No 635. Jeudi, 41e ANNÉE. 3 Février 1881 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL DYPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Un peu de logique. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit eundo j Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marebé-aux-Hrrbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hougrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expeditiou) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et C° 30, Coruhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygb et Van Ditraar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pethinghille et C°, 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé 5 l'éditeur, rue de Dtxnude, 59. iden, Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (lr laurier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50 5-55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-56. - 11-20. - 2-41- 5-25. Roulers. 7-50. 12-15. 6-30. Langhemarck-Ostcnde. 7-21. 12-22. 3-59.6-27. BULLETIN POLITIQUE. La discussion du projet de loi sur la presse con tinue défrayer les séances de la Chambre fran çaise Samedi la Chambre avait volé l'article punis sant la provocation, suivie d'effet, de commettre des crimes. Elle s'est occupée d'un amendement du centre gauche, développé par M. Ribol cl portant que quiconque aura provoqué directement com mettre un crime puni de la mort, des travaux for cés perpétuité ou de la déportation, par voie de la presse ou de publication quelconque, serait puni de un mois un an de prison et de 30 2,000 fr. d'amende, sans préjudice des dispositions sur la complicité, et que la même peine serait applicable celui qui. par ces mêmes moyens, aurait provoqué des militaires la désobéissance envers leurs chefs. L'orateur s'est efforcé d'établir que dans tous les pays monarchiques ou républicains, dotés ou non d'un régime de liberté, le pouvoir législatif a tou jours pris soin de ne pas désarmer le gouverne ment contre la provocation. Son éloquent discours lui a valu les acclamations réitérées des bancs du centre, mais les droites et l'extrême gauche ont exprimé éoergiquement leur désapprobation. M. Goblet a établi que la provocation compliquée de menace tombe toujours sous l'application du Code pénal et l'amendement de M. Ribot a été repoussé par 349 voix contre 114. La question de Transvaal a de nouveau été sou levée la Chambre des communes d'Angleterre. Déjà Vendredi un député, M. Sameulson, avait attiré l'attention de l'assemblée législative sur la situation des Hollandais de l'Afrique du sud et avait demandé si ceux-ci devaient être considérés comme des belligérants ou comme des rebelles. Une ré ponse évasive fut faite par un membre du gouver nement, M. Duff, mais sir VV. Lawson ayant demandé des explications catégoriques. M Gladstone était intervenu dans le débat et avait demandé que J'inlerpellalion fût ajournée. Avant-hier donc le ministre de la guerre a repris cette question et a déclaré que, durant le cours de l'insurrection, les Boers seront traités conformé ment aux règles en usage chez les belligérants civilisés. M. Childers a profité de cette occasion pour réduire néant une calomnie qu'une partie de la presse anglaise se plaisait déverser sur les rebellions DutcJimen il est tout fait inexact que les prisonniers anglais soient maltraités par leurs vainqueurs de l'Afrique méridionale. A la suite du succès des Transvalicns, l'agitation ce leur faveur chez nos voisins du Nord redouble d'intensité; non seulement les pétitions adressées la nation anglaise se sont couvertes d'un nombre énorme de signatures, mais le comité Harling ré clame des démarches diplomatiques pour le réta blissement de l'indépendance du Transvaal. On annonce, en outre, que le Prince Frédéric des Pays-Bas, oncle du roi Guillaume III et beau-frère de l\ mpereur Guillaume d'Allemagne, a été invité, en sa qualité de grand-maître de la franc-maçon nerie néerlandaise, adresser une requête la reine d'Angleterre en faveur des Boers, et qu'il a immédiatement déféré cette demande. Les Boers n'ont donc pas lieu de se plaindre d'avoir été abandonnés eux-mêmes dans ces cir constances critiques; il faut, si l'on veut arriver une solution conciliante, que l'intervention se fasse dans le plus bref délai possible, car les renforts anglais arrivent rapidement au Transvaal et de nouveaux engagements semblent imminents. Sir Ch. Dilke a donné dans la séance d'avant- d'hier, des explications sur le conflit turco-hellé- nique. De ses déclarations, il résulte que l'Angle terre maintient son point de vue relativement la fixation de la frontière, mais qu'elle ne veut pas agir isolément pour soutenir les revendications des conseil ers du roi Georges. La Chambre grecque s'est occupée de la question des frontières, et le président du ministère a mar qué de nouveau son opposition toute tentative de résoudre le conflit au moyen d'une conférence dans laquelle la Grèce ne serait pas représentée. iim .-i-n Supposez un jeune homme qui été élêvé sur les genoux de l'Eglisec'est-à-dire dont l'éduca tion premières ont été dirigées soit par des ecclé siastiques, soit par des professeurs subissant la contrainte des programmes contre lesquels luttent les idées contemporaines. C'est le cas le plus général dans notre pays, c'est coup sur celui de la majorité de nous tous. En même temps que l'histoire politique des peu ples, il aura eu la mémoire farcie d'histoire reli gieuse. d'ancien et de nouveau testament. On lui aura appris des choses extraordinaires, des événe ments appartenant ce domaine du merveilleux qui frappe et attire si irrésistiblement le jeunes in telligences. Cela ira comme cela jusque l'âge de dix ou douze ans; cela ira jusqu'au commencement des études scientifiques quelque.peu sérieuses. Alors, dans la plupart des intelligences se produit celle transformation qui a pour conséquence de condui re l'esprit l'habitude de la discussion et de l'ob servation. Alors, très-généralement arrive le doute. Le doute! le mal le plus affreux pour l'espril de l'homme Ce n'est plus alors de merveilleux que l'intelli gence se répaît de toutes choses elle cherche les causes, les origines et les conséquences; chaque pourquoi elle veut le pareeque. El,comme en mathé matiques, chaque principe, chaque théorème, elle réclame une démonstration, et en* déduit les scholies et les corollaires. Car c'est un sentiment unanime, puissant, irré sistible que celui qui s'éveille alors la recherche de la vérité. Les uns obéissent cet instinct, ce besoin qui s'éveille en eux les autres, effrayés par celte me nace: sans la foipoint de salut, réagissant con tre lui, contre leur raison même et, prenant leur abnégation, leur effacement moral et intellectuel pour la foi, ils acceptent tout ce qui leur est or donné de croire. Comme s'il était possible de croire autre chose qu'à la vérité et si toute vérité n'était absolument évidente pour tous ou susceptible de démonstra tion. De là la division des hommes en deux camps, au point de vue religieux les premiers seront, ou pourront être, des gens pieux, les autres tombe ront fatalement dans le triste aveuglement du fa natisme. C'est dans la première catégorie que l'on voit se développer ce sentiment ardent l'amour de la vé rité; c'est cet amour qui conduit cette catégorie l'étude des grandes questions parmi lesquelles le rôle de l'homme dans l'humanité, le but et la fin de l'existance humaine. L'amour de la vérilé conduit nécessairement l'amour de la liberté et de la justice cl. par suite au respect des autres et de soi-même, la toléran ce et la charité. Avons-nous besoin de dire que celte première catégorie appartient au libéralisme. L'autre, courbée sous le joug qu'elle n'a pas eu le courage ou le pouvoir de secouer, voudra le voir se perpétuer et, le subissant, le fera subir ou s'efforcera de l'imposer aux autres: elle sera le cléricalisme. N'ayant plus la liberté de l'intelligence, comment veut-on qu'elle ait l'intelligence delà liberté. Ernal,

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1