L'enquête Scolaire.
Nouvelles locales.
Et nous devrions nous donner la peine de
répondre deux fois par semaine de pareilles
balivernes.
Electeurs, ne serait-ce pas mettre en doute
votre bon sens, votre souci des intérêts de la
ville et votre dévouement nos institutions.
Quant la question des dépenses pour l'ins
truction officielle, nous promettons de la trai
ter de la manière la plus approfondie.... mais
quand nous ,1e jugerons propos
Nous n'avons pas écrire pour faire plaisir
Basile, et nous croyons qu'il est souvent pré
férable de le laisser s'enferrer sur une question
que de lui répondre.
Il éclaire l'opinion publique beaucoup mieux
que nous ne pourrions le faire.
La sous-commission d'enquête pour la pro
vince de la Flandre Occidentale a siégé en
notre ville Mardi dernier, 4 cl. Elle se compo
sait, avons-nous dit, de MM. Willequet, Lip-
pens et de Hemptinne, réprésentants de Gand;
M. A. De Bruycker, avocat Gand, remplis
sait les fonctions de Secrétaire.
Le résultat de l'enquête a satisfait médiocre
ment les cléricaux en général et le Journal
d'Ypres en particulier. Celui-ci dans un
compte-rendu d'une dizaine de lignes ne trouve
parler que... des lunettes de M. Carton.
C'était bien la peine pour M. le baron Sur
mont d'être là, le crayon la main, pour
prendre l'enquête sur le vif. (Voir le compte-
rendu de la Patrie qui dépeint ainsi notre
sympatique sénateur).
La vérité est que cette enquête a démontré
une fois de plus qu'il n'est pas de basses in
trigues et de lâches persécutions auxquelles
le clergé n'ait recours pour travailler la dé
sertion des écoles officielles. Aussi n'a-t-il pas
beaucoup se vanter des résultats obtenus au
prix de pareils moyens. En être réduit
imposer ses idées par la force brutale et affa
mer les gens pour les convaincre, n'est-ce pas,
pour le clergé lui-même, la preuve la plus
manifeste du discrédit qui s'attache son
enseignement et du peu de confiance qu'inspire
sa morale
L'enquête pour le village de Langhemarcq
a révélé tout ce qu'il y a de plus odieux en fait
de contrainte morale le clergé a su terroriser
ces malheureux campagnards jusqu'à étouffer
en eux les notions les plus vulgaires d'humanité
et de sociabilité, en honneur chez tous les
peuples civilisés la ruine attend quiconque
n'obéit pas aveuglément aux ordres du curé...
Cette situation intolérable est surabondam
ment prouvée par l'enquête, et, le cléricalisme,
aujourd'hui, en est arrivé ce point de per
version morale,que ses organes racontent avec
sérénité, comme chose la plus naturelle du
monde, les faits les plus révoltants. Voir, pour
s'en convaincre, le récit que fait la Patrie de la
séance dont nous nous occupons, (n° du 5 Jan
vier).
Mais l'enquête, ici, a encore révélé autre
chose d'abord, elle a mis au jour certains
procédés, flétris par tous les honnêtes gens
et dont les sacristains sont coutumiers les
dénonciations haineuses faites dans le seul
but de nuire. Elle a démontré ensuite que les
consciences bien pensantes ne sont nullement
embarrassées pour venir affirmer des faits
complètement taux.
Une de ces consciences, orthodoxes, était
celle du sieur Vandamme, instituteur libre de
Langhemarcq. Avant d'exercer le métier de
sauveur des âmes, Vandamme, paraît-il, était
ouvrier-peintre en bâtiments. Pas étonnant
donc, s'il n'est pas diplômé. Or la déposition
de cet ex-klakpotter n'a été qu'une longue
diatribe contre l'instituteur en chef M. V an
Biesbrouck, qu'il espérait, sans doute, intimi
der en lui reprochant d'être ou d'avoir été
la fois, instituteur, percepteur des postes et
cultivateur l'accusant ainsi de négliger ses
lonctions scolaires. Remarquons, par paren
thèse, que M. Grilliaert, ex-inspecteur canto
nal, se trouvant dans l'auditoire, a cru devoir
demander être entendu comme témoin vo
lontaire pour venir la rescousse de notre
ex-klakpotter et l'aider dans sa belle besogne.
Nos sincères compliments M. Grillaert.
Il est peine besoin d'ajouter que M. Van
Biesbrouck a victorieusement répondu ses
courageux adversaires qui se sont tenu coi,
M. le Président, leur ayant d'ailleurs fait ob
server, que leursdépositions n'avait, avec
l'enquête, que des rapports fort éloignés.
Un autre exemple.Le curé de Langhemarcq
avait dénoncé in petto M. le général Deman,
propriétaire -à Louvain, qu'il croyait bon
clérical sans doute, M. le brasseur Titeca,
son agent d'affaires, comme coupable de forcer
les locataires dudit M. Deman envoyer leurs
enfants aux Ecoles communales. Or, il s'est
fait que M. le général Deman, approuvant
pleinement la conduite de M. Titeca, lui a
écrit pour le prier de continuer conseiller
ses locataires, comme il l'avait fait jusque
là...
M. le curé s'était jeté dans la gueule du
loup, et en fut pour ses frais de dénontiation.
L'instituteur libre fut invité ensuite décla
rer s'il ne connaissait pas des actes de pres
sion excercés en faveur de l'enseignement
officiel. Il fit connaître que M. H.Carton avait
forcé un sien cultivateur, nommé Van Acker,
envoyer ses enfants l'Ecole communale, ce
sous peine d'expulsion. Or, M. Carton, prié de
s'expliquer, affirma, qu'il n'est en relation
d'affaires avec Van Acker que depuis le lr
Octobre dernier, et que jusqu'aujourd'hui, il
ignorait que Van Acker eîd des enfants
Après celle-là on peut tirer l'échelle.
M. Carton fit encore connaître cette parti
cularité intéressante que plusieurs de ses
locataires étaient venus lui demander en grâce
de les contraindre envoyer leurs enfants
l'Ecole communale, ce pour être l'abri des
obsessions et des menaces du clergé!... M.
Carton refusa évidemment d'accéder ce désir
mais ce détail de l'enquête en dit plus long
que tous les commentaires sur la tyrannie
cléricale.
La note gaie de l'enquête a été donnée par
le Révérena abbé Arthur Depauw, vicaire
Poelcapelle.
Il était superbe voir, Arthur,avec son nez
en trompette, ses énormes yeux ronds et glau
ques, ses lunettes, son bréviaire et ses mou
choirs... A l'appel de son nom, le voilà qui
s'avance en dodelinant de la teste comme un
héros de Rabelais. Invité prêter serment,
il répond d'un ton arrogant qu'il veut préala
blement présenter deux observations (une
réminiscence de M.Delcour, sans doute). Cette
fière déclaration met la salle en gaité... M. le
Président l'interrompt et lui demande si oui
ou non il prêtera serment... Arthur se récrie:
il veut présenter deux observations... L'audi
toire éclate de rire...
Enfin, sommé d'obéir, Arthur... obéit. Pen
dant le cours de sa déposition, Arthur essaya
encore deux ou trois fois de répondre insolem
ment; mais un mot sévèrement spirituel de
M. le Président eut vite fait de tempérer ces
ardeurs belliqueuses. Arthur se calma enfin et
devint sage. 11 soutint avec aplomb que ja
mais," dans aucun de ses sermons, il n'avait
nommé les Ecoles communales.
Arthur nous permettra de douter de la véra
cité de cette assertion elle est par trop
invraisemblable. Sa déposition, part les
joyeux incidents signalés plus haut, n'offrit
d'ailleurs aucun intérêt, malgré tous ses efforts
pour se donner un air capable et important,
en gonflant la voix et se rengorgeant.
La séance de la commission avait attiré un
auditoire nombreux ici, comme ailleurs, Je
public a été mis même d'apprécier les moyens
inavouables dont le clergé s'est servi pour
combattre la loi scolaire. Celui-ci voit ses
ténébreuses intrigues découvertes et ses ma
chinations étalées au grand jour. De là sa
rage, de là ses invectives contre les inquisi
teurs.
Tonnez l'aise, mes bons apôtres, nous en
apprendrons encore de belles sur votre compte.
La Patrie de Mercredi publiait déjà, et le
Journal d Yprès reproduira probablement, un
compte-rendu de 1 enquête scolaire dans le
quel tous les témoignages sont complètement
dénaturés; les uns sont renforcés et les autres
atténués; celui de M. Carton est tout parti
culièrement mutilé et travesti.
Nous espérons qu'il suffira de signaler le
fait, pour que la Patrie et son sosie le Journal
d'Ypres, s'empressent de publier le texte même
du témoignage de M. Carton, dès qu'il aura
paru au Moniteur.
DENIER. DES ÉCOLES.
listes précédentes, 29,215-33
Une sœur de charité, 0-50
3 taxes de témoins en correctionnel, 2-70
Produit du concert au Saumon, 33-05
Collecte faite la société de billard l'esta
minet la Nouvelle Demi Lune, 1-80
8 vrais amateurs du jeu de boules après un
bon souper (Tête de Bronze), 3-75
Anonyme, 28-23
Comité du Denier, 1-25
Produit du concert au Sultan pour les
inondés, 52-53
Journaux, 102-17
Produit de la boîte du Monarque, 8-33
Collecte faite au Progrès, 5,45
Reçu du Toekomst pour les inondés, 10-00
Boîte du Sultan, 25-00
Produit du concert au St-Sébastien, 16-16
Du Comité, 1-25
Boîte Sebastien, 19-00
Taverne Anglaise, 5-00
Bergerie, 7-34
Jeune Garde, 4-10
Boerenhol, 3-92
Café Suisse, 1-04
Produit de la boîte du Saumon, Novembre
et Décembre, 33-90
39,*81-71
Dépenses jusqu'à ce jour, 2 6,108 - 82
Eu caisse 3,473-89
Dimanche neuf heures du soir, Soirée Musicale
l'Aigle d'Or, au profit du DENIER DES ECOLES
LAÏQUES.
Le Chevalier Auguste Hynderick, Chef de la Garde
Civique d'Ypres, retenu chez lui par une indisposition,
a l'honneur de remercier les personnes qui ont bien
voulu lui faire une visite l'occasion du renouvellement
de l'année, et de sa promotion dans l'Ordre de Léopold.
VILLE D'YPRES. conseil communal.
Séance publique du 31 Décembre 1880, 5 h.du soir.
Présents MM. L. Vanheule, Bourgmestre-Président;
H. Bossaert, Echevin; A. Soenen, Th. Cornette, L.
Van Alleynnes, A. Brunfaut, F. Gravet, J. Creton, Con
seillers; Ferd.Van Daele, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 h. 10 m.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la
séance du 11 Décembre dernier.
Approuvé.
Motion d'ordre.
M. le Conseiller Cornette signale le retard qu'éprou
ve la reprise des travaux du canal de la Lys l'Yperlée,