Renseignements de la dernière heure. 4a Conseil Provincial. Chronique Judiciaire. parce qu'il a rendu au pays des services considérables et se trouve en mesure de lui en rendre de plus grands encore, parce que tous ses membre ont donné aux parti libéral des gages d'un dévouement ferme et d'un perspi cacité politique réelle; mais nous serions beaucoup plus paisibles si la levée d'étendart de M. Janson ménaçait de simples personnalités et non un principe llunion du parti libéral. Celui-ci est dans lasituaiiond'un convalescent. Après buit années de maladie il est sur pied, un régime sage ment réparateur assure le fonctionnement de ses orga nes, il prend chaque jour de nouvelles forces, un peu de temps, uu peu de patience et il aura plus d'énergie, plus de tempérament qu'il n'en eut jamais. Et c'est au milieu de ce travail de restauration que des empiriques se présentent. Il est inadmissible que M. Janson mette le feu au pays dans l'intention de se faire cuire un œuf; nous ai mons mieux supposer chez lui un manque de sens com mun d'une telle aberration du sens moral, mais il est inepte de prétendre qu'un ministère radical, succèdent par la force des choses au cabinet constitutionnel ren versé, puisque rallier une majorité libérale autour d'un programme aujourd'hui inconnu encore, mais bien facile pressentir. Le parti libéral a gagné énormément Je terrain depuis quelques années, mais il ne suivra ni des aven turiers, ni des utopistes. Nous nous faisons forts,disent ceux-ci de faire sortir de sa torpeur ce convalescent, obstiné ne pas se livrer des exercices périlleux de gymnastique dont, pour notre part, nous raffolons. Nous avons en poche un re mède souverain, bien autrement puissant et prompt que ce régime dont nous ne contestons pas l'efficacité, mais dont la lenteur nous irrite, line seule dose suffit. Que le parti libéral en prenne, et demain il sera complètement guéri... ou mort. Ainsi parlent tous les empiriques, les partisans de ce que les bonnes gens appellent un remède de cheval. Les clients auquels on propose une telle médication n'ont- ils pas quelque sujet de se défier. Ces répugnances sont surtout justifiées lorsque le client n'est malade que dans l'imagination des empiriques. Que le radicalisme de cette école garde pour lui-même ses remèdes. Qu'ilcherche éprendre des forces lui-même, ,et se fasse accepter du corps électoral, tel qu'il se mon tre aujourd'hui, c'est-à-dire avec toute les impatiences de sa politique comminatoire. Noire régime repose lout entier sur les majorités. Comment donc se fait-il qu'une miuorité de sept contre tons, veuille et puisse faire la loi au pays? Sur 37 journaux, 13 seuiemcoi se sont pronon cés pour, et 24 contre la proposition Janson. Sur les 24 contre, 19 appartiennent la province. Mais la province n'existe pas pour les ultras. Ce serait le système des majorités renversé, si le pays devait s'incliner devant une volonté qui n'est pas la sienne, parce qu'il plais quelques impatients d'exiger une réforme qui arrivera son heure. En attendant, le moment est solennel et de cette petite minorité impatiente est sortie une crise qui fait la joie d'une minorité plus considérable. Et ces deux minorités extrêmes menacent, en se fondant, de produire une majorité factice qui mettra en péril toutes les récentes conquêtes du libéralisme. Nous espérons qu'au dernier moment le danger sera conjuré et que l'éloquence patriotique de M. Frère éloignera le coup qui nous menace. Mais si la conciliation, si désirée, ne se fait pas, si c'est le nombre qui doit décider, alors il ne nous reste plus qu'à répéter la consigne obligée: Soldats du libéralisme votre poste Journal de Bruges). La majorité parlementaire n'est pas restée inac tive en présence des tentatives qui sont faites pour la démembrer. Parmi les membres de la gauche, il en est un grand nombre qui sont sympathiques l'idée de la réforme électorale et qui l'avaient défendue au sein de la Chambre même, longtemps avant que les patrons outrance de cette idée eussent paru dans l'enceinte parlementaire. Une réunion a été tenue la semaine dernière pour délibérer sur l'altitude prendre devant les amendements qui se sont produits. Avaient été convoqués en premier ligne, tous les signataires et adbércnds des propositions ou amendements déposés dans les années antérieures et qui étaient favorables la réforme. L'assemblée s'est trouvée unanime pour blâmer la présentation des amendements dans les circon stances actuelles. Elle estime que des résolutions de cette importance ne peuveul sortir que des dé libérations de la gauche entière ou tout au moins qu'il est nécessaire de consulter ceux qui. dans le Parlement, sont partisans des mêmes idées. Elle volera pour le renvoi des propositions la section centrale, mais en maintenant hautement ses opi nions sur la uéeessite d'une réforme du droit élec toral basée sur l'instruction, en se tenant sur le terrain provincial et communal. Le projet de déclaration conçu dans ces termes sera lu la Chambre avant le vote. L'un des points les plus importants de cet exposé consisterait dans l'expression d'un vœu en faveur d'un ajournement de la réforme, ro't pas une époque indéterminée, mais aussitôt après les élec tions de juin 1882. La déclaration contiendrait une affirmation de couffunce très nette en faveur du ministère, qui n'a pas été constitué pour donner au pays la réforme électorale, mais pour lui don ner la réforme scolaire. Il n'y a eu, dit l'Etoile, aucune divergence cet égard dans les rangs de la gauche réformiste qui est absolument décidée soutenir le cabinet et maintenir l'union et surtout la discipline dans les rangs du parti libéral. r—- La fraction de la gauche, qui s'est réunie Jeudi, a tenu une nouvelle réunion Lundi soir, il Juillet. Ce groupe se compose d'une quinzaine de mem bres qui, selon l'expression du correspondant du Précurseur, veulent la réforme mais non la crise. Nous apprenons, au moment de mettre sous presse,que de nombreux et pressants efforts, tentés la dernière heure, sont sur le point d'aboutir une transaction honorable pour tous. Chronique). Un journal radical de Bruxelles dit que le suf frage universel introduirait dans nos luttes électo rales l'élément intelligent, qui assurerait jamais le triomphe du parti libéral. A Bruxelles, soit et cela ne changerait rien la situation actuelle. Mais en proviuce- on introduirait dans les luttes électorales l'élément PÉLERINAKD et cela assu rerait pour longtemps le triomphe du... crélinisme. Il est vrai que pour M. Janson et certains jour nalistes, Bruxelles c'est la Belgique... Ils le prou vent surabondamment par leurs raisonnements. Il n'y a guère que des séances blanches. Le' conseil se sépare après une réunion d'une demi-heure, parce- qu'il n'est plus en nombre et pareeque l'ordre du jour est nul. Et faisons remarquer que les comptes-rendus de la sténographie sont plus nuls encore. Parfois des propo sitions surgissent, mais il est impossible d'en saisir le sens ou la portée, puisque dans le compte-rendu, le texte des propositions se trouve remplacé par le mot Intercalez. Le lecteur se trouve ainsi bien avancé Ce qu'il y a eu de plus intéressent jusqu'ici c'est l'in terpellation de M. le baron de Crombrugghe, relative la disparition d'un taureau de la province. Ce conseil ler a donné cette affaire des proportions colossales aussi, la deputatioa permanente ne pouvant fournir des renseignements satisfaisants, M. de Crombrugghe a été bien près de faire voter que c'est au gouverneur chercher le taureau. On s'est arrangé il a été décidé que M. de Crom brugghe serait désigné en qualité de commissaire spé cial, chargé de retrouver le dit taureau. «-o-«—- Le Journal Franklin signalait dernièrement que j pour deux places vacantes pour commis la recette communale de Liège, l'administration n'avait pas reçu moins de 60 demandes. Le même fait déplorable se reproduit Bruxelles. C'est par centaines que se chiffrent les demandes d'huissiers, de commis aux Chambres, dans les admi nistrations, les musées, etc. Un journal pédagogique fort répandu, l'Avenir disait il y a quelques jours, ce propos,que des milliers de jeunes gens attendent des emplois d'auxiliaires, de commis, de gardes, de facteurs, aux administrations de chemins de fer et des postes. Autant de malheureux qui ne manquent pas d'accuser dame fortune des maux qui les accablent C'est le niveau de l'instruction qui s'élève, dira-t-on, et il faut s'en réjouir. Pas tant que cela ebil faut distinguer. Du moment où des milliers de jeunes gens se croient appelés une autre destinée que celle d'ouvriers du moment où ils ont passé leur examen, qu'ils aient réussi ou non, se sont des déclassés. Il avait entrevu un plus bel avenir que celui de leurs pères, diront-ils, et tous les raison nements du monde ne les en feront pas démordre. La société a été injuste envers eux, elle ne veut pas recon naître leur grand mérite, et ce n'est plus d'eux qu'il faut attendre aucun perfectionnement du travail auquel ils sont forcément astreints. Il y a là un danger qui se manisfestera d'une façon marquante dans un avenir peu éloigné, si l'on n'y prend garde. L'instruction primaire, ou plutôt l'enseignement pri maire communal, ne devrait pas être ce qu'il a trop été jusqu'ici, une véritable préparation l'école moyenne et l'école normale. C'est avant tout l'école du peuple, de l'ouvrier, c'est un mal que de le faire sortir de son rôle. L'école primaire communale, tout en développant intégralement les facultés, doit chercher initier l'en fant du travailleur la vie d'ouvrier aller au delà, c'est pousser l'élève dans une voie déjà trop encombrée, c'est lui faire prendre en dégoût sa condition naturelle, celle dans laquelle il sera, en somme, le plus heureux. Dans la situation qui est faite en notre pays, un bon ouvrier vaut plusieurs employés. A ce point de vue, il n'y a pas lieu d'applaudir sans restriction la loi nouvelle qui porte 100 les écoles moyennes de l'Etat pour garçons et 50 celles des filles. Ce qu'il faudrait surtout répandre c'est l'enseigne ment pratique industriel et agricole. Nous partageons cet égard la conviction que d'ici quelques années, le nombre des gens qui attendent des places sans pouvoir en obtenir sera si grand, que par la force des choses, par la volonté des pères de famille, nos écoles moyennes se transformeront d'elles-mêmes en écoles destinées la masse, ceux qui sont la force vive de la nation. Nous avons assez d'employés misérables qui inondent la presse de leurs réclamations ce qu'il nous faut, ce sont des ouvriers instruits, de bons et d'habiles tra vailleurs. Puissent ceux qui président aux destinées du pays, s'en souvenir: c'est le meilleur moyen pour mettre fin la crise commerciale et industrielle dont tout le monde se plaint j), y. ir r Liste des jurés de la Ie série de la 3e session de 1881, de la Cour dassises de la Flandre Occidentaledont louverture aura lieu le 18 Juillet, sous la présidence de M. De Schryvere, conseiller la Cour d appel de Gand. JURÉS TITULAIRES. MM. L. De Vriese, cultivateur, Wyngene. Ch.-Vandevenne, négociant, Courtrai. G. Clement, fabricant de chicorée, Isegbem. Ch. Breydcl (père), propriétaire, Bruges. E. De Lannoy, négociant, VVarnêlon. F. Caessens, fabricant, Courtrai. T. Godtschalck, rentier, Wervicq. A. Vercruysse, négociant, Courtrai. J. Delgouffre, particulier, Blankenberghe. G. De Meulenaere-De Clercq, courtier de na vires. Blankenberghe. F. Berten, bourgmestre. Poperinghe. V. Biebuyck, rentier. Courtrai. Ch. Montcville, brasseur, Bruges. F. Vercruysse, rentier, Courtrai Cb. Dugardein, particulier, Ostende. C. Claeys, ingénieur, Courtrai. L. Potlier. marchand do bois, Ostende. Masselis-Vandenweghc, marchand, Roulers. J. Hemeryck, échevin, Cortemarck. G. Derynck, brasseur, Thielt. Victor Declerek, négociant. Courtrai. V. Laveine, hôtelier, Blankenberghe. G. De Cloedt, propriétaire, Ypres.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1881 | | pagina 2