Le mariage de la princesse Stéphanie. Une fonrnée de 42 petits frères. Un député pick-pocket. Nouvelles locales. Los dames du Palais, auxquelles se sont jointes quelques autres dames de l'aristocratie bruxelloise, offriront la princesse Stéphanie, l'occasion de son mariage avec l'archiduc Rodolphe d'Autriche, un livre de prières semblable celui qui a été donné la princesse Charlotte, lors de son mariage avec l'archiduc Maximilien. Il est écrit et peint Bruges par MM. De Pape, père et fils, dont les oeuvres jouissent d'une réputation européenne. La reliure du livre a été exécutée Bruxelles. Elle est ornée de magnifiques ciselures et enrichie de pierres précieuses. Le manuscrit lui-même se compose d'environ 160 pages du vélin le plus pur, hauteur 0m26. lar geur 0ml8. Le texte est écrit en lettres gothiques or relevé de bleu. Le style est celui des grands manuscrits de l'époque bourguignonne. Toutes les pages sont entourées d'une bordure peinte couleur pleine, montée d'or. La conception du dessin, l'agencement des couleurs diffèrent chaque page. Le conseil communal de Vienne vient de votpr un crédit supplémentaire de36.000 florins: 1° Pour la participation de la commune de Vienne l'illu mination générale projetée pour le 10 Mai et 2° pour l'organisation de la grande fêle populaire qui doit avoir lieu au Prater le 8 du même mois. C'est le 6 que la princesse Stéphanie arrivera Salzbourg ;*le 7, elle sera Vienne, et le soir un grand bal aura lieu la Cour en son honneur. Le Dimanche 8 Mai aura lieu la réception de la dépu- tation du conseil communal, qui remettra aux fiancés l'adresse et la médaille dont nous avons déjà eu l'occasion de parler. Dans l'après-midi aura lieu un grand dîner d'apparat au palais, aprè$/}uoi la Cour se rendra la fête du Prater. Le lendemain Lundi, 9 Mai. aura lieu l'entrée solennelle de la princesse. C'est bien une somme de deux millions de flo rins. c'est-à-dire cinq millions de francs, que le Roi Léopold II donne la princesse Stéphanie. La princesse aura reçu, dit-on, en avance d'hoi rie, ce qui lui serait revenu plus tard comme part d'héritage. On raconte aussi dans l'entourage de la Cour que le Roi. voulant absolument voir le domaine d'Ar- denne rester une propriété de famille dans le pays, aurait, dès maintenant, décidé qu'il appartiendrait un jour par legs au prince Baudouin. (Gazette). Cela ne fait que croître et embellir.Lesjournaux libéraux gantois fixaient l'autre 36 le nombre des petits frères aspirants martyrs qui vont compa raître devant les tribunaux correctionnels d'Aude- narde et de Gand. Ils étaient encore au dessous de la vérité. La Renaisienne nous apporte la liste des prévenus pour Renaix qui sont au nombre de 29. Avec les 13 de Maltebrugge, cela fait donc 42. Nous lisons dans Economie de Tournai-. Nous avons raconté samedi le scandaleux inci dent soulev la Chambre par le sieur Coremans, l'homme la quittance. Le correspondant bruxel lois de la Meuse nous apprend que, lorsque ledit Corremans s'est rassis, il a reçu les félicitations chaleureuses de ses collègues qui ont défilé devant lui, faisant une sorte depronunciamento en son honneur. Le temps n'est évidemment pas éloigné où la droite procédera l'apothéose du très-honorable Delael. Espérons que ce jour-là on invitera la pe tite féle les membres de la cour d'appel de Bru xelles. Le tribunal correctionnel d'Audcnarde vient de condamner 14 jours de prison un témoin con vaincu d'avoir fait un faux témoignage devant la commission d'enquête scolaire. Voilà qui est bon porter la connaissance de tous les pauvres gens soumis a l'autorité du clergé. Les journaux de province devraient donner ce fait toute la publicité possible pour mettre en gar de les faibles d'esprit auxquels on fait croire qu'on peut mentir par dévotion, même devant la justice ou les représentants de la loi. Elles vont bien, les classes dirigeantes. Un re présentant du peuple a été surpris récemment au Parlement italien, au moment où il enlevait un billet de banque de cent francs de la poche d'un pardessus appartenant l'un de ses collègues et déposé au vestiaire de la Chambre. Un député risquant une pareille aventure pour une somme aussi mince, cela ne se verrait pas chez nous. Chronique LAnnuaire statistique de la Belgique pour 1880 vient de paraître. En voici quelques extraits: La population du royaume, au 31 décembre 1879, était de 5.536.654 âmes, ce qui donne pour la représentation nationale le chiffre de 138 dépu tés au lieu de 132. Le nombre des électeurs généraux, qui n'était en 1840 que de il 1/2 par mille habitants, est aujourd'hui de 21 par mille. Aux élections partielles de 1880. dans les deux tiers des arrondissements, le nombre de votants a dépassé 80 pour cent des incrils dans douze, il a dépassé 90 pour cent. A Louvain et Bruges, il a atteint 93 pour cent. A Philippevillc 95 pour cent et dans l'arrondissement d'Anvers, 97 pour cent. C'est Bruxelles, Saint-Nicolas et Tournai, que l'on a compté le moins de votants. Le nombre des électeurs provinciaux s'est élevé de 118.000 231,000 depuis l'abaissement du cens a 20 francs, et l'on compte Cn moyenne 51 p. c. de votants sur le chiffre des inscrits. Le nombre des électeurs communaux est de près de 400,000 et l'on est estime le nombre de votants 75 p. c. de inscrits. Tandis que de 1858 1878 les impôts de l'Etat se sont élevés de 110 millions 144 1/2 millioas de francs, les contributions communales ont dou blé de 1865 1875. Les dépenses faites pour l'instruction primaire, qui étaient de moins de 3 millions de francs en 1843, se sont élevées, en 1878, 28 1/2 millions, c'est-à-dire qu'elles ont augmenté de 972 p. c. Les communes figurent dans cette dépense pour 10 1/2 millions, les provinces pour 3 millions. l'Etat pour 11,800,000 fr. Le nombre des élèves fréquentant les Athénées, les Ecoles moyennes, les établissements subven tionnés ou communaux s'est élevé, en 1879, 18,000 contre 12,000 en 1860. Le nombre des élèves a triplé, depuis 1840, dans les Universités de l'Etat et quadruplé dans les Universités libres, en même temps que les dé penses, pour les Universités de l'Etal, se sont éle vées de 600.000 francs 1,400,000. La statistique de la production de la houille est curieuse suivre. Elle était de moins de 10 mil lions de tonnes en 1860. Elle a dépassé 15 mil- millions en 1875, pour descendre au-dessous de ce chiffre en 1878, et le dépasser de 500.000 lon- uesen 1879, ce qui indique une certaine reprise de l'industrie; mais la production des usines sidé rurgiques reste encore en 1879 notablement au-dessous des chiffres de 1875. Il en ail de même des chiffres des ouvriers employés dans les mines et carrières. Les droits de douane et d'accises pprçus en 1878 sont encore inférieurs aux lotatlx de 1877 et même de 1870, mais on constate une notable augmenta- lion sur le tonaage des navires entrés dans nos ports. En revanche, le chiffre du chargement la sortie a diminué. Il y a une diminution constatée depuis 1870 sur le chiffre des voyageurs transportés par les paque bots de l'Etat entre Oslmdc et Douvres. Cette diminution a provoqué diverses reprises des observations au sein des Chambres. Il est peu pro bable qu'elle cesse. La concurrence des lignes de Calais et de Flessinghe est redoutable et h public préférera toujours les plus courtes traversées mari times. L'étendue totale des chemins de fer exploités en Belgique dépasse 4 millions de mètres, dont 2 1/2 millions exploités par l'Etat. Le nombre des voyageurs est de 40 1/2 millions, dont plus de 53 millions en 3e classe et moins de 2 millions en première. Ces 40 millions de voyageurs donnent une recette de 50 1/2 millions de francs, soit 75 centi mes en moyenne par tête. Les voyageurs victimes d accidents par le fait du service ont été en 1879 au nombre de 31. dont 4 tués, 20 blessés et 7 contusionnés. En 1875, il y avait eu 9 victimes, dont 2 blessés et 7 contusion nés. L'augmentation est assez sensible. Elle s'est élevée de 30 40 pour le personnel de l'ad ministration. II faut ajouter ces chiffres 126 accidents de personnes sur les lignes des Compa gnies, c'est-à-dire trois fois plus que sur les lignes de l'Etat. On constate pour le mouvement des postes, en 1879, près de 80 millions de lettres, près de 17 millions de caries postales, près de 70 millions de journaux, près de 28 millions d'imprimés. Le nombre des abonnements aux journaux pris dans les bureaux des postes est de 265,000. Il y a progression pour tous les articles, sauf les imprimés qui sont tombés de 33 millions 28 mil lions. Ce qui s'explique par la substitution des caries sous enveloppes ouvertes celles qu'on expédait sous bande. Le chiffre des dépêches télégraphiques privées a presque doublé depuis 1870. Il est de 3.242.615. Mais il faudrait savoir pour combien entrent dans ce total les fameuses dépêches de service, qui man gent la meilleure part de la recette. Le dernier Annuaire renferme de plus que ses aînés six cartes des plus instructives. La première indique le développement du chemin de fer l'origine. Il n'y avait alors que les lignes, décrétées par la loi de 1834. d'Oslende Verviers, et d'Anvers par Bruxelles la frontière de France. La seconde carte donne le développement en 1840 il est de 32,000 mètres. En 1850 (3e carte), il arrive 625.000 mètres pour l'Etat et 273.000 pour les Compagnies. En 1860 (4e carte) on atteint respectivement 749.000 et 981,000 mètres, les Compagnies dépas sant l'Etat. En 1870 (5e carie) elles ont plus de 2 millions de mètres contre l'Etat 870.000. Mais en 1879 (6e carte), par suite des reprises, l'Etal exploite 2.662,000 mètres contre les Com pagnies 1,350,000. Ce développement progressif du railway national est très-intéressant suivre et il faut féliciter le gouvernement de l'avoir résumé sous cette forme saisissante. La séance du Conseil communal annoncée pour le Samedi 9 c', aura lieu Samedi 16 Avril prochain, 5 heures du soir. Ainsi que nous l'avons annoncé dans notre numéro de Mercredi dernier, Monsieur le pi ofesseur Fourniêk a donné Vendredi une séance de prestidigitation, dont la recette a été affectée pour un quart l'œuvre du Denier des Ecoles laïques. Monsieur Fournier est aussi habile que généreux rarement nous avons pu assister en cette ville, et même ailleurs, des expériences plus intéressantes par la

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2