fto 647. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. g; w< 41e aihêk, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. V1R£S Les annonces de la Belgique et de l'Llranaer sont reçues >>aM e Pour la France - l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris - P0u7rAlleœa«'ne< PaÏ. Majjebé-aux-Herbe», Bruxelles et chez ses correspondants Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig Stuttgard Vit,ui\ ^"s,roHon&ri£ el la Suisse: chez Budolf Mosse (Anrioncen-Kxnédiiionï BULLETIN POLITIQUE. ATTENTAT CONTRE LA VIE DU CZAR. MORT DE L'EMPEREUR. Le czar est mort. Les nihilistes triomphent: Alexandre II est tom bé sous leurs coups. Comme il rentrait dimanche, après midi, au Palais d'Hiver deux bombes ont successivement éclaté sous sa voiture et la dernière l'a atteint. Quelques heures après l'empereur expirait. Il se rait téméraire de vouloir formuler en ce moment une appréciation sur un événement de cette im portance et dont les conséquences peuvent être si considérables. Alexandre II, empereur de Russie, était fils aî né de Nicolas et de Frédérique-Louise-Charlotte Wilhelmine, sœur du roi de Prusse Frédéric-Guil laume IV, et qui reçut comme czarine le nom d'Alcxaudra Feodorowna. Elevé d'abord par sa mère et placé sous la direction de l'Allemand Mœrde, il fut confié ensuite aux soins du poëte russe Joukowski, qui acheva son éducation. Ce dernier appartenait, comme le czar Nicolas, au vieux parti russe. Le caractère du jeune prince porta l'empreinte de ces jeunes influences diverses. Revêtu dès son eufance de l'habit de soldat et de hautes dignités militaires, formé pour la guerre et pour l'autocratie, il se pliait difficilement néan moins la forte discipline que son père imposait autour de lui, et il tomba même dans une mélan colie dont on essaya de le guérir par un voyage en Allemagne, pendant l< quel il épousa la princesse Marie, fille du grand-duc de Hesse Darmsladt (1841). Nicolas mourut, comme on le sait, en mars 1855. au milieu des embarras de la guerre de Cri mée, Alexandre.héritant Aune situation qu'il n'a vaitpoint faitesuivant l'expression de Napoléon III. soutint quelque temps encore la politique hé réditaire des ezars et continua la guerre avec assez d'énergie, mais plutôt, ce qu'il semble, pour sa tisfaire l'honneur militaire et les vieux sentiments moscovites. Après la prise de Sébastopol, il jugea sagement qu'il était temps d'accepter les conditions que les ailiés mettent la paix, envoya ses pléni potentiaires Paris, et parut dès lors vouloir con sacrer toute l'activité de son gouvernement aux af faires intérieures de son vaste empire, qui lui doit d'importantes' an.éliorations, quelques réformes administratives et un développement considérable de l'instruction publique. L'œuvre la plus impor tante de son règne et de sa politique est l'émanci pation des serfs. Comme homme privé, Alexandre était plein de douceur, d'intelligence et d'amé nité. On vantait même ses tendances libérales, au moins dans les questions qui n'intéressaient point la domiuation russe. St-Pétersbourg, 15 mars. Au moment où l'Empereur sortait du manège Michel, vers deux heures de l'après-midi, une bombe a été lancée sous sa voiture, laquelle a été brisée. L'Empereur en est sorti sain et sauf mais alors une seconde bombe est venu lui enlever tes jambes et le bas-ventre. L'Empereur a été trans porté au palais d'Hiver, où il est mort trois heu res et demie cet après-midi. St-Pétersbourg. 13 mars. Le journal officiel paru, ce soir, annonce que l'Empereur, revenant aujourd'hui du Manège des Ingénieurs, situé près du canal Catherine, quel ques pas du pont des écuries de la cour, a été gra vement blessé par des bombes explosibles, lancées sur le passage de l'équipage impérial. L'empereur a eu les deux jambes broyées la hauteur du ge nou. L'un des deux auteurs de l'attentat a été arrêté. L'état de l'Empereur, par suite de la perte de sang, est désespéré. St-Pétersbourg. Le journal officiel, dans un numéro spécial, pu blie la note suivante La volonté de Dieu est accomplie. Aujourd'hui 3 heures 35 minutes le Très- Haut a rappelé lui le tout puissant empereur Alexandre Nicolajewilch. Quelques minutes avant sa mort, l'Empereur a reçu les derniers sacrements St-Pétersbourg. Les deux auteurs de l'attentat sont arrêtés. Ils étaient parmi la foule des promeneurs et portaient les bompes dans des mouchoirs blancs. Un officier et deux cosaques ont été tués. Plusieurs policiers et des passants ont été bles sés. Londres, 43 mars. Le duc et la duchesse d'Edimbourg et le grand duc Alexis sont partis de Londres, 8 b. 15 m., se rendant St-Pétersbourg en toute hâte. Alexandre III. Le nouveau Czar, Alexandre III, Alexandro- witch, étant grand duc héritier depuis la mort de son frère ainé, mort Nice, et dont tous les touris tes connaissent la sépulture. Né en 1845, il a épousé la princesse Dagmar, fille du roi de Dane mark qui, selon l'usage, a changé de nom et reçu, au baptême grec, ceux de Marie Feodorovna. Quatre enfants, trois fils, Nicolas, Georges et Michel, une fille Xénie, sont nés de cette union. Alexandre III est, par sa femme, beau-frère du prince de Galles, du roi de Grèce, du prince royal de Danemark et du duc de Cuinberlaud, héritier dépossédé du trône de Hanovre. Le nouvel empe reur passe tort ou raison pour hostile tant l'Allemagne elle-même elà la politique allemande, qu'à l'influence chaque jour croissante de l'élément allemand dans l'administration de l'Empire russe. Il a d'ailleurs le type russe fort accentué; il est très grand, très fort et porte toute sa barbe depuis la guerre où il s'est brillamment conduit, comme ou sait. Au moral, tous ceux qui ont connu l'empereur Nicolas trouvent que son petit-fils lui r ssemble par sa volonté de fer et son opiniâtreté au travail. La czarine, âgée aujourd'hui de trente-quatre ans,est une jeune femme d'une grâce adorable, qui tout le charme de son sexe,joint la profondeur de l'intelligence et la vigueur de l'esprit. Un détail charmant: elle assistait toutes les le çons d'économie politique et sociale, d'art militai re, d'histoire générale, que son jeune mari prenait pour se faire aux redoutables responsabilité du rô le qu'il commence aujourd'hui. Une affection tendre et sans mélange unit le ménage impérial l'ainé de leurs enfants a douze treize ans. Il ressemble beaucoup Paul 1er. 15 mars. La Chambre des députés de France a rendu lundi un hommage fort inattendu la mémoire de feu l'empereur de Russe. Elle a levé la séance, de signe de deuil. La proposition en a été faite par un membre de la droite et appuyée chaleureusement par M. Gam- betta. Le Sénat, son tour, a interrompu une discus sion commencée, celle de l'interpellation Balbie sur les mesures complémentaires prises par le mi nistre de l'instruction publique pour l'exécution des décrets du 29 mars, et a levé sa séance. La Chambre des communes d'Angleterie s'est bornée, quant elle, voter une adresse 'i Rei ne et la duchesse d'Edimbourg, belle-fille de LE PROGRÈS ABONNEMENT PAU AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Tpres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays.7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé Y l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-35. CHEMIN DE FER. (5 Férrier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50 3-55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-5G. - 11-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-20. 6-50. I.anghemarck-Ostrndr. 7-21. 12-22. 5-39.6-27. 3 heures. 10 heures. 10 heures l/2.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1