Tirage de la Tombola nationale.
Nouvelles locales.
Le tirage au sort des lots aura lieu dans une
salle du Palais des Beaux-Arts, le 24 Mars cou
rant, 9 heures du malin, pour la première Série,
et le 7 Avril pour la deuxième Série.
Le Publie sera admis sur la production d'un bil
let de la loterie nationale. (Communiqué).
1 ^^Qri<i)OQOrgSiïï-r»
Le Moniteur de Lundi contenait l'arrêté Royal sui
vant, qui autorise l'acceptation des legs faits par M.
Carton, père, au bureau de bienfaisance et aux hospices
civils de notre ville. Nous tenons constater que si cet
arrêté Royal a tardé jusqu'à ce jour d'intervenir, les
administrations légataires n'y ont rien perdu, attendu
qu'elles ont été mises en possession des sommes lé
guées, dès le lendemain du décès de M. Carton.
Bureau de bienfaisance et hospices civils.
Donation.
i
(I® directiou, 5e section, n° 24359a.)
LÉOPOLD II, Roi des Belges,
A tous présents et venir, Sai.lt.
Vu l'expédition des actes passés, le 12 Juin 1878, devant le
notaire Titeca, de résidence Ypres, par lesquels MM. Henri
Carton, aucirn commissaire de l'arrondissement d'Ypres,
Maurice Mergbelyuck, Ferdinand Mergbelynck, Arthur Mer-
ghelyuck, et Gustave de Stuers, ce dernier agissant en sa
qualité de père et tuteur légal de son fils mineur Armand de
Stuers, font donation, pour satisfaire un vœu exprimé par
M. HeOii-François Carton-Hynderick, leur père, aïeul et
bisaïeul, en son vivant président de la commission administra
tive des hospices civils de ladite ville d'Ypres
1° Au bureau de bienfaisance d'Ypres, de trois obligations
de l'emprunt belge, au capital de 1,000 francs chacune, et
l'intérêt de 4 1/2 p. c. l'an, portant les n°' 18470, 21373 et
24076, la condition que le revenu annuel drsdites obligations
soit alF. clé venir en aide aux femmes en couches
2° Aux hospices civils d'Ypres, d'une somme de 9,000 fr.,
pour la fondation d'un lit l'hospice des vieillards de la
rue de Dixmude, ou tout autre qui pourrait le remplacer
par la suite, eu faveur d'un ouvrier ayant son domicile de
secours Ypres, et âgé de 70 ans au moins ou ne pouvant
plus travailler. Le droit de collation apparliendia l'aîné des
descendants de M. Henri-François Carton-Hynderick pré
nommé, habitant la ville d'Ypres, sans distinction de sexe et
défaut de descendants habitant la même ville, l'administra
tion des hospices.
Vu l'acceptation de ces libéralités, faite dans les mêmes
act'S, par les établissements avantagés, sous réserve de l'ap
probation de l'autorité compétente;
Vu les délibérations du bureau de bienfaisance et de la
commission administrative des hospices civils d'Ypres, ainsi
que les avis du conseil communal de ladite ville et de la dépu-
talion permanente du conseil provincial de la Flandre occi
dentale, en date des 9 et 24 août et 8 Novembre 1880
Vu la lettre en date du 29 décembre 1880, par laquelle
M. Henri Carton et consorts consentent ce que le droit de
collation du lit fondé soit exclusivement réservé au profit des
descendants du sexe masculin
Vu les articles 900, 910 et 937 du Code civil, 76-3° et
paragraphes derniirs de la loi communale, modifiée par celle
du 30 juin 1865, et le décret du 16 fructidor an xi
Sur la proposition de Notre Ministre de la Justice,
Nous avons arrêté et arrêtons:
Art. lr. Le bureau de bienfaisance d'Ypres est autorisé
accepter la libéralité prémentionnée, aux conditions pres
crites par les donateurs.
Art. 2. La commission administrative des hospices civils
de la même ville est autorisée h accepter la somme précitée de
9,000 francs, aux mêmes conditions, en tant qu'elles ne
soient pas contraires aux lois.
Notre Ministre de la justice est chargé de l'exécution du
présent arrêté.
Donné Bruxelles, le 11 mars 1881.
LÉOPOLD.
Par le Roi
Le Ministre de la justice,
Jules Bara.
Par Arrêté Royal du 22 Mars 1881, M. Delbrouck,
J.-A., est nommé Commissaire de Police de la ville
d'Ypres.
Le sieur Delbrouck était ci-devant Commissaire de
Police Basel (arr. S' Nicolas).
Monsienr Emile Ixveins, ancien élève du Collège
Communal de cette ville, vient de subir avec succès de
vant le jury de Bruxelles son second examen de docteur
en droit.
Le rapport sur l'administration de la ville pendant
l'année 1879 présenté au Conseil Communal en séance
du 9 Octobre 1880, vient d'être imprimé et distribué.
Nous y trouvons, extraite du discours prononcé par
M. le Bourgmestre lors de l'inauguration des nouvelles
classes de l'Académie des beaux-arts et de l'Ecole
Professionnelle, le 7 Août 1879, l'histoire de cette
institution depuis la création.
Nous croyons être agréable au public en publiant
dans nos colonnes cette partie si intéressante du rapport.
ORIGINE DE L'ACADÉMIE.
C'était en 1778 quelques prrsonnes notables en tète
desquelles se trouvait Monsieur Jacques-Charles Carton
Avoué de la ville, s'associèrent pour créer une académie de
dessin, de peinture et d'architecture. Une souscription fut
ouverte, et quand les bases de l'organisation de la nouvelle
institution eussent été fixées et que la somme présumée né
cessaire pour réaliser ce projet eut-été recueillie, ils s'adres
sèrent au Magistrat de la ville pour qu'il voulut bien mettre
un local leur disposition. Leur demande fut accueillie
favorablement par l'assemblée dite Grool Gemeente, et le
14 Septembre 1778, les Echevins désignèrent pour y installer
l'Académie, le Rez-de-Chaussée des Halles.
Depuis que l'industrie drapière était morte Ypres, les
Halles avaient perdu leur destination. Avec l'industrie, sem
blaient avoir disparu le goût des arts et le respect de ce superbe
monument dû au génie, h la puissance et la richesse de nos
ancêtres. Les magnifiques galeries du Rez-de-Chaussée avaient
été appropi iées toutes espèces d'usages, et de nomb-eux
murs de refend en cachaient l'existence. Ce fut un des locaux
du sud-ouest qu'on appropria pour y donner les cours de
l'Académie.
Une fois en possession d'un local, la commission organisa
trice, connue sous le nom de Jointe, choisit pour son prési
dent M. Carton prénommé.
Elle était composée comme suit:
Carton de Tourelles, Président.
Walwevn, Doyen.
Aernoudt, Chanoine.
Godsschalck, Ignace.
de Ghelcke, Jacques.
Deconinck, Frans.
Bonnaert, Jos.
Delanghr, Jacques.
Vandeisticbele de Maubus, François.
Willems de Besterveld, J.-B., Trésorier,
Pille, J., Secrétaire.
Le 25 Octobre, le sieur Pierre Dubois, peiutre, fut nommé
maître de dessin; le 4 Novembre, Joseph Goossens, de Gaud,
maître d'architecture. Le règlement fut voté le 20 du même
mois.
L'ouverture des cours eût lieu le lr Décembre 1778. La
veille, 11 heures du malin, les Magistrats, la Jointe, les
souscripteurs, les maîtres et les élèves se rendirent k l'Eglise
Saint-Martin pour y assister k une messe solonnelle. Après
le service religieux, tout ce monde se réunit dans la Grande
Salle des Halles et lrclure y fut donnée du nouveau règle
ment. M. le doyen Waiwryn prononça le discours inaugural.
L'espoir des organisateurs de la nouvelle Académie ne fut
pas déçu. Déjà en Juin 1779, le nombre des élèves s'était tel
lement accru qu'il fallut adjoindre des locaux k celui anté
rieurement cédé.
Par un décret du 12 Février 1780, l'Impératrice Marie-
Thérèse octroya k l'Académie Sa Royale protretion et le titre
d'Académie Royale de dessin, de'peinture et d'archi
tecture. Elle lui accorda un sceau portant pour légende
Sig. prat. Acad., Ypr., et au bas erectœ anno 1778.
Elle donna en même temps 3 médailles d'argent, frappé* s aux
frais de Sa Majesté, savoir une médaille dorée avec anneau
une pareille sans dorure, et une 3e sans dorure ni anneau,
pour servir respectivement de 1', de 2e et de 3* prix. Elle
permit en outre k la Jointe de faire frapper k l'Hôtel de la
Monnaie k Bruxelles les médailles dont elle pourrait avoir
besoin et finalement elle homologua le règlement du 20 No
vembre 1778.
Ce décret causa une joie immense: il en fut donné lecture
dans la Grande Salle des Halles bondée de monde et 3 mem
bres de la Jointe furent délégués pour aller porter la bonne
nouvelle k Monseigneur Charles-Alexandre ComleVan Arberg,
XVIII* Evêque d Ypres. Une messe solennelle suivie du
Te Deum, fut chantée dans l'Eglise de Saint-Martin. On
plaça les armes de Sa Majesté au-dessus de la porte de l'Acadé
mie avec celte inscription Académie Royale de dessin,
de peinture et d'architecture. Il fut décidé en même
temps qu'à l'avenir, le concierge porterait la livrée habit bleu
avec galons d'argent telle qu'il la porte encore aujourd'hui.
Aux termes du règlement, une distribution de prix devait
se faire tous les deux ans. La première fut fixée au lr Mai
1781. Cette distribution se fil avec une grande cérémonie,
dans la Grande Salle des Halles, où l'on avait exposé ie travail
des élèves. Un cortège, précédé de timbaliers et trompettes k
cheval, parcourut les principales rues de la ville et reconduisit
k Irurs demeures, assis dans des voitures de maitrr k la droite
de membres de la Jointe et de notables de la ville, les lauréats
du concours. Leur travail avait été examiné et classé par la
Jointe assistée, pour l'architecture, de maître Goossens,
d'Augustin-Joseph Deleu, maître charpentier et directeur des
travaux de la ville, et de Joseph Roffiaen, maître maçon; pour
le dessin, du professeur Pierre Dubois. Lors du grand con
cours, il fut nommé un jury spécial au sein duquel nous
voyons figurer Van Poucke, le célèbre sculpteur né k Dixmude,
professeur Gand; Fournier, peintre et poète k Ypres.
Le 29 Janvier 1784 décéda M. Carton, le premier Président
de la Jointe. Il fut remplacé par le baron Bonaert qui ne
remplit cette charge que jusqu'au 19 Octobre 1785, date k I
laquelle il fut remplacé k son tour par J.-B. Willems de Bes
terveld.
Malheureusement le calme dont jouissait le pays ne fut pas
de longue durée. A Marie-Thérèse, décédée le 29 Octobre
1780, avait succédé son fils Joseph 11. Les réformes que celui-
ci introduisit dans le pays amenèrent des troubles quelques
années plus tard éclata la Révolution française suivie bientôt
de l'invasiou des armées de la République et de l'incorpora
tion du pays k la France. La Belgique dut subir d'odieux
excès et des actes d'un inconcevable vandalisme. Sous piétexte
de faire disparaître les vestiges de l'ancien régime, on poussa
la folie jusqu'à mettre en vente les plus splendides cathédrales.
Ypres n'échappa pas k ce souffle de destruction. Les statues
ornant la façade des Halles furent brisées et peu s'en fallut
que le monument lui-même et la superbe cathédrale de
Saint-Martin, ne tombassent leur tour sous le marteau de
ces iconoclastes modernes. Inutile de dire que les armes de
Marie-Thérèse et le titre d'Académie Royale inscrit au-dissus
de l'entrée de l'Ecole disparurent.
Le 18 Brumaire vint mettre fin ces scandaleus* s dévas
tations.
Quoi d'étonnant que pendant toute cette période les portes
de la nouvelle Académie soient restées fermées?
L'ordre étant enfin rétabli, ou songea k 1rs rouvrir. Dans
une réunion tenue k l'Hôtel-de-Vdle sous la présidence du
Maire, M. le Marquis de Harchies, le 28 Février 18('4, la
commission directrice fut reconstituée. Elle était composée
comme suit:
Président, le Marquis de Harchies.
Membres, M. Henri Carton.
Fr de Gheus.
E. Vandenpeereboom.
Huyghe.
de Stickere.
Pille.
de Codt.
Walweyn, Secrétaire.
De Brtrr, Trésorier.
La Commission travailla avec ardeur pour réorganiser et
faire prospérer l'Académie.
Les dons affluèrent, et les distributions de prix se firent
avec le même luxe qu'en 1781. Aucun incident nouveau
digne dt remarque ne se pas^a jusqu'en 1817.
La Belgique venait d'être réunie la Hollande, et le nou
veau Gouvernement s'occupa activement de l'instruction
publique et d*s Beaux-Arts. Un arrêté royal du 13 Avril 1817
réorganisa l'enseignrment des Beaux-Arts et divisa les diverses
écoles du pays en 3 classes: 1" les Ecoles de dessin, ayant
pour but de procurer aux artisans les moyens de s'instruire
dans les principes de l'art du dessin, particulièrement dans
ceux du dessin de la figure humaine et dans les premiers
principes de l'architecture. 2" Les Académies de dessin d'après
le modèle vivant ou d'après les statues eu plâtre moulées
sur les antiques; on devait donner en même temps une
instruction plus complète dans i'archileclure et dans les
principes de la géométrie et de la perspective.Enfin 3* les Aca
démies Royales des Beaux-Arts où l'enseignement comprenait
d'une maniéré aussi complète que possible, la peinture, la
sculpture, l'architecture et la gravure.
Un rapport en date du 7 Mars 1820 adressé au Gouverne
ment sur la situation de l'Académie d'Ypres constate que le
nombre des élèves s'élevait 150, et celui de» professeurs k
4, un pour l'architecture, un pour la figure, bosse et nature,
et deux sous maîtres que le revenu se composait d'un
subside de la ville de 500 fi. et que le surplus des dépenses
était couvert par drs souscriptions.
Ce fut vers cette même époque qu'un ancien élève de l'Aca
démie, M Sinave, artiste peintre Paris, lui fil dou, en
reconnaissance des Irçons qu'il y avait reçues, de son tableau
l'atelier de Rembrant, puis d'un manuscrit de sa traduc
tion des meilleures fables de Lafontaine et de Florjan. L'envoi
de ce tableau fil songer k la création d'un Musée. La Commis
sion Directrice adressa k l'Administration Communale une
requête aux fius d'obtenir un local pour y placer le dit
tableau et autres œuvres d'art pouvant servir de modèles et
en même t<mps former le goût artistique de la jeunesse. Dans
une nouvelle requête datée du 12 Septembre 1826, nous
voyons que la Commission possédait déjà, outre le tableau
ci-dessus
Un paysage, par le même.
Deux paysages, par Kuipers.
Un opérateur, par Dusart.
Le repas d'Hérode, par Jordaens.
Bacchus dans le déseit, par le même.
La Sainte Trinité, par Thomas.
Un David Ryckaert.
Deux tab:eaux représentant des fleurs, par Van Thielen.
Un idem, par Eykrns.
Le portrait de Guillaume I', par Delanghe.
Le portrait de Marie-Théièse, par David de Vienne.
Le portrait de Joseph II, par le même.
Ce fut là l'origine du Musée que possède aujourd'hui notre
ville.
Celle même année 1826, M. flr-nri Carton, membre de la
Commission Directrice de l'Académie, fut nommé Bourgmes
tre. Il était particulièrement dévoué cette institution, rt
sur son initiative, un nouveau règlement fut voté le 10
Novembre 1827.
Cependant on reprochait généralement l'enseignement
donné dans les Académies une tendance trop exclusive vers
les beaux-arts; le Gouvernement exprima ses regrets que
l'on négligeait les arts utiles au grand détriment de la classe