Incendie du théâtre de i\ice. Nouvelles locales. Nouvelles diverses. Les huit premiers numéros gagnant les gros lots, «l'une valeur variant de 100,000, 10,000 francs, sont tirés d'abord. Le moment est solennel, mais il faut croire que les favorisés du sort ne se trouvent pas parmi les quelques curieux formant la galerie, car 011 u'en tend pas la moindre exclamatiou de joie. Les personnes présentes consultent fiévreuse ment leurs listes; d'auties annotent soigneusement le catalogue. Les opérations se poursuivent de la façon la plus monotone. On a tiré jeudi un millier de nu méros: on fera de même aujourd'hui et demain, puis tout sera dit. La seconde série doit se tirer le 7 avril pro chain. Les gros lots ont été gagnés par les numéros suivants 1° 164711 lot d'une valeur de 100.000 francs. 2» 456897 50 000 3° 395166 M 25.000 4° 736438 25.000 5° 734576 10.000 800969 1» 10,000 7° 23251 10.000 8» 515280 40,000 En vérifiant les souches, on a constaté que le numéro de la loterie qui a gagné le gros lot a été remis au percepteur des postes de llerstal. On lui a envoyé un télégramme, et il a répondu qu'il avait vendu le numéro un fermier des environs. Le lot de 50,000 francs aurait été gagné par un Anversois. Jeudi, au moment où commençait le tirage, un commissionnaire exploitait la situation en offrant des billets I fr. 75. et il trouvait des acheteuis! Nice, 23 mars, 10 heures. Un épouvantable sinistre, comme il ne s'en est pas produit depuis dix ans, vient de jeter la con sternation dans notre ville. C<> soir, au théâtre italien, avait lieu une grande représentation de gala, avec Bianca Donndio, jeune cantatrice italienne, fort eu vogue home et Venise. On donnait Lucie de Lammermoor. A huit heures dix minutes, au moment où le public commençait s'installer, un bec de gaz a mis tout coup le feu aux frises. En un clin d'œil, toute la scène a pris feu, les artistes étaient dans leurs loges. Au bout de cinq minutes, le gaz sautait. La salle et les coulisses se trouvaient plongées dans un obscurité complète. Aussitôt, une panique effroyable s'est produite. Beaucoup de per-onnes, dans leur empressement fuir, ont été étouffées. La Donadio a été sauvée par miracle. Au moment où je vous télégraphie, on a pu re tirer quelques cadavres. Ces victimes sont des spectateurs; leur nombre monte certainement plu« de cent. On les porte immédiatement l'église Saint- Panl, rue Sainl-François-de-Paule. Beaucoup d'enfants ont été étouffés et brûlés; des femmes sont littéralement réduites l'état de squelettes. C'est un spectacle horrible! Il se produit di s scènes de désespoir lamenta bles: une femme dont le mari est mort s'est jetée du haut de la promenade des Anglais dans le Paillon. Un homme, sauvé par miracle, assure que, dans l'obscurité, il n'y a pas dix personnes qui aient pu se sauver d<s galeries supérieures. Aux autres places, il y a peu de victimes. I.e biirifon et la basse ont brûlés vifs ainsi que des choristes, hommes et femmes en grand nombre. Il y a eu encore d'autres victimes parmi les artistes Le feu a pris en un clin d'œil. une gerbe de feu s'est élevée, se reflétant sur la Médilcrrauée. Il est impossible de se faire idée de l'horreur de ce spectacle: des hommes, des femmes essayant de sortir par les petites fenêtres étroites du haut du théâtre. s'éloutTant et ne parvenant même pas se jeter sur le pavé. Les marins de l'escadre, venus pour les régales, sont arrivés les premiers sur le lieu du sinistre et sont parvenus sauver un grand nombre de mal heureux. Le colonel du IIIe de ligne, sa femme et sa fille, qui se trouvaient dans une loge, ont pu être sau vés avec de grandes difficultés. 10 h. 35. Le feu reprend avec une grande intensité. Les murs s'écroulent. Les moyens de secours sont in suffisants, comme cela arrive malheureusement toujours dans les grand incendies. Les maisons voi sines du théâlre commencent être menacées. La consternation règne dans la ville. Nice. 24 mars. On croit que c'est une explosion de gaz qui a donné lieu la catastrophe. La salle du théâtre municipal italien était a peu près pleine. Aussi y a-t-il de très nombreuses vic times. Dès que le feu a été aperçu, la pannique a été extrême, surtout parmi les spectateurs des petites places. Beaucoup de personnes ont été écrasées. Ce malin, soixante cadavres avaient déjà été re tirés; on croit qu'il y a encore près d< deux cents victimes sous les décombres fi° i> i iiii r~ir- Nous sommes heureux de pouvoir annoncer nos lecteurs que la Jeune Garde Libérale de notre ville nous fera entendre, sous peu, deux orateurs bien connus dans le monde des lettres et de la politique. Monsieur JuliusVuylsteke, deGand, dont l'éloge n'est pas faire, donnera une conférence le Samedi 2 Avril. Quinze jours après, le Samedi 16 du même mois, nou velle conférence, celle-ci de Monsieur Paul Frédericq, professeur d'idstoire l'Université de Liège. L'ora teur prendra pour sujet De Belgische Grondwet, en hare eerlijke loepassing. Nous engageons vivement tous nos amis assister ces conférences, qui seront données la Salle de Spec tacle, 7 heures du soir l'entrée est absolument gra tuite. La Société des Chœurs a clôturé la saison d'hiver par une soirée intime réussie. La phalange instrumentale compte son actif un succès de plus ensemble correct et justesse scrupu leuse d'exécution, délicatesse d'interprétation, sont les qualités de cet excellent orchestre. M. Dubois a dit avec goût, d'une voix agréablement timbrée, une romance d'Asctier; il y a progrès réel dans la diction et la pose de la voix; aussi M. Dubois a-t-il été chaudement applaudi. L'Insensé de Rupès, et la Barcarolle de Gounod ont trouvé dans U. Devos un digne interprète; cet amateur chante avec l'assurance et la facilité qui n'appartiennent qu'aux voix exercées nous devons le complimenter sans réserve et nous associer aux bravos dont l'intelli gent et nombreux public de Mercredi l'a comblé. Quant aux chansonnettes, nous avions Dekemper ce nom là seul me dispense d'en dire plus long on connaît le répertoire inépuisable et la verve infatigable du plus aimé de nos chanteurs de genre; inutile donc d'ajouter que le succès a été complet. E. Nous croyons utile de rappeler au public que M. Mor tier donnera le Samedi, 2 Avril, sa quatrième leçon sur la culture et la taille des arnres fruitiers. L'honorable professeur traitera de la taille du poirier en forme de pyramide, fuseau, en cordon (droit et oblique), ainsi que de la taille de la vigne. La conférence aura lieu l'Hôtel-de-Ville, salle du Rez-de-Cbaussée, deux heures et demie de relevée. -O 1 Les Annalistes yprois rappellent avec une fierté justi fiée que, dès le 13" siècle, nos magistrats tenaient vic torieusement tête l'arrogance sacerdotale. Voici le titre d'une brochure assez curieuse qui nous permet d'apprécier les relations existant quatre siècles plus tard entre les deux autorités Abrégé de l'explication de la Cavalcade et chariots érigez par ordre de Messieurs du Magistrat de la ville d'Ypres, représentez par la Jeunesse de la Compagnie de Jésus et autre de la même ville, dans la procession solennelle de la Sainte- Vierge de Thuyuequi se fera àYpres en réjouissance de Cextirpation des Hérésies les 4 et il août 1686. Grande Cavalcade si Zonuebcke* Nous apprenons que la suberbe Cavalcade qui a été organisée Zonnebeke, l'occasion du Carnaval, fera une nouvelle sortie, Dimanche prochain, l'occasion de la Mi-Carême. Quelques nouveaux groupes ont encore été formés et nous pouvons donner l'assurance que les personnes qui iront la voir, ne regretteront pas leur voyage. Un train spécial partira d'Ypres S h. 45 et re viendra de Zunnebeke O h. 05. En outre ces trains seront en correspondance Ypres, tant l'aller qu'au retour, avec ceux des lignes d'Ypres Poperinghe et d'Ypres Thourout. Le 20 courant, vers C heures du soir, on a retiré des taux du bassin de la f rme du si< ur Triorn, demeurant Neiive- Eglise, le cadavre du nommé H. Far la, 41 ans, domicilié Wulveringhem, domestique de ferme chez le dit Trioen. L'Economie Financière paraissant le Dimanche avec 16 pages. Prime gratuite (voir détails aux annonces). Un double déraillement s'est produit lundi soir, vers dix heures, Paris, sur la ligne de l'Est, un peu au-delà de la gare de Boiuly. Un train de banlieue a rencontré un wagon vide qui, par une raison inexpliquée, se trouvait sur la voir. La machine a dé-aillé et est venue heurter la machine d'un train de ban lieue qui venait en sens contraire. La machine de ce dernier train a également déraillé. Vingt- d< ux autres ont pu rentrer Pal is. On croil que le wagon vide, cause de l'accident, a dû être poussé sur la voie principale par malveillance. Il semble im possible d'expliquer autn ment sa présence en cet endroit. Les deux personnes les plus grièv< ment blessées ont été por térs chez le garde-barrière du poste le plus voisin de l'ac cident. C'est là que l'une, Mm" Joanne, blessée l'aine, est morte le malin. Cette daine était accompagnée de sa fille qui n'a pas été blessée. Vingt-deux blessés ont été ramenés Paris 2 b. 25 du maliu par le train de secours. Deux ont été transportés l'hôpital Lariboisière douze ont été reconduits en voiture leur domicile, et les huit autres sont entrés chez-eux pied. Le PETIT RENTIER est envoyé 52 Dimanches consécu tifs avec supplément et prime pour un franc. (Voir aux an nonces). Un horrible assassinat a été commis Smeermaes, près Lanarken. Mmc veuve B..., demeurant seule dans une vasie maison, côté dr l'église au milieu du village, a été trouvée Mardi matin avant la gorge coupée, devant son lit. Toute la literie avait été jetée sur le cadavre. Les meubles étaient bri sés, des armoires étaient forcérs, quelques pièces dr monnaie se trouvaient éparses sur le plancher et tout annonçait que le vol avait été le mobile du crime. On suppose que l'assassin s'ral laissé enfermer le soir, pen dant que Hm" B... se trouvait dans uue chambre de dernère, soit dans la boutique, soit l'étage et qu'il aura attaqué la malheureuse femme pendant son sommeil. Plusieurs indices, qui mettent sur la trace du coupable, ont déjà été recueillis. Après le crimr, l'assassin est sorti par une fenêtre donnant sur la cour derrière la maison et par le jardin joignant celle cour. Il parait s'être éloigné, vers minuit, en longeant la Miuse. Dans la soirée de dimanche un individu mauvaise mine a été vu dans le village et la VOX populi ne manque pas de le soupçonner d'un attentat dont jamais, auparavant, la localité n'a été témoin. Prochainement d'autres détails. Voici de nouveaux détails donnés par la Meuse sur ce crime Dimanche 20 courant, vers 8 heures du soir, un individu a acheté un p. lit pain de 20 centimes dans une petite bouti que de Smeermaes, qu'il a payé au moyen de dix cents hollandais, et dans uue autre il a pris un peu dr beurre, qu'il a mis sur ce pain,en partie coupé en dés. Le reste du dit paio a été trouvé sur la table de la cuisine de la victime et rrcounu par les vendeurs. L'assassin présumé s'est présenté déjà, dit-on vendredi soir, vers 9 heures, chez M™" B. Il voulut alor? entrer chez elle, ce qui lui fut refusé. Il dit qu'il était de Sutard, lini de nais sance de ladite veuve. Il a été reconnu par un habilanl de la localité, également né SiItard, pour un mauvais sujet, vaga bond, sans moyens d'existence. J'ai été sur les lieux, et il semble résulter de tous les indices que l'assassin est entré dans la maison furtivement et s'est caché peut-être l'élage. Puis, quand M"1" B... aura été au lu, il sera sorti de songite. Il est incontestable qu'il y a eu lutte entre Mm" B... et l'assassin. Le lit, dans lequel la victime était couchée, est bouleversé, mais ne porte aucune tracr de sa"g. Devant le lit, sur le plancher, il y a des plaqti s de sang en grand nombre. Le bois de lit, en dehors, et surtout la jambe gauche du haut en ba9. L'assassin a été entendu, ce qu'il parait, par M"" B... Celle-ci s'est jetée sans doute de son lit, elle aura été attaquée par 'e criminel, qui pour faire disparaître le témoin de sou c jme, l'aura prise par les ch> veux et lui a coupé la gorge. La victime s'est défendue et débatiue, elle aura râlé, et l'avsassin l'aura alors jetée dans le lit, couvrant le dussus du corps de couvertures, de coussins, d'un traversin pour étouffer le bruit. Le crime consommé, le brigand a enlevé une somme assit considérable d'une armoire se trouvant vis-à-vis du lit. Elle consiste en 200 écus de Prusse et des pièces de 5 francs. 11t

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2