N« 569. Jeudi. 17 Juin 1880. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL Y PRES ET DE L ARRONDISSEMENT. Ballottages du 15 Juin. TRIOMPHE DU LIBÉRALISME. 40e PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. BULLETIN POLITIQUE Ypres, le 16 Juin 1880. Le Journal d'Ypres soutient que l'élection du 8 Juin dernier a été régulière, et que les deux candidats libéraux n'avaient pas droit être inscrits sous cette qualification parce qu'ils ne formaient pas une liste complète. C'est trancher la question par la question. En effet, que faut-il entendre par liste com plète Les auteurs de la loi le disent clairement. M. Malou, parlant de liste complète, se reprend et dit: ou pour me servir d'un terme meilleur, liste homogène. Une liste complète, a dit M. Bara, c'est une liste de candidats portés pour être présentés ensemble; c'est une liste de parti. M. Wasseige demande si une liste est com plète lorsqu'elle porte moins de noms que de candidats élire, mais que ces candidats qui se présentent ensemble forment une liste de parti? Pour mieux préciser la question, je suppose, dit-il, cinq candidats élire et que les catholiques n'en présentent que quatre. M. Frère répond c'est ce qu'on appelle une liste complète. M. Wasseige. Si l'article doit être entendu dans ce sens, je n'ai plus rien réclamer. Partout dans la discussion, il est reconnu ?[ue par liste complète, il faut entendre une iste de parti une liste de personnes se pré sentant ensemble et formant ensemble la liste d'un parti. «La distinction entre les listes complètes ou listes de partis, et les candidatures isoléesré sulte des fait# réels de la vie politique. Cette distinction se rattache directemeut et essen tiellement la forme du bulletin. V. pasino- mie. Loi du 9 Juillet 1877. Note 2. MM. Devettere et Vanhollebeke ont été présentés ensemble comme candidats libéraux et ils ont demandé la qualification de candi dats libéraux. Ils formaient la liste complète de libéraux. Ils y avaient droit, et en leur refusant cette qualification et la couleur bleue, on a manifestement violé la loi. S'en suit-il que l'élection est nulle C'est aux Chambres examiner la question. Le code électoral n'établit de sanction ou ne pro nonce de nullité en cas d'inaccomplissement d'aucun des devoirs qu'il impose aux magis trats ou fonctionnaires. Il appartient aux Chambres, quand elles vérifient les pouvoirs, de juger si l'omission totale ou partielle d'une formalité doit entraîner la nullité de l'élection. Voir pasinomie, loi 9 Juillet 1877, art. 8, note (1). Les catholiques opposeront le nombre de voix obtenues par leurs candidats, nombre qui dépasse la majorité absolue des électeurs inscrits. En ajoutant aux voix obtenues par les candidats libéraux un nombre égal celui des électeurs absents, ou n'obtient pas le chif fre voulu pour que ces candidats fussent élus. D'un autre côté, tout l'arrondissement a été suffisamment informé par les affiches et les journaux qu'ils se présentaient comme libé raux. C'est là une question d'appréciation aban donnée la sagesse de la Chambre. Supposons que celle-ci annule l'élection quelle en sera la conséquence? Les candidats ont été présentés régulière ment dans le délai voulu ils ont acquis une espèce de droit acquis. La liste des candidats auxquels les suffrages peuvent être valable ment donnés est définitive. Le bureau devrait arrêter une nouvelle forme d'affiche et de bul letin, cette fois avec la qualification de parti indûment omise. De la journée d'aujourd'hui datera la résur rection de la Flandre occidentale, de l'arron- ^dlssement de Bruges et surtout du chef-lieu de la West-Flandre. Nous disions, il y a huit jours, qu'une brèche était faite dans la forteresse cléricale. Par cette brèche M. Pecsteen vient de passer, d'autres y passeront après lui. Honneur aux électeurs de Bruges et des campagnes ils échappent la domination cléricale, au régime de la crosse. Honneur aussi l'élu du libéralisme qui n'a pas reculé devant la lutte acharnée, désespérée laquelle nos adversaires se sont livrés. M. Arthur Pecsteen est élu avec 1356 voix; M. De Clercq reste sur le carreau. A Namur sont élus MM. Tournay, libéral, et De Moreau et Wasseige, cléricaux. C'est donc encore deux voix de gagnées pour le Libéralisme. (Journal de Bruges LE PROGRÈS V1KES ACfiUlRiT EUNDO. Les annonces de la Belgique cl de l'Etranger sont reçues par ['Agence Hacas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expediiion) Cologne Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C° 30 Cornhill, C et 5, Serle Street VV C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygli et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhingbille et Os 38, Park Row-New-York ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Les ambassadeurs des grandes puissances accré dités Berlin se réunissent aujourd'hui en confé rence pour trancher la question des frontières helléniques. Le prince de Hohenlohe présidera les réunions les secrétaires seront M. Busch, conseil ler de légation, et le copte de Mouy, secrétaire de l'ambassade française. M. Léon Say a pris possession hier du fauteuil présidentiel du Sénat français et a prouoncé une allocution chaleureuse que les gauches et le centre ont acclamée avec enthousiasme. Le texte de ce petit discours, dont le passage relatif l'union des pouvoirs sur cette fraction du patrimoine national, qui résume les idées de 89, les idées modernes, a soulevé de nombreuses marques d'adhésion. La Chambre haute a décidé que le rapport sur les pétitions dirigées contre les décrets du 29 Mars s'ouvrira le 24 de ce mois. Ce rapport, œuvre de MDemole, conclut l'ordre du jour pur et simple. Aujourd'hui la lutte s'engagera sur les négociations commerciales avec l'Angleterre. M. Feray. le grand industriel d'Essonnes, interpellera le gouvernement relativement aux résultats obtenus par M. Léon Say, et ce dernier pourrait être amené quitter le fauteuil pour prendre part la discussion dans laquelle les froissements entre libre-échangistes et protectionnistes auront beau jeu. La Chambre a tenu une séance fastidieuse, con sacrée l'examen du projet de loi sur l'administra tion de l'armée. Après des discours de Ml le géné ral Farre, de M. Laisant et de M. le baron Reille, I l'assemblée a repoussé par 204 voix contre 198, les contre-projets de MM. Laisant et Reille. Les partisans de l'amnistie plénière perdent du terrain. Le conseil des ministres doit se réunir aujourd'hui pour donner cette question une solu tion définitive. Le débat la Chambre des communes d'Angle terre sur la nomination de M. Chalemel-Lacour l'ambassade de Londres a été très mouvementé, mais il ne nous relève rien de bien intéressant. C'est en vain que sir Charles Dilke d'abord, et, après lui, M - Gladstone, ont essayé de faire com prendre au député irlandais O'Donnell que cet incident constituait un précédent des plus dange reux et provoquerait l'étranger une impression des plus pénibles. L'esprit de secte l'a emporté cette fois encore sur les considérations de prudence et de dignité. Le prince de Bismarck a présidé hier la séance,, du Conseil fédéral de l'empire, qui a discuté la question de l'incorporation dans le Zollverein de l'Elbe inférieur. La Gazette de Cologne ne nous aPporle que des informations peu détaillées sur le débat qui s'est engagé au sujet des réclamations du Sénat de Hambourg elle pense que des moyens auront été indiqués pour donner satisfaction, dans la mesure du possible, aux intérêts de la ville ban- séalique. Après un long débat, le projet présenté par la Prusse a été définitivement adopté et l'on assure que le Reichstag ne sera pas appelé ratifier les décisions du Conseil fédéral. La question serait donc jugée sans appel possible. Le ministère Canovas del Caslillo a remporté, il y a deux jours, un réel succès au Sénat espagnol, mais il n'est pas au bout de ses tribulations. Un débat politique semblable celui qui s'est produit la Chambre haute a dû commencer hier au Con grès l'union libérale livrera un terrible assaut au gouvernement. 1

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1