L'enquête parlementaire. La Statue d'Eugène Defacqz. Un vol de 400,000 francs. Fête scolaire. VILLEJHPRES. COURTRAI, MENIN, ROULERS YPRES. CORTEGE. SÉANCE SOLENNELLE BANQUET, Nouvelles locales. DE M. LE GOUVERNEUR DE LA PROVINCE, DIMANCHE, 10 OCTOBRE 1880, la Grande Salle des Halles. PROGRAMME. MÊf session d'un bâtiment appartenant aux hospices, et occupé jusqu'à présent par les petits-frères, qui avaient élé prévenus depuis un an qu'ils devaient déguerpir le 20 de ce-mois. Ils n'avaient pas tenu compte de l'avis, naturellement. Il a fallu agir contre eux. La veille, les prêtres ont en chaire excité la po pulation en faveui des frères. Aussi, lundi matin, une masse de femmes et d'ouvriers s'est assemblée devant le bâtiment, pous sant des huées, criant:bas Heyvaert! bas Van llumbceck On promenait des affiches sur les quelles était peint un hareng avec ce mot Hey vaert. La police a pénétré dans l'école des Frères et les a expulsés manu militariau moment de la réouverture des classes. Il y a eu plusieurs collisions entre le peuple cl la police. Plusieurs personnes, entr'autres dit-on, l'adjoint de police Desmcdl, sont blessées. La gendarmerie, qui a dû intervenir, a été ac cueillie coups de pierres. On a fait plusieurs arrestations, entre autres, dit-on, celle d'un maître de chapelle de la cathé drale. Le commissaire spécial, M. Valeke, chef de division au gouvernement provincial, bloqué par l'émeute dans les bâtiments de l'école, a élé dégagé par la force publique et est parti en voiture, escor té des gendarmes cheval. La foule l'a hué violem ment. Des mesures sévères ont élé prises pour empê- eher le retour de pareils scandandales et pour maintenir l'ordre dans la soirée. L'enquête parlementaire qui se poursuit sur dilTérents points du pays fait connaître dans ses détails le système de basse persécution auquel le parti clérical, sous la direction des évoques et des membres du clergé, a eu recours dans sa guerre contre l'enseignement officiel. On peut dire, sans crainte d'être démenti, que sans ces actes odieux les écoles communales n'au raient perdu qu'une imperceptible fraction du nombre de leurs élèves. Il n'est pas un père de famille sur cent qui n'ait retiré ses enfants des écoles publiques sans y être contraint par la mena ce ou la violence. Tout a élé mis en œuvre; le clergé ne s'est pas contenté du refus des sacre ments; il a semé la haine et la discorde dans les ménages; il a prêché la déobéissance aux femmes et aux enfants et on a vu par les témoignages qui ont été recueillis quels ont élé les fruits de cette guerre de sauvage. Pendant toute la discussion du budget de l'in struction publique les membres de la droite n'ont cessé de dénoncer des faits de pression charge des bureaux de bienfaisance composés de libéraux. Ces bureaux étaient devenus des bourreaux Il est remarquer que les seuls faits de pression qui aient été établis jusqu'ici charge des bureaux de bienfaisance l'ont été la charge des bureaux de bienfaisance composés de membres appartenant l'opinion cléricale. Quant aux écoles publiques, il est noter que personne n'a pu formuler le moindre grief contre elles les témoins sont unanimes proclamer que les écoles sont bien tenues et que les instituteurs qui les dirigent sont des hommes honorables et re- commandables, contre lesquels on n'articule aucune espèce de grief. Ce qui n'empêche pas que dans certaines parties du pays on les traite comme des pestiférés. On leur refuse littéralement le pain et le sel. On se croirait en plein moyen âge lorsqu'on lit le récit des tracasseries de tout genre suscitéas aux instituteurs communaux. La plupart Ju temps ces vexations dirigées con tre les instituteurs dont le seul crime est d'apparte nir l'enseignement officiel, ont lieu au vu et su des autorités communales qui loin d'interposer Jcur influence pour ramener leurs administrés des sentiments humains, laissent faire sous prétexte qu ils n'ont pas 6'occuper de ça. Il est vrai que pour certains de ces magistrats communaux l'école communale est une chose peu importante.» C'est encore un des résultats précieux de l'en quête parlementaire dit Y Echo du Parlement, de mettre en évidence la puissance que le fanatisme exerce encore dans certaines parties de notre pays; on s'y croirait en pleine barbarie plutôt qu'en pays civilisé. Dimanche, a eu lieu l'inauguration de la statue d'Eugène Defacqz. M. le ministre de Injustice et le gouverneur du Hainaul s'étaient rendus Alh, pour celle céré monie. Après un déjeuner des autorités chez le bourg mestre, a eu lieu l'Esplanade une revue des écoles: 1,200 élèves ont défilé dans un ordre parfait. Alh ne compte que 9000 habitants. Après une cantate de Léon Jouret, qui a obtenu un grand succès, le voile qqi recouvrait la statue a été levé aux acclamations enthousiastes de la foule qui couvrait la place. La statue est conçue dans un style sévère: sur le socle, les titres et qualités d'Eugène Defacqz, entre autres celui du grand maître de la franc maçon nerie belge. Dimanche soir, la gare du Nord, un nommé M. Pagès a perdu daus l'urinoir un portefeuille renfermant un titre de rente française 3 0/0 de 12,300 fr. de rente, un litre 5 0/0, de 6,300 francs de rente, un litre 3 0/0 de 12 300 fr. de rente, et un litre de la rente anglaise représentant 3000 livres sterling en capital. En tout 400,000 francs. Le portefeuille n'a pas élé retrouvé. On est cer tain qu'il y a eu vol. Avis a été renvoyé toutes les frontières. La distribution solennelle des certificats d'études primaires, obtenus au concours de celte année, aura lieu en notre ville, le 10 Octobre prochain. A celte occasion une fête scolaire, avec revue décoles, aura lieu Ypres, sous les auspices de l'Administration commuuale. Pareille fête n'a, croyons-nous, jamais eu lieu daus nos murs elle sera, nous n'en doalons pas, acclamée par notre population si sympathique la cause de l'instruction primaire. Nous donnons ci-après le programme de la fête. Les personnes, dévouées l'enseignement officiel, qui désirent prendre part au banquet, sont priées de s'adresser l'HôteL-de-VilIc, où les listes de souscription resteront déposées jusqu'au 28 de ce mois. Le prix de la souscription est fixé fr. 4-30, une demi bouteille de vin comprise. Les cartes d'admission au banquet seront en voyées aux souscripteurs, avant le 8 Octobre. HONORÉE DE LA PRÉSENCE sous les auspices de L'ADMINISTRATION COMMUNALE, l'occasion de la remise des Certificats de capa cité, obtenus au Concours du 5 Juillet dr, par les élèves des Cantons scolaires de A 10 1/2 heures du matin. Réunion des élèves. Place de la Station. Formation du cortège dans l'ordre suivant t° Musique du corps des Pompiers de la ville; 2° Elèves des Ecoles communales de filles a) Ypres, b) Autres communes (par ordre alphabétique); 3" Elèves de l'Ecole communale de garçons de la ville d'Ypres; 4° Elèves de l'Orphelinat de la ville d'Ypres; 5° Musique de la Société Philharmonique de Pope ringhe; 6° Elèves de l'Ecole communale de Poperinghe; 7° Elèves des autres communes, (par ordre alphabé tique). N. B. Les Sociétés de musique qui honoreront cette fête de leur présence, précéderont les députations d'élè ves de leurs communes respectives 8° Elèves couronnés; 9° Les parents des lauréats et les amis et protecteurs des Ecoles officielles. Le cortège se rendra la Grand'Place, par la rue des Bouchers, la rue au Beurre, la rue de Lille, le Marché des Fripiers et la rue des Chiens. La revue du cortège sera faite par les Membres du Collège échevinal et du Conseil communal de la ville. MM. les Commissaires d'arrondissement, Les In specteurs de l'Enseignement primaire, Les Membres de la Commission administrative des Hospices civils, Les Membres du Bureau de Bienfaisance, Les Prési dents et Membres des divers Comités scolaires et du Denier des Ecoles Laïques d'Ypres. Après la revue,les Elèves de l'Orphelinat de la ville exécuteront sur la Grand'Place, des exercices de gym nastique. A MIDI ET DEMI 1° Musique. Ouverture par la société Philharmo nique de Poperinghe 2" Discours 3° Chœur. Boléro Fête Andalouse chanté par les Elèves de l'Ecole Communale de Garçons de la ville; 4" Remise des brevets aux Membres des Comités scolaires d'Ypres; 5° Remise des certificats aux lauréats du concours 0° Scène enfantine De Bal par quelques Elèves de l'Ecole Gardienne gratuite de la ville; 7° Scène patriotique L'Anniversaire National de 1880 exécutée par les Elèves de l'Ecole Communale gratuite de Filles de la ville d'Ypres 8° Musique. Clôture par le corps de Musique des Pompiers de la ville. A 8 1/2 HEURES Par arrêté royal en date du 21 Septembre 1880, M. Schotte, régent l'école moyenne de l'Etat Ypres, est nommé Directeur de l'école moyenne de l'Etat, Lierre. M. Schotte était un professeur remarquable et son départ sera vivement senti, non seulement par les élèves qui l'affectionnaient beaucoup, mais aussi par tous ceux qui l'ont connu et qui conserveront de lui le meilleur souvenir. Par arrêté royal de la même date, M. Saey, actuel lement instituteur l'école moyenne d'Ypres, est nom mé régent en remplacement de M. Schotte. M. Saey nous est suffisamment connu et le gouverne ment ne pouvait faire un meilleur choix. VILLE D'YPRES. conseil communal. Séance publique du 2 Octobre 1880, 5 h. du soir. ORDRE DU JOUR: 1. Communication de pièces. 2. Compte Communal 1879. 3. Dépôt Rapport sur l'Administration pendant l'année 1879. 4. Dépôt-Budget pour l'exercice 1881.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2