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]\T° 582. Dimanche,
1' Août 1880.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
40e ANNÉE.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'^ence Havas (Publicité), 89, Marehé-aux-Herbes, Bruxelles cl chez ses corresnondants
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a Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Le.pz.g, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretaime et l'Irlande et rïn
Le Conseil Provincial vient de voter un
nouveau règlement qui crée un corps d'agents
provinciaux, chargés du service des routes et
des canaux de la province.
Après avoir désorganisé la voirie vicinale,
il fallait bien que la voirie provinciale eut
son tour.
Ce projet qui touche des intérêts si ma
jeurs^ été adopté sans discussion et en moins
d'une heure de temps c'est qu'il était imposé
Ear l'Evêché dans un double intérêt politique.
l'une part on a voulu avoir des agents com-
Îlètement indépendants du Gouvernement et
e l'autre on a voulu ouvrir une carrière aux
ingénieurs de l'Université catholique, dont on
ne sait que faire et qui ne trouvent, paraît-il,
que très-difficilement se placer.
De tout temps, le service des routes et des
canaux appartenant la Province, était fait
par les fonctionnaires des ponts et chaussées,
moyennant une légère indemnité qui n'impo
sait qu'un très faible sacrifice la Province.
Eh bien, au lieu d'améliorer le service exis
tant, on y substitue tout un état-major de fonc
tionnaires qui ne coûteront pas moins la
Province de 46,000 francs par an avec
cette somme on aurait pu faire un travail utile,
mais on a préféré faire des créatures, afin d'as
seoir de mieux en mienx l'influence cléricale.
Nous regrettons vivement de voir ainsi no-
treargent gaspillé en pure perte et dans un but
purement politique. D'ailleurs si on peut con
cevoir jusqu'à un certain point que le service
des routes provinciales puisse être placé sous
une direction spéciale, il n'en est pas de mê
me des canaux, dont la direction est intime
ment liée avec celle des voies navigables,dans
lesquelles ils se déversent et qui doivent dès
lors être soumis au même régime et la même
direction que celles-ci.
Nous ne craignons pas de le dire, l'état de
choses que l'on veut créer donnera lieu de
nombreux conflits et le service des canaux qui
donne déjà lieu tant de réclamations, ne tar
dera pas être complètement désorganisé.
Nos réflexions sur l'attitude prise par cer
tains cléricaux, le 21 Juillet, ont eu le don de
porter son comble l'exaspération du Journal
d'Ypres, piqué au vif.
C'est pitié de voir comme la pieuse feuille
se bat les flancs pour chercher se défendre...
D'abord, elle nous cherche misère pour un
lapsussoit!.faisons amende honorable
nous célébrions, le 21 Juillet, le 49e et non le
50e Anniversaire de l'Inauguration de notre
Premier Roi, et confondant deux grands sou
venirs, il nous a échappé que 1831 -|- 50
1881.
Daigne le Journal d'Ypres nous pardonner
ce crime de lèse-arithmétique...
Mais prétendre que nous sommes furieux et
qu'en l'honneur de notre devise nationale nous
lançons une effroyable bordée dinjures (sic)
nos adversaires, c'est d'un bon tonneau.
Des injures! de la fureur! Et pourquoi donc
cela? Parceque, comme vous le dites vous-
même, vous refusez de participer aux fêtes du
cinquantenaire? Mais vous en avez parfaite
ment le droit, et nous n'avons cure de nous
échauffer la bile en votre honneur que nous
importe nous, que vous soyiez Romains,
plutôt que Belges mais ce que nous ne souf
frons point, c'est que vous vous affubliez de
faux airs de patriotisme, que vous en fassiez
accroire aux gens bénévoles, et que vous re
présentiez le parti catholique comme le seul,
le vrai parti national. ,Or, le 21 Juillet, vous
avez eu l'occasion de manifester publiquement
vos sentiments de patriotisme; et sous de vains
et fallacieux prétextes, qui ne résistent pas
l'examen, vous vous êtes dérobés et êtes aller
bouder en un coin. Ah! s'il s'était agi d'un
anniversaire romainVoilà ce que nous
avons tenu mettre en lumière nous avons
montré nos concitoyons vos façades nues,
ornées d'une hampe veure de son drapeau.
Mais des injures, de la fureur allons donc!
Très-amusante d'ailleurs la défense du
Journal d'Ypres.
Vous ou moi, quand un sentiment vif com
me le patriotisme nous anime, nous éprou
vons un véritable besoin d'épancher ce senti
ment et de le traduire en démonstrations
enthousiastes.
Le Journal d'Ypres, lui, est tout autre.
Plus il se sent transporté d'enthousiasme,
moins il éprouve le besoin de manifester ses
impressions; et quand il ne peut plus conte
nir son patriotique élan, il ferme ses volets....
C'est le maximum, et, ce moment, si on ne
le retenait, il irait s'immoler pour la Patrie.
Viennent ensuite les clichés d'usage: les
horreurs de 1793 et la hideuse commune; puis
une histoire de zouaves pontificaux battant
les Prussiens dans les plaines de Loigny; puis
le récit de la manière dont Madame Deniau
fit, le 14 Juillet, la toilette son caniche
moyennant quoi le Journal d'Ypres démontre
que les libéraux sont des communards, des
conspirateursvoire même des orangisies.
Mais, comme le singe de la fable, le Journal
d'Ypres oublie d'allumer sa lanterne et de
nous donner de bonnes raisons pour justifier
son abstention. Et qu'il ne vienne pas nous
entretenir de la loi de malheur et des persécu
tions du ministère c'est la Patrie et non le
ministère que nous célébrons en ce moment.
En résumé, nous avons dit que l'enseigne
ment du clergé est anti-national, et que par
suite les cléricaux en général sont peu Belges
et beaucoup Romains la manifestation du 21
Juillet nous en a fourni des preuves.
Que le Journal d'Ypres réponde cela, et ne
vienne pas nous débiter des calembredaines
qui ne donneront le change personne.
L'Etoile s'était imaginée que, selon toute pro
babilité, la discussion relative la rupture des
relations diplomatiques avec le Vatican ne s'enga
gerait pas dans la prochaine session extraordinaire,
et que, de commun accord entre les deux partis, elle
serait ajournée la session ordinaire de 1880-81.
Mais la presse cléricale n'a pas entendu parler
d'arrangements de cette sorte, et le Journal de
Bruxelles, organe de la droite parlementaire, an-
nouce que les hostilités s'ouvriront immédiatement
sans longs discours, ajoule-t-il, attention déli
cate dont ont lui saura gré. Ind
Les décorations décernées aux instituteurs ont
fait la meilleure impression dans le public.
Il y a là un acte de justice et même de répara
tion, car jusqu'ici le ruban amaranthe n'avait pas
été prodigué au personnel enseignant des écoles
primaires. Sa tâche est rude cependant, et ses
services comptent paimi les plus importants qui
puissent être rendus aux pays.
Au milieu de la lutte scolaire, alors que les
instituteurs officiels sont en butte aux attaques les
plus violentes, aux traitements les plus indignes de
la part du clergé, les récompenses décernées
quelques-uns des plus méritants viennent fort
propos, et nous y applaudissons de tout cœur.
(Id.)
M. Prangey, président de l'Association libérale
de Namur, a été, samedi dernier, le héros d'une
manifestation sympathique des plus honorables.
Ses amis politiques, voulant reconnaître les
grands services qu'il a rendus depuis longtemps
déjà, et, tout récemment encore, dans les dernières
élections provinciales et législatives, au succès
desquelles son dévouement a beaucoup contribué,
lui ont offert solonnellement une fort belle garni
ture de cheminée. Sur le socle de la pendule,
Atlas portant le monde, figure cette inscription
LE
PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquir1t eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays. 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixmude, 39.
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Ypres, le 31 Juillet 1880.