LA REINE TOPAZE Nécrologie. Actes officiels. Chronique Judiciaire. 00 UN MARIAGE A LA CRUCHE CASSÉE, CONSEILS UTILES. VARIÉTÉS. THÉÂTRE D'APRES. Lundi 13 Décembre 1880, Ouverture des bureaux 6 i/i heures, on commencera 7 heures. lres, fr. 2-50. 2deS, fr. 1-50. 3me«, 50 c\ Pour les abonnements s'adresser M. Moreau, buraliste du Théâtre. Le grand Marichau. Un officier de l'armée qui a connu le curé Aruould et qui a même servi sa messe étant enfaDl, (nous adresse, dit l'Etoile, au sujet de ce digne homme les nouveaux délaiis biographiques suivants qui teroul certainement lus avec intérêt: u Le curé Arnould était serrurier de son état. D'où lui venait ce talent? je n'en sais rien. Ce qui est sùr, c'est qn'il avait installé une petite forge dans sa cure et que son plus graod plaisir était de forger. La fenêtre de sa forge s'ouvrait sur la rue côté de la porte de la cour. Quand un Visiteur sonnait, la Luétre de la forge s'ouvrait, le curé passait sa tête ornée d'un magnifique casque mècin- du plus beau noir, et de sa plusgrosse voix vous priait d'alicudre un instant.Il allait toujours ouvrir lui-même. u Pour recevoir les visiteurs importants, il ôlait son tablier de cuir et sa coiffure de roi d'Yvelot; mais avec ses paroissiens il ne se gênait pas. Vous allez probablement me demander quels étaient les clients de ce curé-serrurier? Ses paroissiens, parbleu Quand une serrure est en mauvais état, il est d'usage de la porter chez le serrurier Fontaine, c'était différent, on la portait chez le curé. La serrure était sa spé cialité, mais il ne dédaignait pas le reste, et remettait volon tiers en bon état les vieux fusils de famille qui devaient tonner, chargés de poudre de. mine,la veille de la Ste-Catherine, jour où les jeunes gens vont bistoquie les filles, et leur tiennent invarablemenl le petit compliment suivant en leur offrant un bouquet Dié vos bisloque et dié vos rasloque, tenez vous bie, vos n'tcherrez nie. u Le curé Arnould passait pour être riche, mais ses revenus de la paroisse étaient insignifiants. Il avait du reste trouvé un excellent moyeu pour ne pas les augmenter. Les messes coûtaient si peu que ce n'était pas la petue de s'en passer, et encore les pauvres ne payaient-ils pas. Quant aux baptêmes et aux mariages, les riches seuls les payaient, les pauvres offraient de l'argent qui était toujours invariablement refusé. u Quand un couple pauvre se présentait pour demander au curé de publier les bans, il commençait par faire au dit couple uu petit discours bien senti en wallou des environs de Biccbe, et souvent l'assistait se mettre en ménage. Le ma riage terminé, le futur faisait semblant de payer pour sauver 1rs appareuces, et le bon curé répondait invariablement u Wardez ça pour vosmeltie ménage, ça vos coûtera djà assez tcher ainsi. A deux lieues la ronde, il était connu sous le nom de gt-and marichau (il avait six pieds.) Quand il trouvait son linge d'église sale, il aurait dû être lavé depuis six semaines et paraissait avoirservi dire la messe dans la forge. u Je vous assure qu'il n'avait pas son pareil pour expédier rapidement une messe basse. Les pompes de l'Eglise parais- saienll'amuser médiocrement et les conférences ecclésiastiques l'ennuyaient outre mesure. Quand il y avait conférence dans une autre commune, il s'y rendait, mais sortait aussitôt pour aller prendre le café dans le voisinage et ne se gênait pas pour dire que toutes ces affaires ne l'amusaient pas. Pas n'est besoin de dire que les curés du doyenné ne l'aimaient guère, ce qui lui était parfaitement égal. Au reste, tout le bien qu'on aditde lui était parfaitement justifié. Madame Thiers, qui étaitatteinte depuis quelque temps d'une grave maladie, est morte hier soir Paris. Un drame parisien que raconte l'Evénement u Imaginez-vous une jeune fille dont l'enfance n'a été qu'un beau rêve doré, dont le père a occupé le haut de l'é chelle sociale par sa position officielle, qui n'a jamais vu le monde qu'à travers le prisme de la richesse, du luxe, du bon heur, et qui a été adulée et flattée par tous jusqu'à satiété.Un jour, celte jeune fille se marie avec un jeune homme portant un beau nom, qui paraît un gentilhomme accompli et qui semble devoir lui donner tout le bonheur désirable. Malheureusement, cet homme qu'elle adore, ne répond pas ce qu'elle attendait de lui. Il est joueur, il dépense follement sa fortune et celle de sa femme, qu'il délaisse. Les créanciers commencent devenir nombreux ils patientent d'abord, con fiants dans le nom de leur débiteur et pensant que la famille de sa f<mme payera. Puis, comme ils ne reçoivent pas d'ar gent, ils s'adressent aux huissiers la dégringolade commen ce. Uu beau jour, le commissaire priseur vend le mobilier du jeune ménage. La femme pleure, pense sa vie brisée, mais pardonne tout son mari, qu'elle excuse de son mieux parce qu'elle l'aime. Lui se plonge de plus en plus dans une existense désordon née, il en arrive même aux expédients. Un jour, bout de ressources, il commet tin faux: il entraine sa femme dans cet abîme en la faisant elle aussi, tremper dans l'affaire, ce quelle fait sans cjmprendre. Malheureusement la police est saisie de l'affaire, tout se découvre, et la jeune femme qui avait pour tant tout lieu de croire qu'elle serait heureuse en se mariant, est enfermée en prison ainsi que son mari.... C'est affreux quand on pense que tout ce que nous venons de dire est vrai, que le nom de la victime est connu de tout Pans. L'Administration des Postes vient de faire une perte sensible en la personne de Monsieur Jean-Sylvestre- Eugène Mulle, Percepteur des Postes Ypres, décédé à'Diest le 3 Décembre 1880; il était né dans cette der nière ville le 31 Décembre 1826. L'enterrement civil y a eu lieu Lundi d'6 Décembre, 2 heures de relevée. Par arrêté Royal, M. E. Beke, Agent du Trésor Tojigres, vient d'être nommé en cette même qualité Bruges. Un arrêté Royal en date du 30 Novembre réorganise la fondation De Costere Dixmude et en remet la ges tion l'administration communale de cette ville. Tribunal correctionnel de Bruges. Condamnation d'un Vicairo. Notre tribuual a condamné, samedi, une amende de 20 francs ou 8 jours de prison, le vicaire Vaodendriesscbe, d'Eeghem, du chrf d'injures proférées dans le chaire dite de vérité, contre l'honorable M. VanderGracbt d'Eeghem, bourg mestre de cette localité 0 ministres d'un Dieu de paix .1 ■iMB Le tribunal civil de Tournai a reudu, dans l'affaire Schre- veus, uu jugement par défaut contre le Tournaisien. L'édi teur de ce journal est condamné payer M. le docteur Schrevens mille francs litre de dommages intérêts et insé rer le jugement sous le titre Réparation judiciaire, la première page, dans deux numéros consécutifs de sou jour nal, et dans deux autres journaux au choix du demandeur. La sainte presse. Vendredi dernier le Tribunal d'Audenarde a condamné l'éditeur de la pieuse Gazette de Renaix 600 fr. de dommages et intérêts pour calomnies envers M. J.-B. Dekeyser. Le jugement sera inséré deux fois dans le journal condamné, ainsi que dans d'autres journaux jusqu'à concurrence de 2i>0 francs. Une action judiciaire vient d'être intentée par M. A. Mouvet, receveur communal de Thy-le-Châleau, la sainte Union de Charleroi. En France, dans le courant du mois de novembre, cin quante-huit condamnations pour outrages, diffamation et c tlomnie ont été prononcées contre quarante-trois journaux cléricaux C'est le samedi 11 décembre qui sera appelée devant le tri bunal correctionnelle de Bruxelles l'affaire du duel qui a eu lieu au moin de juin dernier entre deux officiers supérieurs de la gendarmerie. Les prévenus sont les majors Englebert et Orianne, ainsi que leurs témoins, le lieutenant-colonel O'Sullivan deTerdeck, les majors de Lannoy et Van Eeckhout et le capitaine Mallet. ;j> Tirés du Moniteur de l'Agriculture. Remède contre les doigts blancs ou panaris. Prenez un œuf frais, l'une des extrémités, prati quez un trou, introduisez entièrement le doigt malade et laissez-le ainsi pendant toute la nuit, après avoir consolidé l'œuf avec une linge et une bande de toile.Le lendemain on retire l'oeuf qui est pour ainsi dire cuit par la chaleur du mal et le doigt est radicalement gué ri. Nous avons vu guérir des panaris en mettant le doigt dans du lait bouillant. Ce n'est pas aussi tendre que notre œuf. Longueur du mètre. A la campagne, il peut arriver qu'on ait une mesure prendre et qu'on ne trouve pas de mètre sous la main. Rappelez-vous que la pièce de cinq centimes (sou) en bronze, a vingt-cinq millimètres de diamètre donc, en alignant quatre pièces, vous aurez un décimè tre, et quarante pièces donneront exactement la lon gueur du mètre étalon. La logique des enfants. Papa, pourquoi donc que c'est qu'il tombe de la pluie? Mon enfant, c'est pour faire pousser les végétaux, les légumes... tu sais bien les choux, les carottes... Alors, pourquoi donc qu'il pleut dans la cour Z. est un brave garçon, mais il est batailleur en dia ble et son principal défaut est d'avoir la main un peu leste. D'ailleurs, fort distrait. L'autre jour, il comparaissait comme témoin dans une affaire de police correctionnelle. Levez la main, lui dit le président. Sur qui? répond Z. en regardant autour de lui. Dans les environs de Berlin, raconte le Tagblatl, un inspecteur, faisant sa tournée dans les écoles de filles, demande, ces jours derniers, dans une classe de petites filles Qui était le baron de Stein Un homme d'Etat, répond celle qu'il interroge. Qu'est-ce qu'un homme d'Etat? reprend-il. Un homme qui fait des discours. Ce n'est pas exact, dit l'inspecteur, moi aussi, je fais des discours, et je ne suis pas un homme d'Etat. Un homme qui fait de bons discours, dit alors naï vement la jeune enfant c'est là un homme d'Etat. L'inspecteur se montra digne d'être un homme d'Etat en riant sans amertume de cette réponse, quelque cruelle qu'elle fût pour lui. Leçons de style, la pension. Le professeur examine un de ses élèves Qu'est-ce qu'une forêt vierge C'est une forêt où l'on n'est jamais allé. Le professeur reprend Vous pourriez-vous exprimer plus élégamment. A votre place j'aurais dit La forêt vierge est celle où la main de l'homme n'a jamais mis le pied. Direction de M. F. Moread-Gérard. 5e Représentation de l'abonnement. SPECTACLE EXTRAORDINAIRE. Opéra comique en 3 actes, paroles de MM. Lockroy et Léon Battu. Musique de Victor Massé. Costumes neufs, expressément faits pour cette pièce. Vu son importance la pièce sera jouée seule. L'opéra commencera 7 heures précises. PRIX DES PLACES i La salle sera parfaitement chauffée.

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Le Progrès (1841-1914) | 1880 | | pagina 3