Mariage de la princesse Stéphanie.
Affreux accident Blankcnbcrghe.
Nouvelles locales.
Nous lisons dans le Journal de Bruges du 19
Avril 1881
CINQ NOYÉS.
temps le dévoùincnl el l'abnégation tlu corps en
seignant et qui est désireux de le voir soutenu et
encouragé plus que jamais en ce moment où il est
le premier en butte aux attaques acharnées que di
rige le clergé contre renseignement officiel.
C'est dans les campagnes surtout que les institu
teurs ont besoin d'aide, car souvent là ils portent
presque seuL le poids delà lutte; c'est donc là
surtout qu'ils doivent être soutenus et relevés aux
yeux des populations, el c'est là qu'une distinction
bonorilique de l'espèce est le plus nécessaire et fe
rait le plus d'effet. En toute justice, un grand
nombre de nos instituteurs des communes rurales
ont depuis longtemps mérité cette récompense, et
jamais l'ordre du mérite civil ne scia mieux dé
cerné qu'en reconnaissance du premier des servi
ces civils: de dévouement l'instruction et l'édu
cation des enfants sur lesquels la généru'ion
actuelle compte pour continuer a faire de notre
pays une nation grande par sa sagesse, sa prospé
rité et sa liberté.
Voici le texte de la publication du mariage de
l'archiduc Rodolphe et de la princesse Stéphanie,
publication qui a été affichée dimauche dernier
l'hôtel de ville de Bruxelles:
Entre
Son Altesse Impériale el Royale le prinec héri
tier Rodolphe, prince royal de Hongrie et de Bo
hème, archiduc d'Autriche, domicilié Prague,
fils majeur de Sa Majesté François-Joseph 1er,
Empereur d'Autriche, roi de Bohême, roi aposto
lique de Hongrie et de Sa Majesté Elisabelh-Amé-
lie-Eugénie, impératrice d'Autriche, reine de
Hongrie d'une part.
Et
Son Altesse Royale Madame Stéphanie-Clotilde-
Louise-Hermiuie-Marie-Charlotte, princesse royale
de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-
Cobourg el Gotha, domiciliée Bruxelles, fille mi
neure de Sa Majesté Léopold II, roi des Belges,
duc de Saxe, prince de Saxi -Cobourg et Gotha, et
de Sa Majesté Madame Marie-Henriette, archidu
chesse d'Autriche, reine des Belges, d'autre part.
La population de cette ville de bains est con
sternée du mallieur qui y est arrivé hier.
M. Panège. constructeur de chaloupes, habitait
depuis quelque temps Blankenb-rglie. avec sa
famille. Hier malin, deux de ses amis d'Oslende se
mirent en roule en barquette, o heures du malin
pour aller le voir. Ils dinèrenl ensemble et après
le repas, ces deux personnes reparlant. M. Panège
el sa femme eurent la mauvaise pensée de les
accompagner; ils prirent même aveeeux un dehors
enfants. A peine la nacelle avait-elle quitté le port
de Blankenberghe que. soit par un coup de vent,
soit par une fausse manœuvre, la barquette chavi
ra jetant tous es malheureux la mer. On vit les
deux Oslendais se cramponner la nacelle qui.
cédant sous le poids, se retourna sur eux. Puis ce
fut tout: des casquettes seules flottaient au-dessus
de l'endroit de la iner où ce terrible drame venait
de se passer.
Les époux Panège laissent quatre orphelins.
Lundi, 18 Avril, a eu lieu Messines un concert au
profit du Denier des Ecoles laïques, fête bien réussie,
qu'a attiré une foule de monde de tous les points du
cant<>n et même de l'étranger. La grande et oe le salle
de la société de musique, lors de l'ouverture, était litté
ralement comble. Bien que le produit dut être affecté
aux écoles aïques, bien qu en ce temps pascal le clergé
eut usé de tous les moyens «le pression auprès «le ses
rares fidèles pour faire avorter la fête'disons tout de
suite qu'il en a été pour ses frais, et que rarement la
société des fanfares de Messines a réuni dans ses salles
un public plus choisi, parmi lequel les dames figuraient,
ès qualités pour leur moitié.
Tous les morceaux du programme ont reçu une
exécution soignée. Nos jeunes chanteurs ont fait preuve
de beaucoup de progrès, et sont sûrs, grâce leur cou
rage et leurs aptitudes de se perfectionner rapide
ment. Nos sincères félicitations cette jeunesse. Quant
a nos comiques, je me passerai de faire leur éloge, le
public les connaît depuis trop longtemps pour ne pas
être sûr avec leur apparition d'un véritable succès, et
d'une bonne occasion de rire jusqu'aux larmes On ne
s'est pas trompé, MM. D., G. et H. se sont véritable
ment surpassés. Le petit vaudeville: On demande des
domestiques a été adroitement interprété, et a dénoté
de la part des acteurs une étude très sérieuse de leur
rôle. Toute cette partie de la soirée a été incessamment
animée et bruyante. Il a été donné pour les dilettanti
d'entendre encore deux amateurs de la société de mu
sique: M. J. D., qui a admirablement chanté un grand
Air de la Juive; cette musique si savante, d'un effet
grandiose, qui n'avait pas encore été entamée ciiez
nous, mais qui dorénavant, espérons-le, prendra sa
place dans tous les concerts; et M. V. G. qui a donné un
air varié pour cor, qu'il a exécuté avec délicatesse et
précision il a eu 1e talent de mettre le public en extase,
devant les innombrables difficultés qu'il a interprêtées
si magistralement.
Quant la société de musique, elle a été excessive
ment heureuse et dans le choix de ses morceaux et dans
son exécution sans entrer dans des détails, disons sans
ambages, que ses progrès récents ont valu l'admiration
du public, que par ses fréquents applaudissements, a
montré combien il appréciait le talent de celui qui la
dirige.
La chanson flamande Vlaanderen avec accom
pagnement de la musique, a été sublime, et l'apparition
aussi soudaine qu'imprévue du buste du Roi, entouré
de trophées et des armes de la ville, et d'une brillante
éclairage a produit au milieu de ce chant si patriotique
un effet grandiose qui a longtemps impressionné toute
la salle.
Enfin, pour donner chacun ce qui lui revient et
sans être taxé d'exagération, je pense être l'interprète
de tous les nobles cœurs Messinois, en adressant les
plus vifs remerciments au président de la société M. E.
Victoor. C'est grâce son initiative que nous devons
cette belle soirée rte Lundi. C'est lui qui, malgré les
clameurs insensés de quelques fidèles alliés d'un homme
qui se plait, parait-il, aux poissons d'Avril, a voulu
montrer combien ses sympathies étaient acquises pour
les institutions communales, qui représentent si bien
les intérêts du peuple. Sa vigilence a doublé en raison
directe des attaques qu'on a lancées contre ces établis
sements. Aussi, les Messinois savent trop bien appré
cier les hommes populaires qui font le bien par ainour
de l'humanité et qui ne font pas table rase de leurs
convictions et de leur raison, pour ne pas soutenir
énergiqueraent ces hommes-là, et l'occasion leur
manifester publiquement leurs sympathies. C'est ce
qu'en leur nom, je fais ici au président de la société
M. E. Victoor.
P. S. La recette de la fête a été fructueuse.
Dilectio sola discernit inter filios dei et filios diaboli.
-a i
VILLE D'YPKE». roKMF.il. cohhcial.
Séance publique du 16 Avril 1881.
Présents: MM. L.Vanheule, Bourgmestre-Président;
H. Bossaert, Echevin; Ghev. G. de Stuers, A. Soenen,
Th. Cornette, A. Brunfaut, A. Beaucourt. F. Gravet,
J. de Codt, Conseillers Ferd. Van Daele, Secrétaire.
La séance est ouverte 5 heures 10 minutes.
M. le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de
la séance du 5 Mars dernier. Le contenu et la rédaction
en sont adoptés.
M. le Conseiller de Codt, par voie d'interpellation,
demande au Collège des explications sur le fait qui
s'est passé l'Ecole Communale gratuite de Filles et
qui a donné lieu, de la part des journaux catholiques
de la ville, des commentaires pleins d'exagérations et
de mensonges.
M le Président répond que le Collège est en mesure
de fournir des explications précises et complètes et qui
réduiront néant les inventions et les propos menson
gers des journaux cléricaux. A la suite des articles
parus dans les journaux, un rapport détaillé a été
envoyé l'Autorité supérieure, en même temps que,
MM. les Inspecteurs de l'Enseignement Primaire pro
cédaient,de leur côté,une enquête dont le résultat ne
laisse absolument rien debout de tout ce qui a été
raconté par ceux qui. dans un intérêt de parti, o .t
tâché de jeter le discrédit sur notre Ecole Communale
et sur la Dame Directrice.
M. le Bourgmestre donne lecture du rapport que le
Collège a transmis M. le Gouverneur, ainsi que du
procès-verbal de l'information faite par MM. les Inspec-
t< urs.
Il résulte de ces deux documents, basés sur une dou
ble enquête
Que jamais aucune punition corporelle n'a été infligée
des élèves de cet établissement;
Que le petit garçon dont s'agit est âgé de plus de
4 1/2 ans;
Que cet enfant n'a pas été puni et n'a pas été enfer
mé dans une armoire, mais qu'il s'y est caché au
moment de la sortie, pendant que l'institutrice se trou
vait la porte de la classe occupée mettre les enfants
en rang pour les conduire la rue
Que la Dame Directrice se tenait la grande porte
pour surveiller les élèves leur sortie, et que personne
n'a réclamé l'enfant
Qu'un quart d'heure après la sortie des éléves, la
concierge est entrée dans la classe pour la nettoyer et
l'aérer; qu'à 6 1/2 heures un domestique a préparé le
poêle de cette même classe qu'à 7 heures et 8 1/2
heures du même soir la classe a été visitée et que
l'enfant n'a jamais donné le moindre signe révélateur de
sa présence dans l'armoire, où il n'avait pas tardé
s'endormir
Que la concierge en nettoyant la classe avait fermé
la porte de l'armoire restée entrebaillée; que personne
n'a songé l'ouvrir pareeque nul n'eût pu supposer
que l'enfant s'y fût caché et s'y soit endormi
Que ie lendemain, vers 8 heures du matin, lorsque
l'institutrice est entrée clans la classe et a ouvert l'ar
moire pour y déposer ses effets, elle y a trouvé l'enfant
dormant d un sommeil très paisible;
Enfin que l'enfant n'a pas été malade.
MM. les Inspecteurs affirment que l'incident n'est nul
lement imputable au défaut de surveillance ou la
négligence d'un membre quelconque du personnel
enseignant, et qu'il n'y a pas lieu d'infliger une peine
disciplinaire quelconque. Ils rendent hommage l'intel
ligente Direction de l'Ecole, au zèle infatigable et au
dévouement exceptionnel du personnel enseignant de
cet établissement prospère dont l'esprit d'ordre, la sage
discipline, et la direction distinguée font une Ecole-
Modèle de Filles.
M. le Conseiller de Codt se déclare satisfait des
explications fournies par M. le Président.
M. le Conseiller Brunfant fait une motion tendant
ce qu'une action soit intentée aux deux journaux
catholiques ûe la ville pour avoir si odieusement tra
vesti le^ faits et avoir calomnié la Dame Directrice.
Après un échange d'observations, M. le Président
répond que cette question esi réservée.
M leConsedlerBeaucourtsignalelesbruitsdechan-
gemeut et de diminution de garnison qui ont eu cours
récemment. 11 demande des explications sur le point
de savoir si ces bruits sont fondés et engage le Collège
prendre des mesures, ie cas échéant, pour tâcher de
parer cette éventualité qui serait fort préjudiciable
aux intérêts de la ville.
M. le Bourgmestre répond que ces bruits ne repo
saient sur aucun fondement et que jusqu'ici il n'est pas
question officiellement de changement ou diminution de
garnison. Ce qui a donné lieu ces rumeurs est le tra-
ail de remaniement qui se fait chaque période de
manœuvres au camp de Beverloo.
M. le Président communique en Conseil
l°Une demande du sieur Messiarn, locataire du droit
de dépôt de matériaux, au Quai, tendant obtenir une
diminution sur le prix de location en raison du préju
dice qui lui cause l'interruption de la navigation dans
le canal.
Le Conseil décide de s'occuper ultérieurement de
cette réclamation: en attendant les travaux de dragua^e
auront permis de rétablir la navigation et le préjudice
dont se plaint le locataire pourra être équitabiement
évalué.
2' Le compte 1880 de l'Ecole de musique.
Renvoi une prochaine séance.
M. le Conseiller Cornette demande où en est le projet
de réorganisation.
M. le Président répond que le budget pour 1881
dressé en prévision de cette réorganisation a été adressé
au Gouvernement avec demande de subside. Jusqu'ici
aucune solution n'est intervenue. Parle même objet,
M. le Président donne lecture d'une circulaire de M. le
Gouverneur, datée du 7 Avril 1881, par laquelle il
est porté la connaissance de l'Administration com
munale qu'à l'avenir seront seules subsidiées par
l'Etat, les Ecoles de musique fondées ou patronées
par les Autorités communales et qui se soumettront
aux conditions stipulées par le Gouvernement et dé
terminées par l'arrêté Royal du 27 Janvier 1881.
Monsieur le Président pense que le tetari apporté
par le Gouvernement statuer sur la demande de
subside provient de ce que le Conseil n'a pas encore
délibéré sur la question de savoir s'il y a lieu d'accepter
les conditions du Gouvernement. Il propose au Conseil
de s'occuper d'urgence de cet objet et de souscrire ces
conditions qui sont 1" l'approbation par le. Gouverne
ment des programmes de l'enseignement, des règle
ments, des budgets et des comptes; 2° l'inspection;
3° la participation, s'il y a lieu, aux concours.
Adopté i'uranimité.
Sur la proposition de M. le Président, le Conseil
décide que la ville souscrira un monument commémo-
raiif. (plaque mortuaire en f eg ise St-Georges An
vers, et buste en marbre) la mémoire de M. Swerts,