j\° 645. Jeudi, 41® AMIÉÏ, 10 Mars 1881 6 FRANCS PAR AN. J O l> KIV A I, D'VPKES ET DE l.'AKKONUISSKMKrr line proposition. Les Séminaristes. L'Agence Havas assure que MM. Grévy et Gam- bctla sont tombés, dimanche, d'accord sur ce point que ie cabinet n'interviendrait pas dans la discus sion du projet Bardoux, relatif au scrutin de liste. Chaque ministre conserverait la liberté de son vote. La liberté de la Chambre serait ainsi sauvegardée. D'ici quelques jours il n'y aura pas de débats irritants sur cette question la suspension des hos tilités aurait pour cause, selon l'Agence Havas, «l'imminence de l'émission d'un emprunt;» aujourd'hui le conseil des ministres doit s'occuper de la question. La Chambre des députés a discuté uu projet de loi de M. Rameau, décrétant l'abrogation de l'arti cle 13 du décret du 23 prairial an XII; cet article dit que chaque culte aura une portion spéciale consacrée ses morts dans les cimilières. M. Ra meau. après avoir établi la distinction entre l'église, qui appartient aux fidèles, et le cimetière, maison commune des morts, a démontré la nécessité de rassurer les consciences, et malgré les efforts de M. Boyer et de I'évêque d'Angers, dénonçant cette mesure comme une grave atteinte aux droits de l'Eglise catholique, mesure d'intolérance et de persécution, l'ancien maire deVersailles a obtenu facilement gain de cause. Non seulement l'urgence a été déclarée, mais, la majorité de 348 voix contre 126, l'article unique du projet a été adopté. M. Bansard des Bois a été élu député de Morta- gne par 6,737 voix contre 3,197. Une communication d'un excellent augure a été faite avant-hier soir, la Chambre des communes d'Angleterre, par le ministre de la guerre, M. Childcrs. A la suite des négociations engagées entre le général sir Evelyn Wood. qui commande provi soirement les troupes anglaises, et le général Jou- bert, un des membres du triumvirat, un armistice de huit jours a été conclu; pendant la semaine qui vient de s'ouvrir, les garnisons assiégées par les Boers, et dont les principales sont Pretoria, Pot- chefslroom et Wakkerstroom, pourront être ravi taillées; il y a lieu d'espérer que, de part et d'autre, des démarches pressantes seront faites pour amener la cessation définitive des hostilités, et qu'une transaction, honorable pour les deux parties, pourra se conclure. Tout le monde civilisé applau dirait l'accord qui trancherait un conflit dont le développement a été marqué par des péripéties sanglantes. Le débat sur la biennalilé des budgets a com mencé hier au Reichslag allemand. Rarement question politique a suscité plus de controverses et le pays s'attend une discussion aussi ardente qu'approfondie. Nous n'avons aucune indication sur la réunion des ambassadeurs qui a eu lieu dimanche Con- stantiuopic. Nous ue pouvons que répétér qu'un secret absolu sera gardé, le secret étant considéré comme indispensable au succès des négociations. L'Etoile belge soumet l'appréciation de nos amis de la gauche uue proposition qui répond certainement au vœu du parti libéral, et que nous appuyons, pour notre part, aussi vivement que nous pouvons. L'Etoile soumet aux membres de la majorité l'idée d'intervertir l'ordre actuellement fixé des discussions de la Chambre et de passer immédiate ment après le vote du budget de la justice la dis cussion du projet de loi sur l'enseignement moyen. Les avantages de ce mode de procéder sautent aux yeux. Le premier de ces avantages sera de restreindre, dans des limites normales et raisonna bles, la discussion des budgets qui restent encore voter. Il est prévoir, au contraire, que la discus sion de ces budgets durera des semaines et peut- être des mois, si la droite peut espérer, eu la faisant traîner en longueur, empêcher le vote de la lai sur l'enseignement moyen. Il n'est que trop certain, en effet, que tel est le but que l'opposition cherche atteindre. Elle espère retarder d'un an encore le vote de ce projet de loi qui doit porter un coup si sensible au parti catho lique. A celte fin, elle cherche par tous les moyens possibles faire perdre la Chambre un temps précieux. Elle épilogue sur tous les budgets, lance la rescousse tous ses orateurs les uns après les autres, et tous viennent reproduire les mêmes griefs, les mêmes arguments, les mêmes raisons. Du moment où le projet de loi sur l'enseigne ment moyen sera voté, la droite n'ayant plus aucun intérêt traîner la discussion des budgets en lon gueur, ceux-ci seront vite expédiés, et l'on aura encore le temps, avant la fin de la session, de voter la loi sur la presse, qui est aussi l'ordre du jour de la Chambre. La manière de procéder que XEtoile recommande aurait donc pour résultat de faire produire la Chambre beaucoup plus de besogne en moins de temps. On objectera peut-être que le vote des budjets est la chose la plus urgente. Nous n'en disconve nons pas. Mais c'est précisément pour pouvoir aboutir plus rapidement ce vote que nous deman dons avec XEtoile que l'on déblaie le terrain de ce qui doit infailliblement prolonger la discussion des budgets. Quant au projet de loi sur l'enseignement moyen lui-mêmela discussion n'en saurait être bien longue. Et il y a un intérêt considérable ce que la loi soit votée, non seulement dans cette session, mais le plus tôt possible. Il ne faut pas perdre de vue, en effet, que l'application de la loi nouvelle demandera du temps et des peines. Si l'on veut arriver pouvoir l'appliquer en partie pour la ren trée des classes au mois d'octobre prochain,il n'est que temps de se mettreà l'œuvre. A tous les points de vue doue l'idée mise en avant par l'Etoile est heureuse, et nous joignons nos instances celles de notre confrère de la capi tale, pour la voir acceptée par nos honorables amis de la gauche. Est-il convenable que les prêtres deviennent militaires? La majorité répondrait: non. L'exemp tion des prêtres est dans la loi quelle y reste; c'est entendu. Est-il nécessaire que les jeunes gens qui seront peut-être prêtres plus tard soient traités comme ceux qui le sont déjà? Ah ici le peuple saisira fort bien la différence. Est-il juste que les parents de ces jeunes gens soient dispensés, plutôt que nous, de payer un remplaçant La masse du peuple dira: non. A défaut de remplaçant, esl-il fâcheux que ces jeunes gens ne deviennent prêtres qu'à trente ans au lieu de vingt-trois ou vingt-cinq? Le peuple dira non, cela n'est pas fâcheux. Lorsqu'un jeune paysan appartient une famille pauvre, qu'il a été élevé dans un village, qu'il doit devenir prêtre sans avoir jamais rien vu du monde, est-il regretter que, par la force des choses, il soit mêlé la vie commune pendant deux ou trois ans, avant de faire ses vœux? Le peuple dira non, cela n'est pas regretter. Si un jeune homme n'a pas assez de vocation pour résister l'épreuve, et s'il ne retourne pas au sémiuaire, est-ce un mal? Le peuple dira non, ce n'est pas un mal, mieux vaut uu prêtre de moins qu'un mauvais prêtre. Un milicien exempté oblige un autre milicien marcher; qu'un jeune homme oblige votre fils marcher parce qu'il lui convient de devenir vicai re, jésuite ou capucin, cela est-il juste? Le peuple dira; non. cela n'est pas juste. Qu'on ne veuille pas interrompre les études des jeunes théologiens quand on n'hésite pas inter- LE PROGRÈS ABONNEMENT PAB AN: Pour l'aiToadissemenl administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue de Dixnude, 39. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (5 Février). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50 3-55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-20. 6-50. Laiighemarck-Oslnidr. 7-21. 12-22. 5-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1