste, une infràclion la loi électorale, était suffisamment établi et que ce dernier ne pouvait exciper de sa bonne foi. Intervention de M. Paul de Cassagnac, ennemi personnel de Al. David violences de lan gage et injures et finalement application de la cen sure au bouillant député de Condom. On dit qu'à la suite de cette nouvelle persécu tion Al. de Cassagnac donnerait sa démission. L'autorisation de poursuivre a été votée par 315 voix contre 138. La commission de la Chambre prussienne, char gée de l'examen du projet de loi sur les pouvoirs discrétionnaires, a consacré une dernière séance la discussion de ces propositions et les a définitive ment rejetées par 13 voix centre 8. Il se passe des choses réellement étranges la Chambre italienne. Hier devait commencer la dis cussion de l'interpellatiou Crispi sur les menées électorales du gouvernement. La veille, au grand étonnement de tous, l'ex-ministre a demandé que ce débat fût ajourné et que la Chambre terminât la discussion du budget. Al. Cairoli a fait fort bonne figure en ce moment il a prononcé un petit discours très digne, très énergique, déclarant qu'il se tenait la disposition de ses adversaires et qu'il ne reculait pas devant un débat dans lequel toutes les chances de succès étaient évidemment de son côté. La droite, par l'organe de AI. Sella, ayant approuvé la proposition Crispi, celle-ci a été adop tée l'unanimité. Ypres, le 12 Juin 1880. irrj <e rsr L'auteur présumé de ce lâche attentat est un ancien domestique d'un des plus fougueux congréganistes de Wervicq il a été arrêté le lendemain et puis relâché, après avoir subi un interrogatoire devant le parquet. o n o i ty Nous croyons devoir publier ci-dessous l'article si bien écrit de la Gazette: Les libéraux de Namur et de Bruges ne mé connaîtront point, leur tact politique nous en donne la certitude, les avantages qu'ils ont sur leurs adversaires. Ils ne sont plus devant les hasards d'une élec tion générale pour eux, point d'incertitude som me toute, la lutte a eu lieu, et, malgré le mécompte d'Anvers, le libéralisme est demeuré maître du champ de bataille. L'ennemi a perdu plus d'une position. S'il s'est maintenu dans celle d'Anvers, ce n'est là pour lui qu'une satisfaction vaine. Comme auparavant et plus qu'auparavant, il y est impuis sant. C'est Nivelles qu'il devait l'emporter pour avoir un succès réel, et c'est là surtout que sa défaite a été écrasante. Nos amis de Bruges et de Namur savent donc qu'ils ont le pays derrière eux. Aucun souci ne les peut troubler dans la dernière lutte qu'ils ont soutenir. Ils peuvent marcher avec pleine confiance, sûrs qu'ils sont que rien ne pourra amoindrir ni stériliser leur victoire. Mais celte victoire aura un retentissement et un effet considérables. Déjà vaincu et hors d'état de nuire, le parti clérical en sera accablé. La leçon sera d'autant plus opportune et plus forte qu'il glisse volontiers sur le résultat général du 8 Juin, pour célébrer le résultat partiel d'Anvers et qu'il ne manque pas d'en tirer toutes sortes d'augures favorables pour l'avenir. Les électeurs de Bruges et de Namur doivent, cela va de soi, s'attendre un effort clérical très énergique. D'ici mardi, les ultramontains vont remuer ciel et terre pour l'emporter. Us ont pour cela deux motifs très puissants: d'abord, ils vou dront donner leur succès d'Anvers une consécra tion, ensuite, ils tiendront conserver au moins une minorité imposante. Or, celte minorité serait sensiblement réduite par le double ballottage de Namur et de Bruges.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1