40e ANNÉE. 14 Octobre 1880 6 FRANCS PAR AN» JOURNAL I) 'Y PRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. AV I 8. La Fête Scolaire. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acuuirit eundo. Messieurs les électeurs libéraux dont on réclame la radiation sont priés de faire par venir sans retard les significations qu'ils rece vront, au bureau de l'Association libérale. Ils auront soin de joindre ces pièces les docu ments propres justifier de leurs droits. S'ils désirent fournir des explications verbales, ils trouveront M. le Président son bureau les Mercredi, Samedi et Dimanche, entre dix heures et midi. Ypres, le 13 Octobre 4880. LE PROGRÈS Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havus (Publicité), 89, Marehé-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants: Pour la France l'Agence i la vus, 8, Place de la Bourse. Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf jMosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stullgard, Vienne cl Zurich Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C° 30°Cornhill, E C et S. Série Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhingbille et C0' 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. tr. G-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 59. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. Nous avions bien raison de prédire, en notre dernier numéro, qu'un succès éclatant était réservé la fête scolaire. 11 n'y a qu'une voix en ville pour constater la réussite complète de cette belle journée, qui aura dans toute la Flandre un immense retentissement. Cette fête est venue son heure: il était temps qu'un solennel et public hommage fût rendu la vaillance de ces institu teurs dévoués, luttant sans relâche contre l'astuce et la perfidie cléricales il était temps de montrer nos en fants en quelle haute estime il faut tenir l'enseignement et l'éducation, et de leur faire comprendre ainsi, en les relevant leurs propres yeux, toute l'importance d'une instruction basée sur les principes immuables de la mo rale et de la vérité, en même temps que sur l'amour de la Patrie et de nos libertés. A ce point de vue, l'effet moral de la journée de Dimanche sera considérable, et il n'est pas douteux que parents, instituteurs et élèves ne soient retournés dans leur village plus forts, plus convaincus de la supériorité de l'enseignement officiel et plus décidés que jamais le défendre contre les assauts du cléricalisme. Mais repassons les diverses phases de la journée. D'abord un temps délicieux on l'eût fait faire sur commande par le bon Dieu, pour faire enrager \eJour- nal dYpres, que le bon Dieu, n'eût pu mieux nous servir. Aussi sommes-nous on ne peut plus satisfaits, et-, la prochaine fête libérale ne manqueront nous pas de faire confectionner là-haut une journée pareille. Dès le ràatin, des drapeaux partout. Déjà, la foule dans les rues, leur donnait une animation d'heureux augure. Vers 11 heures, on voyait se dérouler par la rue au Beurre, la rue de Lille et la rue des Chiens, l'immense cortège des députations d'Ecoles accompagnées de di vers corps de musique et précédées de drapeaux et de bannières. Rien de charmant comme le défilé de ces enfants, venant occuper sur la Grand'Place les endroits qui leur étaient réservés. Le lr rég1 de Ligne et le 4» rég' de Lanciers étaient rangés en bataille sur la même Place. A midi, les voitures des autorités se rendent la gare pour recevoir M. le Ministre de l'Instruction Publique, M. le Gouverneur, et plusieurs autres hauts fonction naires. La garde civique, commandée par M. le capitaine Dusillion, était rangée dans l'intérieur de la gare, ainsi que le corps des Pompiers. A midi dix, la Brabançonne éclate les tambours battent aux champs le train entre en gare et bientôt les hauts personnages débarquent sur le quai, salués par les applaudissements et les cris enthousiastes du public d'élite qui était venu assister la réception. Après avoir reçu le compliment de bienvenue de M. le Bourgmestre qui lui présente le Conseil Communal, M. le Ministre passe en revue la Garde civique et les Pompiers, et aussitôt après, monte en voiture. Le cor tège s'ébranle au millieu des hourrah et des acclama tions de la foule. Depuis la rue des Bouchers jusqu'à la Grand'Place, ce fut un véritable marche triomphale une pluie de fleurs tomba de toutes les fenêtres. Nous avons appris détail caractéristique que les dames habitant les rues par lesquelles devait passer le cortège, s'étaient cotisées pour organiser cette gracieuse mani festation, et, qu'à cet effet, plus de deux ceuts bouquets ont été commandés. M. le Ministre et M. le Gouverneur ont été on ne peut plus sensibles cette charmante démonstration, laquelle, sans doute, sera peu goûtée par MM. du clergé, et dont la signification ne leur échappera certainement pas. De la revue des Ecoles, peu de chose dire, bien que ce soit un des épisodes les plus intéressants de la jour née. Il faut voir un tel spectacle pour s'en faire une idée, et rien ne peut rendre l'impression que produisent ces cris de joie, ces petites mains en l'air agitant les mouchoirs, ces têtes blondes, et ces gentils visages épanouis Eut lieu ensuite la séance solennelle pour la remise des certificats aux lauréats du concours de l'enseigne ment primaire en 1880. Cette cérémonie, présidée par M. le Ministre, a été magnifique. Après un remarquable discours prononcé par M. Brouwers, inspecteur prin cipal, on procéda la remise des diplômes, et la séance fut clôturée par la grande scène patriotique, exécutée par des élèves de l'école de M100 d'Hazeleire. Inspirée par le patriotisme le plus pur et le plus élevé cette scène a profondément attendri l'assistance; et l'exécution en tous points parfaite a enlevé l'auditoire, qui a éclaté en bruyants et longs applaudissements, au millieu desquels deux bouquets furent offerts Madame la Directrice, l'un au nom des Comités scolaires de la ville d'Ypres, l'autre au nom du Denier des Ecoles. Cet hommage public était bien dû Madame d'Hazeleire, dont le dévouement dans l'exercice de ses nobles fonc tions, n'est égalé que par la supériorité avec laquelle «lie les remplit. Mais l'heure du Banquet a sonné, et 600 convives viennent prendre place dans la grande Salle des Pein tures. Quel coup d'oeil, et quelle scène indescriptible d'en thousiasme quand, aux accents de la Brabançonne M. le Ministre et M. le Gouverneur firent leur entrée dans la salle! L'enthousiasme ne se calma que pour reprendre de plus belle lorsque M. le Bourgmestre porta le toast au Roi, suivi de celui M. le Ministre de l'Instruction Publique, qui répondit par un discours plein d'a-propos. M. Merghelynck, Commissaire d'arrondissement, but ensuite M. leGouverneur qui, en réponse ce toast, proposa de boire aux Bourgmestres des communes rurales et aux Instituteurs. Enfin M. le Ministre prit de nouveau la parole, pour remercier, en la personne de M. le Bourgmestre, tous ceux qui avaient pris part la fête. Ce fut au milieu des mêmes acclamations, des mêmes vivats, en un mot, du même enthousiasme, que s'effec tua le départ des Autorités. A sept heures du soir, au Local des Halles, eut lieu un grand Concert donné au profit du Denier des Ecoles par la Musique Philharmonique de Poperinghe. Il est peine besoin de dire que la foule eut bientôt fait d'envahir l'immense salle. La recette fut considérable fr. 442-64 c., ont été versés dans la caisse du Denier. Nous ne pourrions, sans donner ce compte-rendu une étendue exagérée, entrer dans tous les détails de cette admirable soirée bornons-nous donc dire que la phalange artistique de Poperinghe a maintenu, de vant un auditoire d'élite, la haute réputation dont elle jouit. Une médaillé commémorative en vermeil et une superbe couronne ont été offertes au chef de musique, M. Van Elslande, habile directeur autant qu'artiste distingué. N'oublions pas le Festival pendant tout l'après- midi, les divers corps de musique qui avaient assisté la revue des Ecoles, se sont fait entendre sur le Kios que de la Grand'Place couverte d'une foule de prome neurs. Trois primes ont été reparties par la voie du sort: la Musique de Staden est échue la première (fr. 100) les Vrais Amis de Wytschaete obtinrent la deuxième (fr. 75); enfin la troisième (fr. 50) fut rem porté par la Musique de Reninghe. Telle fut, pâlement esquissée, la physionomie de notre ville Dimanche dernier. Ainsi qu'il était facile de le prévoir, la population fut de tout cœur la fête mais celle-ci n'eut pas été complète, si d'honorables calotins ne se fussent engagés dans quelque sotte équipée. Parmi eux s'est particulièrement distingué, un jeune athlète de la foi, M. Hector Baus, étudiant Louvain, qui a eu le courage héroïque de lancer une femme, Mademoiselle Lootens, Institutrice Wervicq, les plus grossières insultes et les propos les plus orduriers. Nous signalons l'attention de la Justice la lâche conduite de ce gamin, avec la certitude quelle saura protéger les enfants et les femmes contre les amabilités de certains cléricaux par trop fougueux. Il y eut encore deux ou trois incidents de ce genre c'est ainsi que l'élève Ghesquière Louise, se rendant l'école de Madame D'Haseleire, fut aspergée de liquide en pas. sant devant la maison du sieur Bouquet-Vandromme.La

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 1