No 571. Jeudi,
40e ANNÉE.
24 Juin 1880
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Le Sénat.
Œuvre cléricale.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIINANCI1E. vike^acbuirit tusbo.
BULLETIN POLITIQUE.
On écrit de Bruges
LE PROGRÈS
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CHEMIN DE FER. (la Mai).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. G-47.
Poperinghe. 6-20. 'J-07. 9-55. 12-07. 2-45
5-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-54. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-59.6-27.
Le fait capital de la journée est le vote de l'am
nistie en France. La commission de la Chambre,
chargée d'examiner le projet, avait été nommée
avant l'ouverture de la séance, tous les membres
étaient favorables au projet et le rapport a été
déposé dans la journée même. Immédiatement M.
de Freyeinet est monté la tribune; son discours,
développant les différentes raisons qui militent en
faveur de l'amnistie plénière, a été fort bien ac
cueilli, mais il n'a pas levé les susceptibilités de
beaucoup de membres du centre de la gauche qui,
par l'organe de M .Jean Casimir Périer, ont marqué
leur résolution de repousser l'amnistie. M. Paul de
Cassagnac, que l'on est certain de rencontrer lors
que des propos aigres s'échangent dans l'assemblée
législative, a rappcllé les déclarations antérieures
du président du conseil, lui a reproché ses palino
dies et l'a sommé d'abandonner la direction des
affaires.
Tout coup un vif mouvement de curiosité se
produit. M. Gambetla, abandonnant le fauteuil
M. Henri Brisson, escalade les marches de la tri
bune qu'il n'avait plus franchies depuis le jour où
la confiance de ses collègues l'avait appelé la
présidence de la Chambre. Dans un discours chaud
et coloré que les gauches couvrent d'applaudisse
ments, avec les accents d'une mâle éloquence qui
soulèvent une émotion indicible, l'éminent orateur
conjure ses amis du centre gauche de voter la loi
suprême d'oubli la reconstitution des gauches,
dit-il, est ce prix les élections générales appro
chent, les intérêts de la République exigent que
l'amnistie soit votée. Dans une péroraison brillante
l'orateur soutient que lés appréhensions des timorés
qu'effraie la responsabilité de la France vis-à-vis
des autres puissances européennes n'ont aucune
raison d'exister, et ce discours remarquable produit
une impression si convaincante que le centre gau
che cède un mouvement d'enthousiasme et que
333 voix contre 140 acclament l'amnistie.
Dans la séance du 4 Juin de la commission des
pouvoirs discrétionnaires de la Chambre prus
sienne, le chef de l'aile droite du parti national-
libéral, M. de Bennigsen, déclarait, au milieu des
applaudissements de ses amis politiques, qu'il ne
se trouverait pas la Chambre un seul député
libéral disposé voter le fameux article du projet
relatif au rappel des évêques. L'ancien collabora
teur du prince de Bismark s'évertuait démontrer
que la rentrée des hauts fonctionnaires ecclésiasti
ques destitués provoquerait, surtout dans les pro
vinces ultra-cléricales, des manifestations antigou
vernementales il signalait le grave danger que
courait le prestige de la justice par l'adoption de la
proposition autorisant le gouvernement casser par
une simple décision administrative un jugement
rendu en dernière instance. L'article ne fut pas
moins adopté par la commission, la simple ma
jorité de onze voix contre dix, avec un amende
ment portant que les révocations prononcées jus
qu'ici ne seraient considérées que comme de
simples suspensions d'emploi.
Huit modérés, cinq conservateurs constitution
nels et un progressiste élus, voilà le bilan des
élections municipales qui oui eu lieu Dimanche
dans la capitale de l'Italie. Pour la deuxième fois
les catholiques romaius avaient engagé la lutte,
avec l'autorisation du pape Léon XIII, et un succès
considérable a couronné leurs eiforts. Cette autori
sation pouvait leur être octroyée sans que les prin
cipes fussent sacrifiés car, en Italie, les membres
des conseils municipaux ne sont pas astreints la
prestation du serment. Huit catholiques entrent
donc dans le conseil qui eu comptait déjà plusieurs
et parmi les vainqueurs de la journée se trouve le
maréchal du conclave, le prince Chigi, qui a battu
le général Garibaldi.
Ce résultat imprévu est attribué en premier lieu
la puissante organisation de la ligue cléricale, et
ensuite aux dissentiments existant entre les libé
raux progressistes et les libéraux modérés.
Ce que la ligue vient de faire Rome, elle le
tentera ailleurs et les libéraux, que des questions
de personnes divisent, auront creusé la tombe de
leur propre parti.
Ou lit dans le Courrier de Bruxellesles lignes
suivantes, reproduites par tous lesBachi-Bouzoucks
de la presse cléricale
D'ailleurs, si le ministère compte quelques voix de
plus la Chambre des représentants, en revanche il n'a
toujours au Sénat qu'une majorité de 4 voix, précisé
ment celles des sénateurs d'Anvers, qui viennent de
recevoir vituellement leur démission.
C'est de l'audace comme si les élections qui
viennent de se terminer ne fournissaient pas la
preuve évidente que la majorité libérale du Sénat
est aujourd'hui inférieure aux résultais constatés
officiellement par le dernier scrutin eu effet, si
Anvers les sénateurs libéraux viennent, comme le
dit le Courrier, de recevoir virtuellement leur
démissionles sénateurs cléricaux de Gand
l'avaient reçus depuis deux ans et leurs di nés col
lègues de Narnur, de Neufcliâteau-Virlon, de
Bruges et mêmes de Furnes-Oslende de
la recevoir des mains des électeurs le 8 et le 13
Juin.
La composition du Sénat, pour^lre en Iiafrmdnie
avec la volonté exprimée dernièrement patrie corps
électoral, devrait donner une majorité de 8 1(J
voix l'opinion libérale.
Viennent les élections gantoises de 1882 cl la
disproportion disparaîtra.
Le Bien public exécute sur la rupture
annoncée de nos relations avec le StJSiége, des
variations assez singulières. Il affecte de plaindre
vivement... le Boi. Il assure que le maintien de
notre ambassadeur Rome a été dû jusqu'ici des
préoccupations de cour.
Il est facile de comprendre qu'à la veille de
célébrer un anniversaire national qui constate la
stabilité de la dynastie belge, la veille aussi d'unir
une princesse belge l'héritier de la Couronne
apostolique, S. M. Léopold II ait tenu ne pas
priver sa cour, dans ces circonstances sdlennélles,
de la présence de l'ambassadeur du St-Sié^e. 0W«
beau dire: en dépit des faits accomplis Ramé, ta
Papauté a conservé son prestige dans le monde, et
les PRINCES DE BONNE MAISON, SUrlOUt s'ils SOI)t
catholiques, ne tiennent pas rompre avec le
Vatican. En définitive, le Pape, en se faisant
représenter auprès d'eux, les honore toujours
plus qu'ils ne peuvent l'honorer, m
Que dites-vous de celte bonne maison et de
l'honneur fait par le Pape au Roi des Belges.
Il achève ainsi
Quant au mariage de S. A. I. l'archiduc
Rodolphe avec la princesse Stéphanie, il parait
décidé qu'il se célébrera Vienne, avec tout l'éclat
et toute la solennité religieuse que comporte line
telle union. On se contenterait de procéder Bru
xelles aux formalités civiles et, en cette occu-
rence, l'assistance honorifique du nonce de Sa
Sainteté ne rentre naturellement pas dans le
programme.
Ce que le Bien public appelle les formalités
civiles le mariage, comme nous disons, nous,
sera célébré, nous l'espérons bien, avec la solennité
qui convient au seul mariage que la loi connaisse
et impose. Qu'un nonce honore ou non la cérémo
nie de sa présence, elle ne sera pas moins solen
nelle pour tous les Belges.
Depuis le brillant résultat du ballottage Bru
ges, le directeur du Westvlaming et de C Avenir