No 589. Jeudi, 40e ANNÉE. 26 Août 1880. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La plus canaille!! PROGRES PARAISSANT LE JEUDI ET LE REVANCHE. VIRES ACQUIR1T EL'NDO. Les annonces de la Belgique el de l'Etranger sont reçues par Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Hwbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Afosse (Annoncen-Expediiion) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Muoich, Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Slreet et C°, 50, Cornhill, E C el 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pclbinghillc cl C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixvnide, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (P Juillet). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Uazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47. Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45 5-57. 6-47. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-52. - 11-20. - 2-40. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-25. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-2t. 12-22. 3-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE. Quinze jours se sont passés depuis que M. Gam- betta a prononcé, dans son fameux discours de Cherbourgquelques paroles inconsidérées qui pouvaient être interprétées comme une vague allu sion des complications politiques possibles. L'al- loeulion du président de. la Chambre n'avait pas passé inaperçue elle avait provoqué,, surtout en Allemagne, d'assez vives controverses, rapidement clôturées d'ailleurs la suite de déclarations très pacifiques des grands journaux républicains de Paris les discours prononcés par le Président de la République Dijon et par AI. de Freycinet Monlauban avaient achevé de calmer les esprits et on pouvait espérer qu'il ne serait plus question des quelques phrases malheureuses de M.Gainbelta. On avait compté sans la Gazette générale de VAllemagne du Nord, journal rancunier, suivant le courant réactionnaire et qui sait habillement choisir son heure pour envenimer un léger désac cord. La Gazette dit que sa confiance dans la durée de la paix est ébranlée et constate que le parti de la guerre compte de nombreux adhérents parmi les amis des institutions actuelles de la France elle insiste sur la nécessité pour l'Alle magne de chercher sa sécurité dans le développe ment el la consolidation de son organisation mili taire. Deux des principaux membres du cabinet bava rois, MAI. de Crailslteim, ministre des affaires étrangères, et de Lutz, le chef du ministère des cultes, ont quitté brusquement Munich samedi par un train spécial, se rendant Kissingen, où ils ont sollicité immédiatement une audience du prince de Bismark. Ce voyage donne lieu maintes conjec tures. Certaines feuilles cléricales répandent le bruit que la Prusse chercherait renouer des négocia tions avec Rome. Un homme d'Etat, qui a pris part celles des dernières années, aurait dit ce sujet II coulera encore bien de l'eau de la Sprée dans la HaVei avant que le gouvernement prussien se laisse reprendre ce jeu de femmes et de gens en robe, où l'on ne sait jamais si oui signi fie non, si non signifie oui. L'empereur d'Autriche rentre aujourd'hui Vienne. Un conseil des ministres très important sera tenu dans la journée, et M. Tisza, le chef du cabinet hongrois, est venu de Peslh pour y pren dre part. D'après les rumeurs qui ont transpiré, on s'occuperait spécialement du traité de commerce avec la Serbie, question assez grave qui ne se rattache pas uniquement au domaine économique. En vue de certaines éventualités, les puissances voisines cherchent établir des rapports cordiaux avec les anciens Etats vassaux de la Turquie, entièrement dégagés aujourd'hui des liens qui les unissaient la Porte ottomane. Le Times annonce que le voyage Berlin du ministre accrédité Vienne par le gouvernement serbe pourrait avoir une grande influence sur la résolution du prince Milan, en ce qui concerne une alliance de la Serbie avec l'empire austro-hongrois. La Presse, qui discute la question irlandaise dans le même sens que le Fremdenblatt, constate, en terminant, que, par suite du mouvement irlan dais. l'Angleterre a les mains liées pour la grande action eri Orient. Les élections législatives qui ont eu lieu Diman che en France ont donné les résultats suivants A Mézières. M Corn eau, constitutionnel, a obtenu 6,675 voix M. Jacquemart, intransigeant. 5.105; M. Riché, bonapartiste soutenu par toutes les frac- lions de la réaction. 6.998. A Chamhéry, M. Chévallay. républicain, a été élu par 10,805 voix sur 11,255 \olunts. Voici, d'après le texte de Annales parlemen taires, le compte rendu de la vive altercation qui s'est engagée an Sénat dans la discussion d'un crédit pour les écoles, par suite de violences de langage d'un des membres de la droite M. le Baron «le Coninck... On paye largement, avec un argent souvent péniblement gagné des fainé- nants dont les écoles sont vides. Protestations gau che. M. Bara, ministre de la justice. Si on vous adres sait la même injure, que diriez-vous? M. le Baron «le Couinch. Cen'est pas une injure. M. Bara, ministre de la justice. Comment ce n'est pas une injure Que diriez-vous si l'on disait de vos moines Ce sont des moines fainéants Nos instituteurs travaillent instruire le peuple et l'émanciper. Votre appréciation est une grossière injure. M. le Président. Je vous en prie, messieurs, pas de colloques. M. Bara, ministre de la justice. C'est une grossière injure c'est une insulte gratuite l'adresse de foncti onnaires qui sont indispensables la prospérité du pays. M. Van Schoor. Que font vos moines M. d'Andriraont. Et les petits frères? Ceux-là font des choses malsaines. (Hilarité gauche). M. le baron de L'oniuck. Je n'ai pas vous répondre... ...Piemarquez que l'arrêté royal du 29 août 1879 a nommé des inspecteurs cantonaux dans chacun des 80 cantons scolaires du pays et que tout ce monde regarde travailler les autres... M. Bara, ministre de la justice.Vous avez 25,000 religieux qui passent leur temps regarder travailler les Belges. M. le baron de Coninck. Ils ne sont pas payés par l'Etat. M. Bara, ministre de la justice. Non! ils volent au moyen des captations!ive approbation gauche). M. Graux, ministre des finances. Ils ne vivent que de mendicité. Une voïx droite s S'ils volent, la justice peut les atteindre. M. Bara, ministre de la justice. Ils volent, mais par des moyens qui ne sont pas prévus par le Code pénal. (Très bien gauche). M. le baron «le Coninck. Allons donc!... D'après la déclaration de M. le ministre de l'instruction publi que dans la séance de la Chambre du 9 Mai 1879, les comités n ont aucune action sur les communes, n exercent pas même d'autorité, d'action directe et n agissent que par voie de rapports. Tout simplement un emploi d'espion. M. Ban, ministre de la justice. C'est cela: après les fainéants, viennent les espions. C'est dans le règle. M. le baron «le Coninck. Ce que je dis est exact, je pense. M. an Ilnmheeek, ministre de l'instruction pu blique. Oui, je 1 ai dit je le maintiens mais je n'en ai pas conclu, comme vous, que c'était de l'espionnage. Voilà ce qu'on se permet de dire l'abri de l'immunité parlementaire mais ce qu'on n'oserait pas dire hors de cette enceinte. (Vive approbation gauche). AS. baron de Coninck. Pourquoi cela 31. ïîara, ministre de la justice. Parce qu'on vous ferait un bon procès en diffamation. (A gauche: très bien M. le baron «le Coninck. Parfaitement, je le dis et je le maintiens... Ce qui doit être remarqué, c'est qu'aucun homme politique de la droite ne s est levé pour appuyer 1 opposition injurieuse et diffamatoire deM.le baron de Coninck, I un des abstentionnistes du parti 1 occasion de nos fêtes, ni pour contester les affir mations graves de M. le ministre de la justice. La Chronique, Aans son numérodeLundidcrnier pqblie, sous le litre de Sainte Invective une appréciation sur les organes de la presse cléricale. D'après notre confrère, de toutes les feuilles tpiscopalcs, qui rivalisent d'orlhodovie el de mauvaise foi, LA PLUS GROSSIERELA PLUS IMPUDENTE, LA PLUS MENTEUSE, LA PLUS CANAILLE, c'est sans contredit LA PA TRIE.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1