6 FRANCS PAR AN.
Affaire de Renaix.
]^o 660. Dimanche,
41e ANNEE.
IrMai 1881
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
l' VU ISS LE JEUDI ET LE DljHANCIIE. vues XûjÛÛlT EUMW
Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par V Ayence Havas (Publlcîlé),.89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants
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C°, 38, Park Row-New-York.
BULLETIN POLITIQUE.
La session des conseils généraux est déjà close
dans plusieurs départements français, et jusqu'à
présent on ne signale qu'un seul incident qui mé
rite une mention particulière. Dans le Cher, M.
Cougny a déposé un vœu, signé par trois de ses
collègues, tendant la révision de la Constitution,
et la convocation d'une Convention. Il a formulé
également un vœu déniant la Chambre des dépu
tés le droit de changer le mode de votation, le
scrutin d'arrondissement étant d'après lui un des
articles de la Constitution. M. Ribert, préfet du
Cher, a demandé la question préalable, qui a été
prononcée après une courte délibération.
Bien que les communications télégraphiques
soient rétablies entre Tunis et l'Algérie, les der
nières dépêches des correspondants particuliers ne
présentent rien de saillant. Les journaux français,
discutant les opérations de ces derniers jours, font
ressortir que le bey de Tunis s est avancé la
légère en affirmant qu'il avait obtenu la soumission
complète des Kroumirs.Ceux-ci, en effet, ont reçu
coups de fusil les régiments de la colonne Dele-
becque. On a vu que le gouvernement britannique
ne croit pas que son intervention dans le conflit
entre la France et la Régence soit requise. L'altitude
de l'Espagne n'est pas exactement déterminée, mais
la plupart des journaux de Madrid applaudissent
l'action de la France; aucun ne la blâme formelle
ment.
La Chambre des communes s'est occupée, dans
sa séance d'avant-hier, de l'expédition française
dans la Tunisie.
L'aviso Goletta a été envoyé la Goulette pour
maintenir les communications télégraphiques avec
l'Europe le bâtiment de guerre Malta est prêt
partir afin d'assurer s'il était nécessaire la sécurité
et les biens des sujets anglais.
Un échange de vues a eu lieu avec l'Italie au
sujet de l'envoi de vaisseaux de guerre pour la pro
tection des intérêts anglais et italiens, mais l'échan
ge n'a pas porté sur la question de l'expédition
française.
Le bey a fait appel aux bons offices des puissan
ces signataires du traité de Berlin les vues des
autres puissauces sur la question ne sont pas encore
connues.
L'agitation albanaise pourrait bien, dans quel
ques jours, tirer son dernier coup de fusil. Une
dépêche rend compte d'une série de petites défai
tes infligées aux révoltés par Dervisch pacha et de
l'entrée Prizrend de l'énergique commandant des
nizams. Depuis quelques jours les nouvelles de la
Haute-Albanie manquaient absolument, ce qui
avait causé quelque inquiétude dans les cercles
politiques. L'information qui vient d'arriver de
Salonique sera reçue avec satisfaction par les amis
de la paix.
Il semble que l'échange des communications
diplomatiques entre les ambassadeurs accrédités
Athènes et M. Coumoundouros soit aussi la veille
de se clore.
La session de la Chambre va se rouvrir, il nous
arrivera dans quelques jours des informations
instructives sur l'état des esprits dans le royaume
hellénique. La ratification de l'accord intervenu ne
parait plus douteuse, une entente ayant été établie,
comme nous l'avons dit, entre les députés gouver
nementaux et les amis de M. Tricoupis.
La première réunion de la Chambre des députés
d'Italie a été marquée par des interpellations sur
la crise ministérielle qui s'est terminée par le
maintien au pouvoir du cabinet Cairoli-Depretis.
A défaut des journaux cléricaux, muets
comme des poissons d'eau bénite, l'Evêque de
Gand a parlé.
L'institut de Renaix est fermé pour cause
d'immoralité.
Cet institut était la maison-mère ou prin
cipale.
Gare aux succursales
Hélas Hélas En quel temps vivons-nous
e»fi ig-i
Le tribunal correctionnel d'Audenarde continue
l'examen du procès intenté aux frères du couvent
des Bonnes-OEuvres de Renaix.
Après les frères Amédée, Antoine, Cbrysogone
et autres dont l'audience a raconté, en les voilant
le plus possible, les turbitudes obscènes, voici les
frères Maximilien, Camille. Pierre, Jean, Arnould,
Juste, Chrysogone, déjà nommé, Edmond. Théo
phile, Félicien, Célestin. Bergtnans, Amédée n° 2.
Paulin, Boniface, Raphaël, Lin. Isidore, etc., qui
sont prévenus d'avoir exercé des mauvais traite
ments sur les élèves. Après les satyres, les bour
reaux, et, chez les uns comme chez les autres, on
constate l'imagination la plus fertile pour faire le
mal.
C'est avec effarement que l'on découvre les
mystères moustrucux de ce couvent des Bonnes-
OEuvres, transformé par une bande scélérate en
antre de corruption, et où l'on voit, côté d'infa-
rnii'sinnommables,tes pluslâchesinstinctsse donner
libre cours et des âmes perverties se vautrer dans
les abominables ivresses de la cruauté.
Ils n'ont pas été jusqu'au meurtre e s petits-
frères que juge le tribunal d'Audenarde, le danger
eût sans doute été trop grand, mais il n'est pas
d'inventions détestables qu'ils n'aient mises en
pratique pour dompter ceux qu'ils avaient rendus
mauvais, aussi mauvais qu'eux-mêmes.
L'un du ces gredins se laisse pousser les ongles
et les aiguise pour les faire bien pénétrer dans les
chairs de ses victimes. L'autre, pour réprimer
quelque incartade d'un de ses élèves, l'enlève de
terre et le laisse retomber au risque de lui briser
les membres. Un troisième fait agenouillier les
coupables, le front contre terre, et, armé tantôt
d'une règle triangulaire, tantôt d'une tringle de fer,
il frappe jusqu'à plier la tringle, jusqu'à briser la
règle. On l'avait surnommé Lucifer. Le bâton
brise, il se sert de ses poings, assommant moitié
celui qui a exilé sa colère. Un de ses dignes
émules a prévu le bris du bâton et, dans sa classe,
il en a de rechange.
Celui-ci a eu une idée que ses confrères ont du
lui envier il s'est muni d'un caustique liquide, et
pour que l'effet en soit bien immédiat, pour jouir
sans retard de la douleur qu'il va causer. c''-st sur
la langue de l'enfant fautif et terrorisé qu'il l'ap
plique. Celui-là arrache aux élèves les cheveux par
poignée. D'autres encore, toujours, font sortir les
élèves de leur lit, en plein hiver, et les tiennent là,
debout ou agenouillés, en chemise, pendant plu
sieurs heures
Des enfants ont été blessés et traités l'infirmerie
durant des semaines l'un d'eux a failli être étran
glé. Voilà ce qui se passait au couvent des Bonnes-
OEuvres, dans cet établissement dont le directeur
est resté calme et impassible jusqu'au moment où
des révélations sont venues y troubler la quiétude
du vice et de la barbarie. Aujourd'hui les coupa
bles sont devant la justice, et ils se retireront frap
pés de quelques mois d'emprisonnement. On ap
pliquera la loi. Mais, certes, elle ne frappera pas
avec la rigueur qu'exigerait la grandeur des abo
minations commises. Puis, le terme de la peine
expiré, ces mêmes hommes iront dans d'autres
couvents reprendre le cours de leurs infamies. Tous
les coupables ne sont pas atteints.
(Indépendance).
On écrit d'Audenarde, 20 Avril
Voici un détail curieux qui se rattache la
poursuite en ce moment déférée notre tribunal.
Récemment le gouvernement français demandait
l'extradition d'un religieux condamné par la cour
d'assises de la Loire dix années de réclusion pour
LE PROGRÈS
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CHEMIN DE FER. (5 Février).
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Ypres, le 30 Avril 1881