6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Tartuferie. N<> 665. Jeudi, 41e année. 19 mai 1881. Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marché-aux-Herbes, Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris. Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie et la Suisse: chez Rudolf Mosse (Annoncen-Expedition) Cologne, Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Stuttgard, Vienne et Zurich- Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street et C* 30, Cornhill, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygli et Van Ditmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: chez Pelhinghille et C°, 38, Park Row-New-York. BULLETIN POLITIQUE. Le rapport de M. Bousset sur la proposition relative au rétablissement du scrutin de liste a été déposé lundi et lu la Chambre des députés de France.La discussion aurait pu s'engager immédia tement sur ce sujet, mais la Chambre a préféré remettre le débat jeudi. Le Parlement allemand a repoussé en troisième et dernière lecture le projet de loi sur la biennalilé du budget et sur la prolongation de la durée des périodes législatives quatre anoées. C'est aujourd'hui, que la Porte doit lancer sa protestation nouvelle contre le traité qui a clos l'expédition de Tunisie. Elle déclarera, dans sa cir- circulaire aux puissances, qu'il a été arraché par la force, que le bey n'avait pas le droit de le signer et que la Porte n'en reconnaît en aucune façon la validité. L'important pour la France, c'est que la Porte le respecte, si elle ne veut pas en reconnaître la vali dité, et elle le respectera coup sûr. Le traité fait toujours l'objet d'appréciations fort variées de la part de la presse des divers pays. En Allemagne, en Autriche-Hongrie, en Russie, il ne provoque que des sentiments généralement sym pathiques, comme ceux, du reste, que les gouver nements de ces pays ont fait exprimer au gouver nement français. Il n'en est pas tout fait de même pour la presse anglaise qui continue ses commentaires malveil lants. Une première manifestation populaire en faveur de la cause que personnifie M. Bradlaugh a eu lieu lundi Nottingham. Une réunion composée de plusieurs milliers de personnes a voté une résolu tion blâmant la mesure prise l'égard de l'étude Norlhamption et la déclarant attentatoire aux droits du corps électoral tout entier. Sept nouvelles arrestationsont été opérées samedi, en Irlande, en vertu du bill de coercition. On prête au gouvernement l'intention de faire mettre égale ment sous les verroux. tous les membres du comité exécutif de la Land League. La retraite du comte Loris Mélikoff, ministre de l'intérieur en Russie, est un fait accompli. Une dépêche de Saint-Pétersbourg nous annonce que le Czar a accepté la démission de l'homme d'Etat qu'Alexandre II avait appelé ce poste important au plus fort de la tourmente nihiliste et qu'il avait revêtu d'une sorte de dictature. La cause de la retraite du comte Loris Mélikoff n'est pas encore con nue avec certitude. La seconde caserne de cavalerie, en construc tion Etterbeek, pourra être livrée sa desti nation en Septembre prochain. C'est le lr régiment de lanciers, en garnison Namur, qui ira l'occuper il sera remplacé Na mur par le 4e régiment de la même arme, ac tuellement Ypres et Audenarde. A propos d'Ypres le département de la guerre a décidé 1 agrandissement de l'école de cavalerie établie dans cette ville. On sait que l'on construit, en ce moment, Saint-Gilles, une prison cellulaire. Quand elle sera achevée, la prison des Petits-Carmes de viendra une caserne où ira le régiment des grenadiers, tandis qu'un régiment de ligne s'installerait la caserne Sainte-Elisabeth, en attendant la construction, dans les environs de la capitale, d'une caserne assez vaste pour recevoir au moins deux régiments d'infanterie et deux batteries d'artillerie. Du drame populaire, du domaine judiciaire, l'affaire de Heule passe enfin dans le domaine historique, où elle ne sera pas une des pages les moins noires du cléricalisme. On sait les scènes sauvages suscitées dans cette malheureuse commune, par le clergé. Des campagnards fanatisés, s'opposant l'exé cution des lois de leur pays, injuriant, insul tant, menaçant l'autorité. Le tocsin mis en branle et appelant la révolte, la guerre ci vile les habitants des communes environnan tes; deux gendarmes forcés de se défendre contre cette troupe fanatisée qui croyait faire acte de foi en tombant sus aux défenseurs du droit de propriété, des lois et de l'ordre; enfin, une malheureuse victime de cette haine féro ce, dont le sang doit retomber sur les pertur bateurs, tel est le tableau qu'a offert une com mune de notre Flandre, et qui se serait étendu d'autres, si l'émeute n'eut été promptement répriméç. Trois arrêts sont intervenus successivement. On eût d'abord le jugement du tribunal de Courtrai, excessivement indulgent, qui mit le camp clérical dans l'allégresse.Un Te Deum fut chanté par les bardes sacrés, en l'honneur de la magistrature indépendante mais un anathème succéda bientôt aux hymnes d'allé gresse, quand la Cour d'appel de Gand coupa court cet enthousiasme par un arrêt sévère, mais juste. Les triomphateurs de la veille n'étaient plus alors que des victimes mécon nues, auxquelles on décernait la palme du martyr, en attendant que la Cour de cassation près de laquelle on se pourvoyait les rende la société blancs comme neige, la honte de leurs infâmes persécuteurs. Eh bien, la Cour de cassation a rendu son arrêt. Elle a purement et simplement rejeté le pourvoi des condamnés de la Cour d'appel de Gand et cela sans qu'il se présente un seul défenseur pour soutenir la cause des accusés. Trois juridictions ayant été épuisées dans cette cause, les coupables sont condamnés, et la question des commissaires spéciaux est tran chée du même coup. Ce qui ressort aussi de cette affaire, dit le Journal de Brugesc'est le rôle odieux, séditieux, révolutionnaire joué dans notre province par un clergé ambitieux, qui n'a pas craint de provoquer des scènes comme celles de Heule. afin de chercher faire prévaloir son autorité sur celle des lois. On lit dans le Précurseur d'Anvers Le Journal d'Anvers célèbre aujourd'hui avec grand fracas la condamnation pour attentats la pudeur du sieur Yanderlinden, professeur i l'école moyenne de la rue du Chêne, et annonce insolemment que nous nous garderons d'en souffler mot. Nous nous empressons d'opposer un éclatant démenti celte affirmation injurieuse. Jamais le parti libéral n'a hésité jeter par dessus bord ceux qui ont cessé de mériter son estime, et il n'est pas disposé aujourd'hui faillir au devoir que loi impose l'honneur de son corps. Le sieur Yander linden n'existe plus nos yeux, il n'ex ste plus. Nous le déclarons hautement, sur la foi de l'arrêt qui l'a flétri, sans vouloir discuter, comme le font LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Dixmude, 59. INSERTIONS: Annonces la ligne ordinaire fr. O-tO Réclames: la ligne fr. 0-23. CHEMIN DE FER. (5 Férrier). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20. 12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-SO 3-55. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-34. - 9-56. - 11-20. - 2-41. - 5-25. Roulera. 7-45. 12-20. 6-30. Langhemarck-Ostende. 7-21. 12-22. 3-39.6-27. |CÏ»"X.

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1