6 FRANCS PAR AN.
Clôture des Tètes du cinquantenaire.
N° 591. Jeudi,
2 Septembre 1880.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
40e A huée.
L E
PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIÏHANCHE.
VIRES AC0UIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAU AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (1' Juillet).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-47.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 9-55. 12-07. 2-45
3-57. 6-47. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-52. - II-20. - 2-40. - 5-25.
Roulers. 7-45. 12-25. 6-50.
Langhemarck-Ostcndc. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
BULLETIN POLITIQUE.
Une démonstration navale aura lieu dans les eaux
ottomanes, près de Dulcigno. Une voix autorisée,
celle du chef du Foreign-Oflice, l'a déclaré la
Chambre des lords d'Angleterre; la proposition du
Divan portant, croit-on, que Dulcigno serait aban
donnée, mais que Groubo et Dinosch resteraient au
Sultan; la demande d'Abeddine, qu'un nouveau
délai soit accordé pour assurer la remise pacifique
de la ville au prince Nikita, ont été repoussées, et
des navires de guerre appartenant diverses puis
sances ont reçu l'ordre de se rendre Raguse.
Le Dïritto, de Rome, prétend connaître les
noms des navires qui prendront part l'expédition.
L'Angleterre enverrait les cuirassés Alexandra,
Monarch, Témérairela France, les cuirassés
Friedland,Suffren et l'aviso Y Hirondelle l'Italie,
le Palestro, Venezia et l'aviso Vedettal'Autri
che, le Prince Eugène et le Custozza la Russie,
YAskold, le Sretlana et YEtborovel'Allemagne,
le cuirassé Victor. Celle éoumeralion est peut-être
inexacte ou incomplète, car la Gazette générale
de lAllemagne du Nord annonce le départ, pour
Rrindisi. de la corvette allemande Victoriaqui
prendra part l'expédition. Peut-être aussi n'y
a-l-il là qu'une faute de copie. La Victoria station
nait Malle.
En Allemagne une scission vient de se produire
dans le parti national libéral, quelques membres
de ce groupe parlementaire ayant résolu de com
battre la politique religieuse et économique préco
nisée par le chancelier de l'Empire. Les feuilles
allemandes publient une circulaire signée par 28
députés qui annoncent qu'ils se séparent de leurs
amis politiques.
Le parti national libéral est très fortement repré
senté au Reichftag et la Diète, mais la perle qu'il
vient de faire n'en est pas moins douloureuse; les
28 pourraient devenir 40, peut-être davantage, et
nous relevons dans la liste des sécessionnistes des
noms très estimés, ceux de M. de Forckenbeck,
ancien président du Parlement impérial, de M. de
Slauffenberg, ancien ministre-président en Bavière,
ancien vice-président du Reichstag, de MM. Bam-
berger, le célèbre député libre-échangiste, Rickert
et Thilenius. Le nouveau groupe ne se confondra
pas avec celui des progressistes, dont M. Msenel est
l'inspirateur; il entend réserver sa parfaite liberté
d'action.
Un rescrit impérial porte que l'inauguration so
lennelle de la cathédrale de Cologne se fera le 15
Octobre, jour anniversaire de la naissance du roi
Frédéric-Guillaume IV; l'Empeieur et la famille
royale assisteront la fête. Les ultramontains de
la ville rhénane témoignent leur intention de se
désintéresser des festivités; ils ne s'associeront la
joie publique que lorsque les «odieuses lois de Mai»
seront retirées. Il y a gros parierquel'engagemenl
ne sera pas tenu.
Tous les journaux autrichiens s'occupent du
voyage de l'empereur François-Joseph en Galicie
et attribuent ce voyage une grave signification
politique:
Les journaux hongrois approuvent.le voyage
de l'empereur; le Pester Journal dit: Quand
n viendra le jour où l'Autriche sera appelée ar-
rêter les vagues envahissantes du panslavisme,
elle devra compter avec les Polonais; il est donc
de bonne politique de resserrer dès présent les
liens qui unissent la Galicie la dynastie des
Habsbourg.
Notons que sur tout le parcours le bien-airné
souverain est l'objet de démonstrations respectueuses
et sympathiques. Sous ce rapport, Olmutz s'est
tout particulièrement distingué.
En France, on ne s'occupe naturellement que
des jésuites qui. aujourd'hui ou demain, seront
obligés de se disperser. L'application des décrets
aux membres de la célèbre Compagnie a déjà com
mencé. Le commissaire central, dit une dépêche
de Dijon, se présentant aujourd'hui au collège des
jésuites, y a trouvé seulement un prêtre régulier
comme nouveau directeur de rétablissement cl un
jésuite, représentant la société civile, propriétaire
de l'immeuble. Les vingt-deux autres jésuites
étaient partis
On assure que l'évacuation sera semblable
dans toute la France par suite d'une entente com
mune.
Ce télégramme confirme les informations de di
manche. Les journaux de Paris publient, en outre,
la note suivante:
Il parait bien décidément que les procureurs
généraux n'ont reçu et ne recevront aucune in
struction nouvelle en prévision des incidents de la
journée d'hier, 51 août.
Ce silence semble indiquer que dans la pen
sée du garde des sceaux, la journée de demain ne
peut amener aucune difficulté exigeant l'interven
tion judiciaire.
La dernière sortie du grand cortège historique,
ainsi que le feu d'artifice qui devait couronner
toutes nos fêles, avaient attiré une foule innom
brable d'étrangers et de nos compatriotes de pro
vince. Jamais, croyons-nous, Bruxelles n'a vu
pareille influence de monde; les chemins de fer ont
dù faire d'énormes recettes.
La cavalcade était magnifique, plus belle même
qu'à sa deuxième sortie car, ce qui manquait aux
chars, avait été complété. Celui des chemins de
fer, entr'autres, avec ses deux gigantesques che
vaux ailés qui semblaient s'élancer de l'avant-train
du char, était d'un aspect des plus imposants. Le
génie qui s'était envolé du char de la presse lors
de sa première sortie avait aussi repris sa place et
dominait majestueusement l'immense mappemonde
qui tournait sous ses pieds.
Quant au feu d'artifice, il a été une véritable
déception, un four colossal, surtout après toutes
les pompeuses annonces qu'on avait faites et la
somme considérable qu'on lui consacrait.
Ce feu d'artifice n'était pas digne de nos fêtes
jubilaires.
On écrit de Bruges, Y Avenir.
On sait que nos pieux édiles, pour faire du tort
nos écoles communales, qu'ils sont chargés de
protéger et de défendre, ont rayé du budget le
crédit de 4.000 fr. nécessaire la distribution
annuelle des prix. Us ont supprimé, par le fait,
celle distribution.
La gouvernement exige que le crédit de 4,000
francs soit rétabli au budget d'autre part, le
Westvlaming nous apprend dans son dernier nu
méro que AI. Vandercruysse. inspecteur provincial,
vient d'être nommé commissaire spécial, l'effet
d'organiser la distribution des prix qui aura lieu le
10 Septembre.
Nos édiles ne pourront-ils pas inventer quelque
truc pour mettre obstacle la légalité?
-«5^^
Une révélation piquante, et dont il est bon de
prendre acte, vient d'être faite par un instituteur
d'écoles libres ainsi nommées par euphémisme
afin de faire accroire que ce n'est point par la con
trainte qu'elles se recrutent dans l'organe le
plus antorisé de l'épiscopat, le Courrier de Bru
xelles.
Cette révélation, la voici Les fondateurs et
les protecteurs de renseignement catholique ne
pourront pas continuer s'imposer de grands sacri
fices pour le soutenir, tout en payant de lourds
impôts pour faire prospérer l'enseignement officiel,
et il en résultera que la plupart des in-liluteurs
catholiques se trouveront sur le pavé.
Il est notre connaissance, en effet, que certai
nes grandes familles catholiques, qui avaient fait
de lourds sacrifices pour la construction des écoles
avec Dieu dans l'espoir que les catholiques reeon-