Procès de Presse. Nouvelles locales. par le haut clergé, il ne reprendrait sa parole, et que d'ailleurs il u'abandouuerait jamais la véritable religion chrétienne. Des milliers de gens venus des communes avoi- sinanles ont assisté l'inhumation de M. Arnould, dans le cimetière communal, côté de sa mère, et nous relevons dans l'un des discours qui ont été prononcés sur le corps, celui du bourgmestre, les paroles suivantes qui ont servi d'absolution au vénéré défunt - Il était l'ange consolateur des affligés Ecoutez, Messieurs, ce que lui disait un de ses collègues dans les derniers jours de sa vie Je connais l'histoire dé vos malheurs et de vos disgrâces je sais tout ce que vous avez eu souffrir de la part de certaines persDnnes et aussi de l'évêché. Mais Dieu qui est si bon, si miséricordieux, n'a pas oublié votre charité, bon pasteur qui avez eu si grand soin des pauvres, des malades et de tous les malheureux plus les hommes ont été implacables votre égard et plus Dieu vous sera bon, clément et miséricordieux. - M. Janson, dans son éloquent et incisif discours, a enserré la droite dans un dilemme dont elle ne sortira pas. La droite affirme qu'il n'y a jamais eu désaccord entre le Pape et les évêques; que par conséquent le Pape a approuvé, encouragé tous leurs excès et leurs extravagances; dès lors y avait-il aucun rap port diplomatique possible entre un gouvernement qui se respecte et un pontife capable de venir fo menter dans notre pays l'agitation et la révolte con tre les lois et les pouvoirs de l'Etat Et ce qui rend la position de la droite plus pitoy able encore, c'est qu'elle est intervenue Home pour blâmer les instructions des évêques c'est qu'elle n'ose défendre les sauvages mesures prises par l'épiscopat. tout en déclarant que l'accord était parfait eolre celui-ci et le Vatican Vit-on jamais un grand parti dans une plusfaus- se et plus humiliante i«-a cttt- Voici le texte d'une pétition que MM. Lcfebvre et Afasquelier, avocats chargés des intérêts de Al. Dumont dans le procès intenté devant le tribunal de Aions par Al. Périn, viennent d'adresser la Chambre des Représentants pour demander que toute affaire de presse soit appelable Messieurs, Nous avons l'honneur d'appeler votre bienveillante attention sur la nécessité de modifier immédiatement notre législation sur la presse, afin d'éviter des abus de nature porter atteinte au respect que la justice doit inspirer tous les citoyens d'un pays. Les quasi-délits de presse sont de la compétence des tribunaux civils. C'est une jurisprudence aujourd'hui constante que nous ne voulons point discuter. Les quasi-délits de presse sont souvent, sinon tou jours, des quasi-délits d'opinion ils sont indéterminés quant leur valeur. Or, il arrive fréquemment, dans l'état actuel de notre législation, que le demandeur restreint son action un chiffre inférieur au taux légal de l'appel (2,500 fr.) et prive ainsi le journaliste poursuivi des garanties que lui assure le second degré de juridiction. La presse est soumise une législation spéciale seule elle peut être frappée de la contrainte par corps. Les quasi-délits qu'elle peut commettre sont aussi d'une nature spéciale incontestablement indéterminés quant leur valeur. Il n'est ni juste, ni moral de permettre au demandeur de priver le défenseur des deux degrés de juridiction, en évitant de demander la contrainte par corps et en fixant arbitrairement le préjudice dont il demande réparation, un chiffre inférieur aux taux d'appel. Il est d'autant plus nécessaire d'assurer au journaliste poursuivi pour quasi-délit de presse lès deux degrés de juridiction qu'à la condamnation pécuniaire s'ajoute toujours une sorte de flétrissure morale, c'est-à-dire en réalité une véritable peine qui frappe l'écrivain dans son honneur oa dans sa considération. En conséquence, nous vous prions, Messieurs, sans attendre la discussion des- projets sur la presse, de décider que désormais toutes les affaires de pi esse por tées devant les tribunaux civils seront sujettes appel. Recevez, Messieurs, l'assurance de notre considéra tion distinguée. Mons, le 22 Novembre 1880. a. Lefebvre, avocat et échevin de la ville de Tournai e. Masquelier, avocat et échevin de la ville de Mons. Ainsi, on le voit, il suffit quelquefois d'un sim ple incident, de l'intervention d'un personnage huppé, d'un évéque par exemple, pour mettre nu un état de choses très-anSrmal, une législation vraiment inique. La pétition de ALM. Lefebvre et Alasquelier vise un truc employé depuis longtemps par Al AL les cléricaux pour ruiner les petits journaux de pro vince, truc qui prouve, eu outre, qu'ils vouent une considération bien minime l'égard de la magistra ture. qu'ils injurient au point de déclarer implici tement qu'ils attendent d'elle des services et non des arrêts. Aussi, un de nos confrères, LOrgane de Mons, nous étonne beaucoup l'orsqu'il dit que la demande tendante ce que toutes les affaires de presse portées devant les tribunaux civils soient sujettes appeln'est qu'un expédient et que la pétition des honorables avocats de Alons, ne rencontrera probablement aucune adhésion dans nos rangs. Nous dirons que notre confrère verse dans une grave erreur, car nous sommes convaincus que tous les journaux libéraux flamands appuieraient de toutes leurs forces les pélitiounaires, s'ils pou vaient supposer que les Chambres soient suscepti bles de se montrer juste euvers la presse. Et nous osous dire que LOrgane de Mons lui-même joindrait sa voix celle des journaux flamands, si la législation baroque actuelle faisait annuellement sortir de sa caisse une bagatelle de 5 6000 francs, avantage réservé quelques uns de nos plus proches amis. Nous ferons donc connaître notre confrère que dans les arrondissements judiciaires où les tribu naux sont composés en majorité des cléricaux, nos adversaires ont décidé de ne plus intenter aux journaux libéraux que des actions non justiciables des cours d'appel. Nous n'avons pas encore élevé la voix ce sujet, mais on conviendra que cette façon d'agir des avo cats cléricaux est injurieuse pour les magistrats de première instance comme pour ceux des cours d'appel. Cela va si loin qu'à Bruges nous connaissons des avocats qui n'acceptent plus de soutenir des procès contre des journalistes libéraux s'ils sout sujets appel; toutes leurs prétentions se bornent réclamer 2,000 fr. de dommages-intérêts. Allres Demonie et Declercq pourraient, au besoin, donner des renseignements positifs cet égard. Eh bien, quelle est la garantie des défendeurs lorsqu'ils se trouvent devant un tribunal, tel que celui de Courtrai, par exemple, dont neuf juge ments sur dix, lorsqu'ils sont frappés d'appel, sont réformés. Jugez de la confiance dont les justiciables sont pénétrés lorsqu'il leur arrive de paraître devant un part-il tribunal, alors qu'il a les coudées fran - ehes Que dirait L'Organe de Mons si un sieur Nent, éditeur de la Patrie, osait lui réclamer 2000 frs. de dommages-intérêts pour avoir eu l'audace de répéter les paroles prononcées par Al. Bara la Chambre et stéréotypées en quelque sorte dans la presse, au sujet des SOMMES FOLLES puisées par cet honnête journaliste la caisse de Langrand-Dumonccau Eli bien, c'est ce que l'aimable Neul s'est permis l'égard de notre confrère De Westvlamingqui en est quitte pour une condamnation plus de 800 fr., frais compris!! Et de pareils procès sont journellement intentés nos journaux libéraux! N'est-ce pas arbitraire? Alors, dit I Organe de Mons, que nous reclu- moi.s le respect de l'art 98 de la Constitution, (c'esl-à-dirc que toutes les affaires de presse soient déférées au jury), nous n'irons pus com- promettre le résultat de la campagne engagée depuis si longtemps, et sur le point d'aboutir en appuyant une requête, qui. accueillie pur la Chambre, nous distrairait, quand même du juge que la loi nous assigne. Où donc notre confrère a-t-il puisé celte convic tion. celte assurance que cette campagne est sur le point d'aboutirIl y a seize ans que la ques tion de la presse a éle mis sur le tapis, SANS QU'ELLE AIT ABOUTI; qui nous assure que dans trente-deux uns nous serons plus avancés qu'aujourd'hui Quoiqu'il en soit, il s'agit d'aller au plus pressé;! il y a ici une disposition légale inique qu'il faut réformer, en permettant aux journalistes, comme aux autres justiciables-, de pouvoir se défendre en épuisant tous les degrés de juridiction. Puisque le ministère libéral s'est imposé une mission réparatrice, c'est bien le moins que la presse libérale puisse atlendre de son équité. (Avenir des Flandres). On écrit de Gheluwe La nomination de Monsieur Désiré Vandamine. comme Bourgmestre de Gheluwe. a été accueillie dans celle localité avec des marques de joyeuse sympathie. Aussitôt que la nouvelle fut connue, tous les habitants arborèrent le drapeau national; il n'y avait qu'une voix pour affirmer, que le Gouver nement, eu confiant Monsieur Vandamme la direction de cette importante commune, ne pouvait faire un meilleur choix. Il n'y a pas de fêle sans musique; aussi la société de Sainte-Cécile crut-elle de sou devoir de témoi gner au nouveau magistrat la part qu'elle prenait sa nomination, en exécutant devant sa demeure les meilleurs morceaux de son répertoire. La place ordinairement si tranquille, prit un air' de fêle; les cafés regorgèrent de monde. En un mot Gheluwe eut, da.vs la journée de Dimanche, l'aspect d'un jour de kermesse. Le Cercle Artistique et Littéraire d'Ypres, a repris I se3 réunions, le Dimanche 28 Novembre dernier, 6| heures du soir, la Tête de Bronze. Dans cette séance, on a pris d'excellentes mesures I pour les réunions futures, on nous assure que déjà trois membres se sont fait inscrire pour donner les conféren ces réglementaires, et de plus on aurait pris toutes les mesures nécessaires, afin de pouvoir ouvrir l'année prochaine, une Exposition des Beaux-Arts. Nous ne pouvons que souhaiter bonne chance au Cer cle Artistique et Littéraire, pour son heureuse initiative, cela nous promet quelques plaisirs intellectuels pour l'hiver qui nous arrive avec son triste cortège. On nous apprend que les Pompiers, voulant célébrer! leur fête par une bonne action, ont décidé de donner' Dimanche prochain, midi, en la grande salle des Hal les, un concert promenade au bénéfice de l'œuvre du Denier des Ecoles Laïques. Prix d'entrée 25 centimes. Société de la Concorde, (intra-imiros). Programme des morceaux qui seront exécutés le Jeudi 2 Décembre 1880, 71/2 heures du soir, par la musique du 4" Lanciers, sous la direction de M. Coutelier. 1* En avant, marche militaire, par Bender. 2° Jeanne d'Arc, ouverture, arr. Verghyleu. 3° Une corbeille de Fleurs, par Rodolphe. 4° Cavatine pour saxophone, par Muller. 5® Pot-pourri sur Barbe-Bleu, arr. Seghers. 6® Valse des Toupies, par Reuland.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 2