654. Dimanche,
41e AU NÉE.
10 Avril 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'VPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE IIIHANCIIE.
BCLLETIAÎ POLITIQUE.
Basile interpelle de nouveau M. le Com
missaire d'arrondissement sur la situation de
la commune de Zillebeke et il signale en même
temps que le conseil communal de Voorme-
zeele n'est plus composé que de sept membres.
iîastVtf espère-t-il par hasard,tirer les marrons
du feu avec la patte du chat. Si les conseils
communaux de Zillebeke et de Voormezeele
ne sont pas au complet, ils peuvent ordonner
une élection, s'ils jugent qu'ils sont en nom
bre insuffisant. C'est leur droit, mais nous ne
voyons pas pourquoi M. le Commissaire d'ar
rondissement interviendrait, pour faire les
affaires de Basile.... Parce qu'il y a quelques
vaccatures dans leurs conseils communaux,
les communes de Zillebeke et de Voormezeele
ne périront pas. Il est vrai que le conseil
communal de Zillebeke ne comprend plus que
quatre membres mais qui la faute Les
conseillers cléricaux, qui ont créé cet état de
choses, n'avaient qu'à ne pas donner leur dé
mission mais ils ont voulu imposer leur
volonté la majorité, et ils doivent supporter
aujourd'hui les conséquenses d'une position
qu'ils se sont faite quant nous, nous n'avons
pas pour habitude d'être dupes des roueries
ae Basile.
Samedi dernier nous avons eu la bonne
fortune d'entendre la Salle de Théâtre, une
conférence de Monsieur Julius Vuylsteke. De
oude Vlamingentel était le sujet"choisi par
l'orateur, et pendant près d'une heure il a tenu
son auditoire sous le charme, en déroulant
devant nous les grandes pages de l'histoire de
nos aïeux. Il nous a montré ces vieux Fla
mands, grands par l'industrie, grands par les
arts, mais grands surtout par leur ardent
amour pour la liberté,et ne reculant ni devant
le prince, ni devant l'église, quand il s'agissait
de lutter pour cette liberté si chèrement
acquise.
Nous regrettons de ne pouvoir suivre M.
Vuylsteke dans tous ses développements, le
Progrèsen parlant du Willems-Fonds de
Poperinghe, a déjà rendu compte de la même
conférence, mais ce qui nous a ie plus frappé,
et ce que l'orateur s'est attaché faire res
sortir, c'est la persistance de l'esprit national
flamand sous des gouvernements étrangers.
Sous nos comtes français comme sous les
ducs de Bourgogne, les Flamands ont gardé
leur caractère distinct, et ce caractère s'est
maintenu jusqu'à nos jours.
Un nombreux auditoire a fréquemment té
moigné par de chaleureux applaudissements
combien il appréciait l'éloquent orateur fla
mand. Nous félicitons la Jeune Garde Libé
rale de nous avoir procuré cette bonne soirée
et nous espérons qu'elle n'en restera pas là.
Sous la rubrique, bulletin artistique, un
journal de cette ville se livre un éreintement
complet de Monsieur Comein, l'auteur de la
Cérès, dont nous avons parlé dans un de nos
précédents numéros. A en croire l'aristarque
du Kunstbodele travail de M. Comein dénote
encore beaucoup d'inexpérience et peu de science,
beaucoup de naïveté et peu <1habileté et là
dessus le voilà parti le torse trop court, les
jambes tortues, les mains trop grandes, etc.
En somme ce critique sévère, si peu juste,
tient nous persuader que Monsieur Comein
a réédité la Vénus hottentote de certain sculp
teur.
Certes, l'œuvre de notre compatriote n'est
pas parfaite, et pour notre part nous aurions
quelques petites critiques de détail formu
ler, mais elle est gracieuse dans son ensemble,
et nous estimons que c'est beaucoup. D'ailleurs
des juges beaucoup plus compétents que nous,
ont eu se prononcer sur le mérite de la
Cérès. Le plâtre de cette statue a eu l'honneur
de figurer l'exposition nationale delà rue de
la Régence, et si nos souvenirs sor.t exacts, le
jury d'admission n'était pas des plus faciles.
Quoi qu'il en soit, nous pouvons dire
Monsieur Comein, sans flatterie aucune après
tous les succès qu'il a obtenu dans les diver
ses expositions où il a envoyé de ses œuvres,
PROGRES
VIRES AOiUUUT El'NDO.
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CHEMIN DE FER. (5 Février).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07.6-27.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50
5-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-56. - tt-20. - 2-41. - 5-25.
Roiilt-rs. 7-45. 12-20. 6-50.
Langhemarck-Ostriide. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
La queslion monétaire a été discutée hier au
Sénat français, un économiste distingué. M. de
ParifU. ayant interpellé le ministre des finances au
sujet de lu conférence qui s'ouvrira prochainement
Parts. L'orateur a demandé M. Alagnin s'il
comptait abandonner le régime transactionnel adop
té eu 1878. quelle attitude il comptait prendre au
sujet du double étalon en ce qu'il comptait faire
concernant la circulation de l'or.
Le ministre s'est prononcé en faveur du bimétal
lisme et a dit que la France, les Etals-Unis,
l'Espagne, l'Italie et les Pays-Bas sont d'accord sur
le principe du double étalon dont la cause fait des
progrès eu Allemagne et en Belgique. L'adhésion
de l'Angleterre, qui est encore espérée, lèverait
tous les obstacles.
La Chambre a adopté l'unanimité une demande
de crédit de six millions faite par M. Jules Ferry
pour l'expédition de Tunis. Elle a décidé ensuite
par 379 voix contre 136 qu'elle passera la dis
cussion des articles du projet Labuze relatif au
recrutement de l'armée.
Le conflit persistant entre le conseil municipal de
Paris et le préfet de police a donné lieu une
nouvelle réunion des députés de la Seine, où il a
été décidé qu'une interpellation serait adressée au
gouverm-metit.
L'affaire de Tunis, dont l'opinion publique est
toujours préoccupée, donne lieu des versions de
tout genre, qui sont loin de mériter toutes la même
confiance. Ainsi l'on prétendait hier Paris que le
gouvernement français était décidé exiger du bey
qu'il lui prouvât son bon vouloir pour l'avenir, en
s'engagea ni n'accorder aucune concession quel
conque personne, sans avoir demandé le consen
tement de la France. Il est bien évident que le
gouvernement français ne pourrait élever une telle
exigence.sans faire de sa querelle particulière avec
les tribus coupables d'avoir violé la frontière algé
rienne, un conflit international, et son intention
est. au contraire, d'éviter tout conflit ce propos.
H en a donné l'assurance formelle l'Angleterre et
l'Italie, notamment, en leur déclarant qu'il n'avait
aucune idée d'occupation ni de protectorat quant
Tunis.
Le ministère italien a été battu hier la Chambre
des députés et. l'heure qu'il est, les membres du
cabinet doivent avoir mis leurs portefeuilles la
disposition du Roi. Des divergences d'opinions se
sont produites entre les groupes de la majorité
libérale au sujet de la loi électorale une partie de
la gauche n'attendait qu'une occasion favorable
pour renverser le gouvernement.
La brusque suspension des travaux parlemen
taires en Allemagne a causé quelque désappointe
ment parmi les députés qui sont restés au poste
jusqu'à la dernière heure. Ceux-ci protestent avec
une certaine amertume contre la nonchalance de
leurs collègues trop pressés de rentrer dans leurs
familles et la presse libérale se fait l'écho de leur
ressentiment Elle demande que. dès la rentrée, les
chefs des groupes prennent des mesures pour éviter
le retour d'un état de choses aussi préjudiciable
aux intérêts du pays.
Les pourparlers entre les puissances relativement
aux affaires de Grèce se poursuivent activement.
Ypres, le 9 Avril 1881.
«al-0-l<i»