Examen en section du projet de loi
sur les députations permanentes.
Nouvelles locales.
Nous lisons dans YEcho du Luxembourg
L'élection d'Etalle est radicalement nulle
tous les précédents l'établissent d'une madière irré
futable. Le nom de M. Théry était imprimé dans
la colonne de gauche, tandis que d'après la loi il
devait être placé dans la colonne de droite, ce qui a
dû tromper une foule d'électeurs qui, pour la
première fois, employent ce système de votation.
Ce scrutin complètement irrégulier ne peut dont
être validé puisqu'il n'exprime pas incontestable
ment la volonté du corps électoral.
il les considérer, ainsi qu'on le fait quelque-fois tort,
comme des imitations de tapisseries? La réponse est
négative et péremptoire; l'origine des œuvres de ce
genre le constate manifestement; au XVI* siècle,
par exemple alors que florissaient les habiles
tapissiers qui nous ont laissé tant de merveilles, les Van
Orley, les Vandermeulen, les Jules Romain et autres
maîtres de la palette ne dédaignaient pas de faire, en
un mot, sur des toiles confectionnées spécialement
cette fin, des peintures-tapisseries dont quelques-unes
sont venues jusqu'à nous.
D'habitude les tapissiers composaient leurs tissus
d après de simples esquisses qu'ils déchiffraient et exé
cutaient avec un prodigieux talent. Lorsque cependant
il s'agissait de quelque œuvre capitale, exceptionnelle,
l'esquisse était remplacée par une composition toute
faite, une peinture achevée sur une toile dont le point
de tissage était absolument semblable la future tapis
serie. C'est ainsi que se formaient les œuvres éminents,
celles dont les souverains faisaient don quelque cour
étrangère, quelque prince du sang, mais dont ils con
servaient précieusement les modèles pour leurs palais.
Les modèlescela va de soi, restaient des œuvres uni
ques, alors que les tapisseries se répétaient parfois
diverses reprises, ainsi que cela a eu lieu pour des épi
sodes nombreux de la vie d'Alexandre-le-Grand et de
l'histoire de Darius, pour des scènes de Teniers dont il
a été retrouvé trois, quatre et jusqu'à six exemplaires
absolument pareils. Il existe donc une ligne de démar
cation qui, malgré les mérites artistiques transcen
dantes des tapissiers, maintient toujours leurs produc
tions dans le domaine industriel.
Comment procède M. Charle-Albert depuis vingt ans?
Il fait fabriquer ses toiles suivant le genre de peinture
qu'il s'agit de produire, le point du tissu devant être
absolument semblable celui qu'exécuterait le tisseur
s'il fallait faire sortir du métier l'œuvre que l'artiste de
mande sa palette.
La première opération personnelle du peintre consiste
dans l'application d'un apprêt, en d'autres termes il fait
son fond d'après des procédés dont chaque artiste pos
sède le secret. Cet apprêt, tout en rendant la toile plus
corsée, en la fortifiant, en la durcissant même un peu,
de manière la convertir en une surface résistante, a
ménagé très visiblement tous les points, tout le perlé,
le grain du tissu. Celui-ci peut être formé aussi bien
en soie, en laine, qu'en fil de lin, etc. Ces toiles se
font principalement Renaix.
La palette de l'artiste est formée de couleurs variées,
absolument comme celle de n'importe quel peintre; elle
contient les mêmes ressources; elle produit les mêmes
tons sobres, délicats, chauds, vifs, éclatants; les cou
leurs sont base grasse et ne diffèrent des couleurs or
dinaires que par l'adjonction de certaines matières qui
ont pour effet d'assurer la parfaite mateté de la peinture,
qualité indispensable pour ce genre de production.
Le dernier coup de pinceau du maître est la termi
naison complète de son travail qui n'exige plus aucune
autre opération. Les peintures, de vrais tableaux, vont
remplir désormais leur office elles se placent sur les
surfaces planes auxquelles elles sont destinées et y bra
vent, sans jamais perdre l'intensité, le moelleux de leur
coloris, l'influence de l'air, de la lumière, du soleil.
A quoi servent, en réalité, les opérations, que l'on
fait subir après coup aux peintures françaises autour
desquelles se fait un peu de bruit en ce moment Pour
quoi ces transports multiples, cette mise en étuve, etc.
On veut rendre aux toiles, par une espèce de cuis
son, leur souplesse première en faisant disparaître l'ap
prêt, le fond qui était indispensable pour recevoir la
couleur. Ce fond s'enlève en effet l'étoffe perd sa rai
deur dans l'opération on se trouve devant un tissu
flou, souple, formant des plis, se prêtant tous les ca
prices du décorateur on peut en faire des garnitures
flottantes ou bien drapées, des lambris, des rideaux.
Les sujets historiques graves et solennels, les compo
sitions gracieuses et coquettes, les personnages com
passés ou frivoles, se prêtant aux ondulations capri
cieuses d'une étoffe plissée ou se balançant librement,
ne paraîtront peut-être pas bien leur place tout le
monde c'est là une affaire d'appréciation et de goût.
Les couleurs tiendront-elles après l'encuvage? Le
temps le fera connaître; ce qui doit mettre un peu en
garde, c'est l'assimilation que l'on fait entre la peinture
nouvelle et les couleurs l'aquarelle ces couleurs-là,
si réellement on les emploie pour un travail pareil, ne
donneraient aucune garantie sérieuse de durée.
Quoi qu'il en soit de ces résultats, industriels au
fond, la partie artistique, la vraie peinture-tapisserie
est d'origine belge elle est d'invention essentiellement
flamande. Ce n'est pas même le laçage de la toile comme
une bottine qui pourront jamais la convertir en une dé
couverte française.
La I" section a abordé la discussion générale du
projet. M. Coomans a critiqué les lois électorales exis
tantes et a parlé en faveur de l'extention du droit de
suffrage. M. Beernaert a qualifié la loi nouvelle de loi
de parti. M. le ministre de l'intérieur dit que le gou
vernement supprime toutes les juridictions de parti qui
s'occupaient des listes électorales en laissants les ad
ministrations communales préparer les listes électora
les et en soumettant celles-ci en dernière analyse aux
cours d'appel, comme les lois précédentes le faisaient
déjà. Le gouvernement ne fait que supprimer un roua
ge politique inutile. M. de Liedekerke déplore les ten
dances du parti libéral diminuer le nombre des élec
teurs il entrevoit dans le projet une concentration des
pouvoirs entre les mains du gouvernement et il signale
la gravité de cette situation.
M. de Liedekerke est nommé rapporteur et la section
s'ajourne au mercredi 1er juin.
2e section. Un long débat s'engage dans la discus
sion générale. Des membres reprochent au projet de loi
de supprimer un grand nombre d'électeurs et ils propo
sent de maintenir le tiers foncier, MM. Janson et Jot-
trand proposent d'accorder le droit électoral, pour les
premiers degrés, tous les citoyens âgés de 21 ans, sa
chant lire et écrire et ayant trois années de domicile
dans la commune.
La discussion générale n'a pu être terminée.
La prochaine séance a été fixée huitaine. M. Janson
a été nommé rapporteur par 9 voix contre 8 données
M. De Landtsheere.
3* section. Après une échange d'observation dans
la discussion générale, la section passe la discussion
des articles.
A l'article 1", uq membre demande un tableau pré
sentant la comparaison des délais en matière de procé
dure fiscale et de procédure électorale.
Un autre membre demande une tableau indiquant le
nombre d'électeurs classés par communes rurales et
par communes urbaines, ainsi qu'un tableau indiquant
le nombre d'électeurs par le tiers foncier.
Un membre propose le rejet des articles 3 et 4 et
propose d'accorder le droit de vote tout Belge âgé de
21 ans, sans condition de cens.
Cet amendement est mis aux voix et rejeté par 11
voix contre 2 et une abstention.
Aux articles 14 et 19, un membre demande qu'on
veuille établir quels sont les inconvénients de la légis
lation existante. A l'art. 23, le rejet de cette disposi
tion est proposé. L'article est maintenu par 10 voix
contre 2.
A l'article 63 un membre demande que le personnel
des cours d'appel ne soit pas augmenté ou que tout au
moins avant de procéder cette augmention l'insuffi
sance actuelle soit constatée.
Un autre membre demande que les procès électo
raux continuent d'être jugés par trois membres de la
cour d'appel.
M. Paternoster est nommé rapporteur la section
centrale.
L'ensemble du projet de loi est voté par 12 voix
contre 2.
La 4° section a adopté l'ensemble du projet de loi
par neuf voix contre six après une discussion laquelle
ont prit part MM. Tesch, Malou et d'autres membres,
M. Tesch a été nommé rapporteur et chargé d'exposer
la section centrale diverses questions qu'elle décidera
s'il y a lieu de poser au gouvernement. Parmi ces
questions figure celle-ci: Quelle est approximative
ment la quantité d'électeurs communaux qui seront
supprimés par suite des modifications la loi sur les
patentes et de la suppression du tiers foncier La sec
tion demande que dans les listes électorales que l'on
affiche, en cite l'article du rôle que l'on publie les lis
tes dater du 15 aoûj, et que les délais d'appel ne
soient pas raccourcis enfin, que les cours d'appel, ju
geant en matière électorale, ne soient composées que
de trois conseillers.
Dans la 5° sectiondes observations sont échangées
entre M. Jacobs et M. le Ministre des affaires étrangè
res. M. Jacobs propose de demander au gouvernement
des renseignements sur la réduction du nombre des
électeurs, réduction considérable, dit-il, qui résultera
de la loi projetée. M. le Ministre des affaires étrangères
répond qu'il sera possible de donner ces]renseignementé
en ce qui concerne le tiers foncier, mais qu'il n'en sera
probablement pas de même pour les patentes, attendu
qu'un grand nombre de patentes ont été prises unique
ment dans un but électoral.
M. Jacobs demande ensuite de prier le gouvernement
de rechercher les moyens d'augmenter le corps électo
ral ce sujet une discussion s'engage entre M. le
ministre, MM. de Macar, De Vigne, Feron et Couvreur
au sujet de l'extension du droit de suffrage. La discus
sion générale est close et celle des articles renvoyé
mardi. M. De Vigne est nommé rapporteur.
6e section. Après une longue discussion, la section
a procédé l'examen des articles du projet de loi.
A l'art. 1er, M. Guillery a proposé d'admettre, pour
le cens électoral pour la province et la commune, les
impôts payés leur profit.
Cette proposition a été adoptée par 8 voix.
M. Guillery a proposé ensuite d'adjoindre, pour les
élections provinciales et communales, la capacité
au cens.
Cette proposition a été adoptée par 8 voix contre 4 et
3 abstentions.
La section a voté ensuite un amendement tendant
maintenir les Chambres composées de trois conseillers
la cour d'appel pour juger les affaires électorales.
Au cours de la discussion, un membre a émis l'idée
de la constitution d'un jury de révision qui statuerait
en premier ressort et qui se composerait de tous les
magistrats de la province jusques et y compris les ju
ges de paix.
L'ensemble de la loi a été ensuite mis aux voix et re
jeté par 8 voix contre 7.
M. Cornesse a été nommé rapporteur la section
centrale.
Dimanche, 29 courant, la Société chorale d'Ostende,
het Vlaamsch Verbond, sous la direction de M. Demol,
donnera midi, dans la ^Grande Salle des Halles, un
concert au bénéfice de l'Œuvre du Denier des Ecoles
Laïques d'Ypres. Cette société, composée de 55 exécu
tants, jouit d'une réputation justement méritée nous
espérons que nos concitoyens, amateurs de bonne mu
sique, s'empresseront d'assister cette intéressante
matinée musicale. L'excellente harmonie du Corps des
Sapeurs-Pompiers prêtera son généreux concours.
(Voir le programme la 4" page).
L'après-midi, 4 heures, dans la Salle de Spectacle,
aura lieu la conférence organisée par la Jeune Garde et
dont nous avons déjà entretenu nos lecteurs. Ainsi que
nous l'avons annoncé, M. Emanuel Hiel, le grand poète
flamand, parlera de la chanson populaire het Volks-
lied et donnera lecture de quelques unes de ses
poésies inédites.
Nous engageons vivement tous nos amis ne pas
manquer d'assister ces deux fêtes.