6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Tartuferie.
N<> 665. Jeudi,
41e année.
19 mai 1881.
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BULLETIN POLITIQUE.
Le rapport de M. Bousset sur la proposition
relative au rétablissement du scrutin de liste a été
déposé lundi et lu la Chambre des députés de
France.La discussion aurait pu s'engager immédia
tement sur ce sujet, mais la Chambre a préféré
remettre le débat jeudi.
Le Parlement allemand a repoussé en troisième
et dernière lecture le projet de loi sur la biennalilé
du budget et sur la prolongation de la durée des
périodes législatives quatre anoées.
C'est aujourd'hui, que la Porte doit lancer sa
protestation nouvelle contre le traité qui a clos
l'expédition de Tunisie. Elle déclarera, dans sa cir-
circulaire aux puissances, qu'il a été arraché par
la force, que le bey n'avait pas le droit de le signer
et que la Porte n'en reconnaît en aucune façon la
validité.
L'important pour la France, c'est que la Porte le
respecte, si elle ne veut pas en reconnaître la vali
dité, et elle le respectera coup sûr.
Le traité fait toujours l'objet d'appréciations fort
variées de la part de la presse des divers pays. En
Allemagne, en Autriche-Hongrie, en Russie, il ne
provoque que des sentiments généralement sym
pathiques, comme ceux, du reste, que les gouver
nements de ces pays ont fait exprimer au gouver
nement français.
Il n'en est pas tout fait de même pour la presse
anglaise qui continue ses commentaires malveil
lants.
Une première manifestation populaire en faveur
de la cause que personnifie M. Bradlaugh a eu
lieu lundi Nottingham. Une réunion composée de
plusieurs milliers de personnes a voté une résolu
tion blâmant la mesure prise l'égard de l'étude
Norlhamption et la déclarant attentatoire aux
droits du corps électoral tout entier.
Sept nouvelles arrestationsont été opérées samedi,
en Irlande, en vertu du bill de coercition. On prête
au gouvernement l'intention de faire mettre égale
ment sous les verroux. tous les membres du comité
exécutif de la Land League.
La retraite du comte Loris Mélikoff, ministre de
l'intérieur en Russie, est un fait accompli. Une
dépêche de Saint-Pétersbourg nous annonce que le
Czar a accepté la démission de l'homme d'Etat
qu'Alexandre II avait appelé ce poste important
au plus fort de la tourmente nihiliste et qu'il avait
revêtu d'une sorte de dictature. La cause de la
retraite du comte Loris Mélikoff n'est pas encore con
nue avec certitude.
La seconde caserne de cavalerie, en construc
tion Etterbeek, pourra être livrée sa desti
nation en Septembre prochain. C'est le lr
régiment de lanciers, en garnison Namur,
qui ira l'occuper il sera remplacé Na
mur par le 4e régiment de la même arme, ac
tuellement Ypres et Audenarde.
A propos d'Ypres le département de la
guerre a décidé 1 agrandissement de l'école de
cavalerie établie dans cette ville.
On sait que l'on construit, en ce moment,
Saint-Gilles, une prison cellulaire. Quand elle
sera achevée, la prison des Petits-Carmes de
viendra une caserne où ira le régiment des
grenadiers, tandis qu'un régiment de ligne
s'installerait la caserne Sainte-Elisabeth, en
attendant la construction, dans les environs
de la capitale, d'une caserne assez vaste pour
recevoir au moins deux régiments d'infanterie
et deux batteries d'artillerie.
Du drame populaire, du domaine judiciaire,
l'affaire de Heule passe enfin dans le domaine
historique, où elle ne sera pas une des pages
les moins noires du cléricalisme.
On sait les scènes sauvages suscitées dans
cette malheureuse commune, par le clergé.
Des campagnards fanatisés, s'opposant l'exé
cution des lois de leur pays, injuriant, insul
tant, menaçant l'autorité. Le tocsin mis en
branle et appelant la révolte, la guerre ci
vile les habitants des communes environnan
tes; deux gendarmes forcés de se défendre
contre cette troupe fanatisée qui croyait faire
acte de foi en tombant sus aux défenseurs du
droit de propriété, des lois et de l'ordre; enfin,
une malheureuse victime de cette haine féro
ce, dont le sang doit retomber sur les pertur
bateurs, tel est le tableau qu'a offert une com
mune de notre Flandre, et qui se serait étendu
d'autres, si l'émeute n'eut été promptement
répriméç.
Trois arrêts sont intervenus successivement.
On eût d'abord le jugement du tribunal de
Courtrai, excessivement indulgent, qui mit
le camp clérical dans l'allégresse.Un Te Deum
fut chanté par les bardes sacrés, en l'honneur
de la magistrature indépendante mais un
anathème succéda bientôt aux hymnes d'allé
gresse, quand la Cour d'appel de Gand coupa
court cet enthousiasme par un arrêt sévère,
mais juste. Les triomphateurs de la veille
n'étaient plus alors que des victimes mécon
nues, auxquelles on décernait la palme du
martyr, en attendant que la Cour de cassation
près de laquelle on se pourvoyait les
rende la société blancs comme neige, la
honte de leurs infâmes persécuteurs.
Eh bien, la Cour de cassation a rendu son
arrêt. Elle a purement et simplement rejeté
le pourvoi des condamnés de la Cour d'appel
de Gand et cela sans qu'il se présente un seul
défenseur pour soutenir la cause des accusés.
Trois juridictions ayant été épuisées dans cette
cause, les coupables sont condamnés, et la
question des commissaires spéciaux est tran
chée du même coup. Ce qui ressort aussi de
cette affaire, dit le Journal de Brugesc'est le
rôle odieux, séditieux, révolutionnaire joué
dans notre province par un clergé ambitieux,
qui n'a pas craint de provoquer des scènes
comme celles de Heule. afin de chercher
faire prévaloir son autorité sur celle des lois.
On lit dans le Précurseur d'Anvers
Le Journal d'Anvers célèbre aujourd'hui
avec grand fracas la condamnation pour attentats
la pudeur du sieur Yanderlinden, professeur i
l'école moyenne de la rue du Chêne, et annonce
insolemment que nous nous garderons d'en souffler
mot. Nous nous empressons d'opposer un éclatant
démenti celte affirmation injurieuse. Jamais le
parti libéral n'a hésité jeter par dessus bord ceux
qui ont cessé de mériter son estime, et il n'est pas
disposé aujourd'hui faillir au devoir que loi
impose l'honneur de son corps. Le sieur Yander
linden n'existe plus nos yeux, il n'ex ste plus.
Nous le déclarons hautement, sur la foi de l'arrêt
qui l'a flétri, sans vouloir discuter, comme le font
LE
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HEURES DE DÉPART D'YPRES A
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Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-SO
3-55. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25.
Roulera. 7-45. 12-20. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27.
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