673. Jeudi, 41e ANNÉE. 16 Juin 1881. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Aux pères de famille Fête scolaire Tournai PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACgulRU EUKDo BULLETIN POLITIQUE. i rL LE PROGRÈS Les annonces de la Belgique et de l'Etranger sont reçues par l'Agence Havas (Publicité), 89, Marehé-aux-Herbes. Bruxelles et chez ses correspondants Pour la France: l'Agence Havas, 8, Place de la Bourse, Paris.Pour l'Allemagne, l'Austro-Hongrie etlla Suisse: chez Kudolf Mosse (Annoncen-Expediiion) Cologne. Berlin, Francfort, Strasbourg, Munich, Hambourg, Leipzig, Slultgard,LVienne et Zurich. Pour la Grande-Bretagne et l'Irlande: chez Géo Street pi C° 50, Cornhili, E C et 5, Serle Street W C, Londres. Pour la Hollande: chez Nygh et Van Dilmar, Rotterdam. Pour l'Amérique: cbez Petbinghille et C0', 38, Park Row-New-York. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres. Ir. 6-00 TouLeequi concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue de Diraude, 59. Idem Pour le restant du pays7-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames la ligne fr. 0-25. CHEMIN DE FER. (8 Juin). HEURES DE DÉPART D'YPRES A Poperinghe-Hazebrouck. 6-20.12-07. 6-27. Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50 3-57. 6-27. 8-45. 9-50. Courtrai. 5-ôi. - 9-56. - H-20. - 2-41. - 5-25. Roulers. 7-45. 12-20. 6-50. Langhemarck-Ostende. 7-23. 12-22. 3-52.6-28. C'est décidément la solution la plus modérée qui parait devoir l'emporter Paris. Ni dissolution ni prorogation de la Chambre des députés. Les jour naux nous apportent aujourd'hui le compte reudu détaillé de la réunion qu'ont eue, lundi, les mem bres des quatre groupes de la gauche. La grande, l'immense majorité s'est prononcée pour le statu quo, reculant devant les inconvé nients d'une séparation de la Chambre avant le vote du budget et ne voulant pas davantage courir le péril d'agiter le pays, qui parait se préoccuper médiocrement jusqu'ici de la querelle entre le Sénat et la Chambre des députés. Donc, ni l'un ni l'autre des deux termes du dilemme posé par la R&publique française ne se réalisera vraisembla blement. Le ministère restera et la Chambre aussi. Celle-ci va devoir se remettre sérieusement au travail. Elle commencera jeudi l'examen du budget. La Chambre décide, par 446 voix contre 20, de passer la discussion des articles du projet de loi portant réduction du service militaire. La séance est levée. Le Sénat a adopté en première lecture le projet relatif renseignement obligatoire et a fixé au 25 Juin, l'élection d'un sénateur inamovible en rem placement de M. Littré. Aujourd'hui elle a adopté l'unanimité un crédit supplémentaire de 14 millions pour couvrir les frais de l'expédition de Tunisie. A ce propos, les journaux publient aujourd'hui la lettre par laquelle M. Rouslau a fait savoir aux agents diplomatiques étrangers que le bey l'avait chargé de toutes les relations de la Régence avec les puissances étrangères. Sir Charles Dilke a déclaré, lundi soir, ce sujet, la Chambre des Communes, que l'Angle terre n'avait rien objecter cet arrangement. Non seulement il n'affecte pas la position du gou vernement anglais l'égard de la Tunisie, il est au contraire une garantie de plus pour les droits anglais conformes aux traités anglo tunisiens, dont ^obligations seront observées, d'autant plusqu'el- lesxmt été reconnues par le gouvernement français. La tentative de faire sauter l'hôtel de ville de Liverpool paraît décidément ,se rattacher u i mouvement fénian'Lundi, une bande de 300 indi vidus a tenté de délivrer les auteurs présumés'du crime, enfermés après leur arrestation la prison municipale. Les autorités ont heureusement été prévenues temps les gardiens de la prison avaient été armés et ils ont opéré une sortie. La bande de fénians s'est immédiatement dispersée. Une dépêche de Londres annonce qu'un tremble ment de terre s'est fait sentir Tiphon, en Armé nie. Cent personnes auraient péri et soixante auraient été blessées. De nombreuses maisons ont été fié- truites. On mande de Berlin que l'empereur Guillaume, avant son départ,-a rendu une longue visite M. de Bismark. L'état de santé du prince chancelier n'est pas sans gravité, attendu que l'inflammation des veines a plutôt augmenté, que diminué. On sait que l'évêquede Gand, après les effroya bles scandales révélés devant le tribunal d'Aude- narde par les débats du procès des petits-frères de Renaix, a fait fermer le trop fameux couvent des Bonnes-OEuvres. Il avait fallu la publicité de ce pmcès pour ouvrir les yeux Mgr de'Gand, et le déterminer prendre unejnesure dont la nécessité lui eût été démontrée beaucoup plus tôt par une surveillance plus attentive. Monseigneur s'est décidé agir lorsqu'il ne pouvait plus faire autrement. Mais on se demande, non sans inquiétude, ce que sont devenus ceux des petits-frères de Renaix qui ne subissent point en ce moment leur peine dans les maisons pénitentiaires de l'Etat. En quels lieux ont-ils porté leurs pratiques immondes et leur système d'enseignement ortho doxe P Nous savons déjà qu'un ou deux d'entre eux ont trouvé un refuge dans l'établissement de Maltebrug- ge, qui vient son tour, d'envoyer un fort contin gent de professeurs sur les bancs du tribunal cor rectionnel de Gand, qui les a condamné cette semaine. D'autres se sont répandus dans les couvents des Bonnes-OEuvres que la Hollande a le bonheur de posséder sur son territoire. D'autres enfin c'est h Flandre libérale qui nous a appris cette intéres sante nouvelle sont allés préparer le terrain Lokcren, pour installer dans celte petite ville de Flandre, toute confite en dévotion, un établisse ment d'instruction publique taillé sur le patron du couvent des Bonnes-OEuvres de Renaix. Il importe que les pères de famille se tienneot eu garde contre cette nouvelle iocarnation du petit— frérisme. L'ouverture d'un eouvent des Bonnes- OEuvres est un danger dont il faut préserver les jeunes générations. Les malheureux enfants envoyés dans ces détes tables repaires, sortent de là physiquement et moralement flétris, pervertis jusqu'à la moële. le sens moral oblitéré, la conscience faussée, dépouillés de tout ce qui constitue le sentiment de la dignité humaine. L'ignorance ta plus crasse est encore préférable l'éducation qui se donne chez ces instituteurs avec Dieu. Après les révélations de ces deux récents procès des frères de Renaix et de Maltelirugg". qui suc cèdent cent autres scandales du même genre, on comprend trop bien les motifs de la résistance que le parti de J'épiscopat oppose aux investigations de la commission d'enquête scolaire sur les écoles primaires catholiques. C'est la liberté d'enseigne ment qui sert de prétexte cette résistance mais, en réalité, c'est la crainte devoir la lumière se faire qui l'inspire. Si tout se passait régulièrement et correctement dans ces écoles avec Dieu, craindrait-on d'en ouvrir les portes toutes grandes aux représentants de la nation, chargés de constater la situation de l'iuslruc- tion primaire en Belgique? Nous engageons donc les pères de famille se méfier cl éviter, pour la santé morale de leurs fils, les maisons d'éducation religieuse, avec autaat de soin qu'ils évitent le voisinage des marais pour leur santé physique. lin Dimanche eu lieu Tournai la grande fête des écoles, annoncée depuis longtemps. En dépit de saint Médard, le Dieu des gueux avait ménagé cette manifestation impie un temps vraiment splen- dide. MM. Van Humbéeck, ministre de l'instruction publique, et Bara, ministre de la justice, accom pagnés de plusieurs hauts fonctionnairessont arrivés 9 heures la gare, où ils ont été reçus par les autorités lournaisienucs. M.Crombez,bourg mestre, quoique fort souffrant, s'était fait transpor ter la station pour recevoir ses hôtes. La revue des écoles a eu lieu onze heures, la Plaine des Manœuvres puis oa est rentré eu ville, et le défilé a commencé sur la Grand'Place. Toutes les écoles des différents cantons étaient largement représentées, et l'on a compté de onze douze mille écoliers. Tout est passé dans l'ordre le plus parfait. Un grand enthousiasme régnait en ville, et les ministres ont été chaudement acclamés aux cris de: Vive le Roi! Vivent les ministres!

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Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 1