41e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
La Concorde el Basile.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
BULLETIN POLITIQUE.
Ypres, le 9 Février 1881.
Le Conseil communal s'est occupé l'autre
jour du bail de la Concorde. M. le Bourgmestre
a fait connaître que la Députation permanente
refusait d'autoriser le projet de bail, qui avait
été provisoirement convenu avec la Société la
Concorde, et en conséquence il a proposé de
passer outre, en limitant la durée du bail
neuf années de cette manière la Députation
n'a plus rien y voir. Nous croyons, a ajouté
M. le Bourgmestre, que le Conseil commu-
nal d'Ypres est mieux même que la Dé-
putation permanente, de juger ae ce qui
convient aux intérêts de la ville. Ces
paroles si dignes et si rédemptoires ont reçu
un accueil on ne peut plus sympathique de la
part du Conseil communal,qui a voté l'una
nimité la proposition du Collège.
La Concorde a ainsi un nouveau bail de neuf
années,en dépit de Basile et de l'dne doré, qui
est censé nous représenter au sein de la Dépu
tation permanente.
Nous sommes convaincu que notre popula
tion applaudira la conduite digne et éner
gique de ses magistrats et qu'elle appréciera
les considérations qui ont motivé leur décision.
Ces considérations sont multiples. Quand on
veut être grande ville de garnison, ou ville de
grande garnisonau choix, on a certains
intérêts ménager et on a surtout pour devoir
de faciliter les établissements, qui sont de
nature créer et entretenir les bonnes rela
tions entre les militaires et les bourgeois de la
ville or rien n'est plus propre aboutir ce
résultat qu'une société mixte, comme celle de
la Concorde, où on rencontre journellement
officiers et bourgeois sur un pied d'égalité
complète et contractant ainsi les relations les
plus fraternelles et les plus amicales. Nous
croyons avoir fait du reste une comparaison
fort juste et qui doit sauter aux yeux de tout
le monde, lorsque nous avons dit que l'admi
nistration d'une ville de garnison pouvait
chercher rendre le séjour ae la ville le plus
agréable possible Messieurs les officiers, tout
comme l'administration d'une ville de bains
tâche de rendre le séjour de la ville aussi
agréable que possible,aux nombreux étrangers
qui la visitent.
D'ailleurs en louant l'hôtel de la Châtellenie
de la main la main, la ville n'a fait qu'user
de son droit. Basile a beau dire qu'elle a violé
la loi, nous l'avons sommé trois reprises
différentes et nous le sommons encore de nous
dire quelle loi Et il est resté muet comme
une carpe. Le fait est qu'il n'y a aucune loi,
et qu'en soutenant le contraire, Basile en a
menti, selon sa louable habitude.
Il est bien vrai qu'il est de pratique ou de
jurisprudence, que les administrations procè
dent par voie d'adjudication publique, la
location de certaines propriétés; mais cette
règle a toujours été subordonnée la condition
que son application fut favorable aux intérêts
qu'elle avait en vue de favoriser et on n'a
même jamais songé l'appliquer aux proprié
tés bâties, situées l'intérieur des villes.
Nos hospices civils, par exemple,outre leurs
propriétés rurales, ont un grand nombre de
maisons en ville et toutes sont louées de la
main la main, et avec raison, car, qu'advien
drait-il, si la commission des hospices voulait
remettre, tous les neuf ans, ces maisons en
adjudication publique; mais ils ne trouve
raient plus de locataires honnêtes, ni solva-
bles.
Un déménagement coûte assez cher et l'in
stallation dans une nouvelle maison impose
toujours de nouveaux sacrifices. Or quel est
le père de famille un peu bien posé, qui vou
drait s'exposer devoir déguerpir tous les
neuf ans devant les enchères d'un concurrent
qui n'aurait pour mobile que de satisfaire ses
rancunes, ses vengeances ou ses passions po
litiques
Eh bien Cette considération n'est-elle pas
péremptoire, lorsqu'il s'agit d'un immeuble
comme l'hôtel de la Châtellenie, dans lequel
l'installation exige des frais considérables.
Nous n'exagérons pas, en affirmant que la
Société de la Concorde et l'hôtelier ont dû
LE
PROGRES
VIRES ACQUIRtT EUNDO.
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Hams (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants
Pour la FranceT l'Agence Ha vas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Budolf Mosse (Annoncen-Expedilion)
Cologne. Berlin, Fraucfort, Strasbourg, Munich. Hambourg, Leipzig, Sluttgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Street et
C° 30, Cornhill, E C et S, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinghille et
C0' 38, Park Row-New-York.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixuude, 39.
INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25.
CHEMIN DE FER. (5 Février).
HEURES DE DÉPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 0-20. 12-07. 6-27.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50
5-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courlrai. 5-34. - 9-56. - tt-20. - 2-41. - 5-25.
Roulers. 7-45. i2-20. 6-30.
Langbemarck-Ostrnde. 7—2112-22. 5-39.6-27.
La discussion de la proposition Naquet sur le
divorce a continué la Chambre française, où elle
est suivie avec un intérêt croissant par un public
excessivement nombreux, composé en majeure
partie de dames. Une bonne partie de la séance a
été absorbée par le discours du rapporteur, M.
Léon Benault. L'éminenl orateur ne partage nulle
ment les scrupules de son contradicteur, M. Louis
Legrand. Il pense au contraire que le rétablisse
ment du divorse, bien loin de susciter des senti
ments de réprobation et d'horreur, serait accueilli
avec satisfaction par la partie intelligente du pays.
La statistique est venu en aide la démonstra
tion de M. Léon Renault. L'orateur a constaté qu'en
France il y a quatre-vingt-dix séparations de corps
pour dix mille mariages. Dans les autres pays, les
divorces et les séparations de corps n'atteignent
ensemble qu'une proportion de quarante cinquan
te pour dix mille mariages.
Si le divorce a été aboli, c'est parce que le gou
vernement voulait restaurer une religion d'Etat;
mais les pays alors séparés de la France ont con
servé le Code civil dans son intégrité et n'ont pas
s'en plaindre, puisqu'en Belgique,par exemple.il
n'y a actuellement que quarante-huit divorses ou
séparations de corps sur dix mille mariages, au
lieu de quatre-vingt-dix en France.
On assure que dans la séance de ce jour du Sé
nat, M. le duc de Broglie déposera une demande
d'interpellation sur la politique étrangère. La dis
cussion ne se fera pas longtemps attendre.
Le Times rapproche une déclaration faite par
le chanselier de l'empire d'Allemagne, dans la
séance de vendredi de la Chambre prusienne; le
prinse de Bismark, a exprimé la conviction qu'au
cun danger de guerre ne menaçait l'empire et ses
paroles semblent impliquer la confiance que même
dans le cas où une lutte s'engagerait entre Cou-
stantinople et Athèmes, le conflit ne prendrait pas
le caractère européen que l'on redoute générale
ment.
La Chambre a repris la discussion du bill For-
stèr. A ce propos la presse anglaise constate que la
situation s'est profondément modifiée depuis que
le gouvernement a pris la résolutiou d'en finir
avec les excès de la Land League.
L'heureuse nouvelle de la solution définitive du
conflit lurco-monténégrin a été notifié la repré
sentation nationale. La ligne de démarcation indi
quée par le gouvernement britannique a été ap
prouvée par une commission internationale, et
l'heure qu'il est. les bons rapports sont complète
ment rétablis entre le Commandeur des croyants
et le prince de la Montagne Noire.