N° 631, Jeudi,
20 Janvier 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'ÏPBES ET OE L'ARRONDISSEMENT.
Les charges militaires
ne sont pas augmentées.
L'enseignement avec Dieu au Couvent
de Thouront.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vikes ACQUiRIT EUNDO.
BULLETIN POLITIQUE.
41e ANNÉE.
LE PROGRÈS
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CHEMIN DE FER. (I' Janrier).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperingbe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50
3-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25.
Roulers. 7-50. 12-15. 6-30.
Langbemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
Les élections municipales complémentaires ont
eu lieu dimanche en France. A Paris, 1 conserva
teur et SI républicains ont été élus. Le conseil
municipal de Paris se trouve actuellement composé
de 71 républicains et de 9 réactionnaires. Quant
aux élections départementales connues, elles so.it
généralement favorables aux républicains modérés.
Les communards et autres agitateurs du même
acabit ne peuvent pins conserver d'illusion: la
France les rejette et les condamne; Paris leur a
prouvé que leurs espérances sont vaines, que leurs
efforts sont désormais inutiles, parce que le but
qu'ils poursuivent n'est qu'un anachronisme.
Le conseil des ministres s'est réuni, samedi,
l'Elysée, sous la présidence de M. Jules Grévy. La
séance a été presqu'exclusivement consacrée
l'examen du budget de 1882 et, en particulier, de
l'exposé des motifs que le ministre des finances
avait communiqué déjà ses collègues.
L'exposé des motifs constate l'incomparable
prospérité financière du pays el montre comment
le budget de 1882 peut se présenter dans les con
ditions les plus favorables, malgré les dégrèvements
qui font naturellement diminuer les ressources du
trésor et les grands travaux, qui contribuent
augmenter les dépenses. On se trouve, aujourd'hui,
en présence d'un excédent disponible de plus de
cent millions de francs.
Ou sait que la direction du parti irlandais avait
passé des modérés aux violents, de M. Sbaw
Parnell. Mais les excès de la Ligue agraire ont
amené une division. M. Sbaw, libéral et home-
ruler, s'est retiré; il cherche organiser un parti
distinct et rival de celui de M. Perncll, et dont les
membres prendraient le nom de whigs irlandais.
Ce mouvement s'accentue déjà, six autres députés
irlandais se sont joints M. Sbaw.
M. Windhorst, soutenu par tous les membres
du centre et par les Polonais, a présenté, samedi,
la Chambre des députés prusienne, une proposi
tion. d'après laquelle les lois des H el 12 mai
1873, des 20 et 21 mai 1874 el du 22 avril 1873
seraient abrogées, en ce qui concerne la célébration
de la messe et l'administration des sacrements. En
d'autres termes, l'avenir les prêtres qui diraient
la messe et administreraient les sacrements dans
les paroisses dépourvues de curés, sans s'être sou
mis l'autorisation préalable de l'Etal, ne seraient
plus passibles de ce chef des peines édictées par les
lois de mai.
Si cette proposition est adoptée, les lois de mai
devriendraient peu près illusoires; il est évident
que, si le gouvernement fait la concession deman
dée, c'est une victoire remportée par le clergé et
l'abandon des lois de mai.
Une crise partielle du cabinet autrichien a éclaté
samedi dernier; M. de Streil, ministre de la justice,
et M. de Kremer, ministre du commerce, ont
donné leur démission mais elle a été immédiate
ment arrêtée par la nomination de M. Prazak
comme ministre de la justice et par celle de M. le
baron Pino comme ministre du commerce.
Sur 60,000 ouvriers travaillant dans les mines
du Lancashire, 30,000 se sont mis en grève.
Les grévistes se sont rendus aux puits et ont
forcé leurs camarades quitter les travaux, 20
agents de police ont voulu intervenir; une lutte
violente s'est engagée et la police a dû battre en
retraite devant les grévistes. Plusieurs hommes ont
été grièvement blessées.
Parmi les projets de loi déposés la Chambre,
il en est un, plus important lui seul que tous les
autres réunis c'est celui qui règle l'enseignement
moyen. On sait que, d'après ce projet, le gouver
nement crée en plus que ce qui existe neuf athé
nées, 30 écoles moyennes et un certain nombre
d'écoles moyennes pour filles.
Nous avons lieu d'espérer que ce projet de loi
sera discuté avant les vacances de Pâques ce serait
en tout cas nécessaire, car les habitants des villes
comme Termonde, Alost, Ninove, etc., ont fait des
sacrifices très lourds pour maintenir les établisse
ments d'instruction que les Ténébrions ont voulu
renverser, et il est grand temps que l'on vienne
leur secours.
Rien de moins sincère que les plaintes des clé
ricaux sur les prétendues aggravations des charges
militaires. S'ils ne voulaient pas du contingent
effectif de 12,000 hommes demandés par le gou
vernement libéral, ils doivent commencer par re
pousser l'organisation de l'armée, propaséc par le
ministère Malou, et qui nécessite au moins ce
contingent.
La vérité est qu'ils eussent voté, sans le moindre
scrupule, un chiffre bien plus élevé, si M. Malou
avait été au pouvoir.
Il est déraisonnable du reste de parler d'aggra-
tion de charges, alors que le contingent demandé
en 1881 est précisément le même qui était admis
en 1833.
Or, comme l'a fait remarquer M. Frère-Orban,
il y a 43 ans, la population était de 4,132,000
habitants par conséquent, le pays fournissait un
soldat sur 346 habitants. La population étant
aujourd'hui de 3,476,000 habitants, il n'est de
mandé au pays qu'un soldat sur 430 habitants.
Donc les charges personnelles, loio d'être aug
mentées depuis 1833, sont notablement diminuées.
Bon reproduire eu Belgique dans ce moment
où le clergé se montre si intolérant, compromet la
divinité en la mêlant sans cesse ces tristes menées
politiques, ce mot d'un curé de campagne que rap
porte un journal français
Pendant le 16 Mai, les agents de la réaction
cléricale s'efforçaient de surexciter les populations
rurales en leur disant que le triomphe des 363
serait le signal d'une révolution sociale épouvanta
ble, la fin de la religion, en un mot, quelque chose
comme un échec personnel pour Dieu le Père!...
Le brave et vieux curé d'une petite commune du
Midi fut cousulté par ses paroissiens sur la con
duite tenir:
Mes enfants, leur dit-il, vous avez confiance
en Dieu, n'est-ce pas? Eh bien c'est tout ce qu'il
faut. Restez bien tranquilles, et croyez qu'il arran
gera tout pour le mieux...
Condamnation dun vicaire et d'une religieuse
pour excitation aux injures,par abus dautorité.
Une affaire scandaleuse vient de se dénouer
devant le tribunal correctionnel de Bruges.
Cinq filles se trouvent au banc des prévenus.
Derrière elles se trouvent Vandendorpe Amélie, en
religion SOEUR LOUISA, et M. Th. Dely, vicaire.
Les cinq premières sont élèves du couvent
(Spinne School) Thouroutle sixième est insti
tutrice el le septième professeur de religion au dit
établissement.
Les 3 filles sont accusées d'avoir injurié et frappé,
la leçon de catéchisme, trois filles appartenant
l'Ecole Communale; d'avoir crié: Geuzinnen! et
de les avoir entourées en les poussant en chantant
une chanson injurieuse:
Bonjour mes demoiselles.
Wij vagen de geuzen aan onzen bil.
La religieuse el le vicaire sont prévenus d'avoir.