No 651. Jeudi, 41e ANNEE. 31 Mars 1881. 0 FRANCS PAR AN. JOURNAL B'Yl'RES ET DE L'ARRONDISSEMENT. La logique des cléricaux. Les annonces de la Belgique el de l'Elrauger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles el chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Budoif Mosse (Annonceu-Expediiionj Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stultgard, Vienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Geo Slreet et C°, 30, Cornhill, C et 5, Serle Street W C, Loudres. Pour la Hollande: chez Nygb et Van Uituiar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhiughille et C»] 38, Park Row-New-York. Le prince de Bismark a fait sa rentrée au Par lement allemand. Les projets relatifs aux nouveaux impôts figuraient l'ordre du jour et depuis long temps le chancelier s'était promis de répondre au premier orateur qui les combattrait. Or, comme, cet orateur était M. Lasker, le chef des sécession nistes et un adversaire personnel du président du conseil, la rencontre a été très violente, bien que les parties aient lutté armes courtoises. Le projet du conseil fédéral comprend trois impôts distincts il établit des taxes sur la brasserie et sur le timbre et soumet un impôt spécial les jeunes Allemands qui. pour un motif quelconque, sont exonérés du service militaire. Une très grande incertitude continue régner au sujet des négociations qui poursuivent leur cours Conslantinople. Nous ne nous ferons pas l'écho de toutes les rumeurs qui circulent relative ment l'attitude des gouvernements de Stamboul el d'Athènes; il nous suffira de dire que la situation est très grave et qu'elle ne s'est pas sensiblement modifiée depuis deux jours. On 9'est occupé au Parlement anglais de la question de savoir si la cession au royaume hellé nique de l'Epire et de la Thessalie ne déchaînerait pas une guerre religieuse. Le sous-seerélaire d'Elat au Foreign-Office, sir Ch. Dilke. ne conçoit pas cet égard de bien vives appréhensions. Il a de bon nes raisons pour croire que la population chrétien ne des territoires dont la cession la Grèce a été proposée Berlin représente les six septièmes de la population totale. En Thessalie, la proportion est plus forte encore. En outre, ces populations sont unanimes désirer leur annexion la Grèce. Les puissances semblent approuver la décision prise par le gouvernement roumain de changer le titre inférieur de principauté en celui de royaume de Roumanie. Elles comprennent que ce n'est pas une simple satisfaction d'amour-propre que les Roumains ont voulu se donner. En altiibuant au chef de l'Etal un titre qui le met de niveau, dans le cérémonial diplomatique, avec les chefs des Etats monarchiques el républicaine de l'Europe et de l'Amérique, les Roumains sont d'avis qu'ils consolident leur existence nationale. J La séance de la Chambre française a déholé par une scèue tumultueuse. A propos du procès-ver bal, M. Barthélémy Sl-Hilaire a relevé un erreur commise samedi par M. Paul de Cassagnac. Le dé puté de Condom avait soutenu que le ministre des affaires étrangères s'était fait l'apologiste du régici de. M. Barthélémy Saint-Hilaire, dans la citation d'un de ces articles de la Revue des Deux Mondes en 1832, a rappelé qu'il avait écrit cette époque, que l'action de Louvel fut exécrable, que l'as sassinat ne peut venger une nation et que le genre humain flétrit toujours le malheureux qui se dé voue le commettre, m Le grand gazomètre desservant les immenses établissements de l'arsenal militaire situés dans le quartier de Vtborg vient de sauter. Il ne reste plus rien des ateliers avoisinanls. Le colonel Zinovieff a échappé miraculeuse ment; la fabrication des canons est partiellement interrompue. Plusieurs arrestations ont été faites dans le personnel de l'usine. Il sera difficile de ne pas considérer la catastro phe comme un nouvel exploit desscélérats nihilis tes. Depuis quelques années, pas une semaine ne se passe sans que les tribunaux n'aient s'occuper de faits de profonde immoralité qui se commettent sur de jeunes enfants par des rofesseu»*s-prêtres ou religieux, attachés es collèges ou des écoles primaires sous la direction du clergé. Malgré la sévérité des condamnations, ces faits se renouvellent sans cesse dans quelques jours vingt-trois petits frères devront de nouveau rendre compte la justice des odieux traitements qu'ils ont fait subir de jeunes élèves confiés leurs soins. Et cependant, jamais on ne lit dans le Journal d'Ypres le moindre mot de blâme les chers frères sont des modèles de vertu et des maîtres sans pareils. Mais lorsque dans une école laïque se passe le moindre fait plus ou moins sujet critique, nous ne disons pas sous le rapport de la moralité ces horreurs sont la spécialité des établissements du clergé, quand un élève commet une escapade ou une espièglerie quel conque,notre organe clérical s'en empare avec une joie malsaine et falsifie ou travestit les faits pour satisfaire les sentiments haineux qui le dévorent. C'est ainsi que dans son numéro du 26 Mars dernier, propos d'un tour d'espiègle par un petit gamin de près de 5 ans, le pieux journal calomnie audacieusement la Dame Directrice de l'Ecole communale primaire gratuite de cette ville. Il affirme qu'un enfant de 3 ans et demi a été enfermé, titre de punition, dans une armoire étroite et privée d'air, où le mal heureux petit, comprimé entre la porte et le mobilier, a passé toute une nuit, dix-huit heures, sans le moindre secours. L'enfant serait malade la suite de ce traitement, mais des démarches nombreuses seraient faites pour étouffer l'affaire et jeter un voile sur cet acte d'inhumanité et de coupable incurie. Nous pouvons affirmer que l'histoire telle que la raconte le Journal d'Ypres est fausse c'est une méchante et odieuse exploitation d'une espièglerie qui n'a eu aucune consé quence pour l'enfant, une accusation calom nieuse dont, notre avis, les pieux écrivains devraient rendre compte devant la justice. Car, il est faux que cet enfant ait été puni il est faux qu'on l'ait enfermé dans une armoire il est faux qu'il y ait eu inhumanité ou coupa ble incurie, ainsi qu'il a été constaté et qu'il sera démontré en temps et lieu. Il est non moins faux que des démarches ou des libéralités aient été faites pour étouffer l'affaire elles eussent été absurdes, vu qu'il n'y a eu ni acte d'inhumanité, ni incurie, ni faute. Oui, des démarches actives ont été faites, mais par des ennemis des écoles laïques, dans le but d'exploiter un fait bien innocent, et de nuire un établissement qui, par sa bonne tenue et la popularité dont il jouit, défie leurs foudres et leurs colères. Vains efforts mais ce n'est pas une raison pour tolérer qu'on mente si effrontément; L'échec de Bruxelles n'a rien qui doive éton ner. Depuis longtemps, les électeurs de la ca pitale font preuve d'une trop grande confiance dans leurs forces; l'expérience prouve que dans une élection partielle il suffit de 1700 suffra ges sur 10,000 électeurs inscrits pour avoir la majorité; or il suffit de réunir tous les mé contents pour obtenir ce nombre de voix. Cette défaite sera, espérons-le, un avertissement utile; mieux vaut qu'elle ait lieu aujourd'hui qu'au mois d'Octobre prochain et espérons bien que d'ici là nos amis resserreront leurs rangs et infligeront leurs adversaires une humi liante défaite. Ce qu'il importe, c'est de serrer les rangs et en attendant.de faire droit aux griefs qui pourraient avoir quelque chose de sérieux et de fondé. Nos lecteurs n'ont peut-être pas perdu le souve nir de Mgr Purcell. archevêque de Cineinnafri et de la retentissante banqueroute de ce prélat grand bâtisseur d'écoles catholiques. La fallile de l'archevêque a entraîné la ruine dp renseignement qu'il avait fondé tant de frais. Les LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit lundi» r 1 1 ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. G-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dimude, 39. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (S Férrier). HEURES DE DEPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50 3-55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-54. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-20. 6-30. angheraarck-Ostrnde. 7-2112-22. 3-39.6-27. BULLETIN POLITIQUE. Ypres, le 30 Mars 1881.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1