0 FRANCS PAR AN. j\o 575. Jeudi, 40e ANNÉE. 8 Juillet 1880. JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. A propos de la rupture avec le Vatican. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DOlANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. le. 6-00 Idem Pour le reslanl du pays7-00 Tout ce qjji concerne le journal doit être adressé A l'éditeur, rue de Dixnude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire frt,0-10 Réclames: la lignefr. 0-25. CHEMIN DE FER. (1' Juillet). HEURES DE DËPART D'VPRES A Popei'iughe-Hazebroock. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 0-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langheraarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE. Les nouvelles de France sont excellentes. Il n'y aura ni crise ministérielle, ni conflit aigu entre les deux branches du pouvoir législatif. Le courant de conciliation domine et il est peu près certain que la Chambre trouvera une formule de conciliation pour la loi d'amnistie, qui pourrait être acceptée par le Sénat. L'union républicaine qui s'est réunie hier propose de reprendre l'amendement Labiche; la gauche n'a pris aucune décision, mais beaucoup de ses membres se rallieraient volontiers un ac commodement qui respecterait le principe même de l'amendement Bozérian. Celte proposition est défendue dans ces termes par le Journal des Débats L'amnistie, dit l'organe du centre gauche mi nistériel, doit être assez ample pour tous ceux qui, parmi les quelques centaines de condamnés non encore amnistiés, ne sont pas absolument indignes de toute piété et en même temps il faut qu'elle marque nettement la limite que l'indulgence la plus extrême ne permet pas de dépasser. Nous ne doutons pas que demain, lorsque s'ouvrira nou veau le débat devant la Chambre, il ne se lève un député pour proposer cette rédaction. Et notts croyons qu'il n'est pas téméraire d'espérer que la Chambre s'empressera de l'accepter. Quant au Sénat, il fera de même. Car il faut répéter que le vote de l'amendement de M. Bozérian est surtout un vote de conciliation. La Chambre l'appréciera ainsi et voudra montrer qu'elle est animée du même sentiment. La Chambre, après avoir voté quelques projets de peu d'importance, a entamé la discussion de la loi sur.la gratuité et l'obligation de l'enseignement primaire. M. Keller, député clérical de Belforl, a réclamé sans succès l'ajournement des débats un autre député, Vendéen celui-ci, M. Beaussire, a demandé le maintien des dispositions actuelles en ce qui concerne la gratuité, c'est-à-dire la gratuité facultative aux communes. La discussion prendra encore plusieurs séances. On sait que, par application de la loi du 17 Mars 1878, le comte de Stolberg-Wernigerode a été nommé suppléant du prince de Bismark, avec le litre de vice-président du ministère d'Etat. Un long congé vient d'être accordé cet homme d'Etat qu'un décret publié au Moniteur de l'Empire remplace provisoirement par le ministre intérimaire des affaires étrangères, le prince de Hohenlohe- Schillingfuersl. Ce haut dignitaire est, comme on le sait, ambassadeur de l'Empire Paris et n'a été chargé que provisoirement des fonctions ministé rielles. L'adoplioa, par la Chambre des seigneurs de Prusse, des dispositions du projet de loi politico- religieux, a produit une impression très favorable dans l'Allemagne entière. Les Allemands, écrit ce sujet le correspondant berlinois de la Repu blique française, sont visiblement flattés dans leurs sentiments nationaux en voyant leur vieille noblesse, qui représente si bien dans l'armée le type physique f-t moral de la race, en représenter encore si virilement l'esprit indépendant et fier dans les choses de la religion. II ne s agit pas ici d'une lutte entre le protestantisme et le catho|icisme, a dit le comte de blol'berg-Wincrgerode, un vieux conservateur, il s'agit du combat séculaire entre l'Eglise et l'Etat, entre le Pape et l'Empereur. L'Allemagne ne baisera plus la pantoufle papale; le peuple de la libre pensée laisse a d'autres le sacrifice de l'intelligence. II n'y a pas de pacte possible avec le radicalisme clérical. Le Times annonce que l'ex-vice-roi des Indes, lord Lytton, a quitté Samedi Bombay et s'est em barqué sur YHimalaya, en partance pour Londres. Son successeur est le marquis de Ripon, dont la nomination a modivé plusieurs interpellations au Parlement anglais. Le marquis est, en effet, un catholique militant, ri qui pis est, un anglican converti aux doctrines de Rome. Les piétistes de la Chambre anglaise avaient vu sa nomination avec un amer déplaisir et ne s'étaient pas fait faute de pro clamer que l'installation du nouveau vice-roi mar querait pour les Indes l'ouverture d'une période de calamités de toute sorte et surtout de divisions intestines. La Meuse rappelle très opportunément qu'après notre révolution de. 1830, lorsque le nouvel Etat belge fut constitué, les catholiques qe songèrent nullement se faire représenter auprès du Saiqt- Siége. Bien plus, quand, en 1833. M. dé Muele- naere proposa de créer ce poste diplomatique, qui n'avait pas existé jusque-là, un catholique ardent, M. D'oignon, combattît énergiquement cette propo sition. Il ne voulait pas de plénipotentiaire Rome parce que cette ambassade devait, d'après lui, être plutôt nuisible qu'utile aux libertés religieuses. La Constitution, disait-il, a défendu l'Etat tonte intervention dans les affaires des cultes, et il esl craindre que la diplomatie n'y intervienne indirec tement et officieusement. M. de Miielciiaerc ne parvint vaincre celte opposition qu'il rencontrait parmi ses amis politi ques qu'en démontrant qu'il y avait avantage pour notre industrie trouver des débouchés dans la Péninsule. Aussi notre ministre Rome était-il accrédité en même temps Turin bt Nàplè's. Depuis la bhule du pouvoir lempôrel et la consti tution du royaume d'Italie, cet argument n'a plus dé raison d'être. Pendant plusieurs années, ce sont toujours des députes catholiques el des plus orthodoxes qui ont combattu l'existence d'une légation de Belgique Rome. Parmi eux nous citerons .MM.Barthélémy Dumorticr, Dubus aîné, etc., etc. Après cinquante ans, ajoute la Meuse, nous rentrons dans les traditions de Ï83Ô, et nous devons remercier le Si-Sîége de nous eu avoir fourni l'occasion. Le Journal de Bruxelles a, de son côté, une excellente idée que rien n'empêchera de mettre tout de suite en pratique ét qui remédie la sup pression de la légation belge au Vatican, la voici Pourquoi, dit-il, le peuple catholique de Belgique ne se choisirait-il pas lui-même un délégué, chargé par lui de représenter Rome ses intérêts les jslus puissants les intérêts spirituels Ce délégué, désigné, par exem ple, par les membres catholiques du Parlement, serait payé par la caisse des Œuvres pontificales ou au moyèn d'une souscription nationale particulière. Le Saint-Père pourrait alors répondre nos désirs en nous envoyant un dignitaire ecclésiastique, chargé temporairement de la grande partie de l'administration des graves intérêts confiés ailleurs aux nonces apostoliques. Le bureau de la Fédération des cercles catholi ques el des associations conservatrice du royaume, réuni Bruxelles, tenant protester contre la sup pression de la légation belge au Vatican, a rédigé séance tenante une adresse qui a été ou sera remise l'ex-nonce, Mgr Vaunulelli, et dans la quelle se trouve 1'insiaualion que voici Cet acte n'est pas belge il offense le caractère na tional qui est profondément religieux, il blesse nos plus précieuses traditions 3t notre patriotisme se révolte en songeant qu'en France la majorité radicale de la Chambre des députés n'a pas voulu prendre sem blable mesure. 11 s'agit, comme on voit, de faire comprendre tous ceux qui cette adresse verront, que notre gouvernement, en rappelant la légation belge au Vatican, s'est montré bien plus radical que le gou vernement républicain qui dissout en France par la force certaines congrégations religieuses, en un mol que ceiui-ci n'a pas osé aller aussi loin que le nôtre Mgr Vannulelli est diplomate et ce titre il doit connaître les institutions européennes. Nous igno-

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1