j\o 650. Dimanche,
41e ANNÉE.
27 Mars 1881.
0 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Willems-Fonds.
La Loterie nationale.
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BULLETIN POLITIQUE.
Le Sénat français vient enfin de terminer la dis
cussion du tarif général. La dernière journée a été
marquée par une nouvelle défaite du protection
nisme; on a repoussé un amendement de M. Bé-
renger tendant imposer les soies moulinées
après quoi on a voté l'ensemble du tarif. Ce tarif,
sauf sur les points qui touchent l'agriculture, est
sensiblement le même que celui qui a été adopté
par la Chambre il n'est certes pas tel qu'auraient
pu le désirer les partisans du libre-change, mais
par contre il atteste la défaite définitive et irrémé
diable du protectionnisme. C'est, en un mol. la
consécration des traités de commerce et des prin
cipes qui ont triomphé en 1860.
La conférence de Constanlinople est loin de pro
duire tous les résultats qu'on en espérait; les offres
faites par la Turquie paraissent la Grèce déri
soires, et au Parlement hellénique, M. Tricoupis,
chef de l'opposition a pu dire, sans être absolument
contredit par le chef du gouvernement, que la
guerre était inévitable seulement les hommes
d'Etat de ce pays nous paraissent se bercer d'illu
sions dangereuses. M. Tricoupis a exprimé la cer
titude que si les hostilités éclataient, l'Angleterre
donnerait son concours; nous ne connaissons aucun
document d'où l'ou puisse tirer un pareille conclu
sion.
Le télégraphe annonçait que mardi une femme
avait déposé un gros pétard portant une mèche al
lumée devant la porte d'un café situé en face du
théâtre royal, que la police avait saisi le pétard
avant qu'il est pu faire explosion mais la police,
si prompte faire des découvertes étrangers, con
tinue ne point arrêter les coupables; jusqu'à celte
femme, elle l'a laissée s'enfuir.
Il paraît qu'à côté des pétards il y a les étudiants.
En effet une dépêche dit qu'à l'occasion d'une
manifestation en l'honneur du poëte Ecbegaray.
4.000 étudiants de Madrid se sont livrés des ma
nifestations tumultueuses. Ici, par exemple, les
carabiniers ne sont point arrivés trop tard; on a
arrêté 26 étudiants. La dépêche ajoute: L'ordre
est complètement rétabli.
Le télégraphe annonçait que ce n'était ni le chef
des progressistes dissidents, M. le duc d'Avila, ni
le chef du parti conservateur.M.Fontes.que le roi de
Portugal avait chargé du soin de former un minis
tère M. Antonio Kodriguez Sampayo devait d'a
près les prévisions, mener bien cette tâche diffi
cile en vingt-quatre heures. Jusqu'ici aucun
rensriguemenl sur le résultat de ses démarches.
Dimanche dr a eu lieu l'installation de la nou
velle section du Willems Fonds. la XXXe
qui vient d'être fondée Poperinghe. Le comité
central avait délégué deux de ses membres pour
procéder cette installation M Julius Vuylsleke,
notre éminent poêle et publiciste flamand, et M.
Albert Fredericq, conseiller provincial du canton
de Gand.
Un public nombreux, parmi lequel tous les
membres de la nouvelle section, assistait cette
séance; citons entr'aulres MM. De Laveleye,
bourgmestre de Gheluvelt; Van Merris, ancien
représentant d'Ypres; D'Hondt, juge de paix du
canton de Poperinghe; De Bosschere, juge de paix
du canton de Rousbrugge. etc. La séance fut ou
verte par la Brabaçonne. exécutée parrexcellente
Société de musique la Philharmonieque nous
avons entendue et applaudie Gand. il y a deux
ans. dans un concert douné par la Société royale
des Choeurs.
M. Julius Vuylsleke, qui prit le premier la
parole, avait choisi pour sujet de sa conférence
de Oude Vlamingen. Dans ce langage la fois
brillant, énergique et imagé dont cet orateur,
qu'il se serve de sa langue maternelle ou qu'il em
ploie la langue française, a le secret. M. J.
Vuylsleke traça rapidement et larges traits les
litres que de nos aïeux, les anciens Flamands,
possèdent notre respect et notre admiration. Il
nous les montra, aux époques les plus glorieuses
de notre histoire, prodiguant leur sang pour la
défense de la liberté et de l'indépendance ualionales
et ne courbant la tête devant aucun despotisme,
ni devant celui du Prince ni devant celui de Borne.
Il nous fil voir avec quelle énergie ils surent résis
ter aux efforts de tous ceux, quel que fût leurnom,
qui voulaient leur ravir Irur autonomie et l'usage
de leur langue maternelle.
Faisant le parallèle entre les Flamands d'autre
fois et ceux d'aujourd'hui, ces derniers soumis
entièrement a la toute puissance du clergé catholi
que. il adressa, un appel chaleureux et éloquent
tous ceux qui veulent le relèvement de notre race.
Il les engage ne rien négliger et réunir tous
leurs efforts afin de rendre au peuple flamand le
rang qu'il occupait si dignemeut autrefois parmi les
peuples civilisés.
Celte magnifique conférence où M. J. Vuylsleke
se montra une fois de plus grand orateur et grand
historien, électrisa et souleva d'enthousiasme
l'assemblée qui ne cessait d'applaudir et d'acclamer
le conférencier.
M. Van delanolle. au nom de tous les assistants,
félicita M. Vuylsleke pour le brillant succès qu'il
venait d'obtenir. Parlant de l'avenir réservé la
section de Poperinghe, il rendait un hommage
mérité M. Van Merris. ce lutteur courageux et
infatigable, et qui. plus qu'aucun autre, a contri
bué dans un si large mesure la fondation de la
nouvelle section du Willems-Fonds.
M. A. Fiédericq prit ensuite la parole. Dans
une brillaute et chaleureuse improvisation, il ex
posa le but et les tendances du Willems-FondsIl
indiqua tout le bien réalisé depuis plus d un quart
de siècle par cette puissante association, qui s'est
donné pour mission de répandre partout l'instruc-
lionau moyen de la langue maternelle.Conférences
publiques, bibliothèques popula res, encourage
ments tout ce qui peut aider au développement
moral et intellectuel de nos populaiions, voilà les
moyens mis en œuvre par le Willems-Fonds pour
réaliser le programme qu'il s'est chargé de mettre
exécution. Faire de chaque Flamand un citoyen
instruit et attaché son pays et ses institutions,
le soustraire l'influence néfaste du clergé, tel est
le but auquel doivent tendre tous nos efforts.
Celte allocution obtint un grand succès et fut
saluée par les applaudissements prolongés de l'as
semblée.
D autres orateurs prirent encore la parole; ils
remercièrent MM. Vuylsleke et Frédericq pour les
couférences, si pleines d'enseignement, qu'ils
venaient de donner et promirent de consacrer tous
leurs soins et tous leur zèle au développement et
la prospérité de la section du Willems-Fonds qui
vient d'clre installée avec tant de succès Pope-
riughe.
Après qaelques morceaux de musique, exécutés
d'une façon remarquable par la Phillarmonie,une
des meilleures Sociétés d'armonie du pays, et que
préside, avec tant de distinction, M. Van Merris,
les membres procédèrent la nomination ducomilé
qui fut composé comme suit
Président. M. Ch. Van Delanotte; vice-prési
dent, M. Casimir Valcke; secrétaire. M. Edm. Van
Alleynestrésorier. M. Emile Desquand.
La section du Willems-Fonds de Poperinghe
comptera, nous en sommes certains, parmi les plus
florissantes et les plus actives du pays. Celte cer
titude est fondée sur l'excellent esprit dont sont
animés tous les membres de la nouvelle section,
sur le grand nombre d'adhérants que celui-ci
compte et sur l'énergie que ne cesse de déployer le
partie libéral de Poperinghe.
I mirn
C'est jeudi, 9 heures du matin, qu'ont com
mencé les opérations du tirage de la tombola na
tionale (série A).
Le tirage ce fait dans un coin perdu du Palais
des Beaux-Arls. dans une pièce carrée.
Une centaine de personnes parviennent s'y en-
caquer. les autres obstruent le couloir.
Dans le fond, sur lit e estrade, sont disposées six
roues peintes aux couleurs nationales; une mani
velle unique les fait tourner toutes la fois. De
vant chaque roue, un*- petite fille, pensionnaire de
l'orphelinat de Bruxelles, est cltatgée de tirer les
numéros. Un monsieur crie les nombres sortis des
urnes.