La main morte. Nouvelles locales. Nouvelles diverses. On sait comment s'abstiennent parfois ces vœux téméraires amours déçues ou trahies, flammes de jeunesses détournées de leur tendance naturelle grand renfort de lectures troublantes, de griseries d'orgue »-t d'encens; indulgence paternelleà laquelle succède la plus formidable des dominations. Que sait-on encore L'histoire de ces incantations reli gieuses n'est plus faire, et nos lecteurs en ont appris autant que nous cet égard. Les murailles implacables des monastères n'ont pu retenir toutes leurs victimes. Il en est qui, délivrées et sauvées, ont épouvanté le monde moderne du récit de leurs tortures. Admcttonsqu'à certaines âmes sèches et froides, certaines tempéraments réfractaires toute ma térialité certains écroulements et certains enthousiasmes le çouvent présente un refuge librement élu et librement conservé. Mais les autres, demande YEuropeles imprudents et les faibles, les désabusés et les martyrs Ou trouvent-ils la protection laquelle tous nous avons droit? Dans les bouges tarifés dont les rapts nous ont été révélés par un procès récent, la victime peut encore rencontrer des libérateurs; la police exerce une surveillance quelconque et. faute de faire son devoir, provoque l'intervention de la magistrature. Le couvent seul est comme une tombe, dont rien ne transpire au dehors. On s'y ensevelit littérale ment, et malheur l'infortuné qui exprime le vœu de s'en affranchir! L'engagement qu'il a pris la légère, nul aux yeux de la loi, est plus irré- formable qu'un contrat. On fait son salut malgré lui. On le luererait que personne n'en saurait rien. A ces abus, il n'y a qu'un remède. Qu'à des époques indéterminées et le plus fré quemment possible, la justice ait le droit de péné trer dans les couvents pour s'en faire représenter le personnel au complet. Que des magistrats interrogent chaque moine, chaque religieuse, pour savoir si c'est bien de leur plein gré qu'ils poursuivent l'accomplissement de leurs vœux. Et si quelque malheureux, rassuré par la pré sence des représentants de la force publique répond négativement, qu'il puisse en toute sécurité retourner vivre, lui aussi, parmi les vivants. La question du développement de la main morte commence préoccuper très-sérieusement tous les esprits. Jeudi dernier, la Chambre des députés de France, M. H. Brisson, président de la Commis sion du budget, prononçait sur cette question un discours remarquable, dans lequel il démontrait la nécessité de faire rentrer les corporations religieu ses dans le droit commun au point de vue fiscal. Voici La fortune des congrégations religieuses, di sait M. Brisson, est maintenant connue, au moins en partie, car leur fortune mobilière échappe toute investigation, et leurs biens immobiliers eux-mêmes ne figurent pas tous dans le relevé dressé par l'administration. 11 résulte de l'enquête que 712 millions d'immeubles sont occupés par les congrégations autorisées ou non saus compter les hospices, les écoles et séminaires. Il y a 580 millions inscrits au nom des con grégations 420 appartiennent aux congrégations autotisées et 160 aux congrégations non autori sées; ces biens, mis en dehors de la circulation, rapportent moins que les autres et rejettent, par conséquent, sur les autres contribuables, une par tie de l'impôt qu'ils devraient supporter. En 1850, il n'y avait que 43 millions d'im meubles de main-morte, il y en a maintenant 420 millions. Voilà dans quelle proportion, depuis 30 aDS, le siècle a reculé devant la main-morte. Si cet envahissement clérical continuait dans les mêmes proportions, c'est par milliards qu'il faudrait bien tôt compter 13 propriété immobilière des congré gations, c'est par milliards qu'il faut déjà compter leur forluue si l'on y comprend leurs biens mobi liers. Les Pères du Saint-Sacrement, par exemple, ont récemmeut acheté un immeuble de 900,000 francs sur lequel ils ont édifié une chapelle magni fique. Gela donne une idée des immenses capitaux dont disposent les congrégations. L'ordre des jésuites lui seule possède actuel lement pour 42 millions d'immeubles en France, autant que toutes les congrégations réunies en 1850. De tout temps, les gouvernements se sont préoccupés de l'accroissement des biens de la main-morte; cependant, dans les dernières années de l'Empire on a eu la main plus large et on a per mis la prodigieuse augmentation qui vient d'être signalée. Le moment est venu de traiter plus sé rieusement un adversaire, dont, dans ces derniers temps,.on a pu mesurer la force. On peut être certain qu'en Belgique la propriété conventuelle est proportionnellement beaucoup plus considérable et suit une progression encore plus menaçante. Pour peu que cela continue, dit avec raison l'In dépendance, nous ne tarderons pas nous retrou ver en présence de ce danger qui, dès le treizième siècle, inquiétait l'Europe entière; l'absorption de la propriété territoriale par les gens de main-mor te; ce qu'on pourrait appeler le péril monacal. Société [des Chœurs. La 3e fête de la saison d'hivér est fixée au Mercredi, 26 courant. Cette soirée musicale, offerte aux dames, commencera 7 1/2 heu res. Une collecte au profit des deux familles, victimes de l'inondation, sera faite entre les deux parties du con cert. CCI r mm 1- ÉTAT-CIVIL D'YPRES, du 24 au 31 Dec. 1880. NAISSANCES: Sexe masculin, 5; id.féminin, 7; Total 12. Mariages. bornez, Bernard, menuisier, et Vandenabeele, Rosalie, jardinière. Décès. Drcaluwe, Isabellle, sans profession, 75 ans, veuve de Pierre Saeleu, nouveau chemio S' Martin. Vergracht, Em- maouel, sans profession, 86 ans, veuf de Louise Adam, ruede Lilie.—Malten Charles,sellier,27 ans,célibataire,rue de Menin. Reynboul, Barbe, saos profession, 66 ans, épouse de Jean Ceuniock, ruede Menin. Van Eeckboutte, Rosalie, bouti- quière, 52 ans, épouse de Désiré Segrrs, rue des Bouchers. Enfants au dessous de 7 ans Sexe masculin 2; id. féminin 0; Total 2. 1 1 1 Du très grave accident s'est produit, pendant la nuit de Samedi 'a Dimanche, sur la ligne de l'Est. Le train numéro 83, express, parlaat de Bruxelles (Nord), pour Verviers et l'Allemagne 11 heures du soir, a été pren dre en écharpe, la bifurcation de sortie de la station de Warr rame, un train de marchandises, par le milieu. Trois voilures de l'express ont eu leurs caisses déplacées. Trois wagons du train de marchandises, chargés de péti ole, ont été brisés. Fort heureusement, il n'y a eu ni morts ni blessés, si ce n'est un garde-convoi qui a été légèrement atteint. Ud horrible accident s'est produit, Dimanche matin,dans la station de Marchiennes. Une machine en mouvement a été se jeter sur des wagons le chauffeur a été littéralement traversé par une barre de fer qui l'a atteint au ventre. Le machiniste a eu une jambe cassée ertvdeux endroits. En omnibus Uu monsieur entre et s'assied sur une lorgnette qu'une dame veààil de déposer sa place. Il se relève aussitôt en s'excusant de la maladresse. Oh cela'ne fait rien, monsieur, dit la dame, elle en a vu bien d'autres! Qp nous signale, dit le Figaroun acte odieux, com mis la nuit de Noël, dans l'église Si-Jacques, la Villette. Ob a versé du nitrate d'argent dans les bénitiers de l'église, et les fidèles venaDl pour les offices de la nuit, ont couvert leurfront et uoe partie de leurs vêlement de goutelelles de cette dange reuse substance. Fort heureusement les bénitiers étant remplie d'eau bénite, le nitrate d'argent s'est trouvé très étendu d'eau et son action terrible a été diminuée. Les fidèles en ont été quittes pour des taches, mais quelque faible qu'ait été la disolution, si uoe goutte eut pénétré dans les yeux elle pouvait causer l'aveugle ment.On voit quel point ont été criminels les auteurs de cet acte sacrilège. On cite quatre cinq cents personnes marquées au front par les taches du nitrate d'argent. Rataplan! rataplan On s'est préoccupé un peu partout de la suppression des tambours. On sait que le ministre de la guerre en Francs avait fait ouvrir une enquête de COmmodû et MCOmmodo leur sujet. Aujourd'hui, après bien des hésitations, il est probable que la victoire va rester aux caisses sonores. L'en quête ouverte a été favorable leur rétablissement. Tant mieux! nous avions la nostalgie du rataplan! Mais ce sont les ânes qui ne vont pas être contents rossés de leur vivant et après leur mort. L'Economie Financière paraissant le Dimancheavec 16 pages. Prime gratuite (voir détails aux annonces). S'il faut eu croire le Jewish World (leMonde Israé lite), de Londres et l'Atlas d'Alger, le consul de France Tanger se serait rendu coupable de l'acte révoltant que voici Une juive de Tanger a été enlevée du sein de sa famille un samedi, jetée en prison sans rime ni raison, puis menée dans un endroit public, dépouillée entièrement de ses vête ments et fouettée en présence d'un soldat de la légation, qui notait les coups. Deux jours après, on a relâché la malheu reuse, en disant pour toute excuse que le coupable qu'on re cherchait avait été trouvée et qu'on s'était trompé de person ne. La conduite inqualifiable de l'agent consulaire français mérite, si le fait est vrai, un châtiment exemplaire. Nous ne douions pas que le gouvernement de la république ne le lui inflige. Tous les nouveaux abonnés du PETIT RENTIER rece vront le journal jusqu'au 31 décembre 1881 pour un franc) (Voir aux annonces). Il est probable qu'un assez grand nombre de nos com patriotes se rendront Vienne pour les fêtes du mariage de l'archiduc Rodolphe et de la princesse Stéphanie. Il n'est donc pas sans intérêt de faire connaître 1rs conditions aux quelles sont délivrés des billets aller et retour. Ces billets sont délivrés dans les stations d'Anvers (Est), Bruxelles (Nord), Liège (Guillemins) et Ostende. Il y a deux itinéraires. Le prrmier passe l'aller par Herbrstal, Aix-la-Chapelle, Cologne, Bonn, Coblence, Bingen, Mayence, Francfoi t au Darmstadt, AschalTenbourg, Wiirlz- bourg, Nuremberg, Passait et Linz, et au retour par Linz, Salzbourg ou Simbacb, Bosenheim ou Miihldorf, Munich, Augsbourg, Ulm, Stuttgart, Bruchsal; Heidelberg, Darmstadt, ou Ludwigshafen, Mayence, Bingen, Coblence, Bonn, Colo gne, Aix-la-Chapelle et Herbcstal ou inversement. Le second itinéraire passe, l'aller, par Herbestbal, Aix-la- Chapelle, Cologne, Bonn, Coblence, Bingen, Mayence, Franc fort ou Darmstadt, AschalTenbourg, Wurtzbourg, Fiirth, Nuremberg, Ratisbonne, Passan et Linz, et, au retour, par Linz, Salsbourg, Gailing, Biscbofsbofen, Lend, (Gastein), Hopfgarten, Wôrgi, Kufstein, Rosenheim, Munich, Augs bourg, Ulm, Stuttgart, Bruchsal, Heidelberg, Darmstadt, ou Ludwigshafen, Mayence, Bingen, Coblence, Bonn, Cologne, Aix-la-Chapelle et Herbesthal ou inversement. De Bruxelles (Nord) le prix est, pour le premier itinéraire, classe mixte, fr. 168,85 2e classe, 158,90 pour le 2e, classe mixte, fr. 158,90 2e classe, 169,95. On donne aussi des billets aller et retour pour Prague, au prix de fr. 155.55, classe mixte, et de 146.60, 2* classe. La durée de validité des billets est fixée 30 jours y com pris le jour d'émission indiqué par le timbre de la station de départ et le jour du retour. Les enfants au dessus de quatre ans ne jouissent d'aucune réduction sur le prix des billets. Les enfants de quatre ans et moins, tenus sur les genoux des personnes qui les accompa gnent, sont transportés gratuitement. Terrible duel. On écrit de Pesth, 27 décembre Une affaire d'honneur, dont les causes réelles étaient, dit-on, une affaire de coeur, a eu un dénoûment tragique. Deux jt-unes gens, qui avaient passé la nuit dans un bal du monde, se soot battus au pistolet, 5 trois pas, sans témoins et sans chirurgien.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2