N° 674. Dimanche,
41e AimÉB.
19 Juin 1881.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
L'Instruction des Filles.
Gardes Civiques.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. - vires AOQUIRIT EUNDO
BULLETIN POLITIQUE.
LE PROGRÈS
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CHEMIN DE FER. (8 Juin).
HEURES DE DEPART D'YPRES A
Poperinghe-Hazcbrouck. 6-20. 12-07. 6-27.
Poperinghe. 6-20. 9-07. 10-00. 12-07. 2-50
3-57. 6-27. 8-45. 9-50.
Courtrai. 5-34. - 9-56. - H-20. - 2-41. - 5-25.
Roulers. 7-45. 42-20. 6-30.
Langhemarck-Ostende. 7-23. 42-22. 3-52.6-28.
La Chambre des députés a commencé la discus
sion du budget. M. de Gasté, s'est prononcé contre
la construction de chemins de fer dans des con
trées où le trafic ne couvrirait pas les frais
d'exploitation; ensuite, M. Gaudin a développé
quelques considéiations sur la situation des culti
vateurs et a demandé un dégrèvement de 40 mil
lions en faveur de l'agriculture.
Séance assez terne au Sénat, bien que le projet
de loi sur le droit de réunion, amendé par la
Chambre des députés, figurât l'oudre du jour.
Sans discussion aucune, la Chambre haute s'est
ralliée aux décisions de l'autre assemblée législative.
Les élections législatives en Hollande ont fait
perdre trois sièges au parti libéral. Les ultra-pro
testants ont bénéficié de la coalition dans laquelle
ils étaient entrés avec les catholiques militants, et
la majorité libérale qui était de 18 voix tombe
12. Si, au scrutin de ballotagc le conservateur
sortant est réélu Almelo et le libéral Zevenber-
gen, la seconde Chambre des Etals Généraux se
composera de 49 libéraux, de 13 protestants or
thodoxes, de 5 conservateurs et de 17 catholiques.
Puissent les libéraux profiter de la leçon que cer
tains arrondissements leur ont infligée et serrer
leurs rangs que menacent les cléricaux coalisés.
Le maintien de la loi sur l'enseignement primaire
sera l'objet de la prochaine contestation nationale.
Il y a eu aussi des élections dans le grand duché
de Luxembourg et elles ont été défavorables au
parti libéral.
La Chambre des communes d'Angleterre a
adopté mercredi un projet de loi dû l'initiative de
M. Anderson et modifiant complètement la législa
tion sur les brevets d'invention. L'impôt sur les
brevets sera réduit dans une mesure notable et la
jouissance des droits que le brevet assure sera
portée de 14 21 ans. Le projet doit encore subir
l'épreuve de la troisième lecture.
Le Temps a reçu de son correspondant de
Vienne une circulaire ottomane relative l'une des
applications du traité de Kassar-Saïd. La Porte
ottomane se refuse reconnaître, dans les Etats du
Sultan, le droit de protection des sujets tunisiens,
transmis la France par le bey de Tunis. La
protection française, dit notre confrère parisien,
dont nos indigènes algériens étaient fiers eu Tuni
sie, parce qu'elle leur épargnait des avanies, sera
également avantageuse aux Tunisiens Tripoli et
dans tout l'empire ottoman, et elle sera fort recher
chée par eux. Si la Porte persistait ne pas la
reconnaître, beaucoup de difficultés se produiraient
dans la pratique entre les deux gouvernements.
Nous avons le droit, en vertu du traité du 12 Mai,
de protéger les sujets tunisiens, et notre devoir est
d'excercer ce droit.
La convention directe qui doit être conclue entre
la Turquie et la Grèce au sujet de la question des
frontières doit être signée par les plénipotentiaires
des deux pays. L'excutiou de la convention com
mencera aussitôt après.
LES SORCIÈRES.
Un procès qui se plaide en ce moment Char-
leroi présente des enseignements qu'il faut mettre
en lumière.
Il s'agit d'escroqueries nombreuses commises au
moyens de prétendus actes de sorcellerie et de faits
réels de superstition.
On a vu défiler devant la justice une longue série
de témoins qui, sous les prétextes les plus absur
des, se sont laisse extorquer des sommes considé
rables. Ce n'étaient pas, cette fois, des gens simples,
sans instruction, de pauvres diables croupissant
dans une ignorance absolue et d'autant plus faciles
séduire. Il a comparu fà une bonne demi-douzaine
de femmes bien élevées, ayant reçu une instruction
plus ou moins soignée, il en est même dont la
position sociale fait suposer une éducation com
plète.
Toutes ont donné de l'argent en vue d'obtenir
par des moyens surnaturels, l'un ou l'autre avan
tage: un héritage de plusieurs millions, un excel
lent mari, etc. Et parmi les moyens ce sont les
pèlerinages qui ont joué le principal rôle pèleri
nages fort coûteux Jérusalem, pèlerinages
Walcourt, St-Hubert, l'église S'-Gudule
Bruxelles et bien d'autres.
Et les dupes ont si bien ajouté foi l'action
bienfaisante de ces simagrées qu'il en est parmi
elles qui ont versé jusqu'à 20,000 francs, en de
nombreux paiements, pour arriver aux résultats
flamboyant qu'on faisait miroiter devant leurs
yeux.
Si l'éducation des filles n'avait pas été pendant
de si longues années sous la main du clergé, et si
on n'avait pas bourré leur cervelle de toutes sortes
de superstitions, des choses semblables seraient-
elles encore possibles de nos jours?
On voit tant d'images miraculeuse, tant de lieux
privilégiés aujourd'hui, vers lesquels le clergé diri
ge les naïfs on enseigne dans les écoles, dans les
pensionnats cléricaux tant de respect pour toutes
ces apparitions clandestines, pour tous ces sanc
tuaires de contrebande que la jeune fille, sa sortie
de pension est toute prête subir les inflences de
la première intrigante venue, faisant intervenir une
eau bénite quelconque, un pélérinage vers n'im
porte laquelle des cent Sa in les-Vierge qu'on exploite
si elTronléments.
Que les pères et les mères de famille y réfléchis
sent mûrement, ces pièges grossiers ne pourront
plus être tendus leurs filles, lorsque de bonne
heure on leur aura inculqué les saines notions du
juste, du bien, du vrai, sans que jamais les maîtres
et maîtresses aient besoin de recourir aux sima
grées innombrables, aux superstitions insensées
qui accompaguent aujourd'hui la religion catholi-
queet font parti intégrante de l'enseignement cléri
cal.
Le gouvernement vient d'être mis même d'or
ganiser un enseignement moyen convenable au
profit des filles, qu'il ne perde point de temps dans
les préparatifs d'organisation de cet enseignement
indispensable; il importe de mettre partout la
disposition du père de famille des écoles laïques,
dans lesquelles il puisse faire donner l'instruction
ses filles, en les soustrayant l'influence des
nonnes et des prêtres qui pervertissent l'intelli
gence de leurs élèves au lieu de la former.
Car c'est bien pervertir les enfants que de fausser
leur jugement au point que la première sorcièt^e
venue peut les conduire jusqu'aux plus extrêmes
limites de l'exlravrgance et de l'absurde au moyen
des billevesées superstitieuses qu'on leur appris
vénérer.
La nouvelle loi sur l'enseignement moyen votée
par les deux Chambres, et qui ne peut tardera être
promulguée, décrète la création de 50 écoles d'en
seignement du second degré pour filles nous
espérons bien que toutes fonctionneront, soit dans
des locaux définitifs, soit dans des locaux provi
soires. dès le mois d'octobre prochain. Il y a vrai
ment péril en la demeure des écoles, encore des
écoles, toujours des écolessurtout pour les
filles! Tout l'avenir est là.
L'exposition des projets d'armement et d équipe
ment de la garde civique, laquelle tous les chefs
du corps ont été personnellement invités, est ou
vert l'étal major général de la rue Royale,
Bruxelles.
Le fusil, avec son sabre poignard fourreau de
fer noirci est splendide et d'un maoiemant extrê
mement facile. Mais nos lecteurs connai Mit déjà
la nouvelle arme qui a été décrite dan«s lou> se,
détails des milliers de fois. Nous n'instislons pas et